Réponse le 28/10/2009
Si la question porte sur l’armement en France, il est tout à fait inapproprié de parler d’applications « déviées ». En effet, l’armement y est une activité régalienne, qui s’inscrit sous le régime strict de la loi, et dans le cadre d’une politique de défense définie par le Présidentde la République, ratifiée et contrôlée par le Parlement, tous élus par le suffrage universel. Elle est donc tout à fait légale, légitime, et n’a rien de « déviant ».
C'est la direction générale de l’armement (DGA) qui assure la maîtrise d’ouvrage des systèmes d’armes. La DGA a également pour mission de préparer l’avenir et de garantir la disponibilité des technologies et des savoir-faire à long terme. Elle s’intéresse naturellement à toutes les nouvelles technologies, et donc en particulier aux nanotechnologies par une veille scientifique active, qui prend la forme de contrats de recherches exploratoires avec les laboratoires publics et industriels. Les disciplines ou technologies d’intérêt Défense ont été décrits dans le dossier du débat, disponible également sur le site Internet du Débat Public. De plus amples renseignements sont disponibles sur le site de la DGA, par exemple à l’adresse :http://www.defense.gouv.fr/dga/enjeux_defense/preparer_l_avenir/preparer_l_avenir
La question est peut être, ou aussi, de savoir si des pays ou d’autres acteurs potentiellement « dangereux » ou non respectueux du droit international pourraient tirer partie des nanotechnologies pour développer des capacités dangereuses ou du terrorisme.
Pour les capacités militaires, il ne faut pas surestimer l'apport des nanotechnologies dans l'immédiat : ces technologies sont loin d'avoir aujourd'hui la maturité nécessaire pour servir à des systèmes d'armes.
Par ailleurs, il n'y a à notre connaissance, à ce jour, aucun élément factuel pouvant laisser penser qu'il existe un "nanoterrorisme" , c'est à dire un terrorisme utilisant sciemment les nanotechnologies pour les potentialités qu'elles apportent (et non simplement l'utilisation d'un téléphone mobile pour déclencher des explosifs par exemple).
Comme pour les craintes liées au terrorisme nucléaire ou bactériologique, les craintes liées à un éventuel terrorisme nanotechnologique doivent être tempérées par le très haut niveau technologique requis pour mettre au point de façon crédible des systèmes utilisant les effets liés à l'utilisation de ces technologies. La parade se trouve évidemment dans le contrôle strict de la prolifération de ces technologies, et donc dans la mise en oeuvre d'une gouvernance et d'une régulation adéquates des nanotechnologies. Comme pour tout type de terrorisme, la façon dont il se manifesterait est en grande partie difficile à prévoir. |