Lire les réponses

Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Janvier

Question de MANIDON Arnaud RENNES - le 28/01/2010
Bonjour,
Que pensez vous des traces de nanothermites que certains scientifiques prétendent avoir trouvé dans les décombres du world trade center?
http://www.dailymotion.com/video/xa7wey_interview-du-scientifique-niels-har_webcam
Arnaud

Réponse le  09/02/2010

 


Il s'agit probablement des traces de peinture anti-corrosion utilisée pour la protection des poutres d'acier.


L'article dont vous parlez a été publié dans un journal peu connu (The Open Chemical Physics Journal) et n'est pas scientifiquement convaincant. De plus, il aurait été publié sans l'accord de la rédactrice en chef, qui a aussitôt donné sa démission pour exprimer son désaccord.


Les thermites sont des mélanges de poudres dans la composition desquelles entrent un oxydant et un réducteur, par exemple l'oxyde de fer et la poudre d'aluminium. À une certaine température ou sous l'influence d'un choc, le mélange entre en réaction d'oxydo-réduction fortement exotherme, qui peut atteindre plus de 2 000 °C. Les thermites sont utilisées couramment pour souder les rails de chemin de fer. Cette technologie s'appelle aluminothermie.


 La nanothermite est une thermite dont les poudres sont finement divisées à des dimensions nanométriques, ce qui augmente considérablement la surface de contact des réactifs, et par conséquent leur vitesse de réaction.


Trouver des traces des nanoparticules d'aluminium et d'oxyde de fer dans des décombres ne prouve pas qu'elles proviennent d'une nanothermite, surtout après un incendie. Elles peuvent être produites par l'incendie lui-même.


 

Question de PAMART Yannick-  13003 MARSEILLE - le 26/01/2010
Lorsque l'on parle de nanotechnologies, parle t'on de machine à l'échelle du nanomètre ou bien de matériaux modélisés à l'échelle du nanomètre ?

Réponse le  07/02/2010

 


Les nanotechnologies visent la conception et la fabrication de structures, de dispositifs et de systèmes en structurant la matière au niveau atomique ou moléculaire, à des échelles caractéristiques situées en dessous d'environ 100 nanomètres, où des propriétés et des comportements nouveaux, spécifiques à cette petite échelle, apparaissent.


 


C'est donc une ingénierie de la matière réalisée expressément, et non par hasard, qui vise à la réalisation de nouveaux produits ou à l'amélioration des produits existants grâce aux phénomènes nouveaux qui apparaissent à cette petite échelle nanométrique : grande surface de contact, grande réactivité chimique, effets quantiques...


 


Les matériaux structurés à l'échelle du nanomètre, ainsi que les nanosystèmes, en font partie. Des matériaux structurés à l'échelle du nanomètre existent depuis longtemps. En revanche,  il n'existe pas actuellement de machine au sens propre du terme à l'échelle du nanomètre. Ces machines existent à des échelles mille fois plus grandes. On les appelle des micro-systèmes. Leurs dimensions sont micrométriques, et non nanométriques. Ces micro-systèmes sont issus du perfectionnement des techniques de la micro-mécanique.


 

Question de MATHEY Xavier - le 20/01/2010
Quelles sont les espèces chimiques déjà produites artificiellement sous forme de nanoparticules/nanoobjets et comment sont-elles manipulées en pratique?

Réponse le  31/01/2010

Les travaux engagés sous l'égide de l'organisation de coopération et de développement économiques  (OCDE)  s'intéressent à quatorze groupes de nanomatériaux représentatifs du marché. Ceux-ci doivent donner lieu à une collecte de données de sécurité. Ces travaux portent notamment sur le dioxyde de titane, la silice, les nanotubes de carbone, le nano-argent, les fullérenes, l'oxyde de zinc.... .


Cette question étant  vaste, une réponse complète ne peut pas être donnée en quelques lignes. Vous pouvez trouver des réponses dans la brochure consacrée au débat public nano qui se trouve sur Internet :www.debatpublic-nano.org/informer/dossier-maitre-ouvrage.html ou dans les moyens de vulgarisation mise en ligne sur le site dédié aux nanotechnologies du ministère chargé de la recherche :  www.nanomicro.recherche.gouv.fr/fr/comm.html


 

Question de LANGLANT CATHY LA CHAPELLE D'ARMENTIÈRES - le 18/01/2010
J'ai entendu dire que les nanoparticules pouvaient "s'infiltrer" dans l'organisme sans contrôle réel et sans que l'on en connaisse les conséquences. Cela m'inquiète beaucoup, d'autant qu'il semblerait que de nombreux produits en contiennent déjà parfois sans qu'on le sache réellement.
Est-ce vrai et existe-t-il différentes natures de nanoparticules. Si oui, quel est le degré de nocivité et sont-elles toutes dangereuses.

Réponse le  31/01/2010

Certaines nanoparticules peuvent pénétrer dans le corps humain, d'autres non. Par exemple, les nanotubes de carbone, présents dans l'air en grande concentration dans un environnement contaminé, peuvent entrer dans la circulation sanguine au niveau les poumons, par respiration. En revanche, les nanoparticules de dioxyde de titane qui entrent dans la composition de certaines crèmes solaires ne pénètrent pas à travers une peau saine.


S'agissant des nanoparticules fabriquées intentionnellement, certaines pourraient avoir potentiellement des effets négatifs sur la santé ou sur l'environnement.


Ces effets toxiques dépendent des caractéristiques physiques et chimiques spécifiques des nanoparticules (taille, forme, état d'agrégation, d'agglomération, énergie de surface, traitement de surface, biopersistance et structure cristalline).Ceci nécessite une étude au cas par cas. Bien que les nanomatériaux soient avant tout des substances chimiques qui ne sont pas forcément dangereuses, il est toutefois nécessaire de s'en assurer par des tests de sécurité; la problématique actuelle réside dans la détection spécifique et la mesure précise de ces nanoparticules, ainsi que leur accumulation dans l'organisme.


D'ores et déjà des projets de recherche ont été initiés pour étudier l'impact sanitaire et environnemental des nanoparticules produites intentionnellement.


Il convient également de noter que les substances à l'état nanoparticulaire libres sont une exception et ne sont pas commercialisées en l'état car elles ont tendance à s'agréger ou s'agglomérer. En règle générale, les nanoparticules sont soit insérées dans une matrice qui prévient leur libération (par exemple les nanoparticuless d'or servant à colorer en rouge le verre des vitraux des cathédrales) soit fixées sur une surface (particules d'argent recouvrant des surfaces pour leur faire acquérir des propriétés antiseptiques).

Question de CHOUPY Mederic MEUDON - le 08/01/2010
Pouvez-vous également nous faire connaitre les particules de taille nano que nous absorbons régulièrement sans le savoir ?
Avec mes remerciements

Réponse le  23/01/2010

 


Une liste exhaustive des nanoparticules d'origine naturelle que nous absorbons serait trop longue et probablement incomplète pour la simple raison qu'on les trouve partout autour de nous : dans le lait, dans le pollen des plantes ou encore dans les cendres des volcans en éruption et les embruns marins qui représentent la très grande majorité des nanoparticules produites dans le monde. Des nanoparticules produites par des activités humaines sont présentes également dans notre environnement : dans les gaz d'échappement des voitures, dans la fumée du feu de la cheminée ou produite par un simple grille-pain.


Un organisme vivant est un système ouvert qui effectue des échanges d'énergie mais aussi de substance avec l'environnement. Par exemple, en mangeant de la viande, vous absorbez une grande quantité de fibres musculaires de taille nanométrique.


La présence intentionelle de nanoparticules dans des produits destinés à l'alimentation humaine est extrêmement limitée.


En effet, il n'y a pas en France de présence recensée sur le marché d'aliment ou ingrédient incorporant des nanomatériaux manufacturés, ni de demande d'autorisation (obligatoire avant toute mise sur le marché) de tels nouveaux aliments, à l'exception notable de la silice utilisée de longue date en tant qu'additif anti-agglomérant.