Michel Delecroix, Gravelines, 13/12/2017

Les prometteux d'bios jours.

Dans ce projet, on parle toujours du futur, du transit de milliers de conteneurs qui, on nous le promet, ne va pas créer de pollutions supplémentaires ! Mais, au pays des promesses on meurt de faim.

Dans combien d'années tous les moteurs des navires, des camions et des péniches fonctionneront-ils au GNL ? 
Sur l' A16 aujourd'hui les tracteurs routiers sont en majeure partie étrangers. Comment les gérer ? On va leur imposer une vignette CRITAIR ? Quid des bateaux : la grosse vignette CRITAIR ?

Alors parlons plutôt d'aujourd'hui. Nous, riverains du port Ouest, nous subissons depuis des années une dégradation continuelle de notre environnement avec les A16 et A25 déjà saturées. Ne parlons pas de la N316 entre le port Ouest et la sortie 53 de l'A16 : des files de 38 tonnes garés à la sauvage sur les bandes d'arrêt d'urgence !

Dites-nous pourquoi rien de tout ceci n'a été anticipé ? Des parkings, des lieux d'accueil pour les routiers, de quoi garer leur véhicule, se restaurer, se laver dans des conditions décentes ? Le GPMD dispose de centaines d'hectares, des millions d'euros pour envisager son développement d'ici 2035, mais aujourd'hui il délaisse complètement et a joyeusement "botté en touche". Pour les habitants riverains du port Ouest : circulez ! Ou plutôt essayez de circuler ! Y a rien à voir! (à part les files de 38 tonnes). Lors du débat public à Loon-Plage, Monsieur Raison a gentiment expliqué qu'en dehors des limites du port il n'était responsable de rien : "responsable, mais pas coupable". Le port aujourd'hui profite comme un gros capitaliste qui n'assume pas les nuisances qu'il crée. A moi les gros sous, aux habitants les nuisances. Messieurs les puissants, résolvez déjà les problèmes de notre présent avant de nous promettre la lune. Messieurs les puissants, si aujourd'hui vous n'êtes pas capables de les résoudre, qu'en sera-t-il demain ?

PS: Qu'en est t'il du problème de l'augmentation de la pression migratoire responsable de la fermeture des parkings poids-lourds sur les autoroutes des incendies de la "jungle" et de celui du camp de Grande-Synthe ? Apparemment cela aussi ne vous concerne pas... A quoi sert de vouloir agrandir le Grand Port Maritime de Dunkerque, alors qu'il n'est aujourd'hui pas capable d'assumer la sécurité de ses propres trafics ?​

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

POLLUTION DE L’AIR : LES ENJEUX SONT PRIS EN COMPTE

Dunkerque-Port s’est engagé depuis 2016 dans une démarche d’amélioration de la connaissance de la qualité de l’air. À terme, le port vise à la mise en œuvre d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité de l’air. Cette démarche s’inscrit notamment dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PA2D) du GPMD validé en 2014.

 

Dans le cadre de cette démarche, le GPMD a adhéré en 2017 à l’ATMO Hauts-de-France qui est l’une de la vingtaine d'Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) par le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable.

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation du trafic de poids-lourds et donc l'augmentation des émissions polluantes dans l'air.

Il faut également noter que des mesures ont déjà été mises en œuvre de manière efficace pour permettre une réduction de la pollution de l’air par le trafic PL :

  • La réduction des vitesses opérée sur l’A16 a contribué à l’amélioration de la qualité de l’air.
  • Les normes environnementales européennes sont de plus en plus efficaces et imposent aux transporteurs des efforts importants en faveur de l’environnement. Les émissions polluantes ont été ainsi divisées par 10 entre 1996 et 2014.

Plusieurs entreprises de transport routier ont d’ores et déjà engagé la mutation de leur flotte de camions vers le GNL. L’armateur CMA CGM a annoncé à l’automne 2017 sa décision de faire construire 9 gros porte-conteneurs dernière génération avec une propulsion au GNL.

Dunkerque dispose également depuis 2016 d’un terminal méthanier et disposera en 2018 d’une station terrestre d’avitaillement GNL. Cette station permettra aux camions propulsés au GNL (carburant alternatif bien plus propre que les carburants conventionnels) de s’approvisionner directement à Dunkerque, ce qui aura un impact positif sur la qualité de l’air.

Au-delà de ces réalisations déjà engagées, des études sont actuellement en cours pour offrir à terme aux navires des services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des navires en GNL, alimentation électrique à quai des navires).

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

CAP 2020 : DES EFFETS LIMITÉS SUR LE TRAFIC ROUTIER, DES ENJEUX PARTAGÉS PAR L’ENSEMBLE DES ACTEURS IMPLIQUÉS

Le trafic routier complémentaire généré par le projet CAP2020 serait principalement constitué par des poids-lourds supplémentaires qui emprunteraient la RN316, les voiries portuaires internes au port Ouest et les axes autoroutiers depuis les échangeurs 52 et 53.

Le trafic de conteneur ayant la particularité d’être régulièrement réparti dans la journée, en heure de pointe, l’augmentation du trafic généré par le projet ne représenterait pas en 2035 plus de 2 % du trafic de référence de l’A16 et de l’A25 en entrée de l’agglomération lilloise (Le trafic de référence est le trafic projeté à échéance 2035 dans le cas où le projet CAP 2020 ne serait pas réalisé).

Néanmoins, conscient de l’importance de la fluidité du trafic routier pour ses partenaires et clients comme pour l’ensemble du territoire et ses habitants, Dunkerque-Port a pris l’initiative de créer et d’animer un groupe de travail impliquant l’ensemble des gestionnaires de voirie (CUD, département, direction interdépartementale des routes du nord, DREAL.).

Ce groupe de travail a conclu à la compatibilité des principales infrastructures routières existantes avec les ambitions de croissance de trafic du projet CAP 2020.

On peut par exemple noter que l’augmentation globale du trafic routier, indépendamment du projet CAP 2020, amène les gestionnaires des infrastructures routières, notamment autour de Lille et de Dunkerque, à concevoir des projets d’investissement et des mesures d’exploitation.

Autour de Dunkerque, des mesures de réduction de vitesse ont d'ores et déjà été mises en œuvre de manière à fluidifier le trafic et à limiter les risques d'accidents, générateurs de congestion.

Autour de Lille, le CPER 2015-2020 prévoit des études et des acquisitions foncières ainsi que la réalisation d’un échangeur en vue d’une mise à deux fois trois voies de l’A25 entre Armentières et Lille.

En termes d’exploitation, la DIR Nord a d’ores et déjà mis en place une régulation dynamique de vitesse et une régulation dynamique d’accès à l’autoroute A25 à l’aide de panneaux à messages variables. Cette mesure doit être complétée dans le cadre d’un projet porté par l’État et cofinancé par les collectivités.

Au niveau local, les nouvelles infrastructures de transport terrestre permettant de connecter le projet aux réseaux de transport de l’hinterland devront prendre en compte les différents enjeux de desserte locale :

    • l’axe Est-Ouest entre Gravelines, St Georges et Bourbourg d’une part, et le reste de l’agglomération dunkerquoise d’autre part) ;
    • les axes Nord-Sud (accès au réseau autoroutier par les usagers de la liaison transmanche, accès à l’A16 pour les riverains de Gravelines et Loon-Plage).

Les propositions illustrées dans les plans ci-après répondent à ces objectifs et continueront à être affinées dans le cadre des réunions techniques menées par le GPMD avec les différents gestionnaires de voiries et les communes concernées.

Aménagements routiers à l’étude phase 1

Ces aménagements routiers seraient mis en services dès le démarrage des travaux vers 2021.

Les usagers se déplaçant entre les points B (carrefour RD601/RD11) et C, pourront emprunter une portion de nouvelle voie (en vert sur la carte ci-dessus).

Cette nouvelle voirie (reliant la RD 11 et le Giratoire d’Eurofret) permettra notamment aux PL transportant des conteneurs de disposer d’un choix plus large d’accès à l’A16, en ouvrant la possibilité d’accéder à l’échangeur 52 et non plus uniquement à l’échangeur avec la RN316. En complément de la RD601 déviée, cette nouvelle voie permettra ainsi la desserte des zones logistique tout en garantissant également une liaison facilitée entre les échangeurs 52 et 53.

Enfin, deux autres voiries seront réalisées dans le cadre du développement général de Dunkerque-Port :

  1. en rouge pour la route dite « route DLI », qui proposera dès 2018 des itinéraires alternatifs entre la zone logistique DLI, le terminal transmanche et la RN316
  2. en vert au nord de Loon-Plage, la route dite « interindustrielle » qui permettra de relier la « route DLI » et la RD601 à l’est de Loon-Plage. Cette nouvelle liaison sera créée entre le terminal transmanche, la zone DLI Sud et la RD601 par un ouvrage de franchissement de la voie des huttes dans le prolongement de la rue de l’Helle. Cette liaison permettra également une meilleure répartition des flux de PL conteneurs entre les échangeurs existants, en s’appuyant sur la liaison avec l’échangeur 54.

A travers ces nouvelles voiries, c’est donc un nouveau maillage complet qui sera réalisé. Ce maillage permettra de répartir l’ensemble des flux PL en échange avec le réseau autoroutier en exploitant pleinement l’ensemble des échangeurs avec l’A16 (52b, 53 et 54).

Lors des études détaillées du projet CAP 2020, les enjeux de circulation et de stationnement des PL seront ainsi pris en compte.

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