Votre réaction toute en idéologie, mais sans fondement, m'interpelle. C'est en effet votre soumission à la logique politicienne qui est effarante, avez-vous visité les villes du sud ouest de Lyon autrement que par l'autoroute du sud ? Avez-vous étudié le dossier pour vous faire votre propre opinion ? Avez-vous lu l'ensemble des réponses et questions de ce débat ? Croyez-vous judicieux d'investir 2.85 milliards d'€ pour un gain de trajet de 5 mn au détriment de transports en commun plus complets plus performants et non polluants ? Alors je vous réponds qu'il est plus difficile de dire non car la réponse doit être argumentée, mais c'est pourtant un grand ''non'' que j'adresse aux initiateurs de ce projet dépassé, mes arguments sont dans les avis et commentaires.
Monsieur,
Je vous rejoins sur un point : il est effectivement plus facile de dire non et c'est l'une des raisons qui, selon moi, fait que notre pays est figée dans un inquiétant conservatisme qu'il soit de droite ou de gauche ...
Vous l'avez dit, nous avons des ''problèmes de planète'' qu'il devient difficile d'ignorer en ce XXIe siècle naissant ...
à savoir :
- le réchauffement climatique qu'il est urgent de limiter
- la fin du pétrole bon marché (et des autres énergies)
- la raréfaction de l'ensemble des autres ressources naturelles (minerais, biomasse, terres arables ...)
- la qualité de l'air qui, bien qu'en hausse par rapport au XXe siècle, est une exigence forte de nos concitoyens et pour le moins légitime : un accroissement de la qualité de vie, c'est, à mon sens, cela le progrès pour l'Humanité.
Les ignorer en optant pour la politique de l'autruche revient à, égoïstement, reporter le problème sur les générations futures (dès la prochaine, c'est à dire celle de mes enfants ...)
Dire NON ce n'est pas s'opposer systématiquement.
Et dire oui constitue parfois une facilité, une preuve de paresse intellectuelle.
''Les experts doivent savoir ce qui est bon pour nous, laissons les décider''.
Ainsi, concernant les transports, nous nous sommes laissés embarquer, pendant 30 ans dans une option tout voiture, consommatrice, de temps, d'argent et d'espace ...
Cette politique peut conforme à l'intérêt général, a heureusement été inversée depuis 15 ans grâce au courage et à la clairvoyance, de femmes et d'hommes qui se sont indignés et ont dit NON.
Et en l'occurrence dans le présent débat, l'essentiel des personnes disent OUI :
''OUI'' à l'alternative Tout Transport en Commun.
L'objet de ce débat est de choisir entre 3 scénarios différents, et non de voter pour ou contre une seule proposition.
Le troisième scénario, un peu vite évacué par le Grand Lyon, est cependant réalisable, comme devrait le confirmer la contre-expertise demandée par la CPDP.
La poursuite des solutions routières constitue une fuite en avant et aucunement une forme de progrès. Il n'y a strictement aucune nécessité primaire à boucler ce périphérique. Nos concitoyens ont des besoins de mobilité auxquels il faut répondre, mais aucun besoin de ''périphérique'' stricto sensu.
Il faut aller dans certaines villes d'Allemagne ou d'Autriche pour se convaincre que mobilité ne rime par forcément avec automobiles et périphériques ... A Vienne en Autriche, une ville très dynamique économiquement, la voiture ne représente que 30% du total des déplacements, contre 47% à Lyon.
Pour conclure, ce débat public est un bel espace d'expression citoyenne, où chacun peut livrer ses réflexions et s'enrichir de celles des autres.
Il est bien sûr perfectible mais je ne vous rejoins pas qu'en vous écrivez : ''Participer au débat ne peut se réduire à rouspéter, même de manière talentueuse ! ''
J'ai au contraire l'impression que l'essentiel des arguments des défenseurs des scénarios routiers ou du scénario tout transport en commun, sont construits et solides, et que le débat est d'un bon niveau.
Confraternelles salutations citoyennes,
Fabien Bagnon