Force est de constater que le Directeur du SEPAL présente des tableaux indiquant les densités d'habitants des zones urbanisées sur les communes de l'Est et de l'Ouest,
mais qu'il n'y a pas d'indications sur les densités d'emplois, pourtant élevées dans certains secteurs comme le Pôle économique nord-ouest.
D'autre part il s'agit de densités actuelles.
Or, autant il est difficile d'imaginer mixer de l'habitat dans les zones d'industries lourdes, autant cela peut et doit s'envisager dans les secteurs de travail tertiaire, pour un urbanisme des courtes distances.
Il suffit d'observer un peu pour voir que ces secteurs d'activités tertiaires se sont, dans l'Ouest, depuis un demi siècle, développés à partir des autoroutes, des voies rapides urbaines et de leurs échangeurs.
Les voies ferrées de l'Ouest y ont pris très peu part, encaissées qu'elles sont dans des vallons verdoyants, à conserver le plus possible dans cet état naturel.
L'installation de l'habitat à quelques kilomètres de ces secteurs de travail, sans mixité, dans des quartiers certes souvent agréables, mais avec des voiries et des transports en commun insuffisants a généré des déplacements automobiles excédentaires et nuisants, dont les embouteillages sont la démonstration récurrente.
Il faudrait que les gens qui prétendent administrer notre urbanisme admettent qu'ils n'y parviennent pas si excellement qu'ils le disent ou le croient.
Tout au long de ce débat, le Maître d'ouvrage a ressassé l'argument de l'étroitesse des voiries et celui du relief de l'Ouest pour dénier toute possibilité d'amélioration conséquente des TC et des déplacements doux.
Ce qui a manqué au Maître d'ouvrage de l'AdS dans ce débat, c'est la volonté de réfléchir à l'amélioration de la vie quotidienne dans l'Ouest et dans le reste de l'Agglomération, ce qui aurait dû être le véritable objet.
Il ne s'est agi que de défendre pieds et poings un projet avant tout routier, légèrement enrobé pour faire passer la pilule d'un nuage de TC.
Darly et les autres associations ont essayé tout au long de ce débat de faire reconnaitre que les conditions objectives de l'ouest ne sont pas nécessairement aussi noires et déprimantes que voudrait le faire croire le Grand Lyon.
(voir les documents et comptes rendus des réunions thématiques des 5 et 18 décembre).
Il existe notamment quelque grandes percées dans le paysage, qui sont les très larges emprises des autoroutes et voies rapides.
Il existe des zones de plateaux propices aux déplacements cyclistes, où l'habitat s'est déjà installé.
Ces zones ne pourront jamais être bien desservies par des bus qui seraient déployés sous les tunnels de l'AdS, à plusieurs décamètres sous les quartiers.
Beaucoup d'entre elles auront par contre à souffrir du trafic entrant et sortant des futurs échangeurs.
Espérons, souhaitons, qu'une Administration moins figée sur le développement à partir du mode routier et des autoroutes saura émerger, et qu'elle reconnaîtra que de vraies lignes fortes de TC construites en surface, sur ces emprises autoroutières (qui transpercent le coeur et les banlieues proches de Lyon à un point rarement égalé dans les agglomérations européennes) sont possibles, à moindre coût que l'AdS, et que ces lignes fortes, connectées aux réseaux TC existants à Perrache, rejoignant ensuite la Part-Dieu, peuvent résoudre nombre de dysfonctionnement actuels, tout en allant dans le sens d'une agglomération moins polluée, plus saine, plus porteuse d'avenir.
Concernant les densités comparées entre les communes de l'est et de l'ouest. Si on reprend votre tableau on trouve sur les 10 communes citées, 5 communes à l'ouest et la première est une commune de l'ouest, La Mulatière suivie en troisième position de Oullins. Votre démonstration est donc assez peu convaincante, d'autant que vous titrez sur le caractère peu sûr de l'enquête TTK. Monsieur, reconnaissez que l'argument des densités, même avec votre méthode, vous dessert. L'ouest lyonnais n'a aucune ligne forte de TC et l'arrivée du métro en gare d'Oullins si il n'y a pas de complément TC suffisant ne résoudra que très modestement les difficultés. Avouez que votre argument est donc assez spécieux.