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Voici les questions posées par le public avec les cartes T, par courriel sur le site Internet et lors des réunions publiques. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.

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Thème sélectionné : 340 Epuisement des ressources pétrolières, prix du carburant

Question n°571 de : Monestier Jean - Le Soler 66270 - le 24/05/2006
Compte tenu des modifications lourdes du système de transport, n'est il pas vital d'anticiper d'au moins 10 ans le coût et la rareté des diverses formes d'énergie et matières premières au risque de poursuivre des projets obsolètes?

Réponse du Maître d'Ouvrage :13/06/2006
La date à partir de laquelle la production pétrolière devrait diminuer constitue un sujet de controverse : certains experts la situent entre 2015 et 2025 ; d’autres, considérant les réserves pétrolières non explorées du Moyen-Orient, l’amélioration des taux de récupération des gisements en cours d’exploitation, les gisements exploitables situés en offshore profond ou dans les zones polaires, les pétroles venant des gisements de gaz ou de charbon, ou enfin les pétroles non conventionnels (sables asphaltiques et huiles extra-lourdes), l’envisagent pour 2030 voire même 2040 …

Dans tous les cas, il faut s’attendre néanmoins à une baisse de la production du pétrole dans les prochaines années et donc à une hausse des prix des carburants. Au-delà des améliorations technologiques qui réduiront la consommation de chaque véhicule, les solutions envisagées aujourd’hui consistent à recourir à d’autres sources d’énergie :
- les biocarburants : le gouvernement a annoncé début 2006 une série de mesures visant à atteindre l'objectif d'incorporation des biocarburants dans l'essence et le gazole à hauteur de 5,75% en 2008, 7% en 2010 et 10% en 2015. L’utilisation massive des biocarburants pourrait perrmettre de prendre le relais de certaines cultures qui ne seront plus subventionnées dans le cadre de la PAC. Son utilisation reste cependant limitée dans la mesure où de telles cultures ne devront pas nuire à la biodiversité ni empiéter sur les surfaces utilisés pour l’alimentation. En outre, ces cultures nécessitent de grandes quantités d’eau dont les ressources seront limitées ;
- la biomasse : elle peut provenir soit de cultures spécifiques soit de résidus des filières forestières ou agricoles. Son utilisation repose sur la décomposition de la masse végétale à haute température. Elle est cependant limitée par la consommation d’énergie qu’elle requiert ;
- l’utilisation du pétrole venant des gisements de gaz : elle correspond soit à l’utilisation des condensats issus des gisements de gaz humide, soit à la transformation du gaz en produit pétrolier : les réserves de gaz, même si elles semblent plus importantes que les réserves pétrolières sont néanmoins limitées. Cette transformation requiert de grandes quantités d’énergie;
- la gazéification du charbon : elle est une base classique pour la production de gaz de synthèse mais présente l’inconvénient de rester très pénalisante en matière d’effet de serre ;
- le recours à l’électricité soit dans des véhicules entièrement électriques soit dans des véhicules hybrides ;
- le moteur à hydrogène ou le recours aux schistes bitumineux semblent constituer aujourd’hui des solutions à plus long terme…

Il paraît difficile aujourd’hui de prévoir le carburant qui sera utilisé demain : celui-ci résultera demain de la concurrence entre les différentes filières et des coûts qui en résulteront. Le maintien pendant plusieurs années de prix élevés du pétrole, éventuellement grâce à l’utilisation d’une taxe carbone, qui permettrait de fixer un prix plancher pour l’essence, devrait favoriser le développement des formes d’énergie les moins nuisibles pour l’environnement.

Cette question des ressources pétrolières ne doit pas masquer celle du changement climatique qui nécessite dès à présent de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. La lutte contre le réchauffement climatique doit faire l'objet de mesures volontaristes de la part des Etats. Pour ne pas pénaliser notre économie ni aggraver les inégalités sociales, ces mesures doivent être mises en oeuvre de façon concertée et, pour certaines d'entre elles à un niveau européen, voire même mondial. Elles doivent enfin ne pas aggraver ni les inégalités sociales ni le déséquilibre entre pays pauvres et pays riches.

Le dossier du débat envisage six familles de mesures destinées d'une part à répondre au besoin de mobilité envisagé à l'horizon 2020, qui, d'après les modélisations envisagées, serait en augmentation de 40%, et d'autre part à l'objectif de réduction des émisssions des gaz à effet de serre, qui consiste en une réduction par un facteur quatre de nos émissions d'ici à 2050 alors que les mêmes modélisations prévoient une augmentation de 10 à 30% d'ici à 2020

Question n°439 de : Collit Gérard - Gap 05000 - le 03/05/2006
Comment est prise en compte la baisse rapide et inéluctable des réserves mondiales de pétrole?

Réponse du Maître d'Ouvrage :16/05/2006
Comme signalé dans le dossier support du débat, en page 55, l’exercice de prévision du prix du pétrole est complexe. Les incertitudes sont nombreuses, tant du côté de l’offre que de la demande. Il est néanmoins nécessaire d’établir un scénario comme base de réflexion, dont les hypothèses sont explicites.
Pour le débat public il a finalement été décidé de réajuster les hypothèses (initialement à 35 dollars dans le dossier de consultation de 2004) à partir d'un baril à 60 dollars. Des tests de sensibilité à 100 dollars le baril ont cependant été réalisés et montrent que les trafics diminuent environ de 5 %. En effet, le prix du marché du pétrole ne joue que sur 20 % du prix du carburant, lui même ne constituant qu'une partie du prix du transport.
Pour plus de détail, vous pouvez consulter l'étude de trafic (les transports interurbains dans la vallée du Rhône et dans le couloir languedocien, perspectives d'évolution à 20 ans) sur le site de la CPDP à l'adresse suivante : http://www.debatpublic-transports-vral.org/docs/pdf/etudes/5._les_etudes_routieres/etudes_routieres_-_transports_interurb_sous_20_ans.pdf Enfin, des facteurs de "rupture" ont été identifiés dans le dossier du débat : la vulnérabilité du système de transports aux ressources pétrolière (dont le prix des carburants) en fait partie. Cependant ils n'ont pas pu faire l'objet de prévision de trafic : au delà d'une certaine valeur du prix du carburant les modèles actuellement utilisés ne sont en effet plus valides.

Question n°393 de : Oriol Stéphane - Privas 07000 - le 27/04/2006
A quel prix du baril de pétrole les "experts" fixent ils la limite de la nécessité absolue de planifier notre basculement sociétal sur un autre mode de fonctionnement des transports?

Réponse du Maître d'Ouvrage :01/06/2006
Comme signalé dans le dossier support du débat, en page 55, l’exercice de prévision du prix du pétrole est complexe. Les incertitudes sont nombreuses, tant du côté de l’offre que de la demande. Il est néanmoins nécessaire d’établir un scénario comme base de réflexion, dont les hypothèses sont explicites. Pour le débat public, il a finalement été décidé de réajuster les hypothèses (initialement à 35 dollars dans le dossier de consultation de 2004) à partir d’un baril à 60 dollars. Deux précisions doivent être apportées sur cette hypothèse : d'une part, ce prix du baril est en monnaie constante, valeur 2002 et non pas en valeur 2025, d'autre part, la modélisation considère une parité entre l'euro et le dollar et considère donc un prix du pétrole égal à 60 euros, alors que l'euro est actuellement à 1,26 $. Ceci correspond donc à une hypothèse de prix du baril de l'ordre de 75$. Dans ces hypothèses, le trafic routier, tant pour les voyageurs que pour les marchandises, devrait croître d'environ 1,5 % par an pour les 20 prochaines années, ce qui correspond à un rythme d'augmentation nettement plus faible que sur les 25 années précédentes, puisqu'il était de 3,5 % pour le trafic routier de voyageurs et de 2,9 % pour le trafic routier de marchandises Le trafic routier ne devrait donc pas être appelé à diminuer, mais à croître beaucoup plus faiblement que par le passé. A noter que cette augmentation du trafic, de l’ordre de 50 % sur 20 ans, correspond à une augmentation des émissions des gaz à effet de serre comprise entre 10 et 30 %. Des tests de sensibilité à 100 dollars le baril ont également été réalisés et montrent que les trafics diminuent environ de 5%. En effet, le prix du marché du pétrole ne joue que sur 20 % du prix du carburant, lui même ne constituant qu'une partie du prix du transport. Pour plus de détail, vous pouvez consulter l'étude de trafic (les transports interurbains dans la vallée du Rhône et dans le couloir languedocien, perspectives d'évolution à 20 ans) sur le site de la CPDP à l'adresse suivante : http://www.debatpublic-transports-vral.org/docs/pdf/etudes/5._les_etudes_routieres/etudes_routieres_transports_interurb_sous_20_ans.pdf

Par ailleurs, les ressources alternatives aux combustibles fossiles (éthanol, huiles de colza ou de tournesol, carburants de synthèse produits notamment à partir de la biomasse, véhicules hybrides, etc…) pourraient, à terme, compenser au moins en partie la raréfaction du pétrole.

Enfin, des facteurs de "rupture" ont été identifiés dans le dossier du débat : la vulnérabilité du système de transports aux ressources pétrolière (dont le prix des carburants) en fait partie. Cependant ils n'ont pas pu faire l'objet de prévision de trafic : au delà d'une certaine valeur du prix du carburant les modèles actuellement utilisés ne sont en effet plus valides.

Le dossier support du débat vise ainsi à donner un éclairage sur les enjeux de mobilité et d’environnement à un horizon de 20 ans et plus, mais n’est bien sûr pas dans une démarche de planification. Parmi les 6 familles de mesures, celles qui concernent « la maîtrise de la mobilité » ou « les changements de comportement » s’approchent d’un basculement sociétal sur un autre mode de fonctionnement des transports.

Question n°329 de : BOUILLOT Robert - Chambéry 73000 - le 25/04/2006
L'énergie(pétrole), à bon marché, c'est terminé sans attendre la prochaine crise (rareté=enrichissement), ce qui entraînerait des tensions politiques économiques et sociales, quelles mesures proposez vous?

Réponse du Maître d'Ouvrage :10/05/2006
L’exercice de prévision de l’évolution des ressources énergétiques est pour les 50 années à venir complexe, comme signalé dans le dossier support du débat, en page 55. En effet, si la tendance à une demande accrue est certaine, les incertitudes sont nombreuses du côté de l’offre. Une famille de réponse possible à une éventuelle raréfaction des combustibles fossiles repose sur les progrès technologiques – qu’il s’agisse des ressources énergétiques alternatives aux combustibles fossiles ou des technologies routières, ferroviaires ou d’information. D’autres réponses également présentées dans le dossier support du débat sont la maîtrise de la mobilité routière et ou la modification des comportements. L'objet du débat est précisément de mesurer le niveau d'acceptabilité des différentes mesures, en conciliant au mieux les différents enjeux. En effet, l'objectif de l'Etat en saisissant la Commission nationale du débat public d'une demande de débat sur la problématique des transports dans la vallée du Rhône et sur l'arc languedocien est de recueillir la perception du public sur le fonctionnement actuel et à un horizon de vingt ans du système de transports, ainsi que sur les mesures permettant de répondre aux enjeux de mobilité, d'environnement et de santé, et ainsi de concilier la liberté de se déplacer et le respect de l'environnement.

Question n°258 de : COLANCON Gérard - St Ambroix 30500 - le 25/04/2006
Quel regard visionnaire pouvons nous avoir dans la limite des combustibles fossiles?
Ne faut il pas prendre en compte les nouvelles énergies dites renouvelables et anticiper?

Réponse du Maître d'Ouvrage :05/05/2006
L’exercice de prévision de l’évolution des ressources énergétiques est pour les 50 années à venir complexe, comme signalé dans le dossier support du débat, en page 55. En effet, si la tendance à une demande accrue est certaine, les incertitudes sont nombreuses du côté de l’offre. Une famille de réponse possible à une éventuelle raréfaction des combustibles fossiles repose sur les progrès technologiques – qu’il s’agisse des ressources énergétiques alternatives aux combustibles fossiles ou des technologies routières, ferroviaires ou d’information. D’autres réponses également présentées dans le dossier support du débat sont la maîtrise de la mobilité routière et ou la modification des comportements. L'objet du débat est précisément de mesurer le niveau d'acceptabilité des différentes mesures, en conciliant au mieux les différents enjeux. En effet, l'objectif de l'Etat en saisissant la Commission nationale du débat public d'une demande de débat sur la problématique des transports dans la vallée du Rhône et sur l'arc languedocien est de recueillir la perception du public sur le fonctionnement actuel et à un horizon de vingt ans du système de transports, ainsi que sur les mesures permettant de répondre aux enjeux de mobilité, d'environnement et de santé, et ainsi de concilier la liberté de se déplacer et le respect de l'environnement.

Question n°135 de : Lesbros Jacques - Serres 05700 - le 21/04/2006
Selon l'ONU et les plus grands experts internationaux, en 2050, si la population actuelle n'augmentait pas (?) les réserves naturelles mondiales de pétrole et d'uranium seront épuisées. Comment résoudre ce vrai problème ?

Réponse du Maître d'Ouvrage :02/05/2006
L’exercice de prévision de l’évolution des ressources énergétiques est pour les 50 années à venir complexe, comme signalé dans le dossier support du débat, en page 55. En effet, si la tendance à une demande accrue est certaine, les incertitudes sont nombreuses du côté de l’offre. Une famille de réponse possible à une éventuelle raréfaction des combustibles fossiles repose sur les progrès technologiques – qu’il s’agisse des ressources énergétiques alternatives aux combustibles fossiles ou des technologies routières, ferroviaires ou d’information. D’autres réponses également présentées dans le dossier support du débat sont la maîtrise de la mobilité routière et ou la modification des comportements. L'objet du débat est précisément de mesurer le niveau d'acceptabilité des différentes mesures, en conciliant au mieux les différents enjeux. En effet, l'objectif de l'Etat en saisissant la Commission nationale du débat public d'une demande de débat sur la problématique des transports dans la vallée du Rhône et sur l'arc languedocien est de recueillir la perception du public sur le fonctionnement actuel et à un horizon de vingt ans du système de transports, ainsi que sur les mesures permettant de répondre aux enjeux de mobilité, d'environnement et de santé, et ainsi de concilier la liberté de se déplacer et le respect de l'environnement.