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Les questions et leurs réponses

Du 19 mars au 30 juin 2018, l'espace questions-réponses permet à chacun de poser ses questions :

- soit sur la PPE au ministère de la Transition écologique et solidaire ;

- soit sur le débat public lui-même à la commission particulière du débat ;

et de commenter les réponses reçues.

Le ministère et la commission se sont engagés à répondre à toutes ces questions dans les 15 jours.

Les questions et leurs réponses sont publiques. Elles alimenteront le compte rendu du débat.

Apparaissent en premier ci-dessous les questions ayant reçu une réponse ou un commentaire en dernier.

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Question n°556
Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le 13/06/2018
[Origine : Site internet ]

Ma question au maître d'ouvrage est claire :
- Quel est l'objectif de la transition énergétique ? La lutte contre le changement climatique ou le démantèlement du nucléaire ?
Vous n'avez droit qu'à une réponse !

Une transition énergétique est une opération qui engage l'ensemble de la nation, qui coûte cher, qui demande des sacrifices et qui dure longtemps avant de porter ses fruits.
Bref, on ne fait pas une transition énergétique pour faire plaisir à ceux à qui le nucléaire ne plait pas.
Et il n'est pas inutile de rappeler un peu l'histoire de la dernière transition énergétique faite dans notre pays.
En 1973-1974, la création de l'OPEP, le coup de frein donné aux exportations pétrolières par les pays détenteurs de cette ressource et la brutale augmentation des prix, a fait brutalement prendre conscience à notre pays qu'il dépendait du pétrole à 90 % de son énergie.
Le Président Pompidou et son premier Ministre Pierre Messmer décidèrent de se passer du pétrole là où cela était le plus facile, la production d'électricité, et ont de lancé la construction de 13 réacteurs nucléaires de 1000 MW de même type que la centrale de Chooz A dans les Ardennes françaises. Ce fut le début d'une immense transition énergétique. Peu après la mort du Président Pompidou, le gouvernement suivant donna encore plus d'ampleur à ce programme et décida de substituer les utilisations du pétrole par de l'électricité là où ce serait possible, essentiellement le chauffage.
Après l'élection de François Mitterrand, le gouvernement commanda un rapport à un haut fonctionnaire compétent pour déterminer l'ampleur de ce programme. Le rapport Hugon fut présenté à l'Assemblée Nationale en 1982 et adopté. Il comprenait :
32 unités de 1000 MW,
20 unités de 1 300 MW,
4 unités de 1450 MW
Plus la récupération des 2 unités de 1 000 MW, précédemment commandées par l'Iran et n'étaient plus livrables.

La France dispose d'un parc de 58 réacteurs du même type, uranium légèrement enrichi et eau pressurisée, répartis sur 19 sites.
Ce parc fonctionne remarquablement bien et la durée d'exploitation des unités peut être prolongée à 60 ans, ce qui représente une économie conséquente. (CF. le rapport Energies 2050 de MM Jacques Percebois, économiste, et Claude Mandil, énergéticien).
Ce qui caractérise cette grande transition énergétique et son succès est :
1. Un seul objectif très clair,
2. Une continuité remarquable dans l'action politique, technique et économique.
Nous sommes arrivés devant une nouvelle transition énergétique rendue indispensable par le risque climatique mondial lié aux émissions de gaz à effet de serre !
Malheureusement, la confusion voulue par les citoyens non favorables à l'électricité d'origine nucléaire et la désinformation phénoménale sur le cycle du nucléaire ont fixé la sortie du nucléaire comme objectif prioritaire dans la transition énergétique.
Bref nous avons deux objectifs, qui plus est antinomiques, puisque ne nucléaire ne rejette pas de gaz à effet de serre. Et force est de constater avec la fermeture à venir de Fessenheim et l'objectif de 50 % de nucléaire que c'est l'objectif de la sortie du nucléaire qui est devenu prioritaire. D'ailleurs, l'interview de Monsieur Lecornu dans la Tribune est très claire sur ce sujet.
Pour faire un peu d'électricité éolienne et photovoltaïque, la France, d'après le rapport de la Cour des Comptes, a déjà engagé 121 Mds d'€ pour tous les contrats d'achat signés avant 2017 et qui courent sur 15 à 20 ans. C'est-à-dire 2,5 fois les coûts du grand carénage de nos centrales. Et ils restent à prendre en compte les nouveaux contrats depuis 2017 et la suite qui seront du même montant. Bien sûr cette somme ne fait pas augmenter les impôts puisqu'elle directement prélevée sur les consommateurs d'électricité y compris ceux qui sont en situation de précarité énergétique pour qui en % de pouvoir d'achat, la ponction est encore plus lourde.
Résultat de cet effort gigantesque : les émissions de la France augmentent en 2015, 2016 et 2017.
Une transition énergétique est un choix majeur pour un pays et il ne faut pas se tromper d'objectif. Il doit y en avoir un et un seul. C'est le problème climatique qui met en péril la vie sur notre terre et pas l'électronucléaire.
Le choix unique doit donc être le respect de tous nos engagements en matière d'émissions de gaz à effet de serre et laissons le nucléaire tranquille.
Nous consommons 110 millions de tonnes d'énergie fossiles carbonées. Ce sont ces énergies qui sont la source de nos rejets de GES.
Nous nous sommes engagés solennellement en 2015 lors de la COP 21 à réduire nos émissions de 75 % en 2050 par rapport au niveau atteint en 1990.
Pour y parvenir, il faut sur les trente ans qui nous séparent de l'échéance que nous réduisions notre consommation d'énergies fossiles d'au moins 60 Mtep soit 20 Mtep par tranche de 10 ans.
Il y a des économies à faire sur le bâti mal isolé, 7 millions de logements à rénover énergétiquement à un prix unitaire de 30 k€, des économies à faire sur la mobilité en passant des moteurs thermiques aux moteurs électriques qui ont un rendement 3 fois meilleur.
Mais, ne pensons pas que nous allons économiser 20 Mtep par tranche de 10 ans. Au mieux, nous économiserons 10 Mtep et nous substituerons 10 Mtep par des énergies thermiques sous forme de chaleur (bois énergie, biométhane, pompes à chaleur, solaire thermique direct) et par de l'électricité décarbonée.
N'en déplaisent aux adversaires acharnés du nucléaire, nous en avons besoin et peut être plus qu'aujourd'hui autant dire la vérité puisque nous sommes dans un débat public.
Avec cette immense différence que 95 % du coût de production d'un kWh nucléaire est une valeur ajoutée faite en France grâce à des emplois de haut niveau. Alors que nous importons tous les panneaux photovoltaïques et nos éoliennes ce qui pèse un peu plus sur le déficit de la balance des paiements.

Ma question au maître d'ouvrage est claire :
- Quel est l'objectif de la transition énergétique ? La lutte contre le changement climatique ou le démantèlement du nucléaire ?
Vous n'avez droit qu'à une réponse !

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Nous vous remercions de votre contribution qui expose votre point de vue de manière très claire. Cependant votre exigence : « Vous n’avez droit qu’à une seule réponse ! » n’a pas lieu. Dans la LTECV, le parlement a clairement affirmé que l’objectif de la transition énergétique est triple : maîtrise de la demande, lutte contre l’effet de serre et diversification du mix. La programmation pluriannuelle de l’énergie doit mettre en musique les objectifs fixés par la loi.

La lutte contre les énergies fossiles est une priorité du gouvernement. Les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent cependant être choisies en prenant en compte l’ensemble des impacts des mesures et de leurs co-bénéfices, et non pas uniquement les coûts rapportés à la tonne de CO2 économisée, le climat n’étant pas le seul enjeu en cause. En effet, comme inscrit dans la loi et le code de l’énergie, il est également nécessaire de maîtriser les consommations d’énergie, même lorsque celle-ci aura été totalement décarbonée, et de prendre en compte les enjeux d'acceptabilité des mesures.

La place de l’énergie nucléaire, le rythme de développement des énergies renouvelables et la baisse de leurs coûts, l’adaptabilité du système électrique français aux évolutions technologiques sont autant de questions structurantes qui doivent être discutées pendant ce débat public.

 

Comme vous l’évoquez, le fait que l’essentiel de la production d’électricité provienne de centrales nucléaires contribue à placer la France parmi les plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre (GES) pour la production d’électricité. Le développement des énergies renouvelables doit ainsi être apprécié au regard de la diversification du système électrique. La diversification du mix électrique a en effet vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement. Ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de Sûreté Nucléaire, il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016.

 

Le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir palier à de tels événements, dont l'impact sur l'équilibre du système électrique est susceptible de diminuer à la mesure de la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique.

Question n°566
Ajouté par serge ANONYMISé (GRAND FORT PHILIPPE), le 14/06/2018
[Origine : Site internet ]

La transition énergétique ne doit pas être le prétexte pour laisser au privé, ou un contrôle par des capitaux étrangers, la gestion de l'énergie en France. Comment assurer ce contrôle ? A force de laisser maltraiter notre industrie nucléaire, ne risque-t-on pas à court, moyen et long terme, de la sacrifier au bénéfice des autres pays ?

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Nous vous remercions de votre contribution.

 

Aujourd’hui, le secteur de l’énergie est un secteur concurrentiel dans lequel interviennent de nombreux acteurs privés. Il est orienté par les lois et la réglementation qui les mettent en œuvre. En l’occurrence, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte donne un nouvel élan à notre économie pour l’engager résolument dans l’avenir. Elle a créé la programmation pluriannuelle de l’énergie, outil de pilotage du gouvernement qui permet de mettre en œuvre les grandes orientations stratégiques. La PPE annonce les priorités du gouvernement pour les 10 ans à venir. Le secteur est donc bien encadré grâce à ces textes.

 

Il n’est pas question, ni dans la loi, ni dans la PPE de « laisser maltraiter notre industrie nucléaire ». Il s’agit de réduire la place du nucléaire dans le mix électrique de façon à le rendre moins sensible à un risque de défaut générique d’un palier de réacteurs. Le gouvernement est très attentif à l’équilibre des choix pour préserver l’équilibre de la filière nucléaire, dans la décroissance de sa production.

Question n°594
Ajouté par Philippe ANONYMISé (Biscarrosse), le 19/06/2018
[Origine : Site internet ]

Pourquoi dépenser une fortune à développer l'EPR alors que l'avenir du nucléaire a été bouché par l'arrêt du développement du surrégénérateur ? La différence de budget entre ASTRID et EPR est éloquente. Le débat devrait clair : sortie du nucléaire à la fin de vie des réacteurs à eau pressurisée existants ou développement de la surrégénération ?

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Les déploiements des réacteurs de 3ème génération comme l’EPR et des réacteurs de 4ème génération ne s’inscrivent pas dans la même échelle de temps. Si des réacteurs EPR sont déjà en fonctionnement (Chine) ou devraient l’être dans les prochaines années (France/ Finlande), le déploiement de réacteurs de 4ème génération ne peut s’envisager, lui, qu’à l’horizon de la fin du siècle compte tenu notamment de moindres opportunités économiques liées à la disponibilité des ressources mondiales en uranium. De plus, la complémentarité de tels réacteurs avec un parc destiné à une production électrique de masse reste encore à démontrer. Pour mémoire, durant sa dernière année de fonctionnement en 1996 en équivalent pleine puissance, le coefficient de disponibilité de Superphénix n’était que de 51,3 %, soit 30 points en-dessous du fonctionnement d’un réacteur du parc existant.

 

La poursuite du fonctionnement du parc nucléaire français ne peut donc pas s’envisager sous l’angle de la comparaison directe entre EPR et RNR.

 

Cela étant, ces réacteurs de 4ème génération continuent à faire l’objet de recherches, y compris au travers de collaborations internationales, à l’instar du projet de démonstrateur ASTRID, dans une optique de fermeture du cycle du combustible nucléaire, au regard du caractère stratégique que revêt le traitement-recyclage de ce combustible pour le Gouvernement.

 

ASTRID est un projet de démonstrateur industriel de réacteur de 4ème génération à neutrons rapides refroidi au sodium de 600 MW électrique. L’objectif de ce projet est de démontrer la faisabilité industrielle du multi-recyclage du plutonium contenu dans les combustibles MOx usés des réacteurs à eau pressurisée du parc nucléaire français actuel et des réacteurs à neutrons rapides du potentiel parc futur. Le multi-recyclage du plutonium permettrait à terme d’être indépendant énergétiquement vis-à-vis de l’uranium naturel, de stabiliser la production de plutonium, d’assurer un meilleur confinement des déchets ultimes et, ainsi, de fermer complètement le cycle du combustible nucléaire, et ceci indépendamment de la taille du parc.

 

 

Débuté en 2010, à un moment ou la disponibilité des ressources mondiales en uranium était jugée sensible à l’horizon 2050, le projet est aujourd’hui en phase d’avant-projet détaillé (APD) depuis janvier 2016 et ce jusqu’en 2019, date à laquelle l’État décidera de la poursuite ou non du projet. Il est prévu que la décision soit prise en prenant en compte plusieurs enjeux : la gestion à long terme des matières et des déchets radioactifs ; (ii) la pertinence économique d’un déploiement d’une filière de réacteurs à neutrons rapides ; (iii) les possibilités de financement d’ASTRID par des partenaires industriels.

Question n°478
Ajouté par Jacques ANONYMISé (Meudon), le 05/06/2018
[Origine : Site internet ]

Ma question s'adresse au maître d'ouvrage: Dans toutes vos réponses aux questions, vous prenez comme références non discutables les scénarios de RTE qui supposent tous une rupture de tendance à venir : une décroissance de 10% de la consommation d'électricité. Les dernières statistiques publiées par le commissariat au développement durable font pourtant état d'une consommation d'électricité en croissance de 0,8% en 2017.

Lors de l'assemblée générale d'EDF, un actionnaire a posé la question et je vous cite la réponse du conseil d'administration :
Question 8/ : PPE : EDF est-elle confortable avec les prévisions de RTE qui prévoit au mieux une stabilisation de la puissance électrique dans ses scénarios pour la PPE ? Réponse du Conseil d'administration : Les prévisions de RTE n'engagent pas EDF, qui considère que les tendances récentes de stabilisation de la consommation d'électricité en France ne peuvent pas être extrapolées. Au vu des objectifs européens et français en matière de climat, qui vont se traduire par des consommations additionnelles d'électricité dans les logements et les transports, au détriment des combustibles fossiles, et au vu de la croissance économique et démographique, ne considérer aucun scénario de long terme avec une augmentation de la consommation nationale d'électricité prive les pouvoirs publics d'autres scenarii pertinents en matière de sécurité d'approvisionnement. EDF a attiré l'attention de l'Etat sur ce risque.

Jusqu'en 2016, RTE publiait des prévisions de stabilité de la consommation en précisant que ses études étaient menées en concertation avec les producteurs. Nous pouvions deviner que le producteur compétent disposant de services d'étude, de forces marketing, et d'une expérience de la vente était EDF.

La réponse du conseil d'Administration d'EDF signale un désaccord entre EDF et RTE sur ce sujet depuis 2017. A qui faire confiance, EDF ou RTE ?
Le maître d'ouvrage pourrait-il nous expliquer pourquoi il a retenu les hypothèses déclinistes de RTE qui n'ont été étayées par aucune étude de marché sérieuse pouvant être discutée, bien qu'EDF ait attiré votre attention sur les risques que vous prenez.

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Le gestionnaire du réseau électrique (RTE) est investi d’une mission de service public par le législateur et doit établir, en application de l’article L141-8 du code de l’énergie, un bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande. Ce travail fait l’objet d’une large concertation auprès des différents acteurs, dont EDF, afin d’étudier les évolutions de la consommation, en fonction notamment des actions de sobriété, d'efficacité et de substitution d'usages, des capacités de production par filière, des capacités d'effacement de consommation, des capacités de transport et de distribution et des échanges avec les réseaux électriques étrangers.

 

En ce qui concerne le contrôle des travaux de RTE, les réunions de concertation organisées par RTE et associant l’ensemble des parties prenantes abordent non seulement les hypothèses des calculs, mais également la méthodologie de modélisation. EDF a notamment participé à ses travaux. Les travaux de RTE sont également encadrés par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Enfin, dans le cadre de l’association européenne des gestionnaires de réseau de transport, ENTSOE, et du groupe penta latéral, les modèles et méthodes utilisées par RTE sont partagées et confrontées à celles de leurs collègues européens.

 

Tous les scénarios prédisant le futur sont soumis à des incertitudes et reposent sur des hypothèses qui doivent être documentées et peuvent naturellement être interrogées. C’est le cas pour les différents scénarios de RTE, dont la valeur réside dans la concertation ouverte préalable à leur élaboration. D’autres parties prenantes voient des scénarios de consommation plus élevés (EDF), alors que d’autres des scénarios moins élevés (Négawatt, ADEME).

Question n°357
Ajouté par Michel ANONYMISé (MESSIMY), le 19/05/2018
[Origine : Site internet ]

La propagande en faveur des ENRi affirme que le kWh produit par les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques est maintenant compétitif (ou presque) avec les autres sources - nucléaire, hydraulique, fossiles... - et que demain ces ENRi seront définitivement moins chères. Comparaison n'est pas raison. Compare-t-on des choses comparables ? Clairement non ! Permettez-moi de recenser quelques éléments qui biaisent cette comparaison, et de vous poser deux questions.
1) Les ENRi bénéficient d'un avantage commercial très particulier : l'obligation d'enlèvement du kWh produit à tout moment, quelque soit le niveau de consommation. Au même moment, les autres outils de production doivent réduire leur production, au détriment de leur rentabilité.
2) La production ENRi est aléatoire par nature. La valeur d'un produit ou d'un service est normalement liée sa garantie de disponibilité. C'est dire que le prix du kWh ENRi devrait en bonne logique économique intégrer le coût du back-up qui garantit que le kWh attendu sera effectivement produit, et acheminé au moment voulu. On est loin du compte.
3) Cerise sur le gâteau : la manne des subventions accordée à l'investissement, puis la garantie de prix accordée aux investisseurs leur assurant une rentabilité élevée, aux frais des usagers (CSPE) et du contribuable.
4) Le coût de production du kWh nucléaire intègre le coût complet du démantèlement des installations et de traitement des déchets, affirmation corroborée par la Cour des Comptes, quoi qu'en disent les opposants. L'objectif du "retour à l'herbe" imposé à juste titre aux installations nucléaires est curieusement oublié pour les éoliennes. Chaque machine laissera en fin de vie un "souvenir" de 1000 à 2000 tonnes de béton armé dans le sol, qui ne sera jamais détruit. Les propriétaires fonciers qui auront accepté l'installation de ces machines sur leur sol devront en faire leur affaire, seuls, car les opérateurs ENRi auront disparu entre temps.

Mes deux questions :
1) Pourquoi l'obligation de "retour à l'herbe" ou tout simplement de déconstruction et d'élimination des déchets n'est-elle pas imposée aux opérateurs éoliens?
2) Considérez-vous qu'il soit intellectuellement honnête et économiquement justifié d'affirmer que le kWh ENRi est compétitif avec le kWh produit par les autres sources? Si oui, sur quelles bases?

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

1) En matière de traitement des déchets, des filières de collecte et de recyclage se mettent en place. Des opérateurs recyclent jusqu’à 95 % des panneaux photovoltaïques. En ce qui concerne l’éolien, la plupart des métaux (acier, fonte, cuivre, aluminium) ainsi que le béton sont recyclés. Les pales des éoliennes sont valorisées sous forme de chaleur ou réutilisées pour faire du ciment.

 

Concernant les provisions financières pour le démantèlement et le traitement des déchets des installations, la loi met à la charge de l’exploitant le démontage et la remise en état des parcs éoliens afin qu’il ne s’y manifeste aucun danger pour la salubrité publique ni pour l’environnement. Ces opérations comprennent :

  • le démontage des éoliennes et du poste électrique ;
  • l’excavation des fondations ;
  • le retrait d’une partie des câbles, la partie qui demeure enterrée sur le site restera inerte ;
  • la remise en état des terrains, sauf si leur propriétaire souhaite leur maintien en l’état.
  • la valorisation ou l’élimination des déchets de démolition ou de démontage.

Dès le début de la production, l’exploitant constitue les garanties financières nécessaires à ces opérations, d’un montant de 50 000 € par éolienne. Il notifie au Préfet la date de l’arrêt de l’installation éolienne un mois au moins avant celui-ci. En cas de carence de l’exploitant, le Préfet doit le mettre en demeure de se conformer à ces obligations et, en cas de refus, peut recourir à la consignation et à l’exécution d’office des travaux à ses frais.

 

En fin de vie du parc éolien, l’exploitant peut éventuellement décider de remplacer tout ou partie des éoliennes de son parc.

 

2) Concernant le coût et la compétitivité du MWh produit par les énergies renouvelables intermittentes, nous vous renvoyons aux explications fournies par l’ADEME pour la question 221, complémentaires de son étude sur le coût des énergies renouvelables en France.

Question n°485
Ajouté par Pascal ANONYMISé (DOUVRES), le 05/06/2018
[Origine : Site internet ]

A aucun moment dans le DMO ne figure le développement des réacteurs rapides dont la France possédait il y a quelques années une avance internationale. Il n'est pas fait mention du projet de recherche Astrid du futur réacteur rapide. Pourtant ces réacteurs pourraient permettre de "bruler" certains actinides et surtout permettraient d'utiliser les stocks d'uranium appauvri issus du retraitement. Pourquoi cette absence ?

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Les réacteurs de 4ème génération à neutrons rapides ont la capacité de valoriser le plutonium et l’uranium contenus dans les combustibles usés MOx, ainsi qu’en effet l’uranium appauvri. Ainsi, dans un parc composé exclusivement de tels réacteurs, la valorisation de ces matières permettrait de se passer totalement d’uranium naturel importé, d’accroître l’indépendance énergétique de la France et d’améliorer le confinement des déchets ultimes.

 

Néanmoins, le déploiement industriel de tels réacteurs et leur complémentarité avec un parc destiné à une production électrique de masse restent encore à démontrer. Pour mémoire, durant sa dernière année de fonctionnement en 1996 en équivalent pleine puissance, le coefficient de disponibilité de Superphénix n’était que de 51,3 %, soit 30 points en-dessous du fonctionnement d’un réacteur du parc existant. De plus, la recherche réalisée depuis plus de 20 ans dans le cadre de la loi de 1991, puis de celle de 2006, a démontré que ces réacteurs ne permettaient pas de modifier profondément la gestion des déchets radioactifs de haute activité à vie longue. En effet, un parc composé entièrement de tels réacteurs permettrait de réduire l’emprise du stockage des déchets de haute activité à vie longue mais ne pourrait l’annuler. Enfin, la disponibilité des ressources mondiales en uranium est telle que le déploiement de tels réacteurs ne peut s’envisager qu’à l’horizon de la fin du siècle.

 

Cela étant, ces réacteurs continuent à faire l’objet de recherches, y compris au travers de collaborations internationales, dans une optique de fermeture du cycle du combustible nucléaire, au regard du caractère stratégique que revêt le traitement-recyclage de ce combustible pour le Gouvernement, comme cela a été réaffirmé dans la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017.

 

A ce titre, afin de relancer la R&D autour cette filière, un projet de construction d’un démonstrateur industriel appelé Astrid, dont l’objectif est de démontrer la faisabilité industrielle du multi-recyclage du plutonium contenu dans les combustibles MOx usés, piloté par le CEA a été lancé depuis 2010. Le projet ASTRID est aujourd’hui en phase d’avant-projet détaillé (APD) et ce jusqu’en 2019, date à laquelle l’État décidera de la poursuite ou non du projet. Il est prévu que la décision soit prise en prenant en compte plusieurs enjeux : (i) la gestion à long terme des matières et des déchets radioactifs ; (ii) la pertinence économique et la temporalité d’un déploiement d’une filière de réacteurs à neutrons rapides ; (iii) les possibilités de financement d’ASTRID par des partenaires industriels.

Question n°351
Ajouté par Hervé ANONYMISé (Vizille), le 18/05/2018
[Origine : Site internet ]

Il arrive que les productions éoliennes et photovoltaïques conduisent à des productions totales supérieures aux besoins. Il faut donc diminuer la production des moyens pilotables, en particulier celle des réacteurs nucléaires. Ceci entraîne une perte de revenu d'EDF. Cette perte est-elle compensée et, si oui, comment ?

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Les moyens de production électriques sont appelés dans l’ordre de la préséance économique. Les moyens de production EnR ayant un coût marginal nul, ils sont appelés avant les moyens de production nucléaire. Il n’y a dans ce cadre aucune raison de compenser la perte de revenu d’EDF.

 

De même, les évolutions de la demande, liées notamment à l’amélioration de l’efficacité énergétique, ou le développement de nouveaux moyens de production en France ou à l’étranger sont susceptibles d’impacter les revenus d’EDF. Il n’y a toutefois aucune de raison, dans le cadre du marché de l’énergie, de compenser les éventuelles pertes de revenu d’EDF, cet acteur pouvant également agir sur son parc de production.

Question n°668
Ajouté par 3762 (Venelles), le 30/06/2018
[Origine : Site internet ]

Le gouvernement français souhaite augmenter de façon massive la part de voitures électriques dans le parc automobile français (comme l'exemple norvégiens relayé récemment par les médias français ; bien que ce pays soit plus petit en terme de population et soit doté d’un moyen de production essentiellement hydroélectrique). Dans ce contexte ; comment serait approvisionner la charge des batteries mais aussi comment serait approvisionner les matières premières (qui ne sont pas présentes en France majoritairement) nécessaire à la fabrication ces millions de batteries? (les autres états voisins voudront certainement faire de même, démultipliant de fait les besoins en ressources).
Une part de l'électrique qui serait plutôt à viser de l'ordre de 15 à 20 % du parc de voitures françaises, essentiellement concentré sur de la voiture citadine, ne serait-il pas plus réaliste à moyen terme ?
L'hydrogène, les agrocarburants, ou carburants fabriqués à partir d'algues ne sont-ils pas aussi une bonne alternative au pétrole ?

La première question amène une autre question sous-jacente ; on nous dit qu'il faut réduire (mais pas arrêter) la part de la production liée à l'énergie nucléaire et la remplacer par du renouvelable mais idéalement sans générer plus de CO2 car ce serait un non-sens dans la lutter contre le réchauffement climatique (donc exclus les turbines à gaz,...). Supposons que ce remplacement se fasse à puissance installée constante, on aboutirait de fait à une baisse de la production (liée à l'intermittence des renouvelables et l'impossibilité physiquement de stocker massivement l'électricité avec les moyens technologiques dont nous disposons) et à l'augmentation des importations d'électricité d'autres états voisins.
Cela est-il réellement une avancée, augmenter massivement les renouvelables dans la production électrique et réduire l'indépendance énergétique du pays ? On reviendrait à une situation similaire que nous avons actuellement avec des voitures à essence ; pour lesquelles nous sommes dépendants des pays de l'OPEP pour remplir leurs réservoirs.

Merci par avance de vos réponses.

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Sur le développement mobilité électrique

La mobilité électrique constitue une des priorités du Ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Plusieurs mesures visant à promouvoir le déploiement du réseau d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques sont déjà en place. Ces mesures ont d’ores et déjà permis une augmentation progressive des ventes de véhicules particuliers électriques et hybrides rechargeables en France. En 2017, le total des véhicules électriques immatriculés en métropole s’est élevé à 106 449, en augmentation de 33% par rapport à l’année 2016.

Pour l’avenir, tous les scénarios étudiés par RTE prennent en compte un développement important des véhicules électriques à l’horizon 2035. Ainsi dans le scénario Ampère, RTE prévoit par exemple le déploiement de 15 millions de véhicules électriques. En parallèle et compte tenu du développement des énergies renouvelables, l’équivalent de 16 réacteurs nucléaires de 900MW pourraient être mis à l’arrêt et les émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique seraient réduites par rapport à 2016. Il est donc possible de développer de manière importante le véhicule électrique tout en réduisant la part du nucléaire en France.

 

Sur le réseau électrique

Toutefois et comme vous l’indiquez, l’intégration du véhicule électrique va être structurante pour le réseau électrique. Un des défis de la politique énergétique à venir à moyen terme sera de l’intégrer de manière harmonieuse. Le véhicule électrique présente en effet de nouvelles possibilités de flexibilités pour le système électrique : les batteries des véhicules elles-mêmes vont pouvoir offrir des solutions de stockage d’électricité. Les appels des points de recharge pourront également être pilotés afin de lisser la demande. Le véhicule électrique doit également être vu comme une nouvelle source de flexibilité au service du système électrique.

 

Sur les impacts environnementaux et les ressources

Les véhicules électriques présentent l’avantage de ne pas rejeter de polluants dans l’air lorsqu’ils roulent. Les atouts des véhicules électriques pour réduire la pollution de l'air, en particulier dans les villes, sont aujourd'hui largement reconnus : ils permettent d’améliorer significativement la qualité de l’air en réduisant la quantité de particules fines et d’oxyde d’azote actuellement rejetés par les véhicules thermiques.

 La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) et European Climate Foundation (ECF) ont récemment publié une étude approfondie sur les impacts du véhicule électrique, non seulement tout au long du cycle de vie du véhicule, mais également en l’élargissant à la batterie et à sa fonction de stockage. Pour réaliser cette étude, FNH et ECF ont réuni autour d’elles des acteurs institutionnels dont l’ADEME, des entreprises et 5 ONG.

 Cette étude confirme que les atouts environnementaux du véhicule électrique sont intrinsèquement liés à la mise en œuvre de la transition énergétique. L'étape de fabrication des véhicules, y compris de la batterie, concentre une part importante des impacts environnements. Il existe néanmoins des leviers pour réduire cet impact tels que les gains en efficacité en énergétique des modes de production ou encore des avancées technologiques sur les batteries et leurs usages.

 Prévu par l’article 69  de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), le Plan Ressources pour la France propose des pistes d'actions pour maîtriser les impacts environnementaux associés à la production et à l’utilisation de matières premières, comme le lithium par exemple.

 Ces pistes d’actions ciblent à la fois la demande (il s’agit de limiter son augmentation qui demeure néanmoins inéluctable à court et moyen terme) et l’offre pour mieux en maîtriser les impacts environnementaux et sociaux.

 Du côté de l’offre, il s’agit en priorité de développer le recyclage des métaux tels que le lithium. Le développement d'une offre nationale de métaux de recyclage permet de diminuer la dépendance aux importations d’une part, et de limiter les besoins en métaux primaires et les impacts environnementaux et sociaux associés. Afin de développer l’offre de métaux stratégiques (par exemple le lithium) issus de nos stocks de déchets[1], des travaux sont en cours dans le cadre du Comité des métaux stratégiques[2] (Comes).

 Néanmoins, le développement d'une offre de métaux de recyclage ne permettra pas de faire face aux besoins en terres rares et autres métaux nécessaires à la transition énergétique et également à de nombreux autres secteurs (numérique, santé, aéronautique, etc.). L’amélioration de la connaissance (quantification, implication, etc.) de ces besoins fait l’objet de travaux de recherche : le projet SURFER par exemple, vise à modéliser les besoins en matières nécessaires à la transition énergétique en fonction de différents scénarios[3].

 Pour couvrir ces besoins, l’extraction et la production de métaux primaires resteront indispensables à court à et moyen terme. Afin de réduire les impacts environnementaux et sociaux associés à ces activités de productions primaire et secondaire, des travaux sont en cours pour engager une démarche d’approvisionnement soutenable en ressources minérales métalliques avec les filières industrielles. Elle se décline en deux volets : la poursuite d'une démarche de responsabilité environnementale spécifique à l'industrie minière (démarche « mine responsable ») et le développement des certifications environnementales et sociales manquantes, de leur usage par les producteurs de matières premières primaires, notamment à l'étranger, la mise en place d'outils d'accompagnement facilitant leur déploiement (guides, coopération bilatérale état-état, etc.). Il s’agit de permettre aux entreprises et aux consommateurs d’utiliser des matières premières et/ou des produits qui ont été extraits et/ou transformés avec de meilleurs standards environnementaux et sociaux.

 

 

 



[1] Pour plus d’informations, un rapport de l’ADEME recensant les travaux de recherche et développement en France sur le recyclage des métaux critiques  est consultable sur http://www.ademe.fr/definition-dorientations-prioritaires-recherche-developpement-developpement-competences-francaises-recyclage-metaux-critiques

[2] Créé en 2011, le Comité des métaux stratégiques (Comes) est un lieu de concertation et d’échanges entre représentants des fédérations professionnelles et des industriels producteurs, recycleurs et utilisateurs de métaux, administrations et opérateurs publics, et centres de compétences (pôles de compétitivité). En 2017, le Comes s’est penché sur les besoins en métaux pour la transition énergétique et la criticité des métaux.

[3] Cette étude est financée par l’ADEME, le CNRS et le BRGM. Les résultats sont attendus pour fin 2019.

Question n°667
Ajouté par Noëlle ANONYMISé (NEMOURS), le 30/06/2018
[Origine : Site internet ]

On entend que les énergies renouvelables sont intermittentes pour la plupart, donc un stockage est une solution. Il y a aussi ce que EDF ne dit pas, c’est le défaut inverses du nucléaire c’est de produire de l’énergie de façon constante, alors que ces centrales ont été conçues pour fournir de l’électricité pour les heures de pointe en journée. Et le reste du temps, les centrales continuent à produire des déchets pour rien, en dehors des heures de pointe de la journée, et encore pire la nuit. Est-ce que tous ces moments où les centrales fonctionnent uniquement pour produire des déchets, l’énergie produite ne pourrait-elle pas être stockée sous forme d’air comprimé ? Ca pourrait peut diminuer le nombre de centrale en fonctionnement. Même pour des installations plus petites, il serait peut-être préférable d’avoir un stockage à air comprimé plutôt que des batteries. Ce serait moins polluant.

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

Le stockage d’électricité est en train de devenir une réalité technologique. Le stockage de l’électricité, apporte une réponse aux enjeux liés à la variabilité de la production et de la consommation. Le stockage permet notamment d’aplanir les pointes de production et de transférer l’énergie vers les pointes de consommation et ce à différentes échelles temporelles (allant de quelques secondes/minutes à plusieurs mois en fonction des technologies).

 Le stockage de l’électricité peut être réalisé sous différentes formes : il existe à ce jour un grand nombre de technologies de stockage d'énergie en cours de développement, chacune avec des coûts, des degrés de maturité et des caractéristiques techniques de puissance, énergie, temps de réponse, durées d’intervalles entre charge et décharge, densité énergétique différents visant des services différents. Les technologies offrent ainsi une certaine complémentarité les unes aux autres et il sera ainsi nécessaire d’en développer différents types.

 En règle générale, ces technologies sont  classées selon 3 catégories principales :

  • Le stockage « mécanique » comprenant les installations utilisant l’énergie mécanique potentielle (les STEP, les barrages hydro-électriques mais également le stockage d’énergie par air comprimé que vous mentionnez), qui sont plutôt des technologies de stockage centralisée et qui sont capables de restituer l’électricité sur des périodes allant de la journée à la semaine, et les installations utilisant l’énergie mécanique cinétique telles que les volants d’inertie, qui sont plutôt des moyens de stockage de très court terme fournissant de la puissance.
  • Le stockage « électrochimique » : les piles, les batteries, les condensateurs, l’hydrogène, ce dernier constituant un vecteur de conversion de l’énergie, en particulier entre réseaux d’électricité et de gaz (« power-to-gas ») :
  • Les piles, batteries, condensateurs sont des technologies de stockage décentralisées ou diffuses plutôt adaptées à un stockage de très court terme (quelques secondes/minutes) ou de court terme (de l’ordre de la journée) ;
  • L’hydrogène produit par électrolyse est quant à lui plutôt considéré comme un moyen de stockage inter-saisonnier via le power-to-gas, même si les nouveaux électrolyseurs seront également capables de fonctionner rapidement sur demande ;
  • Le stockage « thermique », par chaleur latente ou sensible (ex : ballons d’eau chaude ou stockage utilisé dans les centrales solaires thermodynamiques), pour du stockage de l’ordre de la journée ou de plusieurs jours.

 

A l’heure actuelle, aucune technologie de stockage d'électricité ne rend exactement les mêmes services et ne couvre l’ensemble de ces services simultanément. La pertinence économique d’un moyen de stockage augmente avec le nombre de services qu’il peut rendre ce qui le rend de fait plus difficilement substituable par d’autres dispositifs.

 La possibilité d’utiliser les technologies de stockage actuelles en complément du nucléaire et des autres moyens de production flexible ne présente actuellement pas d’équilibre économique  compte tenu notamment de la flexibilité du parc de production électrique français qui est capable de fonctionner en suivi de charge en fonction de la consommation française et européenne.

 

A l’horizon de la PPE, en 2028, malgré une pénétration croissante des énergies renouvelables, les analyses de RTE indiquent que la flexibilité du système français est suffisante et qu’il n’y a pas de besoins additionnels de stockage pour assurer l’équilibre offre-demande. Ce constat reste valable jusqu’à l’horizon 2035 dans les scénarios Volt et Ampère présentés par RTE dans son bilan prévisionnel :

    • Dans le scénario Volt (40 % d’ENR et 56 % de nucléaire en 2035 – 55 GW), les flexibilités sur la consommation suffisent à répondre aux besoins de flexibilité du système électrique. Les caractéristiques du système telles qu’envisagées par RTE ne permettent pas de rentabiliser les investissements dans des actifs de stockage.
    • Dans le scénario Ampère (50 % d’ENR et 46 % de nucléaire en 2035 – 48,5 GW), les besoins en nouvelles flexibilités sont également faibles à l’horizon 2035 et peuvent de la même façon être assurés par de l’effacement. Le stockage reste une solution moins compétitive à cet horizon de temps.

La Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit toutefois d’accompagner le développement des systèmes de stockage afin de préparer le système électrique à des taux plus élevés d’énergies renouvelables intermittentes. En plus du développement du potentiel restant de STEP, la prochaine PPE pourrait inclure des éléments sur les autres formes de stockage afin d’accompagner le développement de ces filières.

 

 

 

Question n°665
Ajouté par Jacques-Olivier ANONYMISé (Pont Saint Esprit), le 30/06/2018
[Origine : Site internet ]

Il est une question pour laquelle je ne trouve pas de réponse. L'article 12 du Décret no 2016-1442 du 27 octobre 2016 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie indique : "fixe l’objectif de réduire la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité à l’horizon 2025". Quel est le niveau de production d'électricité retenue (que ce soit 2025 ou l'échéance qui doit être reprécisée par le gouvernement) ? D'avance merci de votre aide à trouver la réponse.

La réponse de La maîtrise d’ouvrage, le

La référence choisie pour l’objectif de réduction de la part de nucléaire est celui de la production domestique d’électricité. Ce niveau était de 530 TWh en 2017 et la valeur en 2025 dépend des scénarios de consommation et de production envisagés.

Les différents scénarios établis par RTE dans son bilan prévisionnel donnent des niveaux de production en augmentation, en fonction notamment du développement des énergies renouvelables.

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