Un participant à la réunion publique de Gravelines, par SMS, 14/12/2017

"Les centres hospitaliers, l’institut Pasteur, ... : ont-ils été consultés par la CNDP, notamment par rapport aux maladies générées par les particules ultra fines, en prenant leçon de ce qui est observé à Fos-sur-Mer?"

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

 

POLLUTION DE L’AIR : LES ENJEUX SONT PRIS EN COMPTE

La qualité de l’air est globalement bonne sur le dunkerquois, si l’on s’en tient aux polluants métalliques et organiques réglementés. En revanche, les PM10 (particules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) présentent régulièrement des dépassements des seuils d’information et d’alerte, et ce, chaque année. Cette configuration constante n’est pas spécifique au Dunkerquois,

puisque l’ensemble de l’ancienne région Nord – Pas-de-Calais (hinterland naturel) présente également des dépassements des PM10. En 2015, les valeurs réglementaires ont été respectées par toutes les stations de mesure de la CUD. Même si la valeur limite journalière en particules PM10 est bien respectée, des épisodes de pollution ont néanmoins été ponctuellement observés pour ces particules comme pour l’ozone.

Dunkerque-Port s’est engagé depuis 2016 dans une démarche d’amélioration de la connaissance de la qualité de l’air. À terme, le port vise à la mise en œuvre d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité de l’air. Cette démarche s’inscrit notamment dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PA2D) du GPMD validé en 2014.

Dans le cadre de cette démarche, le GPMD a adhéré en 2017 à l’ATMO Hauts-de-France qui est l’une de la vingtaine d'Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) par le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable.

Dunkerque dispose également depuis 2016 d’un terminal méthanier et disposera en 2018 d’une station terrestre d’avitaillement GNL. Cette station permettra aux camions propulsés au GNL (carburant alternatif bien plus propre que les carburants conventionnels) de s’approvisionner directement à Dunkerque, ce qui aura un impact positif sur la qualité de l’air.

Il faut également noter que des mesures déjà mises en œuvre ont permis une réduction de la pollution de l’air par le trafic PL :

  • La réduction des vitesses opérée sur l’A16 a contribué à l’amélioration de la qualité de l’air.

  • Les normes environnementales européennes sont de plus en plus efficaces et imposent aux transporteurs des efforts importants en faveur de l’environnement. Les émissions polluantes ont été ainsi divisées par 10 entre 1996 et 2014.

Plusieurs entreprises de transport routier ont d’ores et déjà engagé la mutation de leur flotte de camions vers le GNL. L’armateur CMA CGM a annoncé à l’automne 2017 sa décision de faire construire 9 gros porte-conteneurs dernière génération avec une propulsion au GNL.

Au-delà de ces réalisations déjà engagées, des études sont actuellement en cours pour offrir à terme aux navires des services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des navires en GNL, alimentation électrique à quai des navires).

CAP2020, UN PROJET BENEFIQUE A L’ECHELLE REGIONALE

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation du trafic de poids-lourds et donc l'augmentation des émissions polluantes dans l'air.

Dunkerque-Port a fait conduire une analyse spécifique relative à l’impact du projet sur la pollution par les gaz à effet de serre.

Les principales hypothèses et les principaux résultats de cette seconde étude sont disponibles dans le dossier du Maître d’Ouvrage, en annexe (fiche N°5).

Il en ressort que L’exploitation du projet CAP 2020 produirait un gain d’émission de GES par rapport au scénario fil de l’eau lors du passage portuaire des navires à Dunkerque-Port, de l’ordre de :

  • 27 000 tonnes de CO2-eq en moins par an dès la première phase ;

  • 59 000 tonnes de CO2-eq en moins par an après la seconde phase, soit l’équivalent de 54 000 trajets Paris - New York en avion, ou la production annuelle de 8 000 Français.

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

 

Réponse de la Commission particulière du débat public :

La CPDP n'a pas sollicité les centres hospitalier ou l'Institut Pasteur, mais a auditionné plusieurs experts ("Qualité de l'air et de la santé", "Plan climat air énergie territorial") et organisé un focus groupe ("associations de protection de l'environnement"), permettant d'apporter des éclairages sur ce sujet sensible. Concernant Fos sur Mer, la commission ne peut que mettre à disposition l’information disponible. Or à ce terme du débat, il n'apparaît pas matériellement possible de le faire. 

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