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Voici les questions posées par le public avec les cartes T, par courriel sur le site Internet et lors des réunions publiques. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.

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Thème sélectionné : 664 Modification des comportements économiques (télé-travail, localisation des systèmes production/consommation...)

Question n°613 de : Dalmazir Frédéric - Messimy 69510 - le 01/06/2006
Est ce bon un débat? Ne faudrait il pas réfléchir à ne plus transporter sur de longues distances les marchandises que l'on pourrait avoir à proximité?

Réponse du Maître d'ouvrage et de la CPDP :19/07/2006
L'Etat a souhaité un débat public sur la problématique de transports dans la vallée du Rhône et l'arc languedocien. Discuter de ces questions qui touchent au quotidien de tous les citoyens et faire réagir sur l'acceptabilité des diverses mesures présentées comme possibles à l'avenir, tel était le but de la démarche. Le fait que vous posiez cette question semble prouver l'intérêt d'y réfléchir ensemble.

Il est vrai que le coût relativement faible du transport dans le coût de revient complet d'un produit peut inciter à aller le chercher ou le faire fabriquer au loin, parfois au détriment d'une production qui aurait pu être locale. Cependant, réduire les transports n'est pas nécessairement souhaitable si la stratégie industrielle, les réalités économiques, les enjeux commerciaux imposent aux entreprises des implantations multiples, ce qu'il n'est pas possible de juger dans l'absolu. Par contre, les transports "inutiles" générés par la seule faiblesse de leur prix sont en effet à éviter. Une des manières les plus efficaces est d'enchérir le coût du transport de marchandises, notamment des transports maritimes et routiers. Le coût croissant du carburant, les taxes et péages divers contribuent à cette évolution. Il faut cependant veiller à ce que ces hausses ne nuisent pas d'une part au secteur économique du transport lui-même (le transport routier représente en France près de 40 000 entreprises françaises qui font travailler environ 340 000 personnes) d'autre part à l'économie générale, qui doit progressivement intégrer les coûts des effets environnementaux.

Question n°484 de : Egal André - Lyon 69003 - le 09/05/2006
Que fait on pour réduire les transports par exemple pour inciter les entreprises à regrouper leurs fabrications au lieu de disperser les éléments d'un ensemble aux 4 coins de la France ou de l'Europe?

Réponse du Maître d'Ouvrage :18/07/2006
Pour lutter contre les nuisances environnementales des transports, il convient d'éviter les transports "inutiles" générés par la seule faiblesse de leur prix sont en effet à éviter, sans justification de process de fabrication spécifiques ou d'implantations commerciales. Une des manières les plus efficaces est d'enchérir le coût du transport de marchandises, notamment des transports maritimes et routiers. Le coût croissant du carburant, les taxes et péages divers contribuent à cette évolution. L'idée d'instituer une "taxe carbone" évoquée dans le dossier du débat va également dans ce sens. Il faut cependant veiller à ce que ces hausses ne nuisent pas à l'économie générale, qui doit progressivement intégrer les coûts des effets environnementaux, dont le secteur économique du transport lui-même (le transport routier représente en France près de 40 000 entreprises françaises qui font travailler environ 340 000 personnes).

Question n°346 de : Augier Henri - L Isle sur la Sorgue 84800 - le 26/04/2006
* la mondialisation n'est pas une fatalité: faut il transporter toujours plus, plus loin, plus vite?
* le transport des marchandises doit il être au service des hommes ou le contraire?
* le filo guidage des voitures sur autoroute est il un rêve lointain?
* la proximité donne du goût au transport convivial et économique, non?

Réponse du Maître d'Ouvrage :17/07/2006
Les études actuelles font valoir que la croissance économique générale s'accompagne d'une croissance des transports de personnes et de marchandises. Les prévisions à 20 ans et même la prospective à 50 ans du Ministère des Transports corroborent ce couplage des tendances. La mondialisation de l'économie favorise les échanges, notamment entre les pays riches et les pays moins développés. Les transports en sont, en effet, augmentés mais par voie de conséquence. Les process industriels, les différences économiques et de niveaux de vie entre les pays, les stratégies de fabrication et de distribution expliquent en grande partie ces mouvements mondiaux. Les transports y contribuent également , compte tenu de leur faible coût qui n’intègre pas nécessairement, à leur juste niveau, l’ensemble des « externalités » (comme les dommages environnementaux). Cependant, le transport est également une activité économique en soi (en France, le seul transport routier représente environ 40 000 entreprises qui font travailler environ 340 000 personnes), qui se développe corrélativement à la croissance économique générale.

Dans le cadre du débat public, six familles de mesures sont présentées, parmi lesquelles plusieurs rejoignent la question que vous soulevez : la maîtrise de la mobilité routière, le report modal et la modification des comportements. L'objet du débat est précisément de mesurer le niveau d'acceptabilité des différentes mesures, en conciliant au mieux les différents enjeux.

Il existe des recherches et des expérimentations sur la conduite automatisée sur route, y compris pour constituer des convois de camions, afin d'améliorer le débit des routes, de réduire la congestion et d'améliorer la sécurité. De nombreuses questions techniques sont encore à résoudre.

Le « goût de la proximité » pourrait s'apparenter à une certaine qualité de vie, mais on pourrait également s'interroger sur les facilités de la vie quotidienne dues à des technologies développées et des biens fabriqués au loin et transportés jusqu'à nous. Ces visions diverses s’expriment et sont enregistrées dans ce débat public.

Question n°322 de : GUILLON Patrick - Chonas l Amballan 38121 - le 25/04/2006
Pourquoi n'y a t'il pas une véritable volonté de développer le ferroutage ? Une des sources de développement des transports réside dans l'éloignement du lieu de travail. Pourquoi concentrer les activités dans les grandes villes? L'Etat ne pourrait il pas donner l'exemple en externalisant certains de ses services?

Réponse du Maître d'Ouvrage :17/07/2006
Depuis 2003 existe en France un service d'autoroute ferroviaire (nommée aussi route roulante) qui fonctionne à titre expérimental en Savoie entre Aiton-Bourgneuf (France) et Orbassano (Italie). Ce système utilise une technologie nouvelle (wagon Modalohr") permettant à chaque camion de monter sur son wagon pivotant. Contrairement aux systèmes suisses ou autrichiens où les camions entiers prennent place à la queue leu-leu, la technologie française permet de ne transporter que la remorque, sans tracteur ni conducteur. Cette première autoroute ferroviaire permettra un vrai report modal entre Lyon et Turin lorsque les travaux de mise au gabarit du tunnel du Mont Cenis seront terminés (en 2008). Par ailleurs, dès avril 2007, cette technologie sera employée pour une autoroute ferroviaire de plaine à longue distance (1000 km) entre Perpignan et Luxembourg. Commençant par un train aller et retour par jour, ce service montera progressivement en fréquence pour constituer une offre alternative intéressante, en coût et en délai, pour les transporteurs routiers. L'Etat encourage cette initiative privée en finançant notamment l'aménagement du terminal à Perpignan (le Luxembourg fait de même de son côté) et la mise au gabarit (haut et bas) des 1000 km de ligne ferroviaire. Signalons que le terme "ferroutage" s'applique aussi à tout le transport combiné rail-route, que l'Etat encourage de diverses manières, notamment par une subvention pour chaque transbordement de caisse mobile ou de conteneur d'un camion vers un wagon de ligne régulière."

La deuxième partie de votre question peut être interprétée de deux façons opposées. Soit vous promouvez le développement des transports en souhaitant l'éloignement des lieux d'activités des lieux de résidences (les villes), et dans ce cas il vous faut comprendre que la problématique de transports,objet du présent débat, provient justement d'un développement trop important de la circulation, essentiellement routière, à venir dans la vallée du Rhône et l'arc languedocien. Les mesures présentées au débat visent à réduire cette croissance congestionnante du trafic routier et non à développer la mobilité. Soit vous considérez que la concentration des lieux de travail dans les villes participe au développement des transports que vous ne souhaitez pas. En ce cas, on peut supposer que évoquez les déplacements interurbains entre des lieux de travail dans une ville donnée et des lieux de résidence diffus dans le territoire ou situés dans d'autres villes. Cependant, il n'est pas démontré qu'un déplacement d'une activité de travail d'une ville à une autre (et même de la capitale à une ville de province) réduise pour autant les déplacements.
Enfin, l'Etat a déjà déplacé certains de ses services de Paris vers la province (services administratifs, services informatiques, établissements publics) et d'autres délocalisations sont à l'étude.

Question n°289 de : Achard Philippe - Saint Georges les Bains 07800 - le 25/04/2006
Pour éviter la surcharge des routes et autoroutes, il faut dans la mesure du possible, éviter que les gens se déplacent. Pourquoi vous n'abordez pas le télétravail et les autoroutes de l'info?
Télétravail, ADSL et visio, des solutions pour éviter de prendre la voiture?

Réponse du Maître d'Ouvrage :17/07/2006
Il est vrai que les nouvelles technologies, notamment de l'information et de la communication, pourront éviter des déplacements et ainsi diminuer la mobilité. Le télétravail, les visio-conférences ou l'enseignement à distance peuvent en effet y contribuer, bien qu'il soit difficile d'évaluer dans quelles proportions. Parmi les mesures proposées par l’Etat afin de répondre aux enjeux de mobilité, d’environnement et de santé dans la vallée du Rhône et sur l’arc languedocien, figure, en page 84 du dossier support du débat, l'essor du télétravail.

Question n°242 de : Collin Paul - Chaponost 69630 - le 25/04/2006
Quels sont les méthodes les plus efficaces pour faire évoluer les comportements en matière de transports?

Réponse du Maître d'Ouvrage :16/07/2006
S'agissant du transport de marchandises, les décideurs sont des acteurs économiques, dont les comportements pourront évoluer, notamment en faveur de modes alternatifs à la route, si l'offre est au moins aussi intéressante pour eux en termes de coûts, de délais, de fiabilité des délais, de souplesse d'organisation, de préservation de la marchandise. Il faut cependant noter que les valeurs de développement durable pénètrent les entreprises de transport, les chargeurs et les commissionnaires, au point de devenir un argument d'image commerciale ou d'exigence contractuelle.

S'agissant du transport de personnes, les décideurs sont les individus, dont les choix ne sont pas uniquement financiers mais aussi sensibles à des perceptions personnelles (confort, sentiment de sécurité, vitesse, plaisir). L'évolution des comportements peut passer par des considérations économiques (taxes, modulations de péages), normatives (limitations de vitesse, limitations d'accès) mais aussi et d'abord par une sensibilisation de l'usager citoyen aux enjeux environnementaux de la multiplication des circulations individuelles en voitures particulières et à l'intérêt d'emprunter davantage les transports collectifs, en ville comme pour ses déplacements interurbains (trains, autocars). Parmi les six familles de mesures proposées par l’Etat pour répondre aux enjeux de mobilité, d’environnement et de santé, dans la vallée du Rhône et sur l’arc languedocien, l’une d’entre elles concerne tout particulièrement la modification des comportements et figue en page 84 du dossier support du débat.

Question n°128 de : Surroca Michel - Banyuls sur Mer 66650 - le 21/04/2006
Pensez-vous possible d'imposer aux entreprises une autre politique que celle des flux-tendus (pas de stock) seul moyen d'aboutir à d'autres formes de transports de matières premières et de produits manufacturés ?

Réponse du Maître d'Ouvrage :23/06/2006
Les process de fabrication industrielle à flux tendus demeurent pertinents dans de nombreux secteurs. A noter toutefois que flux tendu ne signifie pas nécessairement rapidité mais plutôt fiabilité du temps de livraison ; il existe ainsi des chaînes à flux tendu utilisant le transport fluvial. Les stockages sur lieu de production ou les entreposages sur plates-formes logistiques dépendent directement des stratégies logistiques adoptées par les entreprises. Les évolutions structurelles dans ce secteur ne peuvent être réduites à quelques généralités succinctes. Cependant la mondialisation des circuits de production et la massification dans les circuits de distribution sont des tendances lourdes. Associées à la conteneurisation de la marchandise, elles vont dans le sens d'un report modal de la route vers la mer, le fer et le fleuve pour le maillon central d'un transport massifié, la desserte terminale restant généralement (hors embranchement) de la compétence de la route.

Le changement des systèmes de production/consommation et la modification profonde des chaînes logistiques auxquels vous faites allusion sont évoquées dans le dossier support du débat, dans les mesures de maîtrise de la mobilité par des politiques d'aménagement du territoire et d'urbanisme, dans la sixième famille de mesures sur lea modification des comportements (p 84 et 85 du dossier support).

Question n°60 de : Deloge Thierry - Brindas 69126 - le 06/04/2006
Existe-t-il une reflexion pour réduire les déplacements ? (Consommer sur place, travailler sur place, favoriser les loisirs sur place etc....)

Réponse du Maître d'Ouvrage :26/05/2006
Parmi les 6 familles de mesures présentées dans le dossier support du débat public, la famille "modifications des comportements" ouvre des pistes de réflexion pour réduire les déplacements de marchandises (changement des systèmes de production/consommation et modification profonde des chaînes logistiques) ou de personnes (essor du télétravail).

Question n°47 de : Déplaude Bernard - St Maurice sur Dargoire 69440 - le 06/04/2006
Ne serait-il pas plus rentable de financer la consommation et la production locale que de financer des autoroutes (politique régionale avec des moyens financiers importants)?

Réponse du Maître d'Ouvrage :26/05/2006
Les autoroutes ne sont pas principalement des vecteurs de transport de biens de consommation ou de produits. Environ 80% des véhicules qui l'empruntent sont des voitures particulières de personnes qui pour la plupart voudront se déplacer même si la consommation et la production locales étaient subventionnées par des financements publics. La question que vous soulevez néanmoins, relève des deux familles de mesures proposées au débat : « la maîtrise de la mobilité routière » et « le changement des comportements ». Si l’efficacité d’un subventionnement direct à la consommation ou à la production est parfois mise en doute, il reste que l’arbitrage entre le financement des infrastructures routières et d’autres formes d’appui au développement économique et social, est une question pertinente, qui concerne tant l’Etat que les collectivités territoriales.

Question n°32 de : Girault Michel - Port-Vendres 66660 - le 05/04/2006
1°)Restriction des "flux tendus" : retour nécessaire au "stockage" in situ ?

Réponse du Maître d'Ouvrage :02/05/2006
Les process de fabrication industrielle à flux tendus demeurent pertinents dans de nombreux secteurs. A noter toutefois que flux tendu ne signifie pas nécessairement rapidité mais plutôt fiabilité du temps de livraison ; il existe ainsi des chaînes à flux tendu utilisant le transport fluvial. Les stockages sur lieu de production ou les entreposages sur plates-formes logistiques dépendent directement des stratégies logistiques adoptées par les entreprises. Les évolutions structurelles dans ce secteur ne peuvent être réduites à quelques généralités succinctes. Cependant la mondialisation des circuits de production et la massification dans les circuits de distribution sont des tendances lourdes. Associées à la conteneurisation de la marchandise, elles vont dans le sens d'un report modal de la route vers la mer, le fer et le fleuve pour le maillon central d'un transport massifié, la desserte terminale restant généralement (hors embranchement) de la compétence de la route.

Le changement des systèmes de production/consommation et la modification profonde des chaînes logistiques auxquels vous faites allusion sont évoquées dans le dossier support du débat, dans les mesures de maîtrise de la mobilité par des politiques d'aménagement du territoire et d'urbanisme, dans la sixième famille de mesures sur lea modification des comportements (p 84 et 85 du dossier support).