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Questions traitées pour le mois : Octobre

Question de HAIT Jean-François - le 23/10/2009
Les nanoparticules seront-elles incluses dans REACH ?

Réponse le  30/10/2009

Les substances de taille nanométrique doivent respecter les dispositions communautaires permettant de connaître leurs dangers et les risques qu'elles présentent pour la santé et l'environnement.


Le fabricant ou l'importateur de produits chimiques, qui met sur le marché une substance chimique sur le territoire européen, doit identifier les dangers intrinsèques de celle-ci et les risques liés à sa mise en œuvre en aval. Dans cet objectif, lorsque la substance est fabriquée à plus d'une tonne par an, il doit élaborer un dossier d'enregistrement compilant les informations et les études réalisées pour cette substance, qu'il est tenu de communiquer à l'agence européenne des substances chimiques.


Vis-à-vis des utilisateurs en aval, les fabricants, importateurs ou tout autre fournisseur (distributeur, utilisateur en aval, ...), qui mettent sur le marché une substance ou une préparation chimique doivent fournir des éléments d'information concernant la dangerosité de la substance/préparation et sur les moyens de prévenir l'exposition à cette dernière, notamment par la fourniture de la fiche de données de sécurité lorsqu'elle est obligatoire. La classification de la substance/préparation doit, par ailleurs, répondre aux dispositions du Règlement « Classification, étiquetage et emballage » (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008).


Le règlement REACH (entré en vigueur en juin 2007), pour sa part, encadre l'utilisation de produits chimiques en Europe, en imposant un enregistrement de la substance préalable à toute utilisation, des évaluations précédant l'utilisation des produits, une possibilité de soumettre l'utilisation de certaines substances à autorisation, et enfin la possibilité de recourir à leur interdiction) : lorsque la quantité d'une substance fabriquée ou importée en Europe est supérieure à une tonne par an, le fabricant ou l'importateur doit réaliser un dossier d'enregistrement comprenant les résultats des tests relatifs aux propriétés physico-chimiques, et la toxicité pour la santé ou l'environnement, ainsi que des recommandations sur les mesures de prévention des risques liées à la manipulation de ces substances : plus la quantité mise sur le marché est importante et/ou plus les dangers sont grands (cas des substances CMR : cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction), plus les informations exigées sont nombreuses. La base de données issue des dossiers d'enregistrement est gérée par l'Agence européenne des produits chimiques. Les limites de REACH sont cependant les suivantes:


- en pratique, les méthodes d'évaluation et de gestion des risques ne sont pas nécessairement adaptées aux substances sous forme nanoparticulaire ;


- ne peut être exclu le fait que de nombreuses substances à l'état nanoparticulaire soient produites et mises sur le marché à des quantités inférieures à 1 tonne par an. Ces substances échappent alors à la procédure d'enregistrement dans REACH ;


- si REACH est un progrès, il va falloir beaucoup de temps pour évaluer toutes les substances, nanomatériaux compris. En conséquence, la France plaide pour faire évoluer la réglementation européenne, notamment dans le cadre de la révision du règlement REACH et de ses annexes. Les instances européennes sont attentives à ces démarches et ont engagé une réflexion sur ces problématiques.