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Voici les questions posées par le public. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.

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Thème séléctionné : Nucléaire et économie

Question de : LABOUROT BRIGITTE PARIS
L'analyse éco-énergétique (économie, espace, environnement n°2 / sous direction R. PASSET, Université Panthéon / édition Economia 1980, cité de mémoire, référence exacte à vérifier) de tout le cycle de la production électricité nucléaire, gestion des déchets incluse, a-t-elle été faite? (de la recherche de la masse d'uranium à l'extinction de la radioactivité dangereuse des déchets) Si non , peut-on considérer comme responsable l'ensemble des décideurs -dont par mon usage je suis d'office complice- de la prolifération du nucléaire.

Réponse de : DGEMP
Signataire : Ministères

La compétitivité de la filière nucléaire en base(*) a été régulièrement établie au fur et à mesure de la construction du parc nucléaire français. Par exemple, l’étude des “Coûts de référence de la production électrique” réalisée par la Direction générale de l’énergie et des matières premières du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie en 2003 montre que, pour des durées de fonctionnement supérieures à 5 000 heures par an, le nucléaire est plus compétitif que les autres moyens de production (pour mémoire, un fonctionnement toute l’année correspond à 8 760 heures de fonctionnement). Il convient de noter que cette étude intègre notamment les coûts liés au démantèlement des réacteurs nucléaires et à la gestion des déchets radioactifs. Les résultats de cette étude se basent sur les hypothèses suivantes : taux d’actualisation de 8% qui représente le taux historiquement retenu par le Commissariat général du Plan, prix du baril de 23$, prix du gaz de 3,3 €/MBtu, tonne de charbon à 30 $, coût de l’uranium de 20 $/lb, parité €/$.

Ces questions ont donné également lieu à des études au niveau international comme celle menée en 2005 par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE (AEN) sur les coûts de production de l’électricité selon différentes filières. Cette étude a réuni des experts de 19 pays membres et deux organisations internationales et correspond à la mise à jour d’une analyse réalisée tous les 5 ans par l’AEN. Elle permet en particulier de comparer les résultats des études menées par ces différents pays en les rapportant à un même jeu d’hypothèses structurantes.

Cette étude montre en particulier que les coûts de production en base de l’électricité d’origine nucléaire (comprenant le coût l’aval du cycle) sont dans la grande majorité des cas inférieurs aux coûts de production des centrales à gaz ou au charbon (hors coûts externes liés aux gaz à effets de serre) dans les études menées par tous ces pays (Canada, Etats-Unis, République Tchèque, Finlande, France, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Japon, Corée, Roumanie).

* : La production électrique recouvre deux composantes essentielles : la production “en base” et la production “en pointe”. La production “en base” a pour but de satisfaire une demande en électricité relativement constante sur une année. Un moyen de production “en base” est donc une installation qui fonctionne environ deux tiers du temps, voire plus, alors qu’un moyen de production “en pointe” est utilisé de manière beaucoup plus occasionnelle (lors d’une vague de froid par exemple).