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AVIS 27 / Le TOP : Une solution du XX° siècle à un problème du XXI°
Ajouté par Fabien BAGNON, ASSOCIATION L’ÉCOCLICOT – ÉCOLOGIE ET ALTERNATIVES À SAINT-GENIS-LAVAL (SAINT-GENIS-LAVAL), 29/11/2012
Message : Chers élus,

Pendant les 40 dernières années du siècle passé, l'automobile a été très largement plébiscitée par tous, citoyens et élus, comme mode de déplacement urbain et périurbain : elle symbolisait le progrès et ses pourtant nombreux inconvénients étaient alors occultés. Ils sont maintenant bien connus : dangereuse, encombrante, bruyante, polluante, chère (coûts directs et indirects), lente (à peine 15km/h de moyenne en ville) et enfin émettrice notoire de gaz à effet de serre ...

Il est par conséquent étonnant que, forts de ces constats, vous nous proposiez de résoudre des problèmes de transport routier par de nouvelles infrastructures routières. Difficile d'y voir une réelle logique, mis à part celle quasi-avouée de vouloir déplacer un problème à défaut de le résoudre, pour l'intérêt de certains (les Lyonnais) au détriment de celui de tous les autres (Les Grands Lyonnais). Nous sommes donc loin d'une véritable et sincère défense de l'intérêt général.

Et pourtant ... Nous avons tous vu notre ville évoluer profondément ces 10 à 15 dernières années sous l'impulsion d'une prise de conscience collective des nuisances automobiles.
Les transports en commun ont été développés avec une volonté et une constance qui honorent les élus et décideurs successifs. L'agglomération de Lyon est ainsi devenue la mieux desservie des agglomérations françaises après la région parisienne.
Et que dire de la très belle réussite Velo'V qui a fait passer la part modale du vélo de 1% en 2005 à presque 4% en 2012, offrant de surcroît une vitrine exceptionnelle à la ville de Lyon, rapidement imitée partout en France.
Sans oublier l'aménagement des quais du Rhône qui a fait la part belle aux modes doux en lieu et place de parkings.

Cette belle dynamique, ancrée dans la modernité, motivée par une réelle amélioration des conditions de vie des lyonnais et grand lyonnais et le souci de préparer leur avenir, peut-elle sérieusement déboucher sur un projet de bouclage routier d'un périphérique ? Non, messieurs les élus, ne sabordez pas votre propre travail ! Lyon est leader sur les transports en commun, innovante sur le vélo, engagée dans la réduction des gaz à effet de serre : vous avez un excellent jeu en main : poussez donc votre avantage !

Avouez-vous qu'il s'agit d'un projet du siècle passé et proclamez haut et fort que Lyon sera la première grande agglomération à ne pas boucler son périphérique ! Qu’au contraire, elle mettra tout en œuvre pour poursuivre et développer son réseau de transports en commun et le maillage modes doux associés. La part modale de l'automobile peut être nettement réduite, aux bénéfices des transports en commun, du vélo et de la marche à pied, vous le savez. Les villes allemandes et nord européennes en sont de concrets et actuels exemples, où il fait très bon vivre. A terme, l'objectif unanimement partagé de requalifier l'A6 et l'A7 pourra être atteint, dans les mêmes délais, et en ayant réduit et non déplacé les nuisances existantes.

Pour conclure, ce choix de continuité de votre action en faveur des alternatives à la voiture, constitue de surcroît la meilleure façon de préparer l'avenir de vos administrés.
Le renchérissement du prix des matières premières mais surtout des énergies est une réalité depuis plus de 10 ans maintenant, et ne pourra que se confirmer, voire s'accentuer dans les années à venir. Le sujet est quasiment tabou en France, mais le pic pétrolier est derrière nous (pour le pétrole conventionnel) comme l'a finalement reconnu l'Agence International de l'Energie, et il faut se préparer à des prix sans cesse croissants (cf.
Tribune parue dans le Monde.fr le 22 mars
). Les collectivités, pays ou régions qui l'auront anticipé, connaîtront une situation bien plus enviable que ceux qui n'auront pas su ou voulu se prémunir de leur dépendance à cette énergie déclinante. C'est un enjeu capital, malheureusement éludé par l'ensemble de la classe politique française. Au même titre que le réchauffement climatique, il doit peser lourd dans toute décision engageant l'avenir de nos concitoyens. Faites des choix courageux, il en va de notre avenir collectif et de celui des générations fut ures !

« Aujourd'hui, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour nous confirmer que les limites physiques à l'exploitation de la biosphère sont maintenant largement dépassées: les matières premières se tarissent, les réserves pétrolières amorcent leur décroissance, la mer se vide de ses poissons, l'air se modifie, et avec lui le climat. » Stéphane Hessel

En vous remerciant de votre attention, confraternelles salutations citoyennes.

> Ouvrir le fichier attaché : travailler-pour-conduire-singer-4bde7-1a5f6.jpg



Associé à Autres solutions; Mobilité & modes de vie; Santé & qualité de vie; Alternatives en transports en commun; Circulation automobile; Déplacements en modes doux; Déplacements en transports en commun; Evolutions de la mobilité; Qualité de l'air

Commentaires

A l'ouest, rien de nouveau
Ajouté par christophe GUILLON (LYON), le 09/01/2013

''Difficile d'y voir une réelle logique, mis à part celle quasi-avouée de vouloir déplacer un problème à défaut de le résoudre, pour l'intérêt de certains (les Lyonnais) au détriment de celui des autres (Les Grand Lyonnais). Nous sommes donc loin d'une véritable et sincère défense de l'intérêt général.''

Je ne suis pas d'accord avec vous : les Grand Lyonnais de l'est lyonnais (qui ont déjà le périphérique est et l'A46) verraient au contraire d'un très bon oeil un périphérique ouest qui permettraient de désengorger leur commune d'une partie du trafic de liaison entre les communes de l'ouest et certains quartiers de Lyon. Il n'y a pas que les Lyonnais qui soient gagnants, mais bien 50% des Grands Lyonnais (voire plus, les communes de l'est lyonnais étant relativement peuplées). En cela, une répartition plus équitable du trafic participe donc à l'intérêt général (ou du moins l'intérêt du plus grand nombre, ce qui est déjà beaucoup du fait que l'intérêt de tous dans ce débat me semble difficile à atteindre).

Au passage, il est d'ailleurs une hérésie que ce débat sur le TOP soit forcément associé à une discussion sur la possibilité d'un contournement supplémentaire à l'est (ce qui ferait le 3ième contournement routier). Je comprends bien l'intérêt financier (des infrastructures à construire dans une plaine reviennent bien moins cher que celles à construire dans des collines), mais l'intérêt humain m'échappe, à moins que le but soit d'éradiquer les est-lyonnais à coup de cancer du poumon, réduisant ainsi le trafic en centre ville et permettant de résoudre le problème du trafic du même coup ?! (Ceci se veut ironique, bien entendu...)

Par contre, et je suis d'accord avec vous, le TOP est une solution qui déplace un problème sans le résoudre : celui de l'accroissement du trafic routier en direction de Lyon ou pour son contournement. Dans ce cadre là, il est clair que le TOP ne peut pas proposer de solution alternative viable visant à diminuer ce trafic ... Seules des solutions au niveau de la ville de Lyon (centre ville à péage) ou l'aménagement de parkings relais dignes de ce nom (et non pas saturés à 8h du matin) permettraient de résoudre le problème de la quantité globale du trafic.


Merci Fabien : tout à fait d'accord
Ajouté par Michèle GUYON (ST GENIS LAVAL), le 07/02/2013

En effet, soyons innovants et trouvons d'urgence d'autres alternatives à l'automobile. Ce n'est pas en lui déroulant un nouveau tapis sous tunnel, qu'on va diminuer son usage.
Ce n'est pas l'anneau des sciences qui va apporter une solution à la raréfaction des énergies fossiles, ni au réchauffement climatique, compte tenu d'un accroissemenet de la fréquentation, estimé à 20%, pour y accéder !
Bien vu le dessin ! Les pauvres automobilistes en ont marre d'être esclaves de leur bagnole, condamnés à aller travailler pour payer de quoi se rendre au boulot.