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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Décembre

Question de QUESTION INTERNET, RÉUNION METZ  - le 17/12/2009
Arrêter les nanotechnologies : ça veut dire quoi de mettre dans le même sac le fait d'être capable de graver des processeurs à des échelles nanométriques (c'est la précision qui est nano), et le fait de diffuser des particules nanométriques ? Est ce qu'on ne se fait pas piéger par les scientifiques ?

Réponse le  29/12/2009

Il est tout à fait exact que les nanotechnologies peuvent être appliquées sont des domaines totalement distincts tels que la nanoélectronique,  la santé, la construction ou autres, et qu'elles intégrent des nanoparticules susceptibles d'être diffusées.


Les laboratoires de recherche et les industriels conduisent des travaux destinés à comprendre et mettre en oeuvre les phénomènes et les propriétés spécifiques à cette échelle, mais conduisent aussi des études et évaluations, destinées notamment à maîtriser les risques. Ils évaluent différemment les produits issus des nanotechnologies en prenant en considération leur domaine d'application. Ils ont développé des méthodes de manipulation des nanoparticules libres permettant de respecter des règles de sécurité sanitaire et environnementale rigoureuses. Plusieurs projets de recherche sur la toxicologie et l'écotoxicologie des nanoparticules ont également été lancés afin de déterminer leur potentiel impact sur la santé et l'environnement.


 

Question de PLAUSSU Francine-  38330 MONTBONNOT - le 03/12/2009
Est-ce que la chimie des nanoparticules est connue ?
Les nanoparticules ont-elles les mêmes propriétés chimiques et la même réactivité que la substance dont elles sont issues ?

Réponse le  10/12/2009

 


Comme dans tout domaine actif scientifique, certaines aspects de la chimie des nanoparticules sont bien connus, d'autres nécessitent des travaux de recherche.


Les nanoparticules peuvent avoir des propriétés physiques et chimiques différentes par rapport à celles du matériau massif dont elles proviennent. Par exemple l'or de taille nanométrique est de couleur rouge, effet dû à des phénomènes quantiques faisant intervenir les plasmons de surface (les excitations des électrons de surface des métaux). Il est également réactif, contrairement à l'or massif, dont la passivité chimique lui donne une grande stabilité dans le temps.


Étant de petite dimension, ayant donc un nombre restreint d'atomes (quelque centaines ou quelques milliers), une nanoparticule dispose d'une forte proportion d'atomes localisés en surface, qui exercent des contraintes sur son réseau atomique, le déforme, le réarrange, ce qui produit un grand nombre de défauts de surface. Ce sont ces défauts de surface qui confèrent une réactivité accrue à la nanoparticule par rapport au matériau massif.


La recherche dans ce domaine est très active, en particulier sur les nanoparticules métalliques dont les propriétés de surface permettent d'envisager des applications dans de nombreux domaines. On cherche ainsi à les utiliser en chimie pour réaliser de nouveaux catalyseurs, en optique (ce qui n'est pas nouveau!), en médecine dans le traitement de certains cancers, en santé en recouvrant leur surface de principes actifs, etc...


En résumé c'est encore un domaine de recherche, et on est loin de connaître toutes les propriétés des nanoparticules. Une remarque: nous vivons depuis des millénaires entourés de nanoparticules naturelles (suie, pollens, micelles du lait,...), et il n'est pas certain qu'elles aient été toutes aussi étudiées que le sont actuellement les nanoparticules artificielles.