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Avis n°149

Atelier de controverse "Nucléaire et PPE"

Ajouté par La commission particulière du débat ANONYMISé (Paris), le
[Origine : Autre]
Energie nucléaire

L'atelier consacré au sujet « PPE et nucléaire » s'est tenu en présence de représentants de RTE, d'EDF, de Negawatt et de Global chance. Il a permis un échange d'arguments approfondis illustrant l'existence de positions contradictoires claires.

  • Une position, renvoyant au scénario Negawatt, s'affirme en faveur d'une sortie la plus rapide possible du nucléaire, en ayant comme objectif intermédiaire, le respect le plus proche des objectifs de la loi. Il est fondé sur l'idée qu'on doit raisonner sur la totalité du système énergétique pour penser la trajectoire carbone et pas seulement sur la production électrique, sur l'hypothèse d'une réduction forte de la consommation d'électricité. Il insiste sur le risque d'accident lié au nucléaire, sur le coût et les risques liés aux déchets insuffisamment pris en compte selon lui par l'Etat. Sur le vieillissement du parc, le coût prévisible à la hausse du nucléaire à venir, alors que les renouvelables voient leurs coûts baisser beaucoup. Ils soulignent les problèmes de surcapacité électrique dans les scénarios retenus par le gouvernement et donc la concurrence que sont appelés à se faire le nucléaire et les renouvelables.

  • L'autre position, celle d'EDF, accepte l'hypothèse de la réduction à 50 % de la part du nucléaire mais ne date pas l'échéance au motif qu'il faut attendre la montée en puissance des EnR pour voir comment peut être assurée la sécurité d'approvisionnement du pays, au regard aussi des incertitudes sur les niveaux de consommation. Elle ne donne donc pas d'indication sur le nombre de réacteurs à fermer d'ici 2025. Elle se prononce en faveur du carénage (c'est-à-dire de l'extension de la durée de vie des centrales), chaque fois que cela sera possible, dans les limites évidemment des règles de sécurité fixées par l'autorité de sureté nucléaire. EDF pointe également la nécessite de décider relativement vite de la construction de quelques EPR supplémentaires, compte tenu de la stabilisation de leur coût à venir et de la nécessité, pour exporter, d'avoir des équipements sur notre propre territoire.

Des désaccords portent notamment par ailleurs sur l'état actuel du marché nucléaire à l'échelle internationale, sur les volumes possibles d'exportation d'électricité française.

Le représentant de RTE, auteur des scénarios d'équilibre offre demande fournis au gouvernement, a présenté la logique d'ensemble de ces scénarios et montré en quoi ils définissaient non pas des positions à adopter mais des possibilités différentes, en fonction d'un jeu de contraintes clairement identifiées, et appelant des politiques, des priorités, des combinaisons et des temps d'action différents.

Il apparait utile de prolonger et de creuser cet échange par la tenue d'un moment de controverse sur le nouveau nucléaire. La commission étudie les modalités d'un échange pouvant éclairer les participants à ce sujet.

 

Commentaires

Depuis 15 ans, on reproche à l'éolien et aux ENR en général leur coût de production pour des installations neuves qu'on comparaît au coût de revient du kWh nucléaire amorti depuis 30 ans...On comparait donc du nouveau 'plus cher' avec du vieux 'pas cher'. On sait aujourd'hui le coût du nucléaire 'neuf' (grâce à Hinkley) et on peut donc le comparer aux autres investissements neufs en ENR: le nucléaire (11.5 cts/kWh) est presque deux fois plus cher que l'éolien (6.5 cts/kWh dernier AO) et le solaire actuel (5.5).
Mais pour être plus précis dans l'analyse comparative, il faut intégrer également le futur coût de démantèlement des installations...
Et là je soutiens contrairement à toutes les expertises que le nucléaire sera plus que 3 fois plus cher que les ENR en prix de revient.
En effet, détruire un bâtiment classique coûte à peu près 10% de sa valeur de construction. Le coût du démantèlement d'une éolienne est en moyenne de 5 à 6 % de sa valeur à neuf...
Pour une centrale nucléaire, c'est simple...c'est le même prix voire plus cher que sa valeur à neuf de construction...soit 10 milliards d'€ pour une centrale de 1.6 GW...(Flamanville) ou 6.2 milliard d'€ / GW. Pour une raison simple...cela coûte beaucoup plus cher à déconstruire des centaines de milliers de tonnes de béton et circuits hydrauliques irradiés, de les encapsuler dans des fûts vitrifiés et de les stocker que de couler et poser ces mêmes milliers de tonnes de béton et tuyaux aciers sains. Le temps de chantier sera aussi beaucoup plus long car les travailleurs (sous-traitants : c'est trop dangereux de faire travailler son propre personnel) ne peuvent travailler que quelques heures par jour...

Les 58 réacteurs (63 GW) répartis sur 19 sites vont coûter à EDF (=aux contribuables) et aux consommateurs d'électricité ...400 milliards d'€
Tous les pays rehaussent, dans leurs comptes, le coût futur des démantèlements...La Suisse est passé il y a quelques semaines à 4 milliards par centrale...sans en avoir encore démantelé aucune !
Et plus on attend pour les démanteler, plus ce sera cher car on perd la mémoire des hommes qui les ont bâties...à une période où les ordinateurs n'existaient pas.
Je crains donc d'être en de-ça de la réalité pour le parc nucléaire français.
Dans tous les cas, les 25 milliards de provisions actuelles dans les comptes d'EDF sont donc une ...goutte d'eau dans l'océan des coûts de démantèlement qui vont arriver (6%)...

59000

@P MAT
je dis souvent 200 G€.. 400 pourquoi pas.. pas facile à dire même avec quelques infos confidentielles sur la décontamination.
C'est une affaire sérieuse et du fric à prendre pour celui qui amène le bon projet pour démanteler les 450 réacteurs.. et peut-être la meilleure raison pour ne pas démarrer Flamanville quitte à la transformer en lieu de culte blindé en ces périodes obscurantistes !!.

31440

P Mat, j'aimerais vous croire quand vous dites que le coût du démantèlement du nucléaire sera supérieur à celui des ENR, mais j'ai plutôt l'impression, au vu des quelques données qui sont disponibles actuellement, que ce sera l'inverse. Il y a pas mal de réacteurs nucléaires de différents types à avoir été démantelés ou qui son encours de démantèlement dans le monde et les valeurs citées sont, pour les REP comme les nôtres, de l'ordre de 500 millions de dollars actuellement pour un réacteur de 1 GW. Les Allemands, ont semble-t-il prévu de 500 millions à 1 milliard d'euros par réacteur.
Pour l'éolien et le solaire PV, c'est actuellement l'omerta, et à mon avis pas seulement par manque d'expérience, mais on arrive à trouver quelques factures en cherchant bien, de l'ordre de quelques centaines de milliers d'euros pour un éolienne terrestre courante de 2 MW, sans même enlever les fondations en béton, soit de l'ordre de 20 % du coût initial.
Un réacteur de 1 GW produit chez nous sur une durée de 40 ans environ 300 TWh d'électricité. Une éolienne de 2 MW produira sur 40 ans, en admettant qu'elle dure jusque là, 140 GWh, soit environ 2000 fois moins . Le démantèlement du réacteur coûtera, avec une hypothèse de 1 milliard d'euros, 0,3 cts euro par kWh produit. Celui de l'éolienne, à 400.000 euros, coûtera à peu près la même chose
Il s'agit là d'approximations assez grossières, mais qui montre qu'un débat devrait avoir lieu pour apporter des données plus précises, ce qui n'est pas le cas actuellement

92500

La France consomme 152 Mtep sur son territoire en énergie finale mais ses besoins énergétiques seraient augmentés de 35% si toute les importations été rapatriées.
La production de cette énergie est carbonée à 72 %, grâce au nucléaire contre 85% pour le monde, l’impact estimé est de 5t co²/hab, moyenne mondiale, 7 avec les importations. C’est deux fois moins que l’Allemagne 4 fois moins que l’Amérique du Nord.
La consommation mondiale d’énergie n’a cessé de croitre régulièrement, elle est corrélée fortement avec la croissance du PIB , elle est de l’ordre de 100 fois la France.
C’est le gaz qui à en 40 ans a doublé et continue son évolution, le charbon au même niveau mais de manière plus chaotique, ces dernières années il semble se stabiliser. Il en est de même du co² émis.
En France l’énergie finale a commencé à décroitre :entre 2002 et 2014, par la stabilisation des besoins énergétiques résidentiels (70Mtep) et transport (50Mtep) mais surtout la chute régulière de l’industrie passant de 40à30Mtep.
Mark Lynas environnementaliste anglais reconnu, dans son ouvrage « Six degrés que va t-il se passer » Dunod 2008, définit le concept de coin= 1 Gt de co² (3300Twh en gaz) de moins en 2055 : c’est aujourd’hui 2Millions d’éoliennes de 1Mw, (plus de la moitié du territoire Français), ou deux fois plus pour produire de l’H² en remplacement du carburant pour les voitures ou 700 centrales nucléaires de 1000Mw pour remplacer les centrales à charbon.
…il faudrait 7 coins pour stabiliser nos émissions en 2055. L’enjeu est pharaonique.
Sur ces bases, la contribution de la France serait de l’ordre de 440Twh soit sensiblement l’équivalent de 85% de notre production actuelle d’électricité.
A ce point il est crucial d’ajouter les effets de la pollution de l’air et de l’eau, complètement oubliée dans ce débat, cela n’est pas une enquête d’opinion c’est la vie de notre quotidien.
Selon l’OMS se sont 8 Millions de morts / an, 20000/j. Quatre fois les accidents de transport, de l’ordre aussi des méfaits du tabac.
C’est principalement dus aux déchets de la combustion, qui sont rejetés à l’encan dans l’atmosphère et agressent au quotidien tous les citoyens. En plus des morts il y a les maladies chroniques qui envahissent nos hôpitaux par centaine de milliers.
L’OMS montre 48000 morts par an en France de la pollution de l’air, sur les mêmes données l’Allemagne est 30% plus élevée à population égale.
Le nucléaire c’est en France Zéro morts en quarante ans d’exploitation, dans le monde selon OMS, c’est 10000 morts/an y compris les suites de Tchernobyl, sur les 20000 morts de Fukushima, moins de 5 seront attribués au nucléaire. 8millions, 10000.
Selon l’étude internationale de A.KAPECHA et J. HANSEN, le nucléaire civil aurait évité 1.8 morts sur la planète soit pour la France 300 000 en quarante ans.
Les déchets nucléaires, sont autrement plus identifiés gérés , traités et financés que ceux de la combustion, et à l’allure ou va le monde, la combustion fera disparaître l’humanité bien avant les problèmes de stockage a vie longue des déchets ultimes tout en ayant pris sa commission annuelle. Le scénario 6 degré est probable.
La croissance démographique et la volonté d’accéder au mieux vivant, même en France s’accompagneront d’énergie.
Il est donc impératif de supprimer autant que possible la combustion et pas seulement sur notre territoire.
Dans la connaissance technologique d’aujourd’hui, l’électricité est le levier majeur dans l’urgence, bien sur qu’il ne faut pas se priver : des économies rentables, du solaire thermique notamment en résidentiel, la récupération des chaleurs fatales y compris de celles du nucléaire, des pompes a chaleur….
Cependant concernant les Enri électriques raccordées au réseau Français c’est la catastrophe annoncée à tous les points de vue tant qu’il n’y a pas d’émergence de solution de stockage massif et rentable de l’électricité ce n’est pas une priorité pour notre pays. L’intégration de nouveaux équipements ENRi sur le réseau Français comme sur le réseau Européen ne peut plus se faire sans une contre partie en équipement carboné comme le montre l’Allemagne, comme le montre la France qui tourne encore à 10% de production électrique issue du gaz, Fioul Charbon en plus du réglage possible par l’hydraulique.
L’exemple Allemand est là, 400Md€ d’investissement pour une puissance installées de 1.5 fois le nucléaire français pour tourner à 50% au lignite, gaz ….. un prix HT de l’électricité deux fois plus que celui de la France, une déstabilisation du réseau Européen en terme de sécurité en s’appuyant sur ses voisins, la mise en place du marché Européen de l’électricité faisant payer l’addition et les contraintes techniques notamment à la France.
Climat : zéro pointé. Mais indépendance énergétique assurée pour l’Allemagne.
La France est fauchée, avec peu de ressources énergétiques. Le temps presse, l’urgence n’est pas d’investir 8Md€ par an dans des contrats Enri qui au final demanderont de s’équiper à toute hâte en centrale gaz pour compenser l’intermittence ou de détruire un outil industriel qui fait ses preuves et dont on aura besoin pour atténuer sans délais la combustion : le fioul, charbon les carburants et le gaz.
La préservation de l’outil actuel nucléaire, à 60 ans ne pose pas de problème technique majeur (Ex : US, SUEDE, Suisse…) et sera financé dans les prix actuels de l’électricité par les clients. Comme à son habitude c’est EDF qui empreinte et rembourse, ce n’est pas l’Etat, donc le contribuable est encore épargné. Pendant 25 ans le prix de l’électricité est resté à Franc constant égal alors que le cout de la vie à progressé de 66% en payant le nucléaire et l’état à raison de 1à 4Md€/an.
Depuis la dérégulation accompagnée des subventions aux ENRi entre 2007 et 20 14 l’électricité à doublé, l’inflation à 14%, le gaz +30% les matières premières +0.3%.L’Etat à pris 5Md€ de dette envers Edf pour cause de CSPE non remboursée….une empreinte carbone qui se relève d’ou la suite connue.
On est à l’opposé des fondamentaux de l’Europe,
C’est errements sont pointés par :
-l’académie de sciences
- le sénat,
- la cour des comptes
- des associations des travailleurs des filières énergétiques

Espérons que le bon sens l’emporte, que toutes les informations et conséquences d’utilisation des diverses énergies soient bien connues, rien n’est gratuit, ni le pétrole, ni le vent, ni le soleil….il y a toujours contre partie, évitons le piège du dogmatisme malfaisant à la Française bien pointé par James Lavelock.
N’en déplaise à Mme Pompili, le nucléaire est bien plus résistant que n’importe quelle autre énergie (on ne va pas citer d’exemples) face aux agressions diverses et ne cesse de progresser, mais le risque zéro n’existe pas. Cependant les conséquences d’un accident ne cessent de faire l’objet d’un perpétuel retour d’expérience.
Toute l’attention de l’exploitant doit être maintenue à haut niveau, et transmise, ce qui ce fait sous le regard vigilent de notre ASN, parfois pointilleuse, mais dont l’indépendance et les compétences avec les services associés sont hautement reconnue à l’international. MALCOM GRIMSTON, de l’institut Chatham Royall de Londres « il est notoire que l’exploitation du nucléaire pour faire de l’électricité est l’une des technologies les plus sures ».
Vous l’avez compris, pour moi il n’y a aucun doute, il est question de développer la puissance électrique pour minimiser la combustion.
Tous les scénarios : fusion, capture de co², l’hydrogène, batterie Lithium, batteries a sels liquides, biomasse…., économies d’énergie ne sont pas prêts à aboutir et hors temps loin du niveau envisagé.
Maintenir le parc nucléaire actuel le plus longtemps possible, développer des installations nouvelles sur notre territoire dés maintenant (EPR ou autre mini réacteurs) pour anticiper le remplacement des installations arrivant à 60 ans, si possible mettre en chantier du stockage hydraulique ( délais de 10 ans au moins) . Sans stockage il est illusoire de développer plus avant les ENRi en électricité, le nucléaire peut nous fournir une électricité décarbonée abondante, réglable, en toute sureté, en utilisant 400 fois moins de territoire que les ENR, apte à prendre le relais efficacement des énergies issues de la combustion ayant des densités d’énergie équivalente.
Il ne sera pas de trop le prolongement à 60 ans de la totalité du parc ancien, c’est du temps qu’il convient de gagner afin de préparer, les infrastructures et les techniques nécessaires à la mutation de notre mix énergétique sans flamme. L’action devient immédiate pour la santé et sans délais pour le climat.

26130

La France consomme, par Français 1kW d'électricité et 2 kW de pétrole et dérivé+/-bio
En énergie primaire, c'est plus de 3 kW nucléaires pour 2 kW de pétrole utilisé en primaire pour le chauffage et finale pour le déplacement!
La France est 10 fois plus nucléarisée que les US au m2 C'est un monstre de gaspillage énergétique où on a inventé la résistance chauffante, seul dispositif capable de consommer 4 fois plus d’énergie primaire que d'énergie utile, on a même inventé le cumulus pour accumuler l'énergie nucléaire inutilisable de nuit.. et après cela on crache sur les énergies qualifiées d’intermittentes alors qu'il suffirait de faire fonctionner des pompes à chaleur avec les excédent d'ENR pour pouvoir fermer de nombreuses centrales nucléaire pléthoriques.
https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/2015-conference-sur-le...

Il faut aussi savoir que la cogénération d'électricité et chaleur à partir de combustibles fossiles ou bio permettait "sans carbone ajouté" de produire 150 TWh en période de froid, soit fermer plus d'une dizaine de réacteurs..Ces 150Twh permettraient de produire 600 TWh de chauffage si on réhabilite les pompes à chaleur diabolisées par la COP21. Faut dont commencer par arrêter de "décarboner" et réfléchir comme du temps où l'on avait des idées.. Les solutions n'ont pas changé

31440

Il est à noter que l’intoxication au monoxyde de carbone (combustion bois, gaz, fuel) entraine actuellement en France de l’ordre de 80 décès par an.
De 1979* à fin 2017 il a été recensé 5690 décès suite à intoxication par le CO (hors incendies et suicides).

Cf source gouvernementale
http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Environnement-et...

* (date à laquelle le programme nucléaire français est monté en puissance)

Pendant cette période le nucléaire n’a provoqué aucun décès en France suite à une exposition aux rayonnements ionisants.

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