Voici les questions posées par le public. Nous affichons les réponses obtenues du maître d'ouvrage, après vérification par la CPDP.
Question de : VANDEWALLE Pierre NEUILLY 92200Il existe trois types de dechets radioactifs d'une durée de nocivité differentes. 2 Questions: Quelle est la plus nocive en force et en durée, Quelle en est la masse produite par an, actuellement dans le monde, et son volume? Merci
Réponse de : DGEMPRéponse du ministère de l'Industrie : En France, le classement des déchets radioactifs a en particulier été réalisé selon deux paramètres caractéristiques : - le niveau d’activité qui donne une indication de l’intensité du rayonnement radioactif émis à un moment donné par un déchet et donc de sa “dangerosité” potentielle. Quatre niveaux ont été définis : très faible activité, faible activité, moyenne activité et haute activité ; - la période radioactive ou durée de demi-vie, c’est à dire le temps au bout duquel l’activité d’un déchet est divisée par deux. En effet, la radioactivité des matières diminue régulièrement dans le temps. Cette décroissance se fait rapidement pour les déchets à vie très courte ou de façon beaucoup plus lente pour les déchets de longue durée de vie. Trois niveaux sont utilisés : vie très courte pour les déchets dont la radioactivité est divisée par 2 en 100 jours ou moins, vie courte pour ceux dont la radioactivité est divisée par 2 en moins de 30 ans et vie longue pour ceux dont la radioactivité est divisée par 2 en 30 ans ou plus. Cette classification a été réalisée progressivement. Elle constitue désormais la référence française, on peut la rapprocher des appellations plus anciennes qui distinguaient trois catégories : déchets “A” pour déchets FMA-VC, déchets “B” pour les MA-VL et “C” pour HA. Des travaux de recensement des déchets radioactifs présents en France sont menés par l’Andra depuis une dizaine d’année. Ils ont donné lieu à la publication annuelle d’un inventaire géographique qui a été complété en 2004 par la publication d’un inventaire national de référence. Celui-ci donne une vision détaillée, par catégorie et par producteur, des quantités de déchets radioactifs existants et de leur localisation. Les déchets radioactifs présents en France sont donc connus et inventoriés de manière précise. Il donne également une vision prospective (jusqu’en 2020) des déchets attendus par catégories. A titre d'illustration, les volumes existants à fin 2002 (en m3 équivalent conditionné) représentaient 1.639 m3 pour les déchets de haute activité (HA), 45.359 m3 pour les déchets de moyenne activité et à vie longue (MA-VL), 44.559 m3 pour les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL), 778.322 m3 pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), 108.219 m3 pour les déchets de très faible activité (TFA). Ces quantités devraient être en 2020 de 3.621 m3 pour les déchets HA, 54.509 m3 pour les déchets MA-VL, 87.431 m3 pour les déchets FA-VL, 1.196.880 m3 pour les déchets FMA-VC et 515.991 pour les déchets TFA. L’inventaire national des déchets radioactifs et des matières valorisables est un document public qui peut être obtenu auprès de l’Andra sur simple demande. Il peut également être consulté sur le site Internet de l’Agence (www.andra.fr). Au plan international, des pays comme la Grande-Bretagne, la Suisse, la Belgique, les Etats-Unis font également des inventaires détaillés des déchets radioactifs.
Question de : COUTURIER BernadetteAu total, le volume des déchets ultimes solides du retraitement a été divisé par dix. Il est aujourd'hui de 0,5 m3 par tonne de combustible retraité renfermant 0,1 % du plutonium initial. Pourriez-vous repréciser la durée de vie de cette petite masse ?
Réponse de : DGEMPSignataire : COGEMA Le combustible nucléaire subit au cours de son séjour en réacteur des transformations qui le rendent moins performant pour produire de l’électricité, en particulier, il s’épuise en uranium 235. Il est donc déchargé du réacteur après quelques années et entreposé dans une piscine de refroidissement dans l’enceinte de la centrale. Le combustible usé contient toutefois encore 96% d’uranium et de plutonium qui peuvent être valorisés afin de fournir encore de l’énergie. Il est donc transporté à La Hague (Manche) vers l’usine Cogema afin d’être traité. Lors de l’étape de traitement, l’uranium et le plutonium sont extraits par des traitements chimiques successifs. Le plutonium est recyclé sous forme de combustible de type MOX et l’uranium est soit entreposé, soit ré-enrichi et recyclé sous forme de combustible spécifique. A l’occasion de cette étape, les déchets ultimes contenus dans le combustible usé sont par ailleurs triés et conditionnés selon leur nature. Ils appartiennent à deux catégories : - les actinides mineurs et produits de fission sont incorporés dans une matrice de verre coulée dans des conteneurs en acier pour constituer un conditionnement sûr et durable, il s’agit de déchets de haute activité et à vie longue ; - les déchets de structure (tubes de gainage, grilles, embouts) qui assurent le confinement et l’assemblage des combustibles sont décontaminés, compactés et conditionnés. Il s’agit de déchets de moyenne activité à vie longue. L'opération actuelle de compactage et conditionnement résulte de programmes de recherche et développement qui ont permis de remplacer les modes de conditionnement antérieurs qui conduisaient à des volumes plus importants (par exemple une cimentation des déchets de structure, sans compactage). Par ailleurs, les progrès en réduction de volume ont également porté sur la réduction des volumes de déchets liés à l'exploitation des usines (décontamination, compactage, recyclage des effluents). Le procédé d'extraction de l'uranium et de plutonium mis en œuvre à La Hague a une efficacité supérieure à 99,9%. C'est-à-dire que la fraction de plutonium présente dans les déchets est inférieure à 0,1%. Les traces de plutonium qui sont conditionnées dans la matrice vitreuse avec les produits de fission et les actinides mineurs ont la composition du plutonium contenu dans le combustible usé traité. Ce plutonium, issu de l'irradiation de l'uranium en réacteur, est composé de différents isotopes de durées de vie différentes. Le plutonium issu des combustibles usés contient majoritairement l'isotope 239Pu (environ 50% dans les combustibles usés actuels), dont la période d'activité est de 24 000 ans, et également des istopes tels que le 238Pu, de période 86 ans ou le 240Pu de période 6500 ans. Puisque l'activité d'un radioélément mesure le nombre de transformations radioactive à la seconde, la "durée" de vie d'un élément radioactif est d'autant plus longue que cet élément est peu radioactif. La durée de vie du plutonium est donc moins longue que celle de l'uranium, par exemple, mais plus longue que celle des éléments radioactifs à vie courte tels que le produit de fission 137Cs, qu disparaît complètement au bout de 300 ans. Un élément complètement stable, non "radioactif", a à l'opposé une période infinie. Par définition la période d'un élément est la durée au bout de laquelle son activité est divisée par 2. En pratique, il est admis qu'un élément radioactif a complètement disparu au bout de 10 périodes. Ainsi donc, si une petite fraction des traces de plutonium initialement conditionnées dans le verre subsistent après 200 000 ans, son activité à cette date est très faible.
Question de : IZART Jacques Avignon 84000Les déchets nucléaires émettent-ils beaucoup de Neutrino ?
Réponse de : DGEMPRéponse : Ministère de la recherche Les déchets nucléaires radioactifs émettent des neutrinos (ou anti-neutrinos) quand ils se désintègrent par émission Bêta (positron ou électron) ou capture électronique. Dans tous ces cas, il y a un neutrino émis pour chaque noyau qui se désintègre. Ce mode de décroissance radioactive est très répandu car il concerne la plupart des produits de fission et un certain nombre d’actinides.