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Les avis émis sur cette page peuvent se recouper avec certaines questions et réponses éditées dans la rubrique « Questions/Réponses ». Nous vous incitons à consulter celles se rapportant au thème des avis qui vous intéressent.

Thème séléctionné : EPR et perspectives d'évolution internationale de la filière électronucléaire

Avis n°40 de : BARRAU Pierre-  69004 LYON LYON - le 15/06/2010

Penly 3 est nécessaire compte-tenu de la progression de la consommation d'électricité. De plus cette centrale ne produit pas de CO2. Salutations

Avis n°60 de : BARBAY claude-  76530 GRAND-COURONNE - le 22/07/2010

La question 21 conduit EDF à se justifier au nom de la PPI or l’analyse de cette dernière conduit à faire bien des réserves sur les hypothèses retenues pour la fonder. Les investisseurs éventuels qui s'intéressent à l'EPR de Penly seraient bien inspirés de ne pas trop se fier à ces « prévisions » officielles, mais de faire sérieusement leurs calculs de rentabilité en fonction de perspectives correspondant à la réalité vraie.


Dans la PPI en tout point semblable au document préparatoire, l’impasse a été manifestement faite sur le fait que la situation avait profondément évolué. Ce que l’on appelle la crise est passée par là, pourtant la PPI continue à l'ignorer en affichant une croissance annuelle du PIB de 2,1 % par an de 2008 à 2020. On sait pourtant que l'indice de production industrielle qui avait déjà perdu 11 % en 2008 et a continué à chuter en 2009, d'au moins 15 %. Au total sur ces deux années le recul de croissance atteint presque un tiers par rapport aux prévisions de la PPI. Il en découle mécaniquement que la consommation d'électricité du secteur industriel n’atteindra pas 158 TWh en 2020 (contre 132 en 2008) comme s'obstine à le prévoir la PPI, en maintenant l'hypothèse d'une ré industrialisation massive (énergétivore) de la France, (que nous soutiendrons mais en version économe en énergie si elle pointait son nez ce qui n’est malheureusement pas le cas) inverse de la tendance maintenue par les pratiques des décideurs politiques et économiques « dirigeants ». Car la tendance actuelle reste bien celle d’une perte maintenue de points dans l'ensemble du PIB français.


On peut donc affirmer que la consommation de l'industrie en 2020 affichée par la PPI n'est pas surestimée de 20 à 30 TWh mais compte tenu de ce ralentissement, ce sont plutôt 150 à 160 TWh d'électricité excédentaire qu'il faudrait essayer d'exporter en 2020. Comment exporter 160 TWh par an alors que nos lignes transfrontalières à haute tension sont aujourd'hui limitées à moins de 100 TWh ? Il faudrait, d'ici à 2020, un effort d'investissement de lignes 400.000 volts sans précédent qui se heurtera certainement à des questions d'acceptation sociale majeures, avec des retards et des surcoûts importants. A qui exporter ? A nos voisins européens nous dit-on. A ceci près qu’eux aussi connaissent la crise et parfois plus durement que nous et qu'ils ont entrepris des politiques de maîtrise de l'électricité volontaristes (contrairement à la France) et de production d'électricité renouvelable et que certains d'entre eux, avec l'appui de notre président VRP en réacteurs nucléaires, envisagent de nouveaux réacteurs produisant ce que nous prétendons exporter.


Enfin, cette production se ferait à quel coût ? Là encore on nage en pleine incertitude : depuis 2003, dernière date à laquelle la direction générale de l'énergie (DGEMP), a publié des chiffres concernant l'EPR, les coûts d'investissement ont été multipliés par 2,5. Rien qu'entre 2006 et 2008, le coût complet de production d'électricité en base de l'EPR de Flamanville, selon EDF, passe de 46 euros/MWh à 54 euros/MWh, et à 60 pour Penly, contre 28,40 euros/MWh en 2003 (DGEMP), plus qu'un doublement en cinq ans !


Les difficultés que rencontre aujourd'hui EDF dans la construction de Flamanville ne sont pas pour nous rassurer. L’horizon n’est plus 2012, mais 2014….On a le sentiment qu'on reproduit les mêmes erreurs que dans les années 1970-1980 : on « prévoyait » en 1975, sous la pression du lobby nucléaire, une consommation de 1.000 TWh en 2000 (contre 474 TWh en réalité) d'où le surdimensionnement du parc nucléaire, d'une douzaine de tranches, dont on a bradé la production en gaspillant. Et ce n'est pas la perspective d'une percée du véhicule électrique qui risque de changer la donne : si l'objectif ambitieux de 1 million de véhicules électriques en 2020 était tenu, pour 10.000 km/an par véhicule, cela ne représenterait que 2, 5 TWh/an de consommation supplémentaire, moins d'un quart de la production d'un EPR, 0,5 % de la consommation nationale …


On comprenait mal dans ces conditions que le débat national sur un nouvel EPR de Penly, se borne à des considérations locales et ne soit pas l'occasion de revenir sur les prévisions de demande et la pertinence des choix d'investissement, car si l’investissement se trouve mal placé ici, il fera défaut là où il faudrait dans la période actuelle, plutôt investir dans la réhabilitation thermique des bâtiments dont le contenu en emplois par million d'euros dépensé est au moins 5 fois supérieur à celui d'une centrale nucléaire.


Demandée par FNE (France Nature Environnement) et accordée par la CNDP ‘Commission nationale du débat public), l’expertise complémentaire sur les politiques énergétiques alternatives au projet Penly-3, a confirmé l’écart d’appréciation sur l’ampleur des besoins en électricité. L’expertise, présentée au lundi à Dieppe, avait été et a été confiée à , dont la sensibilité aux énergies renouvelables et à une politique d’économie, est forte. La conclusion du cabinet indépendant Energies Demain est sans appel : « La réalisation de Penly-3 ne répond pas à des besoins électriques nationaux ». Elle s’appuie sur une estimation de l’impact de la maîtrise de la demande d’électricité qui permettrait « une réduction de 27% à 32% des émissions de CO2 du système électrique d’ici 2030 sans EPR ». Le scénario est celui d’une nécessaire et possible division par deux de la facture d’énergie des ménages d’ici 2030, qui demande « un engagement le plus rapide possible » en faveur des économies d’énergie. « Sinon on se retrouvera devant un mur qu’on ne pourra pas franchir », avertit Nicolas Houdant, qui a dirigé l’expertise complémentaire. Avec un investissement dans les économies d’énergie, son hypothèse débouche sur un modèle « générateur de développement local ». Il calcule qu’un million d’euros investis dans la production d’énergie génère deux fois moins d’emplois que dans le bâtiment. Energies Demain a travaillé avec les données partagées par tous les interlocuteurs du dossier et que ne contestent pas le maître d’ouvrage EDF. Mais chacun sait qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. L


a réunion de clôture a présenté chez les tenants du projet une impasse absolue sur ce « point de détail »…. Nous sommes pour continuer de gaspiller ont-ils affirmé haut et fort depuis le Maire de Dieppe jusqu’à la Présidente de la CCI parant le projet de toutes les vertus qu’ils souhaiteraient y trouver. Manifestement les courants ascensionnels sur Dieppe ne font pas planer que les cerfs-volants !