Pourquoi ne pas attendre une nouvelle technologie d'éolienne ?

L'humanité utilise beaucoup d'énergie, que ce soit pour la production d'objets de consommation, le chauffage des habitations, le déplacement des marchandises et des personnes...
Nous mettons différentes solutions pour produire toute cette énergie nécessaire. Un coup d'oeil sur nos factures d'électricité montre une part importante de l'énergie nucléaire (cf. le bas de vos factures EDF par exemple). La majorité des déplacements se font avec des véhicules consommant des produits dérivés du pétrole (essence, gasoil, kérosène...).
Plusieurs groupements de personnes pensent qu'il faut modifier nos façons de consommer cette énergie. Il serait possible de ne plus avoir besoin ni d'électricité nucléaire, ni des énergies fossiles, comme le pétrole ou le gaz, sans avoir à remettre en cause le confort que nous avons aujourd'hui.

Un tel scénario a été développé par l'association Negawatt (http://negawatt.org/). Il a été repris au niveau de la région Pays de Loire. Cette dernière étude est présentée sur le site http://virageenergieclimatpdl.org/.

Leurs propositions laissent croire à un futur non destructeur de la planète, même au niveau de la région Pays de Loire, mais il faudrait réduire notre consommation d'énergie (isolation des logements, systèmes électriques plus efficaces, mise en place d'habitudes plus économes en énergie) et augmenter fortement notre utilisation des énergies renouvelables.

Le projet d'éolienne en Mer de Saint-Nazaire apparaît donc comme une bonne solution pour aider à remplir les objectifs de tels scénari. C'est une bonne chose que des collectivités locales et nationales soient moteurs de tels développements et financent EN PARTIE ces projets.

Par contre, faut-il se presser autant pour mettre en place un tel projet ?

En effet, les scénari se basent sur des objectifs à l'horizon 2050 alors que le projet du parc éolien de Saint-Nazaire (comme les 4 autres projets en cours de débat public en France) semblent laisser croire à une construction du parc à très court terme.

Cette précipitation pousse les sociétés partenaires (comme Alstom) à choisir la technologie d'éoliennes fixées sur des pieux métalliques pour une profondeur d'eau d'environ 30m (cf. dossier du maître d'oeuvre). Toujours d'après le dossier du maître d'oeuvre, il semblerait que les autres technologies ne soient pas encore prêtes. Ceci est vrai pour les hydroliennes (pâles récupérant l'énergie des courants sous-marins - http://fr.wikipedia.org/wiki/Hydrolienne).

Ces dernières sont encore en test :
http://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20110830.OBS9468/edf-met-a-l-eau-sa-premiere-hydrolienne.html
http://www.enerzine.com/7/13349+paimpol-brehat---lhydrolienne-larcouest-livre-ses-1er-resultats+.html
http://www.ecosources.info/dossiers/Hydrolienne_eolienne_sous-marine).

C'est aussi vrai pour les éoliennes flottantes. Celles-ci sont aussi en test :
http://www.lecroisic-infos.fr/une-eolienne-flottante-de-60-m-2-37-697.html
http://www.presseocean.fr/actualite/le-croisic-une-eolienne-flottante-installee-en-2014-12-04-2013-62643
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-eoliennes-flottantes.-La-Winflo-sera-installee-en-2014-au-large-du-Croisic-44-_40771-2181897-pere-redac--29019-abd_filDMA.Htm

Ce ne sont pas des technologies qui semblent maîtrisées par Dong et Alstom (les partenaires du projet qui vont concevoir les éoliennes). La page 19 du dossier du maître d'oeuvre fait référence très rapidement à cette technologie sans détailler les raisons pour lesquelles elle n'a pas été retenue.

Il semble donc que des solutions techniques existent ou sont en cours d'étude pour puiser de l'énergie en pleine mer.
Contrairement à la solution retenue (éoliennes fixées au fond marin), les hydroliennes sont beaucoup moins polluantes pour le paysage, moins dangereuses pour les bateaux et peuvent être posées sur des fonds plus profonds. Les éoliennes flottantes peuvent elles aussi posées sur des fonds plus profond ce qui permettrait de les éloigner des côtes et de diminuer leur impact sur la pollution visuelle des côtés.

Elles présentent aussi l'avantage d'être moins invasives pour les fonds sous-marins (même s'il faut encore bien déterminer l'impact des amarres de ces éoliennes flottantes sur la biodiversité et le comparer à celui des monopieux).

Serait-il alors possible de mettre en suspens le projet pendant quelques années afin d'attendre le développement de solutions moins polluantes et moins invasives mais qui permettront de puiser la même quantité d'énergie en mer ?

Qu'est-ce que c'est de patienter 5-6 ans comparé au nombre de siècles qu'il a fallu pour la création de la diversité sous-marine sur le banc de Guérande et pour le développement du tourisme de masse dans la baie de la Baule ?