Michel Baron, Craywick, 18/12/2017

Bonjour,
Y aura-t-il un accès entre la nouvelle avancée et le réseau fluvial ? Dans ce cas, y a-t-il eu une étude d'impact sur la faune locale ?
De même les péniches, les bateaux, les camions polluent très très forts. Rien ne semble être fait pour la mise en place de forêts aux alentours du projet. Avec 1400 camions/jour supplémentaires, les arbres mourraient trop vite sans doute ?
Marseille étant reconnu pour ses cancers autour du port, vous voulez créer une nouvelle zone cancérigène, alors qu'avec les usines déjà présentes, cela suffit largement.
Salutations

Michel B.

 

Réponse du Maître d'Ouvrage : 

 

UN RESEAU FLUVIAL ADAPTE A LA CROISSANCE DU TRAFIC PROJETE

Les capacités actuelles du réseau fluvial (canaux) sur le domaine portuaire (en gestion Dunkerque-Port) et à l’extérieur du domaine portuaire (en gestion Voies Navigables de France VNF) sont suffisantes pour accompagner une croissance de trafic importante au-delà de  l’horizon de CAP 2020.

 

En effet, une série de mesures non infrastructurelles permettront d’augmenter sensiblement sa capacité de manière suffisante pour permettre l’écoulement des flux supplémentaires prévus à l’horizon 2035 : amélioration du système d’échange de données, amélioration de la chaîne logistique du port, amélioration du système d’échange d’eau douce et eau salée, mise en place en continu de l’exploitation du réseau régional (7 j/7, 24 h/24).

Cette dernière mesure reste en cohérence avec la stratégie envisagée par VNF à l’horizon 2020, indépendamment de la réalisation du projet CAP 2020, dans le cadre de l’amélioration de la fiabilité de son réseau.

Pour préserver la possibilité d’une augmentation de trafic fluvial au-delà des capacités résiduelles à terme, les documents de programmation et les schémas d’orientation à très long terme de Dunkerque-Port actent néanmoins une réserve foncière et de servitudes attachée à la réalisation potentielle d’un nouveau canal entre le bassin Atlantique et le canal à grand gabarit.

Cette réserve figure en outre dans l’actuel Schéma de COhérence Territorial, et dans le plan général que Dunkerque-Port diffuse à travers certains plans reproduits dans le Dossier du Maître d’Ouvrage (DMO) du présent projet (pages 40, 51 et 57 du DMO).

La réalisation effective de ce canal ne fait cependant pas partie du projet soumis au débat public : comme indiqué ci-dessus, ce n’est pas une condition nécessaire à l’atteinte des objectifs du report modal sur la voie d’eau de CAP2020.

Par conséquent, la liaison fluviale entre l’extension du bassin de l’Atlantique et le canal à grand gabarit se fera par le Nord (via le canal des dunes) comme actuellement et le projet CAP2020 ne comprend pas de creusement de nouvelle liaison fluviale.

 

LES ACTIONS SPÉCIFIQUES EN FAVEUR DE LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION DE L’AIR

La qualité de l’air est globalement bonne sur le dunkerquois, si l’on s’en tient aux polluants métalliques et organiques réglementés. En revanche, les PM10 (particules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) présentent régulièrement des dépassements des seuils d’information et d’alerte, et ce, chaque année.

Cette configuration constante n’est pas spécifique au Dunkerquois, puisque l’ensemble de l’ancienne région Nord – Pas-de-Calais (hinterland naturel) présente également des dépassements des PM10. En 2015, les valeurs réglementaires ont été respectées par toutes les stations de mesure de la CUD. Même si la valeur limite journalière en particules PM10 est bien respectée, des épisodes de pollution ont néanmoins été ponctuellement observés pour ces particules comme pour l’ozone.

Pour répondre à ces enjeux, un Plan Air Climat Energie Territorial (PACET) 2015-2021 a été réalisé par la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD) avec le soutien de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et de la Région.

Dunkerque-Port y a activement participé et s’inscrit dans la poursuite des objectifs de ce plan.

Dunkerque-Port s’est également engagé depuis 2016 dans une démarche d’amélioration de la connaissance de la qualité de l’air. À terme, le port vise à la mise en œuvre d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité de l’air. Cette démarche s’inscrit notamment dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PA2D) du GPMD validé en 2014.

Dans le cadre de cette démarche, le GPMD a adhéré en 2017 à l’ATMO Hauts-de-France qui est l’une de la vingtaine d'Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) par le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable.

L’activité de manutention à quai des conteneurs n’est pas en soi génératrice de pollution de l’air. Celle-ci serait liée principalement à l’augmentation des trafics routiers et maritimes.

Toutefois, CAP 2020 permettrait, à travers la massification des volumes de conteneurs qu’elle impliquerait et la localisation des voies ferrées à proximité immédiate des quais, de favoriser le report du trafic vers le ferroviaire et le fluvial. Cela aurait un effet important en limitant autant que possible l’augmentation du trafic de poids-lourds et donc l'augmentation des émissions polluantes dans l'air.

Dunkerque dispose également depuis 2016 d’un terminal méthanier et disposera en 2018 d’une station terrestre d’avitaillement GNL. Cette station permettra aux camions propulsés au GNL (carburant alternatif bien plus propre que les carburants conventionnels) de s’approvisionner directement à Dunkerque, ce qui aura un impact positif sur la qualité de l’air.

Il faut également noter que des mesures déjà mises en œuvre ont permis une réduction de la pollution de l’air par le trafic PL :

  • La réduction des vitesses opérée sur l’A16 a contribué à l’amélioration de la qualité de l’air.
  • Les normes environnementales européennes sont de plus en plus efficaces et imposent aux transporteurs des efforts importants en faveur de l’environnement. Les émissions polluantes ont été ainsi divisées par 10 entre 1996 et 2014.

Au-delà de ces réalisations déjà engagées, des travaux sont actuellement en cours pour offrir dès 2018 aux navires et aux camions des services plus performants, reposant sur des technologies nouvelles moins polluantes (avitaillement des camions et des navires en Gaz Naturel Liquéfié (GNL), branchement électrique à quai des navires).

Des études sont également en cours pour permettre à terme la réalisation d’un avitaillement direct des navires en GNL)

Dunkerque-Port veillera à inciter, ses partenaires à utiliser ses nouveaux services.

 

avitaillement GNL

Avec la mise en service du terminal méthanier dès 2017, Dunkerque-Port et son partenaire DK LNG envisagent de mettre en place un complexe d’avitaillement GNL qui permettra aux navires de répondre aux stipulations de la convention Marpol VI* et à la directive européenne imposant un taux de soufre de 0,1 % dans les émissions des navires. En effet, les armateurs disposant d’une motorisation GNL, solution technique qui s’avère la plus fiable et la plus pérenne économiquement, pourront s’avitailler à Dunkerque. Ce service d’avitaillement GNL, déjà disponible à Anvers, Rotterdam et Zeebrugge, et proposé dès 2018 par le port de Dunkerque, présente un réel atout pour attirer les lignes maritimes passant par le détroit.

Plusieurs entreprises de transport routier ont d’ores et déjà engagé la mutation de leur flotte de camions vers le GNL. L’armateur CMA CGM a annoncé à l’automne 2017 sa décision de faire construire 9 gros porte-conteneurs dernière génération avec une propulsion au GNL.

 

Les études d'impact de CAP 2020, préalables à l’enquête publique qui devrait suivre le débat public en cours, permettront de caractériser plus finement ces enjeux.

DES PLANTATIONS SUR LE PORT OUEST

Des plantations seront réalisées sur le port Ouest. En particulier, Dunkerque-Port sera partenaire de la Communauté Urbaine de Dunkerque pour la réalisation de la « coulée verte de Loon-Plage ». il s’agit de la finaliser réalisation d’une ceinture de plantations le long de la RN 316 afin, notamment, de masquer visuellement le port de la ville.

 

 

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