Alain Coustre, Gravelines, 18/12/2017

Bonjour,
Concernant la pollution par les transcontainers : 1 transcontainer = 1000000 de voitures, sans compter les moteurs auxilliaires qui tournent à quai .
Pouvez vous y répondre lors du débat du 14 décembre à Gravelines ?
Cordialement,
A.Coustre

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

LE TANSPORT MARITIME, UN TRANSPORT ENGAGE VERS LA REDUCTION DE SES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT

Le transport maritime, qui représente 90% des échanges commerciaux mondiaux, est le mode de transport ayant, proportionnellement, le plus faible impact sur l’environnement.

En effet, il utilise moins de 10 grammes de CO2 pour transporter une tonne de marchandise sur un kilomètre (contre 18 g pour le rail, 47 g pour la route et 560 g pour le fret aérien).

 

Cependant, consciente du rôle essentiel des océans dans les équilibres écologiques et face au développement constant du trafic maritime, l’OMI (Organisation Maritime Internationale, organisation qui régit le commerce maritime à l’échelle internationale) consacre une grande part de son activité à la protection du milieu marin sous tous ses aspects.

A ce titre, elle a notamment mis en œuvre la convention MARPOL, une convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires. C’est la convention phare en matière de protection contre les pollutions provenant des navires. Elle contient 6 annexes traitant chacune d’un type particulier de pollution, et qui ont été progressivement élaborées et complétées depuis 1973.

L’annexe 6 en particulier concerne la pollution de l’atmosphère par les navires. Adoptée en 1997, elle limite les principaux polluants de l’air contenues dans les gaz d’échappement des navires, y compris les oxydes de soufre (SOx) et les oxydes d’azote (NOx), et interdit les émissions délibérées de substances appauvrissant l’ozone.

A travers cette convention, actuellement les zones Manche, Mer du Nord et Baltique sont classées en zone de contrôle des émissions, pour les émissions de SOx (SECA). Une démarche est d’ores et déjà entamée afin que la zone Manche Mer du Nord et Baltique soit également une zone de contrôle des émissions pour les NOx.

C’est donc dans le temps, et en partenariat avec toutes les professions concernées que se réalise la protection contre la pollution.

Plus globalement, les techniques de propulsion et de protection de l’environnement évoluent de plus en plus rapidement. Ces évolutions vont permettre de faire plus d’échanges commerciaux, avec un impact environnemental encore plus réduit.

L’armateur CMA CGM a ainsi annoncé à l’automne 2017 sa décision de faire construire 9 gros porte-conteneurs dernière génération avec une propulsion au GNL.

Dunkerque-Port est bien évidemment moteur dans ces évolutions, car il disposera très bientôt des services aux navires leur permettant de répondre à ces nouvelles exigences réglementaires de lutte contre la pollution (avitaillement en Gaz Naturel Liquéfié, moins polluant que les carburants hydrocarbonés, branchement électrique à quai des navires).

Ainsi, des travaux sont actuellement en cours pour offrir dès 2018 aux navires et aux camions ces services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des camions et des navires en Gaz Naturel Liquéfié (GNL), branchement électrique à quai des navires).

Des études sont également en cours pour permettre à terme la réalisation d’un avitaillement direct des navires en GNL)

Dunkerque-Port veillera à inciter, ses partenaires à utiliser ses nouveaux services.

avitaillement GNL

 

CAP2020, UN PROJET BENEFIQUE A L’ECHELLE MACRO

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation du trafic de poids-lourds et donc l'augmentation des émissions polluantes dans l'air.

Dunkerque-Port a fait conduire une analyse spécifique relative à l’impact du projet sur la pollution par les gaz à effet de serre (GES).

Les principales hypothèses et les principaux résultats de cette seconde étude sont disponibles dans le dossier du Maître d’Ouvrage, en annexe (fiche N°5).

Il en ressort que CAP 2020, en rapprochant le site de déchargement des lieux de consommation de la marchandise et en favorisant le report modal depuis la route vers des modes de transport moins polluants, aurait un impact positif par rapport au scénario de référence (déchargement des marchandises pour le marché des Hauts-de-France principalement par les ports du Benelux).

  • 27 000 tonnes de CO2-eq en moins par an dès la première phase ;
  • 59 000 tonnes de CO2-eq en moins par an après la seconde phase, soit l’équivalent de 54 000 trajets Paris - New York en avion, ou la production annuelle de 8 000 Français.

Enfin, en permettant, par l’adaptation de ses infrastructures aux plus grands porte-conteneurs, Dunkerque-Port favorisera la limitation des GES à travers la massification du transport de conteneurs. En effet, plus le transport maritime est massif moins il est émetteur de GES, comme le montre le graphique ci-dessous.

Extrait de “United States Merchant Marine Academy - “Economies of Scale in Container Ship Costs” par Midshipman William Murray » (1 EVP = 1 conteneur)

 

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

 

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