JEAN BERGOUGNOUX, président de la commission particulière du débat public sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes :

" Que nul n’ignore les données du problème et que chacun puisse donner son avis. "

- Le débat public s’est ouvert le 15 décembre 2002, où en est-il aujourd’hui ?

Jean Bergougnoux. Cinq grandes réunions publiques - à Nantes, à Notre-Dame-des-Landes et à Rennes - ont déjà permis à plus de 3000 personnes de s’informer et de débattre « en direct ». Parallèlement, plusieurs centaines de milliers d’habitants du Grand Ouest ont pu également prendre connaissance des enjeux du débat par l’écho très large qui lui a été donné dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, sans compter les 5000 visites sur notre site internet. Cette première phase du débat est maintenant complétée par une série de rencontres organisées dans des métropoles du Grand Ouest et dans d’autres localités qui en ont fait la demande. Nous nous efforçons de faire en sorte que nul n’ignore les données du problème et que chacun puisse donner son avis.

- Certaines réunions publiques ont été houleuses…

J. B.
… Passionnées plutôt ! C’est souvent le cas quand il y a de véritables affrontements d’idées. J’y vois le signe que le débat arrive à son heure et qu’il était indispensable. Au-delà des manifestations de quelques-uns - dont l’inquiétude est réelle et tout à fait légitime -, le débat suscite un autre phénomène, très intéressant, même s’il est moins visible : des questions nous sont posées en très grand nombre, dans les réunions, par internet ou par carte T, dans une proportion rarement atteinte au cours d’un débat public. À ce jour, plus de 1400 nous ont été communiquées, dont la diversité et la précision révèlent l’intérêt suscité par le projet qui est mis au débat et par le débat lui-même. Ces questions sont triées par la commission pour faire apparaître les grandes problématiques qu'elles soulèvent. À toutes, des réponses seront apportées par le maître d’ouvrage, par la commission ou les autres acteurs concernés ; questions et réponses seront versées au bilan du débat.

- La commission a lancé une expertise complémentaire. Sur quoi va-t-elle porter ?

J. B. Le débat a fait émerger plusieurs demandes d’information, voire de confrontations d'expertise, sur des thèmes où le dossier du maître d’ouvrage méritait d'être complété ou prêtait à controverse. Deux membres de la CPDP, Pierrette Larivaille et Serge Vallemont ont été chargés d’établir le cahier des charges d'une expertise complémentaire, prescrite et financée par la Commission nationale du débat public. Sur cette base, nous avons consulté plusieurs bureaux d’études indépendants et nous en avons retenu un. Les demandeurs de l'expertise ont été associés à cette phase préalable. Aujourd'hui, l'expertise est lancée ; un comité composé des acteurs - élus, maître d’ouvrage, associations, chambres consulaires - qui ont souhaité participer à cette démarche, en suivra le déroulement ; ses résultats seront connus en avril ; ils seront publiés et versés au débat.

- Trois réunions de travail « thématiques » sont prévues au mois d’avril. Quel sera leur objet ?

J. B. Trois thèmes, qui se dégagent des premières étapes du débat, ont été retenus : faut-il un nouvel aéroport ? si c’est le cas, doit-il être situé à Notre-Dame-des-Landes et quelle en serait la consistance ? si le site de Notre-Dame-des-Landes était retenu, quelles en seraient les conséquences en termes de nuisances, d’impact environnemental et d'activités - je pense notamment aux activités agricoles - dans la zone concernée ? Ces thèmes seront nourris par les différents documents versés au débat, par les questions du public et les réponses qui leur seront apportées et enfin par les résultats de l’expertise complémentaire. Ces réunions ouvertes à tous se dérouleront à Nantes et nous indiquerons prochainement comment s’y inscrire. Un compte-rendu de ces réunions sera établi, publié et versé au bilan du débat. Il sera un des éléments de discussion pour la réunion publique de clôture du débat à Nantes. .
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