Les questions et leurs réponses

Question n° 262

Raccordement électrique du parc éolien en mer

Posée par LénaÏck LECLAIR ,Maire de Prinquiau (PRINQUIAU), le 26/06/2013 [Origine : Courrier]

Associé à Raccordement au réseau électrique

Le 19 juin 2013,

Le Maire de PRINQUIAU à Monsieur Alain CLÉMENT Directeur de projets, RTE

Objet: raccordement électrique du parc éolien en mer

Monsieur,

Conscients que la transition énergétique est essentielle, que nous devons léguer aux générations futures un monde vivable, les élus de mon bureau municipal et moi-même sommes inquiets quant à l'implantation d'un poste de raccordement sur la commune de Prinquiau. Nous souhaitons savoir quelles autres solutions ont été étudiées et quelles réponses ont été apportées. Nous savons que le futur parc éolien de 80 éoliennes au large de nos côtes est très attendu, l'éolien est la troisième source d'énergie renouvelable pour le département de Loire Atlantique.

Cependant nous souhaitons avoir l'assurance que le raccordement et l'exploitation de cette nouvelle énergie soient étudiés avec précisions, en prenant en compte tous les paramètres, économiques bien sûr, mais aussi environnementaux et surtout en prenant en compte les bassins de vie. Nous souhaitons également être assurés que l'existant (postes de Pontchateau, Saint Malo de Guersac, Cordemais et fuseaux) soit bien pris en compte. C'est pourquoi, nous vous demandons de considérer la liste des questions suivantes :

Les emplacements de postes proposés, le 31 mai, lors de la réunion des maires des communes faisant partie du périmètre d'études, sont situés sur la commune de Prinquiau uniquement, pourquoi ce choix ? Les cinq sites étudiés nous ont été présentés en tenant compte des conditions teclmiques les plus favorables pour un raccordement au plus près de la ligne existante, avec une  emprise  au  sol,  certes mesurée par rapport aux précédentes présentations ; cependant l'implantation près des habitations pour les propositions  1, 4 et 5, fait apparaître des nuisances inévitables pour les riverains.

L'emplacement N° 1 dans la future zone artisanale est près des habitations, le bruit permanent et accentué par certaines conditions météorologiques, s'ajoutera au bruit de la nationale, qu'en sera-t-il de l'addition de ces deux sources de bruit ? Le positionnement de ce poste dans un bassin de vie inquiète la population sur les incidences possibles sur la santé des plus fragiles, qu'en sera-t-il ?

La zone artisanale inscrite dans le futur PLU est pensée avec une intégration paysagère ne défigurant pas l'entrée du Parc Naturel Régional de Brière, (inscrite dans la nouvelle Charte du PNRB) comment dissimuler le poste ?

Cette zone artisanale portée par la Communauté de communes de Loire et Sillon peut être totalement remise en cause. La surface étant restreinte, le projet ne sera plus rentable. Les emplacements N°4 et N°5 sont autant concernés par les questions posées pour le N°1, la densité d'habitation est la même, la proximité de la nationale également. A cela se rajoute le fait qu'ils sont implantés en plein cœur de l'exploitation de l'agriculteur propriétaire. Cette ferme est cernée par la nationale et le marais, son siège d'exploitation est impossible à déplacer.

Quelles propositions peut-on lui faire et dans quelles conditions pourra-t-il continuer à travailler sur ce site si le poste devait être implanté à l'Hunière ? L'emplacement N° 3 est situé en pleine campagne, dans une zone agricole de bonne terre, dans un paysage bocager remarquable. Un poste de raccordement sur ce site sera perçu comme une verrue, quel qu'en sera l'aménagement environnemental qui pourrait être réalisé.

Les fuseaux présentés le 31 mai, font apparaître une entrée dans les terres et un éloignement de l'estuaire et un probable fuseau Montoir / Besné / Prinquiau. Pourquoi ne pas continuer jusqu'à Cordemais ? Le poste de Cordemais est-il saturé ? La tranche 1 de l'unité de production est définitivement arrêtée (vu dans la presse il y a quelques temps) et sa ligne d'arrivée au poste est démontée. Nous souhaitons que cette piste soit sérieusement considérée.

Si un raccordement sur Cordemais devait se réaliser une liaison par le sud Loire semble plus courte. Cette liaison sud a-t-elle été étudiée et chiffrée ?

L'évacuation de la puissance de l'unité Cycle Combiné Gaz de GDF SUEZ de Montoir, s'évacue bien sur le réseau, il n'a pas été nécessaire de construire un dispositif d'évacuation d'énergie pour ce producteur privé, pourquoi aujourd'hui, sous couvert d'éolien, y a-t-il urgence à construire un nouveau poste ?

La production d'énergie entre ce CCG de Montoir et les éoliennes ne sont-elles pas compatibles ? Ne peuvent-elles pas se combiner de telle sorte que les deux sites ne soient pas en production maximum simultanément, quand l'éolien produit, le CCG n'est pas appelé et vice versa ? Combien d'heures de fonctionnement en 2012 à pleine puissance pour cette centrale au gaz ?

Autant de questions techniques qui nous interrogent et auxquelles des réponses sont attendues. La commune de Prinquiau est actuellement une « commune associée au PNRB »,  proposée comme adhérente dans la future Charte, nous tenons à vous demander de prendre en compte l'intégration paysagère, à laquelle nous sommes très sensibles.

Nous considérons que le passage en souterrain sur une zone NATURA 2000 n'est pas incompatible avec la protection de cette zone. L'organisation de travaux sur cette zone est certes, complexe, mais réalisable et réaliste ; l'occupation  actuelle du sous-sol (oléoduc, pipeline) ne contrarie pas à longs termes la nature, qui après travaux reprend tous ses droits et reconstitue son écosystème. Il nous semble important que vous soyez attentifs à nos demandes et nous vous serions reconnaissants d'y apporter des réponses et d'envisager une communication vers les habitants de la commune de Prinquiau.

Je vous prie, Monsieur le Directeur, de croire à l'assurance de ma considération.

Lénaïck Leclair

PS : 1 copie de ce courrier est envoyée à :

-Monsieur le Sous Préfet,

-Messiers les Présidents du Conseil Général, de la Communauté de Communes Loire et Sillon, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), Eolien maritime France et de la Société Parc du Banc de Guérande.

La réponse de Réseau de Transport d'Electricité (RTE), le 02/08/2013

Pour le raccordement électrique du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, après la phase qui a abouti à la définition d’une aire d’étude lors de la réunion de concertation du 11 mars 2013 sous l’égide de la sous-préfecture de Saint-Nazaire, RTE avec l’appui de son cabinet d’études environnementales est en cours d’élaboration de cheminements pour la liaison souterraine et d’emplacements potentiels pour le poste de raccordement. Aucune proposition n’est à ce jour aboutie; des études complémentaires restent à réaliser sur le plan technique ainsi que pour leur insertion dans le territoire. Des échanges avec les parties intéressées sont bien sûr nécessaires. L’objectif reste d’élaborer différentes solutions envisageables à l’automne 2013, en vue du choix des solutions de moindre impact lors d’une réunion de concertation sous l’égide de la préfecture, si le projet de parc éolien est confirmé à l'issue du débat public.

Les critères de recherche pour les emplacements de poste sont issus des attentes exprimées lors des rencontres préalables, lors de la réunion de concertation sur l’aire d’étude du 11 mars 2013, et lors du débat public : éviter les impacts sur les activités actuelles, éviter les zones les plus sensibles environnementalement, éviter la gêne aux riverains.

Concernant la préoccupation sur le bruit les installations émettrices de bruit seraient installées dans des bâtiments permettant leur insonorisation. Dans tous les cas la réglementation sera respectée (émergence limitée à 5 dB le jour, 3 dB la nuit).

Concernant la santé, les postes électriques ne présentent aucun risque pour les riverains. Ils ne sont d’ailleurs pas soumis à la réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) et nombreux sont les postes existants à proximité de zones habitées.

L’éventualité d’un emplacement dans la zone artisanale inscrite dans le futur PLU ne concernerait qu’une partie de celle-ci soit 2 ha sur une zone qui en contiendrait 6.

Le choix du cheminement de la liaison électrique se fera dans le cadre d'une concertation sous l'égide de la préfecture. Cette concertation a été récemment initialisée par une réunion avec les élus locaux, les acteurs associatifs et économiques, les services de l'Etat, qui a permis de définir une aire d'étude dans laquelle RTE va examiner les cheminements possibles pour la liaison ainsi que les emplacements envisageables pour le poste. Ces études prendront en compte tous les éléments existants dont le contexte local (activité, moindre gêne à l’exploitation, etc.) et environnemental. Dans la recherche d’emplacement, le projet fera l’objet d’une étude d’insertion paysagère à laquelle la commune sera associée.

La Charte du PNR (Parc Naturel Régional) de Brière est bien sûr prise en compte, y compris son évolution en cours, dans la recherche d’implantation ; le projet fera l’objet d’une étude d’insertion paysagère à laquelle la commune sera associée et qui sera intégrée à l’étude d’impact. Il est rappelé que tous les raccordements y compris sur les lignes existantes seraient réalisés en souterrain ; ainsi il n’y aurait aucun nouveau pylône. Ces dispositions favoriseraient l’insertion du poste.

Concernant un raccordement sur le poste de Cordemais, il induirait une surlongueur pour la liaison de raccordement d’environ 18 km, donc des impacts complémentaires et un surcoût élevé sans apporter d’avantage sur le plan foncier car le poste de Cordemais est effectivement saturé en surface.

S’agissant du Centre de production de Cordemais, le groupe EDF a confirmé dans le cadre du débat sur la transition énergétique sa volonté de maintenir la capacité de production de ce site. Cette production est par ailleurs vitale pour la région des Pays de la Loire qui est fortement déficitaire en moyens de production (la production n’étant en moyenne que d’1/3 de la consommation actuellement).

Quant à l’éventualité d’une liaison par le Sud Loire qui se raccorderait sur Cordemais, elle supposerait un franchissement de la Loire dans un secteur où l’estuaire de ce fleuve fait l’objet d’une protection en site classé et sa partie sud en espace remarquable du littoral. La faisabilité des forages dirigés qui seraient nécessaires au franchissement d’une telle zone protégée sur des largeurs aussi importantes n’est assurée ni techniquement ni environnementalement.

Le centre de production à cycle combiné gaz GDF SUEZ-SPEM (à Montoir de Bretagne) a pu être raccordé sur le poste de Guersac (à Saint-Malo-de-Guersac), ce poste disposant alors de la capacité de raccordement nécessaire. Cette capacité est maintenant très insuffisante pour y raccorder le parc éolien en mer. Les informations relatives à la centrale au gaz appartiennent au client et nous ne sommes pas autorisés à les publier.

Chaque producteur propose sa production dans les conditions du cahier des charges fixé par la CRE (Commission de Régulation de l’Energie). Ce cahier des charges ne prévoit pas d’interaction entre les activités de deux producteurs. Par ailleurs dans les périodes de forte demande toutes les productions disponibles en Pays de la Loire seront très utiles à la desserte de cette région qui est fortement déficitaire en production d’électricité.

Vous pouvez poser des questions au maître d'ouvrage et à la CPDP, respectivement sur le projet et sur le débat..

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