Q453 • Daniel LAGUITTON, (SUTTON QC CANADA), le 24/07/2013
Comment se fait-il qu'au moment de la clôture du "débat public", sur les 312 questions posées sur le site Web de la Commission, 71 questions restent sans réponse ? 22,7% des questions posées par le public, toutes catégories confondues, restent en effet répertoriées comme "en cours de traitement"! N'aurait-il pas été primordial que ces questions aient des réponses AVANT la clôture des débats ?
Et lorsque l'on examine par catégorie la répartition des questions sans réponse, on s'aperçoit (sans surprise) que c'est la catégorie "Environnement (dont paysage)" qui a le triste privilège d'avoir le plus grand pourcentage de questions sans réponses (23 sur 59, soit 39%).
J'y vois un indice clair que l'aspect pourtant fondamental qu'est la protection de l'environnement (y compris des paysage) est le secteur le plus négligé de ce projet.
Je trouve ce constat désolant et point n'est besoin d'une boule de cristal pour prédire qu'un projet dont l'intégration environnementale est négligée de manière aussi flagrante, alors qu'il se veut justifé par un virage énergétique requis à cause de projets antérieurs qui avaient la même carence, les rejoindra dans les annales déjà copieuses des aberrations signées "homo sapiens".
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AILES MARINES, le 07/08/2013,
Effectivement, compte tenu du nombre important de questions posées dans le cadre de ce débat et en particulier dans le domaine de l´environnement (sujet le plus récurrent et le plus complexe à traiter), les équipes Ailes Marines ont pris un peu de retard dans la préparation des réponses et s’en excusent. Sachez que les questions environnementales ne sont en aucun cas volontairement omises par Ailes Marines, bien au contraire. Le respect des milieux et des paysages est une priorité. C’est pourquoi, afin de constituer son dossier de réponse à l’appel d’offres pour le site de Saint-Brieuc, Ailes Marines a, entre 2010 et 2011, commandé des études préliminaires qui ont permis d’avoir une première approche sur les sensibilités, les enjeux environnementaux et établir un premier diagnostic environnemental.
Les résumés de ces études sont consultables dans les synthèses mises en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour compléter sa compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par Ailes Marines. Ces études constitueront l’étude d’impact environnementale, qui sera déposée en Préfecture aux services instructeurs en avril 2014. Les résultats de ces études contenues dans l’étude d’impact seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue 2015.
S’agissant précisément du paysage, l’impact visuel du projet est l’un des critères majeurs dans le choix d’implantation du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc proposé par Ailes Marines.
En effet, de nombreux sites naturels remarquables bordent le littoral de la Baie. Pour Ailes Marines, l’objectif est double : intégrer le parc éolien dans le paysage et préserver le dynamisme du tourisme, qui représente le deuxième secteur économique dans le département. Dans ce contexte, l’approche d’Ailes Marines a consisté à s’éloigner le plus possible des côtes, dans la limite des contraintes techniques, afin de limiter la visibilité des éoliennes, notamment depuis les sites classés emblématiques (tels que le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel). Ainsi, l’éolienne la plus proche se situe à 16,2 km de la côte, et 76 % des machines sont à plus de 20 km de tout point de la côte. Notons que si les éoliennes sont des structures de grande taille, leur perception réelle doit être évaluée en tenant compte de plusieurs facteurs, dont la distance et l’altitude de l’observateur, la courbure de la terre, mais aussi les conditions météorologiques et atmosphériques de la Baie.
Q438 • Noé MARTIN, (PARIS), le 21/07/2013
Au regard de l'impact visuel de ce champ d'éoliennes, quelles sont les études sur le rendement à l'hectare ?
Quelle surface de paysages altère-t-on par des éoliennes, comparé à une centrale nucléaire ou un projet hydrolien ?
Si l’on rapporte à la superficie : une centrale a une puissance de 1300MW au km², combien pour un parc éolien ? Moins de 5MW, non ?
Une autre manière de voir la chose est de combien de MILLIERS DE KM2 de côté doit-on exploiter pour avoir l'équivalent d'une centrale (et je ne rajoute pas la superficie de la centrale à gaz ou charbon nécessaire pour combler les baisses d'efficacité quand le vent ne souffle pas) ?
Avez-vous fait des études sur l'impact de l'hydrolien ?
La rentabilité de ce dernier ne serait-il pas supérieur à ce projet, et ce sur tous les plans : industriel ? économique ? social ? environnement ?
Merci de vos réponses.
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AILES MARINES, le 02/08/2013,
Dans une optique de réduction de l'émission des gaz à effet de serre et de diversification des sources de production d'énergie en France, l'Etat s'est engagé dès le début des années 2000 dans la voie des énergies renouvelables. Dans le cadre du Grenelle Environnement ont été déclinés, par filière, des objectifs de production à partir des différentes sources d’énergie renouvelables pour atteindre le chiffre de 23 % d’énergie issue de sources renouvelables dans la consommation d’énergie finale en 2020, contre 12,3 % aujourd’hui. L’énergie éolienne représente l’essentiel de l’effort. L’ambition de la France est donc que l’énergie éolienne en mer et les autres énergies marines contribuent à produire 3,5 % de la consommation d’électricité en 2020. Pour commencer à répondre à cet objectif, un appel d’offres a été lancé par l’État le 5 juillet 2011, portant sur le développement, la construction et l’exploitation de 5 parcs éoliens en mer, sur 5 zones distinctes, dont Saint-Brieuc (lot n°4), attribué à la société Ailes Marines.
Avec 500 MW de capacité installée, le rendement attendu du parc éolien installé en Baie de Saint-Brieuc s’élève à 1 750 GWh de production annuelle. La production envisagée pour le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc représente l'équivalent de la consommation électrique de 790 000 habitants (chauffage compris). A noter que le parc produira de l’électricité 90% du temps, les éoliennes commençant à tourner dès que le vent atteint 12 km/h.
Aucun recours à l’installation d’une centrale thermique de même puissance n’est par ailleurs à prévoir en parallèle du parc éolien en mer de Saint-Brieuc. En effet, toute installation de parc éolien en mer n’implique pas d’être accompagné par la construction d’un autre moyen de production. Réseau de Transport d’Électricité (RTE) prévoit en permanence et de manière très fine les besoins en électricité et adapte ses moyens de production en conséquence.
S’agissant de votre remarque sur l’hydrolienne, rappelons qu’il s’agit d’une turbine sous-marine qui utilise l’énergie des courants marins comme une éolienne utilise l’énergie du vent. Cette filière bénéficie des avancées acquises avec l’éolien. Toutefois, elle n’est pas encore prête pour une exploitation industrielle, plusieurs inconvénients restant à résoudre, tels que le traitement contre la corrosion, les algues et les dépôts marins, l’érosion due aux mouvements de sable, les turbulences et leurs effets sur la faune aquatique, les procédures d’installation et de maintenance…
Cette énergie marine renouvelable est prometteuse mais est encore aujourd’hui en phases d’essais et sa technologie n’a pas encore accédé au stade de la commercialisation.
À l’heure actuelle, seul l’éolien en mer posé (turbines installées sur fondations dans des profondeurs d’eau pouvant atteindre une quarantaine de mètres), tel que proposé dans le projet de Saint-Brieuc, peut être considéré comme une technologie mature permettant dès à présent le développement d’une filière industrielle et l’atteinte des objectifs fixé dans le Grenelle Environnement en matière de développement des énergies renouvelables, d’ici à 2020.
Q435 • Unaï CHARDIN-LEROY, (URRUGNE), le 21/07/2013
Dans votre dossier vous évoquez un bruit « proche du bruit ambiant » dans un périmètre restreint... pour mieux conclure que les bruits ne seront pas perceptibles.
Mais de quel bruit "ambiant" parlez-vous en mesure de référence ? Celui d'une boite de nuit ? Celui d'une autoroute ? Celui d'un centre commercial ? Celui d'un plan d'eau en montagne ?
Merci de sortir de l'approximation.
Avez-vous des éléments de mesure (niveau de décibels) qui permettrait d'avoir un vrai niveau d'information ?
Vous parlez d'espace restreint ? Mais c'est quoi un espace restreint pour vous ? De l'ordre du mètre ? De la centaine de mètres ? Du kilomètre ?
Je n’ai vu nulle part d’étude prévue sur cet aspect acoustique concernant l’homme.
Cette étude serait juste absolument nécessaire compte tenu de la portée des bruits en mer, notamment durant la nuit.
La vue sera déjà bien attaquée par ces monstres plantés au milieu de l'eau, il ne faudrait pas qu'en plus il y ait l’ouïe.
Unaï CHARDIN-LEROY
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AILES MARINES, le 07/08/2013,
L’origine du bruit émis par les éoliennes, celui-ci provient de plusieurs sources. Pour des distances proches (jusqu’à environ 100 mètres), on distingue trois types de bruits issus de deux sources différentes :
- Un bruit d’origine mécanique provenant de la nacelle et des éventuels multiplicateurs, plus marqué sous le vent de l’éolienne (et quasi inaudible au vent pour des distances supérieures à 200 mètres),
- Un sifflement d’origine aérodynamique que l’on localise en bout de chaque pale,
- Un bruit périodique également d’origine aérodynamique, provenant du passage de la pale devant le mât de l’éolienne.
Pour des distances plus lointaines (au-delà d´une centaine de mètres), afin d’évaluer les niveaux sonores engendrés par un parc éolien, des modèles de propagation sont mis en œuvre. Cela a été notamment le cas pour les parcs éoliens en mer de Kriegers Flak en Suède et d’Horns Rev au Danemark.
Ces modèles indiquent qu'à 1,5 km de distance d´un parc et dans des conditions de propagation du vent optimales, le niveau sonore généré par celui-ci correspond au bruit ambiant en mer. Le bruit ambiant aérien de la mer provient :
- Des activités en mer : navigation, avion…
- Des conditions météo-océaniques : vent, vagues, houle…
Dans le cas du projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, la distance la plus proche à la côte est d´environ 16,2 km. Le bruit aérien des éoliennes du parc seront imperceptibles depuis la terre.
Q432 • Unaï CHARDIN-LEROY, (URRUGNE), le 21/07/2013
Vous indiquez, sans gêne, dans les atouts de l’éolien :
- Absence de CO2 => il faut une centrale thermique à côté c’est donc totalement faux. A partir de là, quel est le niveau de fiabilité du reste de votre projet ?
- caractère inépuisable de la ressource => vous ne précisez pas qu’elle n’est pas régulière, 'est le propre du vent. Après le mensonge évident, le mensonge par omission.
- peu de coûts cachés => vous faites référence à une étude datant de 2003 (nous sommes 10 ans après !!!!!) alors que l’éolien industriel n’existait pas véritablement. Il est largement connu maintenant, par l’expérience des pays équipés en éolien industriel que la production éolienne industrielle suppose de revoir les systèmes de transports de l’électricité => après le mensonge évident, le mensonge par approximation
- pas soumise aux fluctuations des prix => vous oubliez de préciser ou d'ajouter que d’une façon générale, ce sont les coûts d’exploitation et de transformation des énergies qui déterminent les prix, c’est aussi vrai pour le vent que pour les autres sources d’énergie => vous êtes incroyables dans l'à-peu-près.
Ma question est donc triple :
Merci de me préciser l'exactitude de vos affirmations (par exemple sans prendre une étude vieille de 10 ans) ?
N'avez-vous pas l'impression qu'au minimum le dossier n'est pas du tout assez fouillé, argumenté, précis ?
Décideurs pour nos côtes, notre environnement et donc nos vies, assumez-vous de partir aveuglément sur un projet destructeur, à court, moyen, et long terme ?
Merci de vos réponses précises car j'ai beaucoup de choses dans votre projet, mais pas de réponses précises. Ce n'est pas sérieux. Et étant donné les enjeux, le minimum qu'on est en droit d'attendre, c'est du professionnalisme et de la rigueur. De la rigueur objective.
Unaï CHARDIN-LEROY
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AILES MARINES, le 05/08/2013,
S'agissant de votre remarque sur la production irrégulière, il s'agit de rappeler que le mode de production éolien en mer présente plusieurs atouts, appuyés notamment sur la ressource qu'est le vent. Le vent est une source naturelle d’énergie, disponible en quantité illimitée et accessible. De fait, cette source d’énergie n’est pas soumise aux fortes fluctuations de prix, qui caractérisent depuis plusieurs dizaines d’années les marchés des matières premières énergétiques. Les estimations de production de parcs éoliens en mer comme celui de Saint-Brieuc indiquent par ailleurs que les éoliennes produisent en moyenne l’équivalent de 3 000 à 4 000 heures par an à pleine puissance. La production envisagée pour le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc représente l'équivalent de la consommation électrique de 790 000 habitants (chauffage compris).
Par ailleurs, les coûts cachés auxquels vous faites référence correspondent aux impacts négatifs d’un mode de production d’électricité sur l’environnement, la santé, etc. : par exemple, les émissions de C02, la gestion de déchets dangereux en fin d’exploitation etc. Compte tenu notamment de l’absence de rejet de C02, mais également du caractère inépuisable de la ressource, les « coûts cachés » de l’éolien sont bien moins importants que les autres modes de production d’énergie. Selon la Commission européenne, ils sont 6 fois inférieurs à ceux des filières du charbon et du pétrole.
S’agissant du mode de production éolien, les coûts cachés correspondent principalement à l’impact de la fabrication et du transport des éoliennes et des fondations sur le site d’implantation. Cet impact est évalué entre autres dans le bilan carbone du projet éolien en mer en Baie de Saint-Brieuc, réalisé par Climat Mundi (cabinet indépendant spécialisé), qui s’élève à 554 500 tC02e sur toute la durée de vie du projet, de son développement à son démantèlement. Rapporté au mix électrique français actuel, le projet permettra d’éviter la production de 1 965 500 tCO2e.
Q431 • CORENTIN CHARDIN, (WASQUEHAL), le 21/07/2013
Bonjour,
Dans votre dossier vous considérez l’énergie éolienne comme une énergie propre, puisqu’elle ne produit directement ni CO2, ni pollution du milieu.
Vous dites justement que l’énergie éolienne ne produit pas directement de CO2, car elle laisse le CO2 à la centrale thermique qui l’accompagne. Vous dites qu’elle ne produit pas de matière polluante.
Voici donc mes questions :
1/Mais qu'en est-il de la pollution due aux travaux ?
2/ Puis ensuite pas les différentes nuisances que cela va engendrer (ondes, accidents potentiels, vibrations,...) ?
3/ Quel sera donc le bilan carbone de l’installation ?
4/ Quel sera le bilan carbone de l'installation de la centrale thermique de Landivisiau ?
Vous dites que c'est une énergie propre... Mais si une centrale thermique est nécessaire, sans compter des travaux que l'on devine aisément importants (voir plus important que ce qui est annoncé), quel sera le degré exact "d'impropreté" de ce projet ?
Si je m'intéresse au milieu marin que vous ne prenez pas ou peu en compte pour l'intégrer au bilan pollution global de ce projet :
Le développement de tous ces sites industriels dans la mer et leurs impacts sur ses ressources (courants, faune, flore, etc.) lors de leur installation (4 ans de travaux !!!... sans compter les retards et autres compléments) puis de leur exploitation ne semblent pas être considérés comme une pollution. Quels seront les impacts précis ?
Notamment sur la Manche encerclée par des usines éoliennes de ces installations ?
En vous remerciant de vos réponses précises.
Cordialement,
CC
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AILES MARINES, le 05/08/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage. Les résumés de ces études sont consultables dans les synthèses mises en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d´étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres. Les résultats de ces études contenues dans l’étude d’impact seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue au premier semestre 2015. Notons qu’aucune décision ne sera prise avant cela, puisque ce n’est qu’après l’enquête publique, à l’issu de la procédure d’instruction, que la préfecture des Côtes-d’Armor décidera d’accorder ou non à Ailes Marines les autorisations administratives nécessaires à la construction et à l’exploitation du parc éolien.
Les impacts qui seront identifiés prendront en compte l’ensemble des phases de la vie du parc, à savoir l’installation, l’exploitation et le démantèlement. À ces impacts seront associées des mesures visant à :
- Eviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement,
- Réduire les effets n'ayant pu être évités,
- Compenser, lorsque cela sera possible, les effets négatifs qui n’auront pu être ni évités ni suffisamment réduits.
Les principaux effets de la phase d’installation pourraient être le bruit et la remise en suspension des sédiments, causés pas l’installation des fondations et l’ensouillage des câbles électriques. Ces effets pourraient concerner les mammifères marins, la ressource halieutique (ressource vivante animale et végétale des milieux aquatiques marins exploitée par l’homme, ex : pêche, aquaculture), le benthos (organismes aquatiques vivant sur le fond des mers), ou encore les oiseaux marins présents sur la zone du projet ou à proximité.
Les choix techniques du projet envisagés à ce jour par Ailes Marines (méthode de travaux, démarrage progressif des opérations d’installation…) permettront de réduire significativement les impacts potentiels pressentis.
En phase d’exploitation du parc, les différents types d’effets potentiels sur les mammifères marins, la ressource halieutique, le benthos et les oiseaux marins pourraient être les suivants :
- Un « effet récif ». La présence des fondations comme toute structure immergée pourrait vraisemblablement induire une attractivité des organismes vivants et de fait augmenter la biodiversité localement. Les fondations pourraient permettre le développement de zones de ponte et de reproduction, ou encore une augmentation de la disponibilité en nourriture,
- Des émissions sonores et des vibrations engendrées par le fonctionnement du parc éolien. Les résultats des études menées sur plusieurs parcs éoliens en mer à l’étranger (Horns Rev et Nysted au Danemark, Egmond aan Zee aux Pays-Bas notamment) montrent que le niveau atteint est loin d’être suffisant pour avoir un effet important sur les espèces présentes,
- L’effet d’un champ électromagnétique. Les expériences menées à ce jour au Danemark tendent à montrer que les câbles sous-marins véhiculant l’électricité produite par les éoliennes ne provoquent pas de changements dans la distribution des espèces. De plus, la séparation des câbles, leur conditionnement dans une gaine de protection et l’ensouillage prévu, induisent un champ électromagnétique résiduel de faible intensité,
- Le risque de collision. Certaines espèces d’oiseaux rencontrées sur le périmètre d’étude du projet sont sujettes à collision du fait de leurs caractéristiques biologiques. Toutefois, une compilation de données issues de 21 études menées sur différents parcs éoliens terrestres et côtiers révèlent des taux de collision très faibles.
Grâce aux études menées actuellement, les connaissances acquises permettront d'évaluer plus finement le niveau des impacts du projet et de proposer en conséquence des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation à mettre en place durant chacune des phases de la vie du parc. Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.
Par ailleurs, le projet de parc éolien de la Baie de Saint-Brieuc a fait l’objet d’un bilan carbone® réalisé par un bureau d’études spécialisé et indépendant : Climat Mundi. Ce bilan a été réalisé selon la méthode élaborée par l’ADEME et maintenue par l’Association Bilan Carbone (ABC).
On estime que le contenu carbone de l’électricité produite par le projet de parc éolien en mer sera de 15,8 g de CO2/kwh, en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie du projet depuis la construction des éléments constitutifs du parc jusqu’au démantèlement de celui-ci. A titre de comparaison, le mix électrique français produit 72 g de CO2/kwh et le mix européen 420 g de CO2/kwh. La phase d’installation correspond à 13 % du bilan carbone global du projet.
Le temps de retour carbone, c'est-à-dire le temps de production électrique nécessaire pour compenser le C02 émis sur le cycle de vie du parc, est estimé à 4 ans et 5 mois par rapport au mix électrique français et 9 mois par rapport au mix électrique européen.
La synthèse du bilan carbone du projet est disponible sur le site Internet du débat public.
Enfin, rappelons que toute installation de parc éolien en mer n’implique pas d’être accompagné par la construction d’un autre moyen de production. Ainsi, le parc éolien de la Baie de Saint-Brieuc ne sera pas couplé avec une autre installation de production d’énergie. Réseau de Transport d’Électricité (RTE) prévoit en permanence et de manière très fine les besoins en électricité et adapte ses moyens de production en conséquence. En France métropolitaine, la très bonne interconnexion des réseaux permet de bien répartir, à l’échelle nationale, l’électricité produite en fonction des besoins. De plus, avec le foisonnement des installations éoliennes, une certaine constance de la production éolienne à grande échelle peut être garantie.
Le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc et la construction d’une centrale à cycle combiné gaz à Landivisiau ne sont donc pas liés.
Q422 • Maurice MALLET, (LAMBALLE), le 17/07/2013
Vous ayant posé une question le mois dernier suite à la dernière réunion sur l’impact sur le paysage que je n’ai pu assister.
Après les articles de presses consultés, je voudrai apporter une suggestion sur la partie visuelle ayant vu des simulations.
16km ou 31km des côtes, pourquoi ne pas mettre ce parc utile le plus éloigné, voir 40 km qui mettrai toutes les parties d’accord.
NB : Voir étudier un projet hydrolien. Lequel serait le plus avantageux et consensuel ?
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AILES MARINES, le 02/08/2013,
La zone du projet soumise à débat public est le résultat de la synthèse des études menées dans le cadre de l’appel d’offres et de la concertation menée par le consortium. Cette analyse multicritères permet à Ailes Marines de présenter un projet adapté aux spécificités et aux enjeux du territoire.
Le cahier des charges de l’appel d’offres fixait, comme objectif principal, la réalisation d’un parc éolien d’une puissance de 480 à 500 MW au sein d’un périmètre prédéfini de 180 km2.
Dans ce cadre, Ailes Marines a conçu un projet de moindre impact dans une perspective d’optimisation technique et environnementale. Il s’agit du meilleur compromis entre :
- La faisabilité technique et économique du projet ;
- Les attentes et demandes exprimées par les acteurs locaux dans le cadre de la concertation menée par Ailes Marines, avec la nécessaire prise en compte des activités existantes ;
- L’intégration des données environnementales et paysagères liées au projet.
Ainsi, 76 % des éoliennes du projet seront situées à plus de 20 kilomètres du premier point de la côte.
S’agissant de votre remarque sur l’hydrolienne, rappelons qu’il s’agit d’une turbine sous-marine qui utilise l’énergie des courants marins comme une éolienne utilise l’énergie du vent. Cette filière bénéficie des avancées acquises avec l’éolien. Toutefois, elle n’est pas encore prête pour une exploitation industrielle, plusieurs inconvénients restant à résoudre, tels que le traitement contre la corrosion, les algues et les dépôts marins, l’érosion due aux mouvements de sable, les turbulences et leurs effets sur la faune aquatique, les procédures d’installation et de maintenance…
Cette énergie marine renouvelable est prometteuse mais est encore aujourd’hui en phases d’essais et sa technologie n’a pas encore accédé au stade de la commercialisation.
À l’heure actuelle, seul l’éolien en mer posé (turbines installées sur fondations dans des profondeurs d’eau pouvant atteindre une quarantaine de mètres), tel que proposé dans le projet de Saint-Brieuc, peut être considéré comme une technologie mature permettant dès à présent le développement d’une filière industrielle et l’atteinte des objectifs fixé dans le Grenelle Environnement en matière de développement des énergies renouvelables, d’ici à 2020.
Le cahier des charges de l’appel d’offres de l’État de juillet 2011, auquel Ailes Marines a répondu et pour lequel est a été lauréate pour le lot de Saint-Brieuc, ne concerne d’ailleurs que l’éolien en mer posé.
AILES MARINES, le 07/08/2013,
Il est très rare que des oiseaux entrent en collision directe avec les éoliennes. Les oiseaux évitent en effet les parcs éoliens, en modifiant leur trajectoire[1]. Les récents suivis menés sur le parc d’Egmond aan Zee aux Pays-Bas montrent par ailleurs que plus de 98% des oiseaux traversant le parc évitent de passer à proximité des éoliennes[2].
Pendant la période de migration, de nombreuses espèces volent à des altitudes où la collision avec les parcs éoliens en mer est peu probable. Ces mêmes espèces volent à de faibles altitudes généralement pour éviter les éoliennes, en circulant entre les mâts[3].
Cette distance supplémentaire parcourue, ajoutée à leur trajet migratoire total, est considérée comme insignifiante au regard de leur budget énergétique. Toutefois, chaque espèce réagit différemment face aux perturbations de l’environnement. En effet, les mouettes, les goélands et ou encore les cormorans montrent par exemple un comportement d’évitement plus occasionnel[4].
C’est pourquoi des campagnes de suivis ciblés sur les oiseaux seront mises en œuvre sur toute la durée de vie du parc pour évaluer précisément les impacts du projet de parc sur l’avifaune. Les protocoles de ces suivis seront déterminés en fonction des résultats de l’étude d’impact environnementale.
[1] Final result of bird studies at the offshore wind fars at Nysted and Horns rev. NERI Report. National Environmental Research Institute. Denmark. P.100
[2] Effect studies offshore wind farm Egmond aan Zee. Final report on fluxes, flight altitudes and behaviour of flying birds. Page 271
[3] Final result of bird studies at the offshore wind fars at Nysted and Horns rev. NERI Report. National Environmental Research Institute. Denmark. P.14-15
[4] Final result of bird studies at the offshore wind fars at Nysted and Horns rev. NERI Report. National Environmental Research Institute. Denmark. P.83
Q388 • Anne ROUSSEL, (SAINT-MALO), le 30/06/2013
Dans nos belles régions bretonnes, le vent souffle un peu, beaucoup, énormément, mais de toutes façons fort irrégulièrement. La production d'énergie éolienne sera donc en conséquence fort irrégulière. Si les implantations d'éoliennes doivent être associées à la construction de centrales thermiques pour réguler et acheminer la production d'électricité, quelle sera l'impact en terme de production de CO2 ? Ce dispositif n'est-il pas contradictoire avec l'objectif de rechercher des énergies propres ?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 02/08/2013,
S'agissant de votre remarque sur la production irrégulière" de l’éolien, il s'agit de rappeler que le mode de production éolien en mer présente plusieurs atouts, appuyés notamment sur la ressource qu'est le vent. Le vent est une source naturelle d’énergie, disponible en quantité illimitée et accessible. De fait, cette source d’énergie n’est pas soumise aux fortes fluctuations de prix, qui caractérisent depuis plusieurs dizaines d’années les marchés des matières premières énergétiques.
Avec 500 MW de capacité installée, le rendement attendu du parc éolien installé en Baie de Saint-Brieuc s’élève à 1 750 GWh de production annuelle. La production envisagée pour le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc représente l'équivalent de la consommation électrique de 790 000 habitants (chauffage compris). A noter que le parc produira de l’électricité 90 % du temps, les éoliennes commençant à tourner dès que le vent atteint 12 km/h.
Aucun recours à l’installation d’une centrale thermique de même puissance n’est par ailleurs à prévoir en parallèle du parc éolien en mer de Saint-Brieuc. En effet, toute installation de parc éolien en mer n’implique pas d’être accompagné par la construction d’un autre moyen de production. Réseau de Transport d’Électricité (RTE) prévoit en permanence et de manière très fine les besoins en électricité et adapte ses moyens de production en conséquence.
En termes de production de C02 propre au projet de parc éolien de la Baie de Saint-Brieuc, nous invitons à consulter la synthèse du bilan carbone du projet, qui est disponible sur le site Internet du débat public. Ce bilan carbone® a été réalisé par un bureau d’études spécialisé et indépendant : Climat Mundi. Ce bilan a été réalisé selon la méthode élaborée par l’ADEME et maintenue par l’Association Bilan Carbone (ABC).
Ainsi, force est de constater que le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc permet d’éviter des émissions. En effet, si le parc de Saint-Brieuc n’existait pas, la même capacité de production (à savoir de 1750 GWh par an) aurait généré avec le mix énergétique français 2,5 millions de tCO2e sur toute la durée de vie du parc. Au final, le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc évite donc 2 millions de tcO2e sur 20 ans, correspondant aux émissions annuelles de 240 000 français.
Le temps de retour carbone, c'est-à-dire le temps de production électrique nécessaire pour compenser le C02 émis sur le cycle de vie du parc, est estimé à 4 ans et 5 mois par rapport au mix électrique français et 9 mois par rapport au mix électrique européen.
Q387 • Anne ROUSSEL, (SAINT-MALO), le 30/06/2013
Depuis des décennies, la politique des édiles et des élus régionaux a été de privilégier et de valoriser l'environnement et les ressources naturelles. De gros efforts ont été engagés notamment pour réhabiliter les chemins littoraux, préserver la beauté des sites, voire de constituer des réserves ornithologiques (ex. dans la région du Cap Fréhel). Comment peut-on maintenir cet objectif avec la constitution des éoliennes?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 12/08/2013,
Le littoral est composé de sites dotés d’une richesse paysagère indéniable qui font l’objet de protections réglementaires : le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel sont inscrits et classés au titre des sites Natura 2000. Le littoral comprend également la présence d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS) induite par la présence d’une faune ornithologique importante et variée, mais également de colonies de pingouins (au niveau du Cap Fréhel).
Ailes Marines a privilégié, dans la définition du périmètre, l’éloignement du parc éolien des zones environnementales classées et du littoral costarmoricain.
Selon Philippe ARNOULD, chef de la division biodiversité, géologie et paysage, à la DREAL "[...]il n'y a pas d'incompatibilité, a priori, entre les projets éoliens et la politique des grands sites de France"[...]. Vous trouverez l'intégralité de son intervention lors de la réunion du 17 juillet sur le site du débat.
Il appartiendra à l'Etat de juger, sur la base de l'étude d'impact du projet qui sera rendue aux services de l'Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l'appel d'offre, de la compatibilité du projet avec les sites remarquables de la Baie.
Q378 • dominique DELPLANQUE, (FUBLAINES), le 29/06/2013
Je suis très étonnée des sites retenus pour les simulations; ne semble prise en compte que la baie de Saint Brieuc. Le choix du site de Saint Jacut n'est pas très logique, car au nord de cette commune, qui n'est pas très élevée au-dessus de la mer, les masses de terre sont assez importantes. Mais il est vrai qu'avec des éoliennes de 170 mètres de haut, il ne devrait pas y avoir de souci pour les apercevoir... En revanche, tout de qui est vers Saint Malo à partir de Lancieux est plein de points de vue superbes, d'un grand intérêt touristique, qui vont être irrémédiablement gâchés, ce qui aura des conséquences économiques. Comment avez-vous pu faire l'impasse sur cet aspect des choses? Avez-vous prévu d'indemniser les communes qui souffriront d'une moins-value touristique?
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AILES MARINES, le 07/08/2013,
L’impact visuel du projet est l’un des critères majeurs dans le choix d’implantation du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc proposé par Ailes Marines.
En effet, de nombreux sites naturels remarquables bordent le littoral de la Baie. Pour Ailes Marines, l’objectif est double : intégrer le parc éolien dans le paysage et préserver le dynamisme du tourisme, qui représente le deuxième secteur économique dans le département. Dans ce contexte, l’approche d’Ailes Marines a consisté à s’éloigner le plus possible des côtes, dans la limite des contraintes techniques, afin de limiter la visibilité des éoliennes, notamment depuis les sites classés emblématiques (tels que le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel). Ainsi, l’éolienne la plus proche se situe à 16,2 km de la côte, et 76 % des machines sont à plus de 20 km de tout point de la côte. Notons que si les éoliennes sont des structures de grande taille, leur perception réelle doit être évaluée en tenant compte de plusieurs facteurs, dont la distance et l’altitude de l’observateur, la courbure de la terre, mais aussi les conditions météorologiques et atmosphériques de la Baie.
Concernant l’impact du projet sur le tourisme, rappelons que le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc sera l´un des premiers sites énergétiques de ce type à être installé puis exploité au large des côtes françaises. Il pourrait donc constituer, comme c´est le cas pour certains parcs européens, un attrait touristique pour les habitants et touristes de la Baie.
A ce jour, l'étude d'impact du projet et plus spécifiquement l’évaluation des impacts socio-économiques (dont le tourisme) n’est pas encore achevée. Elle le sera en avril 2014. Toutefois, plusieurs retours d’expérience sont à relever. Il convient de rappeler qu´ils ne sont présentés qu´à titre indicatif et qu´en matière de tourisme, il est difficile de faire des déductions et encore moins de transposer un cas à un autre.
Exemples de retours d´expérience
Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[1]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent que :
- La fréquentation du camping de Nysted, croissante depuis plusieurs années, n’a pas été perturbée par l’apparition du parc,
- Les visites en bateau organisées en phase d’installation du parc ont été maintenues en phase d’exploitation pour répondre aux demandes du public.
D’autres informations existent également sur le parc anglais Scroby Sands, situé à 2,5 km des côtes de Great Yarmouth et composé de 30 éoliennes. Selon le responsable du tourisme à Great Yarmouth, aucun touriste ne s’est plaint de la modification du paysage créée par la présence des éoliennes. Plusieurs touristes ont même déclaré venir à Great Yarmouth dans le seul but d’observer le parc. Un centre d’information à l’usage des touristes a été installé près de la plage. Six mois après son ouverture, il avait accueilli 30 000 visiteurs (source : BWEA 2006). Il serait fréquenté aujourd’hui par 35 000 visiteurs chaque année (chiffre E.ON). D’autre part, lors du week-end national anglais pour l’énergie éolienne en 2006, 2 000 personnes ont visité ce parc[2].
Ces deux exemples montrent que l’implantation d’un parc éolien en mer suscite la curiosité et attire le public. Pour cette raison, de nouvelles activités sont développées (visites en bateau, centres d’information), en lien avec les attentes des touristes.
[1] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[2] http://www.eon-uk.com/generation/scrobysands.aspx.
De la CPDP :
Pour l'expertise complémentaire indépendante réalisée par la Société ECA Sindel à la demande de la CNDP, la Commission Particulière du Débat Public a choisi les points de vue suivants : l’île de Bréhat – La pointe de Plouha – La plage des Rosaires – Le Cap Fréhel – le Cap d’Erquy – le fort La Latte. Ces points sont ceux qui depuis le début ont été choisis par la SAS Ailes Marines et une association de défense et présentés par eux même, avant que la CPDP ne soit saisie d’une expertise indépendante. Quatre autres points non modélisés mais dont le positionnement géographique est authentique, ont également été présentés – pointe de Minard – plage de l’Islet à Lancieux – Château Tanguy à Pléneuf – pied du sémaphore de Saint-Quay Portrieux.
Cet ensemble de points a paru de nature à permettre de cerner au mieux la visibilité du parc éolien. Il n'est pas possible dans un exercice de ce type de multiplier à l'infini les points de vue traités. La Commission a donc fait le choix de ne pas intégrer les points de vue depuis les côtes de l'Ille et Vilaine ni de puis la presqu'ile du Cotentin qui sont tous plus éloignés du parc éolien que les points de vue depuis les rivages de la Baie de Saint-Brieuc. Il a semblé, à la CPDP, que s'agissant d'une expertise complémentaire indépendante sur la "visibilité" du parc éolien les points de vue retenus sur le littoral costarmoricain permettaient de l'appréhender de manière correcte."
Q373 • cedric LEGE , (PORDIC), le 28/06/2013
Est-il possible pour le public de consulter une maquette du projet, ou que celle-ci soit réalisée afin que l'on se rende bien compte des impacts visuels à chaque point de la baie de St-Brieuc et de St-Malo ou Jersey? Il faudrait que cette ou ces maquettes soient consultables dans les mairies des communes concernées par un impact visuel. Des options côtières, au large ou grand large, devraient également être modélisées par des maquettes.
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AILES MARINES, le 05/08/2013,
Votre proposition de réaliser des maquettes du projet ne permettrait pas de se rendre compte efficacement de l'impact visuel du projet. En effet, pour toute simulation, il est important de pouvoir se placer dans des conditions d'observation proches de celle qu'on expérimenterait si le parc existait. Le meilleurs outil pour ce faire est le photomontage, su la base d'image à une focale proche de celle de l'oeil, à partir d'images prises à hauteur d'homme depuis des points d'observation probables.
Des photomontages du projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc ont été réalisés par Ailes Marines en 2011 dans son dossier de réponse à l'appel d´offres, afin de permettre de se faire une opinion, aussi précise que possible, de la perception du futur parc dans son environnement. Ils figurent dans le dossier du maître d’ouvrage d´Ailes Marines (chapitre 4 - page 112) qui est téléchargeable au lien suivant : www.debatpublic-eoliennesenmer22.org/informer/le-dossier-de-presentation-du-maitre-d-ouvrage.html
Dans le cadre de l'étude d'impact actuellement menée pour le projet, le prestataire en charge de l’évaluation paysagère (cabinet Atelier de l’Isthme) étudie la sensibilité des différentes séquences paysagères de la Baie de Saint-Brieuc. Plusieurs points de vue depuis différents points de la Baie de Saint-Brieuc, depuis Jersey ou encore depuis l’Ille-et-Vilaine seront pris en compte dans cette évaluation, qui sera rendue publique dans le cadre de l’enquête publique.
Si vous souhaitez visionner des photomontages complémentaires à ceux mentionnés ci-dessus (réalisation cabinet Geophom), vous trouverez au lien suivant une application destinée au public www.geophom.fr/photomontages-parceolienenmerdelabaiedesaintbrieuc. Plusieurs points de vue significatifs de la Baie ont été retenus ainsi que différentes conditions de jour ou de nuit. Très prochainement, plusieurs photomontages depuis Jersey ou Saint-Malo devraient être intégrés.
Q369 • Michel LAVIGNE, ANL, (SAINT-BRIEUC), le 28/06/2013
D’un point de vue environnemental, a-t-on l’absolue garantie que, à l’issue des vingt années d’exploitation, le parc sera bien démantelé (peut-être doit-on dire déconstruit) et ce intégralement, considérant que cette obligation qui vaut aussi pour les centrales nucléaires, n’est pas respectée au prétexte du coût trop élevé, comme par exemple, en Bretagne, la centrale de Brennilis ?
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AILES MARINES, le 02/08/2013,
A l’issue de l’exploitation du parc éolien en mer, Ailes Marines prendra en charge le coût du démantèlement, qu’elle a d’ores et déjà intégré dans le montage financier du projet. Ce coût net résulte principalement du démontage des machines, des fondations et de la sous-station électrique en mer, ainsi que du traitement des déchets, auquel il faut retirer la valorisation des matériaux recyclés (acier et cuivre par exemple).
De plus, le cahier des charges de l’appel d’offres éolien en mer lancé par État prévoit que chaque candidat doit constituer des garanties financières pour le démantèlement : « Avant la mise en service de chaque tranche de l’installation, le candidat retenu doit transmettre au Préfet ayant délivré l’autorisation d’occupation du domaine public maritime un document attestant la constitution de garanties financières renouvelables pour la tranche considérée. La nature et le montant de ces garanties financières (50 000 euros minimum par MW installé) doivent permettre de couvrir les coûts du démantèlement et de la remise en état du site après exploitation, à hauteur du montant des travaux nécessaires que le candidat doit prévoir dans son offre. Ces travaux doivent permettre le retour du site à un état comparable à l’état initial, et compatible avec la pratique des activités préexistantes. »
Comme stipulé, ces garanties seront constituées par Ailes Marines avant la mise en service du parc. Le démantèlement de celui-ci en fin d’exploitation est donc certain.
Q351 • Loïc VALERY, (BETTON), le 26/06/2013
Les études environnementales présentées par le bureau d’étude In Vivo lors de deux réunions thématiques du débat public sont, dans l’ensemble, fort intéressantes. Cependant en ce qui concerne les oiseaux marins mais aussi les migrations de passereaux, je constate que ce qui se passe pendant la nuit semble avoir été totalement négligé. Pourtant les risques de collision, voire de désorientation, liés à la l’importance de la signalisation lumineuse nocturne des éoliennes me paraissent mériter une analyse (cf. Siblet 2008. Impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité). Encore faudrait-il, pour pouvoir les analyser, réaliser des investigations sur les déplacements nocturnes des oiseaux. Cela me conduit à vous poser quatre questions. Des investigations sur les déplacements nocturnes des oiseaux seront-elles menées dans le cadre des études d’environnement du projet de parc éolien en Baie de Saint-Brieuc ? Le consortium Ailes Marines a-t-il connaissance de retour d’expériences étrangères sur les effets nocturnes des parcs éoliens sur les oiseaux ? L’association VivArmor préconise, dans son cahier d’acteur, l’utilisation du système « Obstacle Collision Avoidance system » agréé par l’Organisation de l’Aviation Civile internationale, que pensez-vous de cette possibilité ? Pendant le chantier de construction du parc éolien, les navires travailleront-ils pendant la nuit et dans l’affirmative quelles précautions seront prises pour limiter l’impact des éclairages de chantier (par nécessité très puissants) sur les oiseaux ?
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AILES MARINES, le 07/08/2013,
Comme d’autres obstacles verticaux (antennes, relais TV ou radio, etc.) ou horizontaux (ponts, viaducs), les éoliennes peuvent créer une mortalité directe par collision contre les infrastructures (pales, mât). Certaines espèces rencontrées sur le périmètre d’étude sont sujettes à collision du fait de leurs caractéristiques biologiques et ce aussi bien pour les oiseaux marins que pour les migrateurs terrestres (passereaux notamment). Les oiseaux marins volant haut (tels le Fou de Bassan, les laridés), et surtout les oiseaux migrateurs passant dans la zone (le passereaux) seraient les plus sensibles sur ce point. En effet, les oiseaux sédentaires, en raison de leur présence annuelle sur le site, s’habituent progressivement à la présence des éoliennes.
Une compilation de données issues de 21 études sur différents parcs éoliens terrestres et côtiers révèlent des taux de collision globalement compris entre 1 et 3 par éolienne et par an[1].
Pendant la phase d’installation du parc, le risque diurne de collision sera faible puisque les oiseaux évitent en général les zones d’activités fréquentées par l’homme (bruit du chantier, circulation d’engins). De nuit ou par mauvaises conditions de visibilité (pluie, brouillard), les risques potentiels de collision seront accrus. Cependant, le fait que les travaux soient effectués en continu, jour et nuit, devrait conduire à un évitement plus marqué de la zone en activité.
D’après les retours d’expériences des pays d’Europe du Nord ayant mis en place des parcs éoliens en mer du nord[2] et dans la Baltique[3], le risque de mortalité des oiseaux par collision avec les pales des éoliennes est très variable selon les espèces, le lieu, l’époque et les conditions météorologiques[4].
Pour appréhender cet impact, Ailes Marines réalise actuellement un état initial sur 24 mois des populations d’oiseaux fréquentant la zone dans le cadre de l’étude d’impact environnementale. Cet état de référence est élaboré en se basant sur les recommandations en vigueurs préconisés par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)[5] et la COWRIE (Collaborative Offshore Wind Research Into the Environment)[6]. Les oiseaux utilisant la Baie pour se nourrir, migrer, ou encore se reposer, sont comptabilisés et géolocalisés. La hauteur de vol ainsi que d’autres informations comportementales sont ainsi relevées. Ces informations permettront de connaître les populations d’oiseaux fréquentant la zone, et d’évaluer leur utilisation du site de manière saisonnière.
Pendant la phase d’exploitation, la poursuite des suivis permettra d’acquérir des détails sur leur comportement en présence des éoliennes (distance de vol, comportement d’évitement, influence de l’éclairage, risque de collision). Diverses techniques sont disponibles pour évaluer ces risques : suivis par radar, images et vidéos thermiques, capteurs de chocs avec les pales, observations visuelles et acoustiques[7]... Ces techniques sont en constantes évolution grâce aux progrès des instruments à disposition. Dans les parcs existant à l’heure actuelle, les suivis par radar, couplés aux observations en direct des oiseaux, sont les plus utilisés[8]. Le radar permet de déterminer la trajectoire du ou des oiseaux à l’approche des éoliennes, et l’observation permet de déterminer l’espèce. Ces données comportementales alimentent ensuite des modèles informatiques de prévision des risques de collision.
L’étude d’impact actuellement en cours s’attachera à proposer des mesures d’évitement, de réduction ou, le cas échéant, de compensation des impacts. Les dispositions relatives à la réduction de l’éclairage en phase chantier feront partie de ces mesures et ne sont dès lors pas connues.
L’utilisation d'un dispositif de type OCAS® (Obstacle Collision Avoidance System), qui permet de ne déclencher le balisage qu’en cas de détection de la présence d’un aéronef à proximité du parc éolien, pourrait faire partie des mesures de réduction des impacts proposées. Rappelons toutefois qu’à ce jour, les schémas de balisage de la navigation aérienne ne sont pas encore arrêtés. Ils seront définis par la Direction Générale de l’Aviation Civile au cours de l’instruction des demandes d’autorisations administratives, qui seront déposées par Ailes Marines en 2014.
L’étude d’impact permettra également de définir les protocoles de suivis à mettre en œuvre durant la construction, l’exploitation, le démantèlement et post démantèlement du parc éolien. Ces protocoles devront être respectés tout au long de la vie du parc afin que les résultats soient comparables entre les différentes phases. Ces suivis permettront de confirmer la pertinence des mesures et le cas échéant, de les adapter.
[1] Percival, S.M. 2000. Bird and wind turbines in Britain, British Wildlife 12 : 8-15
[2] Leopold et al., 2011. Local birds in and around the offshore wind farm Egmond aan Zee (OWEZ). Report nr. C187/11. IMARES Wagueningen UR. 176p.
[2] Krijgsveld et al., 2011. Effect studies offshore wind farm Egmond aan Zee. Final report on fluxes, flight altitudes and behaviour of flying birds. Report nr. 10-219. Bureau Waardenburg bv. 330p.
[3] Petersen et al., 2006. Final results of birds studies at the offshore wind farms at Nysted and Horns Rev, Denmark. NERI Report. 161p.
[4] Hüppop O. et al., 2006. Bird migration studies and potential collision risk with offshore wind turbines. Ibis, 148 : 90-109.
[5] de Seynes A. 2008. De l’inventaire des connaissances à la définition de protocoles de suivi des oiseaux en mer en prévision du développement des parcs éoliens offshore. Programme National Eolien & Biodiversité, ADEME – MEEDDAT – SER/FEE – LPO, 46 p.
[6] Camphuysen K. et al., 2004. Towards standardized seabirds at sea census techniques in connection with environmental impact assessments for offshore wind farms in the U.K. COWRIE-BAM-02-2002, 38 p.
[7] Desholm et al., 2006. Remote techniques for counting and estimating the number of bird-wind turbine collisions at sea: a review. Ibis, 148: 76-89.
[8] Leopold et al., 2011. Local birds in and around the offshore wind farm Egmond aan Zee (OWEZ). Report nr. C187/11. IMARES Wagueningen UR. 176p.
Q350 • Loïc VALERY, (BETTON), le 26/06/2013
Les travaux d’installation du parc éolien en mer en Baie de Saint-Brieuc vont, à coup sûr, bouleverser localement l’écosystème marin (forages ou battages de pieux, ensouillage de 120 km de câble par des machine qui d’après les photographies présentées par Technip lors du débat public ont une emprise d’au moins 5 mètres de large, appui sur le fond des navires réalisant les travaux lourds, etc..). La faune benthique sera fortement atteinte (la présentation d’In Vivo lors du débat consacré au Chantier le montre clairement) et la faune pélagique prendra très probablement la fuite compte tenu des perturbations apportées par les travaux. Il parait donc légitime de se poser la question de la qualité de la reconstitution de cette faune (retrouvera-t-on, à terme un état identique à l’état initial ou des transformations – par exemple un envahissement par la crépidule - sont-elles à craindre?) et de la durée de cette reconstitution. Dans ce contexte je souhaiterais savoir :
1. Quelles seront les surfaces concernées par les destructions directes de la faune benthique (fondations, ensouillage des câbles, appui des navires sur pylônes, etc.) ?
2. Est-ce que des références scientifiques existent sur la reconstitution des fonds pour les parcs éoliens en mer déjà en service ?
3. Quelles études seront réalisées, tout au long des travaux, pour suivre avec précision l’évolution du milieu sous-marin ?
4. Quelles études de suivi seront réalisées, tout au long de l’exploitation du parc éolien, pour vérifier l’évolution du milieu marin dans l’emprise du parc ?
5. Quelles mesures pouvez-vous envisager s’il s’avérait que la reconstitution du milieu ne s’opère pas dans des conditions satisfaisantes ?
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AILES MARINES, le 07/08/2013,
1. Retrouvera t-on à terme un état identique à l’état initial ou des transformations, par exemple un envahissement de la crépidule, sont-elles à craindre ?
Différentes observations d’espèces exogènes (principalement des crustacés de petite taille) ont été réalisées lors des suivis biologiques de parcs éoliens en mer notamment au Danemark (Dong Energy et al., 2006).
Aucun retour d’expérience ne fait cependant état de prolifération d’espèces invasives mais uniquement de signalement d’espèces nouvelles.
Différentes espèces exogènes pourraient effectivement être favorisées sur ces structures nouvelles. Le risque réside alors dans le fait que les structures jouent le rôle de relais dans l’expansion des espèces invasives en proposant des substrats neufs pour leur installation. Toutefois, le nombre d’espèces concernées est potentiellement assez faible et aucune invasion biologique à proprement parler n’est escomptée.
Dans la Baie de Saint-Brieuc, et en moindre mesure dans la zone de projet éolien, les crépidules prolifèrent depuis de nombreuses années. Elles représentent un frein au développement d’espèces exploitées, la coquille Saint-Jacques notamment, et de manière plus générale à la biodiversité locale. L’implantation des éoliennes ne favorisera pas l’expansion de cette espèce, dont le milieu de vie préférentiel se situe au niveau de fonds marins sableux.
2. Quelles seront les surfaces concernées par les destructions directes de la faune benthique (fondations, ensouillage des câbles, appui des navires sur pylônes, etc.) ?
La surface totale des fonds qui subiront une destruction directe de la faune et de la flore sera minime : elle représentera moins de 1 % du périmètre d’implantation.
2. Est-ce que des références scientifiques existent sur la reconstitution des fonds pour les parcs éoliens en mer déjà en service ?
En effet, de telles références existent, parmi lesquelles :
- Compilation des effets écologiques à court terme d’un parc éolien sur la côte hollandaise [1]
- Impacts du parc éolien d’OWEZ sur la communauté macrobentique locale[2]
- Analyse du suivi environnemental pour le parc en mer de Robin Rigg[3]
3. Quelles études seront réalisées, tout au long des travaux, pour suivre avec précision l’évolution du milieu sous-marin ? et 4. Quelles études de suivi seront réalisées, tout au long de l’exploitation du parc éolien, pour vérifier l’évolution du milieu marin dans l’emprise du parc ?
Pendant l’installation puis pendant l’exploitation du parc éolien, un suivi environnemental est prévu par Ailes Marines afin de renforcer les connaissances du périmètre du projet et de s’assurer de l’absence d’évolution négative induite. Actuellement, ces suivis ne sont pas déterminés. Ils seront conditionnés par les résultats obtenus par Ailes Marines au cours de l’étude d’impact environnementale et les suivis pré-installation.
Ailes Marines poursuivra les suivis menés sur les compartiments biologiques étudiés actuellement pour l’étude d’impact. Ainsi, des campagnes de suivi des peuplements benthiques, de la ressource halieutique, des mammifères marins, de l’avifaune et des chauves-souris sont prévues. Ces suivis précis et répétés dans le temps permettront de suivre l’impact effectif du parc éolien, ainsi que l’évolution du milieu naturel tout au long de la phase d’installation et d’exploitation et de confirmer ou d’adapter, le cas échéant, les mesures prévues de réduction, de suppression ou de compensation des impacts.
5. Quelles mesures pouvez-vous envisager s’il s’avérait que la reconstitution du milieu ne s’opère pas dans des conditions satisfaisantes ?
En fonction de l’intensité des impacts relevés au cours de l’étude, des mesures dites d’atténuation des incidences relevées seront proposées, pour réduire les impacts et les ramener à un niveau acceptable.
Si les mesures de suppression ou d’atténuation de l’impact ne sont pas envisageables, des mesures de compensation peuvent être mises en place. De plus, des campagnes de suivis seront mises en œuvre sur toute la durée de vie du parc pour évaluer précisément les réels impacts du projet. Ces suivis permettront de confirmer la pertinence des mesures et le cas échéant, de les adapter.
[1]Lindeboom et al., 2011. Short-term ecological effects of an offshore wind farm in the Dutch coastal zone; a compilation. Environ. Res. Lett. 6. IOP PUBLISHING. http://iopscience.iop.org/1748-9326/6/3/035101/pdf/1748-9326_6_3_035101.pdf
[2]Magda Bergman et al., 2012. Impact of OWEZ wind farm on the local macrobenthos community. Wageningen Imares. http://www.noordzeewind.nl/en/knowledge/reportsdata/
[3]Richard Walls et al., 2013. Analysis of Marine Environmental Monitoring Plan Data from the Robin Rigg Offshore Wind Farm. Natural Power Consultants. http://www.scotland.gov.uk/Resource/0041/00413017.pdf
Q343 • Cedric LEGE, (PORDIC), le 26/06/2013
La réalisation d'un projet éolien de ce type est-elle réalisable aux Roches Douvres ou plus loin que la baie de Saint-Brieuc pour en limiter l'impact visuel considérable?
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AILES MARINES, le 05/08/2013,
Le choix de la zone du projet et le plan d’implantation des éoliennes soumis au débat public sont le résultat
a) des critères du cahier des charges de l'appel d´offres
b) de la concertation menée par le Consortium Ailes Marines depuis 2009 avec les acteurs du territoire et de la prise en compte des enjeux
c) des études techniques, environnementales et paysagères menées lors de la période de réponse à l’appel d’offres en 2011.
Cette analyse multicritère permet aujourd’hui à Ailes Marines de présenter un projet adapté aux spécificités et aux enjeux du territoire.
Pour rappel, le cahier des charges de l’appel d’offres fixait, comme objectif principal, la réalisation d’un parc éolien d’une puissance de 480 à 500 MW au sein d’un périmètre prédéfini de 180 km2. Dans ce cadre, Ailes Marines a conçu un projet de moindre impact en définissant une implantation équilibrée des éoliennes au sein du périmètre proposé et respectueuse des activités existantes de la Baie.
Principalement :
- Ailes Marines a fait le choix de réduire l’emprise du parc éolien sur le domaine public maritime.
En effet, Ailes Marines a souhaité maintenir les activités existantes sur la zone et donc limiter l’impact du parc éolien sur la pêche professionnelle. Pour cela, aucune éolienne ne sera positionnée dans la partie Sud du périmètre de l’appel d’offres comprenant des gisements de coquilles Saint-Jacques, et le nombre d’éoliennes installées a été limité, car Ailes Marines a choisi d’équiper son parc avec des machines puissantes, de 5 MW de puissance unitaire.
- En parallèle, Ailes Marines a privilégié, dans la définition du périmètre, l’éloignement du parc éolien des zones environnementales classées et du littoral costarmoricain.
Le littoral est composé de sites dotés d’une richesse paysagère indéniable qui font l’objet de protections réglementaires : le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel sont inscrits et classés au titre des sites Natura 2000. Le littoral comprend également la présence d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS) induite par la présence d’une faune ornithologique importante et variée, mais également de colonies de pingouins (au niveau du Cap Fréhel).
Ailes Marines a donc éloigné son projet de l’ensemble de ces zones et sites sensibles.
Toutefois, Ailes Marines a dû prendre en compte la profondeur des fonds marins, condition essentielle de la viabilité technique et économique du projet (plus la profondeur des fonds marins est importante, plus l’installation des fondations devient complexe techniquement et coûteuse).
Considérant l’ensemble de ces critères, Ailes Marines propose un périmètre d’implantation d’une surface de 77 km2, soit 43 % du périmètre d’origine défini dans l’appel d’offres (avec une profondeur maximale d’implantation des éoliennes de 41 mètres).
L’éolienne la plus proche des côtes sera installée à 16,2 km du Cap Fréhel.
En résumé, cette proposition correspond au meilleur compromis entre :
- Les attentes et demandes exprimées par les acteurs locaux dans le cadre de la concertation menée par Ailes Marines, avec la nécessaire prise en compte des activités existantes,
- L’intégration des données environnementales et paysagères liées au projet,
- La faisabilité technique et économique du projet.
Q338 • Marie-Odile CONTANT, (COMPIÈGNE), le 24/06/2013
Depuis douze ans, nous passons toutes nos vacances d'été entre Erquy et le Val-André. La beauté et la sauvagerie des sites est quelque chose d'irremplaçable. Si vous construisez sous notre nez une usine électrique (tous ces piquets, on dirait un cimetière militaire!), nous irons voir ailleurs, et très vite. Les dés ne sont-ils pas pipés dès le début ? Le consortium s'en fiche et la réunion consacrée au paysage n'a plus aucun sens. Qu'en pense le conservatoire du littoral ? Et tous ceux qui sont censés défendre la beauté fragile de cette côte magnifique ?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 02/08/2013,
Il faut d’abord rappeler qu’Ailes Marines a privilégié, dans la définition du périmètre de son projet, l’éloignement du parc éolien des zones environnementales classées et du littoral costarmoricain. Ainsi, 76 % des éoliennes seront situées à plus de 20 kilomètres des côtes, la plus proche étant située à 16,2 kilomètres du Cap Fréhel, ou 17 kilomètres d'Erquy.
Le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc sera l´un des premiers sites énergétiques de ce type à être installé puis exploité au large des côtes françaises. Il pourrait donc constituer, comme c´est le cas pour certains parcs européens, un attrait touristique pour les habitants et touristes de la Baie.
A ce jour, l'étude d'impact du projet et plus spécifiquement l’évaluation des impacts socio-économiques (dont le tourisme) n’est pas encore achevée. Elle le sera en avril 2014. Toutefois, plusieurs retours d’expérience sont à relever. Il convient de rappeler qu´ils ne sont présentés qu´à titre indicatif et qu´en matière de tourisme, il est difficile de faire des déductions et encore moins de transposer un cas à un autre.
Exemples de retours d´expérience
Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[1]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent que :
- La fréquentation du camping de Nysted, croissante depuis plusieurs années, n’a pas été perturbée par l’apparition du parc,
- Les visites en bateau organisées en phase d’installation du parc ont été maintenues en phase d’exploitation pour répondre aux demandes du public.
D’autres informations existent également sur le parc anglais Scroby Sands, situé à 2,5 km des côtes de Great Yarmouth et composé de 30 éoliennes. Selon le responsable du tourisme à Great Yarmouth, aucun touriste ne s’est plaint de la modification du paysage créée par la présence des éoliennes. Plusieurs touristes ont même déclaré venir à Great Yarmouth dans le seul but d’observer le parc. Un centre d’information à l’usage des touristes a été installé près de la plage. Six mois après son ouverture, il avait accueilli 30 000 visiteurs (source : BWEA 2006). Il serait fréquenté aujourd’hui par 35 000 visiteurs chaque année (chiffre E.ON). D’autre part, lors du week-end national anglais pour l’énergie éolienne en 2006, 2 000 personnes ont visité ce parc [2].
Ces deux exemples montrent que l’implantation d’un parc éolien en mer suscite la curiosité et attire le public. Pour cette raison, de nouvelles activités sont développées (visites en bateau, centres d’information), en lien avec les attentes des touristes.
Qu´en est il pour le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc ?
Pour son projet, Ailes Marines s’est fixée comme objectifs de s’inscrire dans l’offre touristique du territoire liée aux sites naturels et culturels, en s’associant à des évènements existants, mais aussi de l´enrichir en développant le tourisme « ludo-scientifique » et le tourisme « vert industriel ».
À ce jour, plusieurs mesures sont en cours de réflexion :
- L’aménagement de belvédères sur divers points de la Baie de Saint-Brieuc où pourraient figurer des panneaux explicatifs et pédagogiques sur le projet ainsi que des longues vues,
- Des excursions en bateau par le biais de navettes de passagers permettant d’approcher le parc ou de le « visiter de l’intérieur ». L’objectif est de créer des motifs de déplacement et de découverte autour des énergies marines renouvelables.
Ces quelques propositions ne sont pas figées. Si Ailes Marines décide de poursuivre son projet à l´issue du débat public, elle travaillera de concert avec les structures touristiques locales au développement de dispositions adaptées et attractives pour les habitants et les touristes.
S´agissant de la position de la présidente du Conservatoire du littoral que vous mentionnez dans votre question, Ailes Marines a eu l´occasion de la rencontrer dans le courant de l´année 2013 cependant nous ne préférons pas nous faire "porte-parole" de son opinion. Nous vous invitons donc à vous rapprocher d’elle directement et à lire en complément le cahier d´acteur nº49.
[1] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[2] http://www.eon-uk.com/generation/scrobysands.aspx.
Q332 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 21/06/2013
Le petit cabinet d'études rétribué par le consortium nous affirme que la faune locale se réjouit de l'arrivée des éoliennes. En baie de Seine, pourtant, l'Université de Caen, soutenue par les fonds de l'Union Européenne, se propose de mettre en place des récifs à base de coquilles, afin de "compenser l'impact négatif" de l'exploitation des éoliennes. Leurs spécialistes affirment que, de toute façon "l'équilibre naturel ne sera jamais le même que celui qui précédait l'intervention humaine". Selon vous, qui se trompe (ou nous trompe) ? Les poissons de Manche ouest sont-ils plus malins que les poissons normands ? Ou les "experts" d'Ailes Marines plus conciliants que les universitaires de Caen ?
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AILES MARINES, le 07/08/2013,
Vous faites ici mention d’une conséquence potentielle du parc éolien en mer en phase d’exploitation, à savoir, l’ « effet récif ».
Toute structure implantée en mer ajoute dans le milieu un substrat solide pouvant servir de support pour la fixation de nombreuses espèces marines, Ces structures artificielles immergées sont susceptibles d’être rapidement et intensément colonisées par la faune et la flore marine. Il est dès lors possible que les fondations des éoliennes puissent engendrer un « effet récif ». Il s’agit d’une conséquence passive de la présence du parc éolien en mer que l’étude d’impact en cours de préparation s’attachera à l’évaluer.
Plus précisément, les études menées sur le parc éolien en mer de Strait of Kalmar en Suède[1] suggèrent que les fondations supportent des communautés d’espèces composées principalement d’organismes filtreurs. Ces structures fournissent un habitat potentiel pour de nombreuses espèces associées, principalement des vers (polychètes), et de petits crustacés (amphipodes, tanaidacés, isopodes). Ces espèces contribuent ainsi à construire la base d’un réseau trophique.
La création de cet effet « récif » apporterait donc une augmentation de la disponibilité en nourriture à certaines espèces marines, un développement de zones de ponte et de reproduction et pourrait ainsi modifier localement les assemblages de poissons aux abords des éoliennes. C’est bien en ce sens que l’écosystème pourrait subir des changements par rapport à son équilibre initial.
Attention, il ne faut pas confondre « effet récif » et récif artificiel. Selon la définition de l’Ifremer, les récifs artificiels sont des « structures immergées volontairement dans le but de créer, protéger, restaurer un écosystème (…) pouvant induire chez les organismes des réponses d’attraction, de concentration et de production, dans certains cas, avec une augmentation de la biomasse et de la reproduction de certaines espèces ». Or dans le cas présent, telle n’est pas la vocation des fondations des éoliennes,
Rappelons néanmoins que grâce aux études menées actuellement, les connaissances acquises permettront d'évaluer plus finement le niveau des impacts du projet et de proposer en conséquence des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation à mettre en place durant chacune des phases de la vie du parc. Le dossier d´étude d’impact du projet sera rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres. Les résultats seront alors rendus publics lors de l’enquête publique, prévue en 2015. Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.
[1] Wilhelmsson D. and Malm T. 2008. Fouling assemblages on offshore wind power plants and adjacent substrata. Estuarine, Coastal and Shelf Science 79, page 461.
Q331 • Jean-Yves LEBOULANGER, Armor Diagnostique Expertises, (TREGUIER), le 21/06/2013
Mesures compensatrices mise en place ?
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AILES MARINES, le 02/08/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage. Les synthèses de ces études sont consultables en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d´étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres.
Les impacts qui seront identifiés prendront en compte l’ensemble des phases de la vie du parc, à savoir l’installation, l’exploitation et le démantèlement. À ces impacts seront associées des mesures visant à :
- Eviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement,
- Réduire les effets n'ayant pu être évités,
- Compenser, lorsque cela sera possible, les effets négatifs qui n’auront pu être ni évités ni suffisamment réduits.
Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase de la vie sur parc permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.
Les résultats des études contenues dans l’étude d’impact ainsi que les mesures et les suivis préconisés seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue 2015.
Q301 • Marie-José CAILLARD, (PARIS), le 08/06/2013
Lors de la réunion du Val André, M. Rollin nous a affirmé qu'Ailes Marines avait une expérience solide de l'éolien en mer. Où est-il possible, tout en admettant que les conditions ne sont pas parfaitement superposables, de consulter les résultats de cette expertise, notamment en ce qui concerne la mortalité des oiseaux et chauve-souris ? De l'impact sur la faune marine ? Et sur le benthos ?
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AILES MARINES, le 02/08/2013,
IBERDROLA et EOLE-RES ont répondu, en partenariat avec AREVA, TECHNIP et NEOEN MARINE, à l’appel d’offres lancé par l’État en 2011, portant sur des installations éoliennes en mer en France métropolitaine. Lauréats en avril 2012 pour le projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, IBERDROLA et EOLE-RES ont décidé de constituer une société par action simplifiée (SAS), dénommée Ailes Marines, détenue respectivement à 70 % et 30 %. Elle est en charge du développement, de la construction et de l’exploitation du parc. IBERDROLA et EOLE-RES bénéficient d’une grande expérience sur des projets renouvelables à travers le monde, dont un nombre significatif de projets éoliens en mer.
IBERDROLA est un groupe international producteur et fournisseur d’énergie, leader mondial du secteur éolien avec 14 300 MW de puissance installée en septembre 2012. C’est aussi un acteur majeur de la filière éolienne en mer en Europe, avec plus de 12 500 de portefeuille de projets.
IBERDROLA, à travers sa filiale Scottish Power, développe le projet de parc East Anglia et construit le parc West of Duddon Sands.
Vous trouverez sur cette page un résumé non technique des études d’impact menées pour le parc East Anglia et sur celle-ci un document équivalent pour West Of Duddon Sand. Ces documents sont en anglais.
EOLE-RES est une filiale du groupe RES. Ce groupe dispose de références et d’une présence incontestables dans le secteur de l’énergie renouvelable depuis plus de deux décennies. Il possède notamment une expertise spécialisée dans le secteur éolien en mer via sa filiale RES Offshore. RES Offshore fait partie du groupe RES, qui propose des services intégrés de développement, d’ingénierie, de construction et d’exploitation et maintenance pour les projets d’énergie renouvelable à échelle industrielle. De l’éolien en mer à l’énergie houlomotrice et marémotrice, RES Offshore amène dans les projets les compétences et l’expérience considérables acquises depuis 25 ans dans le secteur des énergies renouvelables.
Il est possible de consulter dans les liens suivants la liste de projets où RES Offshore a participé, ainsi que la liste de servies proposés :
- Portfolio de projets : http://www.res-offshore.com/project-portfolio.aspx,,
- Services proposés : http://www.res-offshore.com/services/services-by-phase/development.aspx).
NEOEN MARINE, filiale du groupe Neoen et de la Caisse des Dépôts, est spécialisée dans le développement de projets d’Energies Marines Renouvelables (EMR). NEOEN MARINE dispose d’une expérience et d’une expertise reconnues dans le développement de projets énergies marines renouvelables. Cette dernière a été acquise depuis 2008 grâce à de nombreuses études techniques et environnementales couplées à des échanges étroits avec les principales parties prenantes sur les différentes façades maritimes françaises.
En dehors de l’expérience confirmée du consortium et de ses partenaires, de nombreux retours d’expérience de parcs européens en fonctionnement sont disponibles, notamment en Europe du Nord. Ci-dessous, une liste non exhaustive :
- Danemark : les parcs de Nysted I et Horns Rev font l’objet d’un programme national de suivi, débuté en 1999 et associant tous les acteurs concernés (développeurs éoliens, acteurs locaux, experts internationaux en écologie marine...). Le rapport « Danish Offshore Wind : Key Environmental Issues [4] » synthétise les connaissances rassemblées à l'issue de la première phase (1999-2006) pour les parcs de Nysted et Horns Rev.
- Suède : Parc éolien de Lillgrund.
- Royaume-Uni : North Hoyle, Barrow. Au Royaume-Uni, le programme COWRIE (Collaborative Offshore Wind Research Into the Environment) propose un site Internet rassemblant des informations sur le développement de l’éolien en mer et sur les méthodes techniques d’évaluation des impacts environnementaux.
- Pays-Bas : Parc éolien d'Egmond aan Zee.
- Allemagne : Parc éolien d’Alpha Ventus
- Belgique : Parc éolien de Thorntonbank
Ces retours d’expérience concernent différents aspects et sont donc de natures différentes. Il peut s’agir de compilations issues de programme de suivis, de rapports de suivis plus précis sur telle ou telle thématique, de rapports techniques, d’articles scientifiques, d’études d’impact environnementales[2], d’enquêtes, etc…
Les documents disponibles sont le plus souvent en version originale et en anglais. Ces documents sont généralement en libre accès sur les propres sites web des parcs éoliens[3] ou des porteurs de projet[4].
Ces retours d’expériences sont utiles car ils fournissent des informations tant sur le plan environnemental, technique que socio-économique, et ce aux divers stades de vie du projet (avant, pendant, après installation, en exploitation). Par contre, le secteur d’activité de l’éolien en mer étant encore jeune (le 1er parc éolien offshore a été installé au Danemark en 1991), aucun retour d’expérience sur la phase de démantèlement d’un parc éolien offshore n’est actuellement disponible. Les thématiques les plus documentées sont :
- La faune/flore benthique
- La ressource halieutique
- Les mammifères marins
- L’avifaune
- La sédimentologie
- L’acoustique sous-marine
- L’activité socio-économique (tourisme…)
- L’activité de pêche
- La sécurité maritime
- La navigation
Les résultats obtenus sont propres à chaque parc puisqu’ils sont issus de l’interaction entre l’environnement du site au sens large (physique, naturel, humain) et les caractéristiques techniques du projet. Pour cette raison il est délicat de tirer des conclusions générales et une approche au cas par cas est préconisée.
Depuis que la Directive EIE (Directive sur l’Evaluation des Incidences sur l’Environnement) est entrée en vigueur au niveau européen, l’évaluation environnementale des projets de fermes éoliennes offshores est très proche d’un état membre à l’autre. Cette directive s’assure que les impacts environnementaux d’un projet ont bien été pris en compte avant qu’un avis ne soit rendu sur la validité d’un projet.
[1] Danish offshore wind - key environmental issues. 2006
[2] Environmental Impact Assessment en Anglais
Q300 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 07/06/2013
Depuis la révision constitutionnelle de 2005, notre constitution intègre la Charte de l'Environnement (comme elle intègre, par exemple la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen). Cette charte, dans son article 5 prévoit le principe de précaution. Et impose de surseoir à toute décision dont le risque d'impact sur l'environnement est élevé. Au moins le temps de mener des études sérieuses. Or, s'agissant du chantier de l'usine électrique éolienne de Saint-Brieuc, la réunion de Pléneuf-Val-André et les interventions du Cabinet In Vivo, chargé par le constructeur de mener les études (et rémunéré par lui) ont clairement démontré certains points : - L'état des lieux est notoirement inconsistant - On ne sait pas bien quelles études mener - On est obligé, vu la taille minuscule et les compétences lacunaires du cabinet, d'avoir recours à des experts extérieurs (de qui s'agit-il, quels sont leurs honoraires, qui les choisit ?). - Certaines études devraient commencer à produire des résultats dans deux ans (chiroptères), soit trop tardivement - Un suivi scrupuleux serait obligatoire, mais qui s'en occupera et à quoi bon, une fois le massacre effectué; - Des données fantaisistes et variables sont annoncées (hécatombes d'oiseaux, notamment) En bref, on ne sait pas où on va, mais on y va ! Ma question est donc la suivante : un juriste de haut niveau peut-il garantir que le principe constitutionnel de précaution n'est pas gravement mis en cause par cette improvisation en aveugle des responsables du chantier ?
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AILES MARINES, le 22/07/2013,
Le principe de précaution a été intégré dans la Constitution à travers l’article 5 de la Charte de l’environnement adoptée le 28 février 2005 par le Parlement et a donc une valeur constitutionnelle qui s’impose à l’autorité publique lorsqu’elle prend des décisions.
Dès lors, toutes incertitudes sur les conséquences d’un projet sur l’environnement ou la santé humaine doivent conduire les autorités administratives et juridictionnelles à prendre les mesures adéquates et proportionnées visant à prévenir les dommages graves et irréversibles qui pourraient en résulter.
Les risques possibles d’impacts négatifs du projet de Saint Brieuc seront identifiés à travers l’étude d’impact, qui envisagera également les mesures suppressives, réductrices et compensatoires à mettre éventuellement en place, afin que le Préfet puisse en tenir compte avant de délivrer les autorisations nécessaires au projet.
Le Préfet pourra assortir ces autorisations de prescriptions qui devront être respectées par Ailes Marines et ce, afin de donner tous ses effets au principe de précaution.
Quelques précisions en ce qui concerne les remarques formulée en introduction de votre question :
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage. Les synthèses de ces études sont consultables en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études, menées sur une durée de 24 mois, sont d’ores et déjà lancées, et permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d'étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres.
L’étude d’impact est régie par l’article R.122-5 du Code de l’Environnement : c’est la pièce maîtresse du dossier de demande d’autorisation administrative nécessaire au projet. En 2014, elle sera donc transmise par le maître d’ouvrage aux autorités compétentes, qui saisiront par la suite l’Autorité environnementale. Cette dernière émettra un avis rendu public, qui portera notamment sur la qualité de prise en compte de l’état initial, l’évaluation des impacts du projet et la pertinence des mesures réductrices et compensatoires envisagées.
À l’instruction du dossier d’étude d’impact, les services de l’État définiront s’ils attribuent ou non à Ailes Marines l’autorisation d’occupation du domaine public maritime, lui permettant de démarrer les travaux d’installation.
L’ensemble de ces documents sera joint au dossier d’enquête publique, disponible et consultable par le public début 2015.
In fine, l’étude d’impact comprendra:
- Une description du projet,
- Une analyse de l’état initial du site et de son environnement : milieu physique, milieu vivant, patrimoine naturel, archéologique et paysager et le milieu humain,
- Une analyse des effets du projet sur l’environnement en phases d’installation, d’exploitation et de démantèlement sur les compartiments précédents,
- Des mesures de prévention, de réduction et de compensation pour les phases d’installation, d’exploitation et de démantèlement.
En outre, il convient d’indiquer que des suivis seront opérés régulièrement pendant chaque phase du projet, et ce jusqu’au démantèlement. Ils permettront de confirmer la pertinence des mesures et le cas échéant, de les adapter.
L’état des lieux, que vous qualifiez d’inconsistant, est en réalité en cours de réalisation pour l’étude d’impact environnementale, et n’est donc pas encore disponible. Lors des différentes réunions publiques à sensibilité environnementale (réunion environnement du 05 juin ou réunion chantier du 20 juin) seuls des résultats issus d’études préliminaires menées par Ailes Marines en 2011 ainsi que des données bibliographiques sont présentés.
Le choix de certaines thématiques des études environnementales entreprises pour l’étude d’impact sont issues de la concertation réalisée par Ailes Marines auprès des acteurs locaux depuis 2009. De plus, de nombreux guides[1][2][3][4][5][6] dédiés aux énergies (marines) renouvelables fournissent des informations et préconisent divers types de recommandations aux porteurs de projets, bureaux d’études, associations etc. qui réalisent ces études. Voici quelques exemples :
- Etat de l’art des connaissances sur les énergies marines renouvelables
- Compartiments biologiques à étudier
- Appréciation des impacts environnementaux des énergies marines renouvelables
- Méthodologie et outils d’analyse de ces impacts potentiels et des propositions de mesures
- Méthodologie d’analyse d’incidences sur les sites Natura 2000
- Propositions de protocoles de suivis environnementaux, spécialisés pour chaque compartiment biologique et adaptés aux divers types de projets d’énergies marines renouvelables
- Renvois à diverses sources d’informations utiles (organismes référents et adresses, protocoles spécialisés, bases de données utiles, bibliographie etc.)
Un projet de cette envergure requiert donc des études poussées dans de nombreux domaines. Ailes Marines a choisi de confier la réalisation de chaque étude à des experts qualifiés et indépendants, en les sélectionnant par un processus d’appel d’offres. Voici la liste des entreprises chargées des études environnementales :
- IN VIVO Environnement est en charge de l’étude d’impact environnementale :
- coordination des études,
- réalisation des études milieu physique (se basent sur les campagnes réalisées par un tiers : géotechnique, géophysique, météocéanique et modélisation hydro sédimentaire),
- réalisation des études milieu naturel (patrimoine archéologique et culturel, paysage, etc.),
- réalisation des études milieu vivant (avifaune, chauve-souris, mammifères marins, ressource halieutique, faune/flore benthique, qualité de l’eau),
- réalisation des études milieu humain (volet socio-économique : activités de pêche, tourisme, etc.)
Sous-traitants et collaborateurs :
- Artelia : corédaction du volet milieu physique de l’étude d’impact,
- Altran, Maree et Gypsa-Lab : réalisation de l’étude acoustique sur le bruit en mer,
- Geoca : réalisation de l’étude sur l’avifaune,
- PixAir Survey : fourniture des moyens aériens et pilotage des études avifaune et mammifères marins,
- Amikiro : réalisation de l’étude sur les chauves-souris,
- IFREMER : évaluation de la ressource en coquilles Saint-Jacques,
- CDPMEM 22 (Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins des Côtes d’Armor) : fourniture des moyens à la mer pour l’évaluation de la ressource halieutique + estimation de l’activité de pêche
- Eurofins : analyse de la qualité de l’eau
- Atelier de l’Isthme est en charge de la notice paysagère, avec comme sous-traitant Geophom, en charge de la réalisation des photomontages.
- Marico Marine est en charge de l’étude de dangers et de l’étude d’impacts sur les systèmes d’aide à la navigation, avec comme sous-traitant Signalis, en charge de l’impact sur les radars.
- Actimar est en charge des modélisations hydro-sédimentaire et met océanique.
Concernant votre remarque sur la mortalité de l’avifaune, rappelons qu’il est très rare que des oiseaux entrent en collision directe avec les éoliennes. Les oiseaux évitent en effet les parcs éoliens, en modifiant leur trajectoire[7]. Les récents suivis menés sur le parc d’Egmond aan Zee aux Pays-Bas montrent par ailleurs que plus de 98% des oiseaux traversant le parc évitent de passer à proximité des éoliennes[8].
Pendant la période de migration, de nombreuses espèces volent à des altitudes où la collision avec les parcs éoliens en mer est peu probable. Ces mêmes espèces volent à de faibles altitudes généralement pour éviter les éoliennes, en circulant entre les mâts[9].
Cette distance supplémentaire parcourue, ajoutée à leur trajet migratoire total, est considérée comme insignifiante au regard de leur budget énergétique. Toutefois, chaque espèce réagit différemment face aux perturbations de l’environnement. En effet, les mouettes, les goélands et ou encore les cormorans montrent quant à eux un comportement d’évitement plus occasionnel[10].
C’est pourquoi des campagnes de suivis ciblés sur les oiseaux seront mises en œuvre sur toute la durée de vie du parc pour évaluer précisément les impacts du projet de parc sur l’avifaune.
[1] Protocole recommandé par l’Ifremer pour la réalisation des études d’impact et de surveillance des projets de sites d’implantation d’énergie renouvelable en mer - Septembre 2005. IFREMER
[2] De l’inventaire des connaissances à la définition de protocoles de suivi des oiseaux en mer en prévision du développement des parcs éoliens offshore - Septembre 2008. ADEME – MEEDDAT – SER/FEE – LPO.
[3] Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éolien - Actualisation 2010. Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de la Mer.
[4] Energies marines renouvelables. Etude méthodologique des impacts environnementaux et socio-économiques - Version 2012. Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie.
[5] Etude méthodologique des impacts environnementaux et socio-économiques des énergies marines renouvelables - Avril 2012. Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement. Direction Générale de l’Energie et du Climat.
[6] Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens en mer - Version de travail 2013 (non publié). Direction Générale de l’Energie et du Climat.
[7] Final result of bird studies at the offshore wind fars at Nysted and Horns rev. NERI Report. National Environmental Research Institute. Denmark. P.100
[8] Effect studies offshore wind farm Egmond aan Zee. Final report on fluxes, flight altitudes and behaviour of flying birds. Page 271
[9] Final result of bird studies at the offshore wind fars at Nysted and Horns rev. NERI Report. National Environmental Research Institute. Denmark. P.14-15
[10] Final result of bird studies at the offshore wind fars at Nysted and Horns rev. NERI Report. National Environmental Research Institute. Denmark. P.83
Q290 • Pierre THOUROUDE, (CHERBOURG), le 05/06/2013
Quel est l'organisme ou la société qui s'occupe de l'étude de l'impact acoustique (pendant la période de battage de pieux et pendant la phase de fonctionnement) sur l'environnement: poissons, invertébrés et mammifères. Par soucis de transparence, a-t-on accès aux données ? Merci
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AILES MARINES, le 02/08/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage.
Les synthèses de ces études sont consultables en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour compléter sa compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par Ailes Marines. Ces études constitueront l’étude d’impact environnementale, qui sera déposée en Préfecture aux services instructeurs en avril 2014. Les résultats seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue en 2015.
Les campagnes de terrain et l’étude d’impact environnementale sont réalisées par le bureau d’étude In Vivo, basé dans le Finistère. Pour l’étude acoustique sur le bruit en mer, qui fera partie del'étude d'impact environnementale, ce dernier s’est entouré de prestataires bretons, à savoir Altran (Brest) et Maree (Ploemeur). Une modélisation du bruit ambiant sur site aux différentes phases du projet (construction, exploitation et démantèlement) sera réalisé à la suite de 12 mois d’acquisition de données acoustiques in-situ. Cette modélisation permettra d’évaluer les effets potentiels sur la faune locale et ensuite d’apporter des mesures appropriées de suppression, de réduction ou le cas échéant de compensation. Elle permettra également de définir les méthodes de suivi lors des différentes phases du projet.
Q289 • Chantal LÉPINE, PERSPECTIVES DE RETOMBÉES LOCALES, (PLÉHÉREL-PLAGE), le 04/06/2013
AILES MARINES et ses partenaires industriels sont-ils au courant de l'existence d'un projet de création d'un grand centre, ou laboratoire, de recherche scientifique axé sur l'étude et l'évolution de la biodiversité marine, prévu sur un site du périmètre géographiquement impacté par leur propre projet ? Si oui, en quoi peuvent-ils apporter un soutien, voire une collaboration éventuelle, à ce projet local, mais majeur, d'investissement dans un grand équipement scientifique et écologique, porteur pour la recherche, devant favoriser l'émergence et le développement d'une filière d'avenir, vision du dossier encouragée d'ailleurs par le CG22, a priori ?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 22/07/2013,
Ailes Marines n’a pas connaissance d’un projet de grand centre ou de laboratoire de recherche scientifique spécifiquement dédié à l’évolution de la biodiversité marine prévu dans le périmètre géographique proche du parc éolien. Toutefois, devant l’importance de ces thématiques et l’intérêt pour le développement de la filière, Ailes Marines a fait le choix de participer à des projets et programmes contribuant à la recherche dans le domaine de l’éolien en mer et s’inscrivant dans une démarche innovante.
La Région Bretagne est pionnière dans le développement des énergies marines renouvelables. Elle accueille, par exemple à Brest, France Énergies Marines, un institut d’excellence en énergies décarbonées dédié aux énergies marines renouvelables, ou encore le Pôle Mer Bretagne, pôle de compétitivité à vocation mondiale. C’est dans ce contexte qu’Ailes Marines, en collaboration avec les acteurs locaux, a souhaité soutenir la recherche dans la région en s’impliquant dans plusieurs projets :
- OPTIWIND, en partenariat avec France Énergies Marines et en association avec AREVA et TECHNIP. Ce projet a pour objectif d’optimiser les méthodes d’installation de l’éolien en mer ;
- RESIBAD, labellisé par le Pôle Mer Bretagne, en partenariat avec IN VIVO, l’Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancées (ENSTA) de Bretagne et ALTRAN. Il a pour objet l’étude et l’expertise de solutions de réduction de bruits sous-marins lors des travaux maritimes ;
- AMURE, en partenariat avec l’Université de Bretagne Occidentale (UBO). Ailes Marines finance une thèse portant sur la contribution des énergies marines renouvelables à la croissance verte ;
- LOG ENERMAR, dont l’objectif est de contribuer à la définition des chaînes logistiques à mettre en place dans le cadre du développement d’une filière de l’éolien en mer. Ce projet est développé en partenariat avec le Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) et le Supply Chain and Maritime Port Institute (SCAMPI) ;
- MAMMIFERES MARINS : mené en partenariat avec le Centre de Recherche sur les Mammifères Marins de La Rochelle (CRMM) et Quiet Oceans (société spécialisée dans l’évaluation et le traitement des bruits en mer, basée à Plouzané, Finistère), ce projet porte sur l’évaluation de l’impact des nuisances sonores sur les mammifères marins. Cette étude sera menée sur le long terme et aura pour objectif d’étudier les réponses comportementales des mammifères marins lors de l’installation et de l’exploitation du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc.
Ces différents projets vont permettre de :
- Contribuer à la recherche sur l’éolien en mer en Bretagne ;
- S’inscrire dans une démarche innovante en appuyant des programmes locaux ;
- Soutenir le développement de nouveaux débouchés industriels pour la région.
Par ailleurs, Ailes Marines apportera à ces projets de recherche et développement toute l’expertise et l’expérience de ses équipes. Ces projets pourront, pour la plupart, trouver une application directe dans le projet de Saint-Brieuc.
Q268 • Isabelle RUSCHER CAILLARD, (VILLENNES SUR SEINE), le 27/05/2013
P113 au sujet de la perception acoustique par l'homme : Qu'entendez-vous par proche du bruit ambiant ? Que signifie un "périmètre restreint " ? p105 au sujet du parc éolien en opportunité pour le secteur touristique : Le tourisme étant plutôt lié à la beauté du littoral, n'y a-t-il pas une contradiction ? Des études ont-elles été réalisées auprès des professions concernées par le tourisme (comme les hôtels, gîtes, restaurants etc) qui montrent que le flux touristique ne va pas décroître sévèrement ? Et la valeur de l'immobilier chuter ?
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AILES MARINES, le 30/07/2013,
Concernant votre question sur l’’origine du bruit émis par les éoliennes, celui-ci provient de plusieurs sources. Pour des distances proches (jusqu’à environ 100 mètres), on distingue trois types de bruits issus de deux sources différentes :
- Un bruit d’origine mécanique provenant de la nacelle et des éventuels multiplicateurs, plus marqué sous le vent de l’éolienne (et quasi inaudible au vent pour des distances supérieures à 200 mètres),
- Un sifflement d’origine aérodynamique que l’on localise en bout de chaque pale,
- Un bruit périodique également d’origine aérodynamique, provenant du passage de la pale devant le mât de l’éolienne.
Pour des distances plus lointaines (au-delà d´une centaine de mètres), afin d’évaluer les niveaux sonores engendrés par un parc éolien, des modèles de propagation sont mis en œuvre. Cela a été notamment le cas pour les parcs éoliens en mer de Kriegers Flak en Suède et d’Horns Rev au Danemark.
Ces modèles indiquent qu'à 1,5 km de distance d´un parc et dans des conditions de propagation du vent optimales, le niveau sonore généré par celui-ci correspond au bruit ambiant en mer. Le bruit ambiant de la mer regroupe notamment le bruit émis par les bateaux, les vagues, la houle, etc.
Dans le cas du projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, la distance la plus proche à la côte est d´environ 16,2 km.
Par ailleurs, concernant votre interrogation sur le tourisme, rappelons que l’impact visuel du projet est l’un des critères majeurs dans le choix d’implantation du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc proposé par Ailes Marines.
En effet, de nombreux sites naturels remarquables bordent le littoral de la Baie. Pour Ailes Marines, l’objectif est double : intégrer le parc éolien dans le paysage et préserver le dynamisme du tourisme, qui représente le deuxième secteur économique dans le département. Dans ce contexte, l’approche d’Ailes Marines a consisté à s’éloigner le plus possible des côtes, dans la limite des contraintes techniques, afin de limiter la visibilité des éoliennes, notamment depuis les sites classés emblématiques (tels que le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel). Ainsi, l’éolienne la plus proche se situe à 16,2 km de la côte, et 76 % des machines sont à plus de 20 km de tout point de la côte. Notons que si les éoliennes sont des structures de grande taille, leur perception réelle doit être évaluée en tenant compte de plusieurs facteurs, dont la distance et l’altitude de l’observateur, la courbure de la terre, mais aussi les conditions météorologiques et atmosphériques de la Baie.
Concernant l’impact du projet sur le tourisme, rappelons que le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc sera l´un des premiers sites énergétiques de ce type à être installé puis exploité au large des côtes françaises. Il pourrait donc constituer, comme c´est le cas pour certains parcs européens, un attrait touristique pour les habitants et touristes de la Baie.
A ce jour, l'étude d'impact du projet et plus spécifiquement l’évaluation des impacts socio-économiques (dont le tourisme) n’est pas encore achevée. Elle le sera en avril 2014. Toutefois, plusieurs retours d’expérience sont à relever. Il convient de rappeler qu´ils ne sont présentés qu´à titre indicatif et qu´en matière de tourisme, il est difficile de faire des déductions et encore moins de transposer un cas à un autre.
Exemples de retours d´expérience
Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[1]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent que :
- La fréquentation du camping de Nysted, croissante depuis plusieurs années, n’a pas été perturbée par l’apparition du parc,
- Les visites en bateau organisées en phase d’installation du parc ont été maintenues en phase d’exploitation pour répondre aux demandes du public.
D’autres informations existent également sur le parc anglais Scroby Sands, situé à 2,5 km des côtes de Great Yarmouth et composé de 30 éoliennes. Selon le responsable du tourisme à Great Yarmouth, aucun touriste ne s’est plaint de la modification du paysage créée par la présence des éoliennes. Plusieurs touristes ont même déclaré venir à Great Yarmouth dans le seul but d’observer le parc. Un centre d’information à l’usage des touristes a été installé près de la plage. Six mois après son ouverture, il avait accueilli 30 000 visiteurs (source : BWEA 2006). Il serait fréquenté aujourd’hui par 35 000 visiteurs chaque année (chiffre E.ON). D’autre part, lors du week-end national anglais pour l’énergie éolienne en 2006, 2 000 personnes ont visité ce parc[2].
Ces deux exemples montrent que l’implantation d’un parc éolien en mer suscite la curiosité et attire le public. Pour cette raison, de nouvelles activités sont développées (visites en bateau, centres d’information), en lien avec les attentes des touristes.
Enfin, concernant votre interrogation sur l’impact du projet sur l’immobilier, si l’on se tourne vers les parcs éoliens en mer installés à l’étranger, la littérature sur le sujet est peu développée. En matière d’immobilier, l’utilisation des retours d’expérience doit être maniée avec prudence, car la transposition est difficile. Cependant, deux retours d´expériences dessinent la tendance :
- Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 9 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent une stabilité des prix de l’immobilier en front de mer (résidences de vacances avec vue sur la mer et de fait sur le parc),
- Au Danemark, un an après la construction du parc éolien en mer d’Horns Rev (parc installé à 30 kilomètres environ des côtes), la fréquentation touristique n’avait pas diminuée, ni les prix des locations de vacances[3].
Ces éléments amènent à penser que l’immobilier, comme le tourisme, ne seront pas négativement affectés par l’implantation du projet de la Baie de Saint-Brieuc.
Qu´en est il pour le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc ?
Pour son projet, Ailes Marines s’est fixée comme objectifs de s’inscrire dans l’offre touristique du territoire liée aux sites naturels et culturels, en s’associant à des évènements existants, mais aussi de l´enrichir en développant le tourisme « ludo-scientifique » et le tourisme « vert industriel ».
À ce jour, plusieurs mesures sont en cours de réflexion :
- L’aménagement de belvédères sur divers points de la Baie de Saint-Brieuc où pourraient figurer des panneaux explicatifs et pédagogiques sur le projet ainsi que des longues vues,
- Des excursions en bateau par le biais de navettes de passagers permettant d’approcher le parc ou de le « visiter de l’intérieur ». L’objectif est de créer des motifs de déplacement et de découverte autour des énergies marines renouvelables.
Ces quelques propositions ne sont pas figées. Si Ailes Marines décide de poursuivre son projet à l´issue du débat public, elle travaillera de concert avec les structures touristiques locales au développement de dispositions adaptées et attractives pour les habitants et les touristes.
[1] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[2] http://www.eon-uk.com/generation/scrobysands.aspx.
[3] Offshore wind farms in the Mediterranean Seascape - A tourist appeal or a tourist repellent? Vanja Westerberg, Jette Bredahl Jacobsen, Robert Lifran, janvier 2011.
Q265 • Dominique DE LANTIVY, (PLEVENON), le 27/05/2013
Les études d’impacts écologiques, dont les résultats seront divulgués au moment de l’enquête publique, amènent une réflexion quant à la pertinence des protocoles retenus : sont-ils adaptés ? Sont-ils complets ? Ont-ils été validés par un organisme scientifique indépendant ? A notre connaissance il n’y a pas eu de validation préalable par un organisme scientifique indépendant. Nous demandons donc cette validation, faute de quoi les résultats ne pourraient qu’être remis en cause.
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AILES MARINES, le 30/07/2013,
Pour garantir la neutralité des études menées, Ailes Marines a fait appel à des bureaux d’études independants (In Vivo, GeoSea, G-Tech, Atelier de l’Isthme, Marico Marine…).
In Vivo, en tant que prestataire en charge de la préparation de l’étude d’impact dont les résultats seront présentés en phase d’enquête publique, fait partie du syndicat CINOV et est certifié par l'OPQIBI, organisme de qualification de l'ingénierie délivrant les certificats de qualification aux prestataires exerçant l’ingénierie, notamment dans le domaine de l’environnement.
Les protocoles retenus ont été développés par les bureaux d’études indépendants et une saisine de l’autorité environementale a été realisée pour une validation de protocoles proposés par l’intermédiaire d’une note de cadrage. En ce qui concerne les protocoles pour la détermination de la ressource halieutique une saisine de l’Ifremer a également été réalisée.
Q259 • Florence SARFATI, (SURESNES), le 25/05/2013
Dans le balisage nocturne, cela semble être un vrai feu d'artifice, feux à éclats rouge, blancs, visibles à 360° avec une portée de plus de 10 km (?), feux sur les éoliennes (à 150 mètres de haut ?), balisage sonore avec une portée de 4 km (?) Est-il possible de clarifier l'impact visuel et sonore du projet ? Ce n'est franchement pas clair. Quelle est la hauteur précise des éoliennes ? Quels feux de signalisation (hauteur) seront installés, de quelle nature, et où ? Quelle est la portée, de jour comme de nuit, des infrastructures et des éléments de signalisation ? Quelle est la nature du bruit qui sera émis ? En prenant en compte les différents types de vente (force et orientation), quelle est la portée des nuisances sonores ?
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AILES MARINES, le 30/07/2013,
Même si l’espacement entre chaque éolienne est important (supérieur à 800 mètres), les structures en mer du parc vont constituer un obstacle pour la navigation. Dans le projet de parc éolien en mer de Saint-Brieuc, la hauteur maximale au-dessus du niveau de la mer des éoliennes sera de 175 mètres. Cette hauteur comprend la partie émergée des fondations, ainsi que l’éolienne proprement dite (145 mètres).
L’enjeu sera donc de faciliter l’identification des amers par les navires et des obstacles par les avions, au moyen de la mise en place d’un balisage et d’une signalisation appropriée.
À ce jour, les schémas de balisage de la navigation maritime et de la navigation aérienne ne sont pas encore arrêtés. Ils seront définis par les autorités compétentes en charge de la sécurité maritime (Préfecture Maritime de l´Atlantique) et de l´aéronautique (Direction Générale de l’Aviation Civile) au cours de l’instruction des demandes d’autorisations administratives, qui seront déposées par Ailes Marines en 2014.
En phase d’exploitation du parc éolien, le balisage maritime sera conforme à la recommandation AISM O-139 sur la signalisation des structures artificielles en mer. Il repose sur :
> Un balisage diurne passif :
▪ La base des éoliennes est peinte de couleur jaune vif sur une hauteur de 15 mètres au dessus des plus hautes mers de vive-eau,
▪ Chaque structure sera identifiée par un code alphanumérique préférentiellement en matériaux réfléchissant et visibles des quatre points cardinaux.
> Deux types de balisage lumineux nocturnes sont pour le moment envisagés pour le parc :
Un balisage nocturne lumineux pour la navigation maritime, reposant sur les recommandations internationales en matière de balisage maritime des éoliennes (AISM O-139) et qui sera constitué :
▪ De feux de navigation maritime de couleur jaune intégrés au mât des éoliennes, entre 6 et 15 mètres, pour les éoliennes identifiées comme des structures périphériques significatives, c'est-à-dire les éoliennes d’angles extérieures. Ils seront synchronisés entre eux, visibles à 360° et auront une portée supérieure à 5 milles nautiques,
▪ De feux jaunes, d’une portée d’au moins 2 milles nautiques pour les éoliennes identifiées comme étant des structures périphériques intermédiaires et qui seront installé si les feux précédents sont espacés de plus de 3 milles. Ces feux seront également synchronisés entre eux.
Un balisage nocturne lumineux pour la navigation aérienne qui repose sur les prescriptions de l’arrêté du 13 novembre 2009 relatif au balisage des éoliennes en dehors des zones grevées de servitudes aéronautiques. Il sera constitué :
▪ De feux à éclats rouges, installés sur le sommet de la nacelle et visibles à 360° et d’une portée nominale de 11 milles nautiques,
▪ De feux de basse intensité installés sur les mâts à environ 45 mètres de hauteur et visibles à 360°. La portée devrait être inférieure à 4 milles nautiques.
> Enfin, un balisage sonore pourra être envisagé :
▪ Un balisage sonore d’une portée de 2 milles nautiques pourra être placé sur les éoliennes d’angles extérieures, sur les structures périphériques significatives et les structures intermédiaires pour permettre leur localisation par temps de brouillard.
Concernant votre interrogation sur le bruit, notons que l’origine du bruit émis par les éoliennes provient de plusieurs sources. Pour des distances proches (jusqu’à environ 100 mètres), on distingue trois types de bruits issus de deux sources différentes :
- Un bruit d’origine mécanique provenant de la nacelle et des éventuels multiplicateurs, plus marqué sous le vent de l’éolienne (et quasi inaudible au vent pour des distances supérieures à 200 mètres),
- Un sifflement d’origine aérodynamique que l’on localise en bout de chaque pale,
- Un bruit périodique également d’origine aérodynamique, provenant du passage de la pale devant le mât de l’éolienne.
Pour des distances plus lointaines (au-delà d´une centaine de mètres), afin d’évaluer les niveaux sonores engendrés par un parc éolien, des modèles de propagation sont mis en œuvre. Cela a été notamment le cas pour les parcs éoliens en mer de Kriegers Flak en Suède et d’Horns Rev au Danemark.
Ces modèles indiquent qu'à 1,5 km de distance d´un parc et dans des conditions de propagation du vent optimales, le niveau sonore généré par celui-ci correspond au bruit ambiant en mer.
Dans le cas du projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, la distance la plus proche à la côte est d´environ 16,2 km.
Enfin, l’impact visuel du projet sur le paysage (représenté par le biais de photomontages) sera présenté au cours de la réunion publique qui se tiendra le 17 juillet à Saint-Brieuc. Nous vous invitons à y participer.
Q257 • MARTIN SARFATI, (SURESNES), le 25/05/2013
Quel est l'impact du projet, et plus largement des éoliennes prévues dans la Manche, sur le milieu marin ? Quelles sont les études d'impact qui ont été menées ? Quelle a été la méthode scientifique pour ces analyses et surtout quels en sont les résultats (factuels, chiffrés, etc.) ? Quelle est la nature des risques sur les mammifères marins et toute la vie marine et les actions mises en oeuvre permettant de couvrir ces risques ? Merci de vos réponses.
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 30/07/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage. Les résumés de ces études sont consultables dans les synthèses mises en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d´étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres. Les résultats de ces études contenues dans l’étude d’impact seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue 2015. Avant cela, le contenu de ces études sera présenté lors de la réunion publique consacrée à l’environnement, qui se tiendra le 17 juillet 2013 à Pléneuf-Val-André.
Les impacts qui seront identifiés prendront en compte l’ensemble des phases de la vie du parc, à savoir l’installation, l’exploitation et le démantèlement. À ces impacts seront associées des mesures visant à :
- Eviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement,
- Réduire les effets n'ayant pu être évités,
- Compenser, lorsque cela sera possible, les effets négatifs qui n’auront pu être ni évités ni suffisamment réduits.
Les principaux effets de la phase d’installation pourraient être le bruit et la remise en suspension des sédiments, causés pas l’installation des fondations et l’ensouillage des câbles électriques. Ces effets pourraient concerner les mammifères marins, la ressource halieutique (ressource vivante animale et végétale des milieux aquatiques marins exploitée par l’homme, ex : pêche, aquaculture), le benthos (organismes aquatiques vivant sur le fond des mers), ou encore les oiseaux marins présents sur la zone du projet ou à proximité.
Les choix techniques du projet envisagés à ce jour par Ailes Marines (méthode de travaux, démarrage progressif des opérations d’installation…) permettront de réduire significativement les impacts potentiels pressentis.
En phase d’exploitation du parc, les différents types d’effets potentiels sur les mammifères marins, la ressource halieutique, le benthos et les oiseaux marins pourraient être les suivants :
- Un « effet récif ». La présence des fondations comme toute structure immergée pourrait vraisemblablement induire une attractivité des organismes vivants et de fait augmenter la biodiversité localement. Les fondations pourraient permettre le développement de zones de ponte et de reproduction, ou encore une augmentation de la disponibilité en nourriture,
- Des émissions sonores et des vibrations engendrées par le fonctionnement du parc éolien. Les résultats des études menées sur plusieurs parcs éoliens en mer à l’étranger (Horns Rev et Nysted au Danemark, Egmond aan Zee aux Pays-Bas notamment) montrent que le niveau atteint est loin d’être suffisant pour avoir un effet important sur les espèces présentes,
- L’effet d’un champ électromagnétique. Les expériences menées à ce jour au Danemark tendent à montrer que les câbles sous-marins véhiculant l’électricité produite par les éoliennes ne provoquent pas de changements dans la distribution des espèces. De plus, la séparation des câbles, leur conditionnement dans une gaine de protection et l’ensouillage prévu, induisent un champ électromagnétique résiduel de faible intensité,
- Le risque de collision. Certaines espèces d’oiseaux rencontrées sur le périmètre d’étude du projet sont sujettes à collision du fait de leurs caractéristiques biologiques. Toutefois, une compilation de données issues de 21 études menées sur différents parcs éoliens terrestres et côtiers révèlent des taux de collision très faibles.
Grâce aux études menées actuellement, les connaissances acquises permettront d'évaluer plus finement le niveau des impacts du projet et de proposer en conséquence des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation à mettre en place durant chacune des phases de la vie du parc. Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.
Q240 • Marie-Paule ALLAIN, CAPE, (ERQUY), le 13/05/2013
Les pouvoirs publics ont déclaré la baie de Saint-Brieuc zone éolienne propice. Pourtant la baie bénéficie de plusieurs outils juridiques de protection environnementale, trois zones Natura 2000, 32 zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Elle est aussi réserve nationale pour les oiseaux. La quasi-totalité de notre côte est en site classé et d’autres outils de protection sont à l’étude. N’est-ce pas significatif de sa richesse en biodiversité mais aussi de la fragilité de son écosystème ? N’est-ce pas significatif de son exceptionnelle beauté ?
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, le 28/05/2013,
Réponse de la DREAL
En effet, cette baie comme la plupart des côtes bretonnes bénéficie de protections tant au titre de biodiversité (Natura 2000, réserves naturelles, ZNIEFF...) qu'au titre des paysages (sites classés ou inscrits, périmètre de protection des monuments historiques, ZPPAUP ou AVAP...). Cela dit, ces protections ont été prises en compte au moment du choix des zones propices, en concertation avec tous les acteurs publics concernés. D'aucuns peuvent penser que les distances qui séparent le projet de parc éolien des sites emblématiques comme les caps d'Erquy ou Fréhel, ou bien l'île de Bréhat, sont trop petites compte tenu des hauteurs des engins prévues, rendant ce projet de parc prégnant au regard des enjeux paysagers des sites. Sachant qu'une covisibilité est certaine, il conviendra au porteur du projet de démontrer son acceptabilité.
Q236 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 10/05/2013
Comment est prévue l'indemnisation des acquéreurs de résidences avec "vue imprenable", "horizon dégagé" ou "vue superbe" ? Ceux-ci se retrouveront avec effectivement une vue imprenable sur une usine électrique et ont le sentiment d'avoir été trompés. Dans le même ordre d'idée, quelle sera la décote admissible par le fisc, s'agissant de l'ISF ?
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AILES MARINES, le 08/07/2013,
En matière d’immobilier, si l’on se tourne vers les parcs éoliens en mer installés à l’étranger, la littérature sur le sujet est peu développée. En outre, l’utilisation des retours d’expérience doit être maniée avec prudence.
Cependant, voici deux exemples concrets :
- Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[i]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent une stabilité des prix de l’immobilier en front de mer (résidences de vacances avec vue sur la mer et de fait sur le parc),
- Au Danemark, un an après la construction du parc éolien en mer d’Horns Rev (parc installé à 14 kms des côtes environ), la fréquentation touristique n’avait pas diminuée, ni les prix des locations de vacances[ii].
Ces éléments amènent à penser que l’immobilier, comme le tourisme, ne seront pas négativement affectés par l’implantation du projet de la Baie de Saint-Brieuc.
[i] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[ii] Offshore wind farms in the Mediterranean Seascape - A tourist appeal or a tourist repellent ? Vanja Westerberg, Jette Bredahl Jacobsen, Robert Lifran, janvier 2011.
Q235 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 09/05/2013
Le Conservatoire du littoral devrait être un intervenant majeur de la préservation de nos sites et de nos paysages. Sa présidente est bretonne et élue costarmoricaine. A-t-elle été consultée ? Aucune consultation n'est jusqu'ici mentionnée. Accepte-t-elle l'omerta des élus sur le sujet ? Considère-t-elle qu'au-delà du trait de côte, le Conservatoire n'est pas concerné ? Les conclusions du Grenelle de la Mer étaient pourtant radicalement inverses, intégrant avec bon sens l'univers terrestre et marin du littoral.
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AILES MARINES, le 04/07/2013,
Ailes Marines a rencontré la personne que vous mentionnez dans votre question, Madame Viviane Le Dissez, également députée des Côtes d’Armor et maire de Plancoët. Nous vous invitons à vous rapprocher d’elle pour qu’elle puisse répondre à vos questions.
Q217 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 26/04/2013
Comment a-t-il été décidé, dans le cahier des charges, que le paysage ne devait compter que pour 5% de la note ? N'est-ce pas ainsi favoriser le lauréat en minimisant les nuisances de son projet ? D'autre part, pensez-vous qu'un tel coefficient aurait été retenu si le projet devait concerner, par exemple, le Golfe de Saint-Tropez ? Pourquoi "punir" les paysages bretons ?
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, le 03/05/2013,
Réponse de la DREAL
Le cahier des charges de l'appel d'offre a été établi par la CRE qui est seule juge de la pondération qu'elle affecte aux critères.
Le paragraphe 5.1 (page 30) du cahier des charges [1] de cet appel d'offre précise la pondération des critères à savoir :
Chaque offre se voit attribuer une note sur 100 points, conformément à la grille ci-dessous :
Critères
|
Note maximale
|
Prix :
|
40
|
volets industriel
|
40
|
activités existantes et environnement
|
20
|
Les critères sont explicités dans les paragraphes 5.2 pour les prix, 5.3 pour le volet industriel et 5.4 pour les activités existantes et l'environnement [1].
Le préfet de région a été saisi pour l'analyse de l'appel d'offre sur l'aspect "activités existantes et environnement". La DREAL a effectué cette analyse sur la base d'une grille destinée à faciliter l'élaboration des avis des services qui nous a été fournie par le Ministère (DGEC).
[1] http://www.debatpublic-eoliennesenmer22.org/docs/sqr/cahier-charge-appel-d-offre-dv-joue-2011-11-09.pdf
Q215 • Isabelle FRANQUE, (PLEVENON / CAP FREHEL), le 26/04/2013
Professionnelle du tourisme, ayant des gîtes au Cap Fréhel, je reçois depuis plus de 10 ans une clientèle internationale attirée par la beauté de notre site classé, par cette nature protégée. Ils viennent pour observer, contempler, pour s’immerger entre terre et ciel, pour le silence. Vous dites que ce parc éolien sera un plus pour le tourisme, je ne vois pas ces milliers de personnes se promener entre les éoliennes alors qu’ils vont tous les soirs au cap voir le coucher de soleil, et surprendre le rayon vert. Que verront-ils ? Des clignotants jours et nuits, une vraie pollution visuelle alors qu’en littoral nous avons les pires difficultés pour la moindre construction proche d’un site classé. La barge (30m de haut, 60m grue déployée) a donné l’avant goût de ce que nous aurons sous les yeux. Pourquoi des éoliennes si hautes ? Pourquoi si proches d’un site classé ? Pour un coût exorbitant et une rentabilité aléatoire ? Nous sommes tous pour l’énergie « propre », pour faire baisser le nucléaire, pourquoi ce choix alors que les aides à l’éco habitat disparaissent ? Et la contradiction avec l’opération Grand Site Cap d’Erquy Cap Fréhel ?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 04/07/2013,
L’impact visuel du projet est l’un des critères les plus importants dans le choix d’implantation du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc. Dans ce contexte, l’approche d’Ailes Marines a consisté à s’éloigner le plus possible des côtes, dans la limite des contraintes techniques, afin de limiter la visibilité des éoliennes et, notamment, depuis les sites classés emblématiques (le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel).
Ainsi, si le périmètre de l’appel d’offres était de 180 km2, Ailes Marines a fait le choix de réduire l’emprise du parc éolien sur le domaine public maritime : le périmètre proposé s’étend sur 77 km2.
Ailes Marines a choisi de n’implanter aucune éolienne dans la partie Sud du périmètre de l´appel d´offres. L’implantation retenue établit une distance minimale aux premières éoliennes de 16,9 km au Cap d’Erquy et de 16,2 km au Cap Fréhel. Par rapport à une implantation qui aurait choisi de positionner des éoliennes aux limites Sud du périmètre de l´appel d´offres, ce recul permettra, depuis les deux caps, de réduire l’échelle relative du parc éolien dans les paysages maritimes d’un facteur de l’ordre de 40 % depuis le Cap d’Erquy et de 20 % depuis le Cap Fréhel. Cette réduction concerne à la fois la hauteur relative des éoliennes les plus proches, et l’emprise globale du parc éolien à l’horizon.
Aussi, 76 % des éoliennes seront installées à plus de 20 kilomètres des côtes, alors que les conditions météorologiques de la Baie indiquent que la visibilité sur un an est 53 % du temps inférieure à 20 kilomètres (données Météo France sur 10 ans).
L’éolienne M5000-135 produite par AREVA, modèle fiable et éprouvé d’une hauteur maximale au-dessus du niveau de la mer de 175 mètres, est d’une puissance unitaire de 5 MW. Cela permet une fois de plus de réduire de l’emprise du parc sur le domaine maritime, tout en atteignant la capacité totale prévue pour le parc dans l’appel d’offres (soit entre 480 et 500 mégawatts). La production envisagée pour le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc représente l'équivalent de la consommation électrique de 790 000 habitants (chauffage compris).
Enfin, la réflexion initiée par le gouvernement français, à travers notamment le Grenelle Environnement, est globale. Elle va dans le sens de la diversification et de la sécurisation du « mix énergétique ». Les différentes solutions proposées par l’Etat, qu’il s’agisse du développement des énergies renouvelables ou d’économies d’énergie, ne s’opposent pas. Au contraire, elles sont complémentaires : l’une est un moyen de produire une énergie propre et durable, l’autre un moyen de faire baisser la consommation et donc les besoins en énergie.
Les économies d’énergies et l’isolation des bâtiments font l’objet d’un soutien de l’Etat à travers l’octroi de crédits d’impôts, de prêt à taux zéro pour les particuliers souhaitant isoler leurs logements.
Ailes Marines réfléchit par ailleurs à participer à un ou plusieurs projets d’économies d’énergie qui concerneraient les particuliers ou les bâtiments publics. L´un d´entre eux, porté par le syndicat mixte du Pays de Saint-Brieuc, a attiré son attention. Les objectifs de ce projet sont triples :
- maîtriser la demande en électricité du territoire,
- accélérer la mise en œuvre de travaux de rénovation de l’habitat,
- soutenir le développement d’un nouveau secteur économique, celui de la réhabilitation thermique des logements.
Pour y parvenir, le syndicat mixte du Pays de Saint-Brieuc propose aux propriétaires de maisons individuelles des prêts à taux bonifié et des subventions. En contrepartie, le particulier et l’entreprise s’engagent à rétrocéder les Certificats d’Economies d’Energie (CEE) dégagés par les travaux réalisés au gestionnaire du Fond de Maîtrise de l’Energie (le FME). En vendant ces CEE, le FME pourra soutenir de nouvelles réhabilitations.
Q212 • Christophe LECOUFLET, (PLERIN), le 25/04/2013
Existe-t-il des sites d’éoliennes en mer, où les poissons présents sur le site ont migré vers des zones moins soumises aux vibrations ?
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AILES MARINES, le 02/07/2013,
Quand un parc éolien en mer est en exploitation, la vibration générée par les éoliennes est transmise dans l´eau par l’intermédiaire du mât et de la fondation. L’impact sur la faune sous-marine est donc indirect.
Par ailleurs, la transmission des vibrations au sol marin dépend de nombreux paramètres, comme la nature du sol, les propriétés de transmission du milieu ou bien encore le type de fondation de l’éolienne (dimensions, matériaux…). D’autre part, les constructeurs d’éoliennes accordent beaucoup d’importance à la réduction des vibrations de leurs machines, ceci ayant également pour intérêt de garantir la durée de vie des éoliennes.
Par conséquence, les vibrations engendrées pendant la phase d’exploitation sont de très faibles amplitudes pour des éoliennes de dernière génération, telles que les AREVA M5000-135 retenues par Ailes Marines.
Plusieurs retours d’expériences de parcs en exploitation à l´étranger permettent d’analyser l’impact sur différentes espèces :
Les invertébrés benthiques
Des études réalisées sur des parcs éoliens en mer des pays nordiques (Danemark, Suède) montrent que de nombreuses espèces trouvent refuge autour des fondations des éoliennes (invertébrés, algues, poissons) et que les vibrations provenant de ces dernières n’induisent pas de désertion des espèces initialement présentes sur la zone.
Par ailleurs, une étude Allemande (Bouma, Development of underwater flora and fauna communities on hard substrates of the offshore wind farm of Egmond aan Zee, 2009) a montré que de nombreuses espèces colonisent rapidement les fondations et les mâts des éoliennes. En effet, moules et balanes principalement colonisent la partie supérieure des fondations, entre 7 et 10 mètres de profondeur, à raison d’une couverture de 80 à 100 % ; elles sont bien souvent accompagnées d’étoiles de mer, d’anémones et de nombreuses espèces de vers et de crabes. La partie inférieure des fondations est principalement colonisée par des amphipodes (petits crustacés) et des cnidaires (anémones de mer). Le niveau de vibration ne semble donc pas être suffisant pour engendrer une quelconque perturbation des invertébrés benthiques. Ces observations permettent de confirmer que l’impact des vibrations des éoliennes sur le gisement de coquilles Saint-Jacques en Baie de Saint-Brieuc serait négligeable en phase d’exploitation.
Les poissons de fond
Durant l’exploitation du parc, lorsque les éoliennes sont en fonctionnement, les poissons de fond sont davantage exposés aux vibrations que les poissons vivant en pleine eau. Toutefois, une étude menée récemment sur le parc éolien en mer d’Horns Rev 1 au Danemark (Stenberg, C. et al., Effect of the Horns Rev 1 offshore wind farm on fish communities, 2011), montre qu’il n’y a pas de modification significative de la distribution et de l’abondance des poissons de fond avant et après l’installation du parc.
Q200 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 23/04/2013
Par quel processus technocratique a-t-il été décidé, dans le cahier des charges, d'attribuer une note aussi basse aux questions de respect de l'environnement et, particulièrement, du paysage ? N'est-ce pas le lauréat qui, finalement, attribue de forts coefficients à ses points forts et minore la note de ses points faibles ?
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, le 03/05/2013,
Réponse de la DREAL
Le cahier des charges de l'appel d'offre a été établi par la CRE qui est seule juge de la pondération qu'elle affecte aux critères.
Le paragraphe 5.1 (page 30) du cahier des charges [1] de cet appel d'offre précise la pondération des critères à savoir :
Chaque offre se voit attribuer une note sur 100 points, conformément à la grille ci-dessous :
Critères
|
Note maximale
|
Prix :
|
40
|
volets industriel
|
40
|
activités existantes et environnement
|
20
|
Les critères sont explicités dans les paragraphes 5.2 pour les prix, 5.3 pour le volet industriel et 5.4 pour les activités existantes et l'environnement. [1]
Le préfet de région a été saisi pour l'analyse de l'appel d'offre sur l'aspect "activités existantes et environnement". La DREAL a effectué cette analyse sur la base d'une grille destinée à faciliter l'élaboration des avis des services qui nous a été fournie par le Ministère (DGEC).
[1] http://www.debatpublic-eoliennesenmer22.org/docs/sqr/cahier-charge-appel-d-offre-dv-joue-2011-11-09.pdf
Q189 • Gilbert PLESTAN, (BINIC), le 16/04/2013
Le Japon,par exemple, a depuis longtemps expérimenté l'impact positif pour la faune des récifs artificiels. Des structures creuses en béton immergées près des côtes. A ce que je sais, elles sont très vite colonisées par la faune aquatique, au plus grand bénéfice des pêcheurs locaux. Profitant des supports immergés, ne serait-il pas intéressant de faire la même chose ??
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AILES MARINES, le 02/05/2013,
Au stade actuel du projet, Ailes Marines n’a pas encore assez de recul et de données suffisantes pour arrêter une décision relative à l’installation d´un ou plusieurs récifs artificiels au sein du futur parc éolien en mer. Toutefois, Ailes Marines porte un grand intérêt à ce type de structure et cette option sera étudiée le moment venu après discussion avec les services de l´Etat et les instances de pêches professionnelles notamment.
Pour que les complexes de récifs artificiels soient pertinents, ils doivent être dimensionnés précisément pour le site considéré (forme, matériaux, dimensions…) et pour les espèces cibles que l’on souhaite y accueillir afin de favoriser leur développement, ce qui nécessite des études spécifiques. Le bureau d´études IN VIVO, prestataire missionné par Ailes Marines, mène actuellement des études sur la ressource halieutique (coquilles Saint-Jacques, bulots, araignées de mer, poissons de fond et coquillages) et ce, sur une durée de 30 mois, afin d’établir l’état initial de ces espèces exploitées ou simplement présentes en Baie de Saint-Brieuc. L’étude d’impact du projet, alimentée de cet état initial, permettra de déterminer l’impact du futur parc éolien sur la ressource halieutique entre autres, et le cas échéant, de proposer des mesures d’accompagnement associées pour éviter, réduire ou compenser les impacts identifiés. La mise en place de récifs artificiels pourrait constituer une des mesures prônées.
Q184 • Gilbert COLIN, (PLERIN), le 15/04/2013
Pouvez-vous prévoir objectivement l'impact sur l'environnement en prenant en compte le démantèlement?
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AILES MARINES, le 04/06/2013,
Afin de constituer son dossier de réponse à l’appel d’offres pour la zone de Saint-Brieuc, Ailes Marines a commandé des études préliminaires qui ont permis d’avoir une première approche sur les enjeux environnementaux et d´établir un premier diagnostic environnemental. Le contenu de ces études est consultable dans les synthèses mises en ligne sur le site internet du débat public du projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc.
En détails, les conclusions des études préliminaires menées ont permis à Ailes Marines d’avoir une première approche sur les sensibilités et enjeux de chaque compartiment biologique d’intérêt et ainsi de commander des études à plus large spectre pour alimenter l’étude d’impact environnementale.
L’étude d’impact est actuellement en cours de réalisation par le cabinet d’études indépendant In Vivo. Ses résultats sont prévus pour avril 2014. L’étude d’impact sera la pièce maîtresse du dossier de demande d’autorisation administrative du projet. En 2014, il sera transmis par le maître d’ouvrage aux autorités compétentes, qui saisiront par la suite l’Autorité environnementale. L’ensemble de ces documents sera joint au dossier d’enquête publique. Les études seront donc disponibles et consultables par le public, en même temps que l’instruction des autorisations nécessaires au projet.
L’étude d’impact comprendra à terme :
- Une description du projet,
- Une analyse de l’état initial du site et de son environnement : milieu physique, milieu vivant, patrimoine naturel, archéologique et paysager et le milieu humain,
- Une analyse des effets du projet sur l’environnement en phases d’installation, d’exploitation et de démantèlement sur les compartiments précédents,
- Des mesures de prévention, de réduction et de compensation pour les phases d’installation, d’exploitation et de démantèlement.
La phase de démantèlement est donc bien prise en compte dans l’étude d’impact.
En outre, il convient d’indiquer que des suivis seront opérés régulièrement pendant chaque phase du projet. Ils permettront de confirmer la pertinence des mesures et le cas échéant, de les adapter.
Q175 • Dominique BILLET, (LANGUEUX), le 12/04/2013
Quel est le bilan carbonne de la fabrication, de l'installation et de l'exploitation des éoliennes?
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AILES MARINES, le 24/05/2013,
Le projet de parc éolien de la Baie de Saint-Brieuc a fait l’objet d’un bilan carbone® réalisé par un bureau d’études spécialisé et indépendant : Climat Mundi. Ce bilan a été réalisé selon la méthode élaborée par l’ADEME et maintenue par l’Association Bilan Carbone (ABC).
On estime que le contenu carbone de l’électricité produite par le projet de parc éolien en mer sera de 15,8 g de CO2/kwh, en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie du projet depuis la construction des éléments constitutifs du parc jusqu’au démantèlement de celui-ci. A titre de comparaison, le mix électrique français produit 72 g de CO2/kwh et le mix européen 420 g de CO2/kwh.
Le temps de retour carbone, c'est-à-dire le temps de production électrique nécessaire pour compenser le C02 émis sur le cycle de vie du parc, est estimé à 4 ans et 5 mois par rapport au mix électrique français et 9 mois par rapport au mix électrique européen.
La synthèse du bilan carbone du projet est disponible sur le site Internet du débat public.
Q170 • Marielle LEBLOND, GARDEZ LES CAPS, (PLEVENON-CAP FREHEL), le 11/04/2013
Que deviennent les boues extraites lors des forages des pieux de jackets? Quel volume est extrait?
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AILES MARINES, le 04/06/2013,
L’installation des pieux servant à l’ancrage des fondations de type jacket dans le sous-sol marin se fera, suivant la nature de celui-ci, par battage ou par forage. Lors de cette dernière solution, aucun fluide de forage (aussi appelé « boue ») ne sera utilisé.
Une fois que les matériaux excavés seront extraits du trou foré pour permettre l’avancement des opérations, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour leur traitement. Ceux-ci peuvent être immédiatement redéposés sur le fond marin à proximité du bateau de forage, déposés en mer dans une zone prévue à cet effet ou ramenés à terre. A ce stade l’avancement du projet, la solution définitive n’est pas encore arrêtée.
Les pieux enfoncés dans le sous-sol marins seront des tubes en acier de 20 m de longueur et de 1,5 m de diamètre, selon les premiers calculs réalisés. Le volume des matériaux excavés lors des opérations de forage de chaque fondation du parc éolien en mer (100 jackets pour recevoir les éoliennes et une jacket dédiée à la sous-station électrique) sera de l’ordre de 150 m3.
Q169 • Elisabeth GAUVRY, (SAINT-BRIEUC), le 11/04/2013
N'avez-vous pas peur de polluer visuellement notre environnement et par la même occasion faire fuir les touristes?
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AILES MARINES, le 24/05/2013,
L’impact visuel du projet est l’un des critères majeurs dans le choix d’implantation du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc proposé par Ailes Marines.
En effet, de nombreux sites naturels remarquables bordent le littoral de la Baie. Pour Ailes Marines, l’objectif est double : intégrer le parc éolien dans le paysage et préserver le dynamisme du tourisme, qui représente le deuxième secteur économique dans le département. Dans ce contexte, l’approche d’Ailes Marines a consisté à s’éloigner le plus possible des côtes, dans la limite des contraintes techniques, afin de limiter la visibilité des éoliennes, notamment depuis les sites classés emblématiques (tels que le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel). Ainsi, l’éolienne la plus proche se situe à 16,2 km de la côte, et 76 % des machines sont à plus de 20 km de tout point de la côte. Notons que si les éoliennes sont des structures de grande taille, leur perception réelle doit être évaluée en tenant compte de plusieurs facteurs, dont la distance et l’altitude de l’observateur, la courbure de la terre, mais aussi les conditions météorologiques et atmosphériques de la Baie.
Concernant l’impact du projet sur le tourisme, rappelons que le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc sera l´un des premiers sites énergétiques de ce type à être installé puis exploité au large des côtes françaises. Il pourrait donc constituer, comme c´est le cas pour certains parcs européens, un attrait touristique pour les habitants et touristes de la Baie.
A ce jour, l'étude d'impact du projet et plus spécifiquement l’évaluation des impacts socio-économiques (dont le tourisme) n’est pas encore achevée. Elle le sera en avril 2014. Toutefois, plusieurs retours d’expérience sont à relever. Il convient de rappeler qu´ils ne sont présentés qu´à titre indicatif et qu´en matière de tourisme, il est difficile de faire des déductions et encore moins de transposer un cas à un autre.
Exemples de retours d´expérience
Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[1]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent que :
- La fréquentation du camping de Nysted, croissante depuis plusieurs années, n’a pas été perturbée par l’apparition du parc,
- Les visites en bateau organisées en phase d’installation du parc ont été maintenues en phase d’exploitation pour répondre aux demandes du public.
D’autres informations existent également sur le parc anglais Scroby Sands, situé à 2,5 km des côtes de Great Yarmouth et composé de 30 éoliennes. Selon le responsable du tourisme à Great Yarmouth, aucun touriste ne s’est plaint de la modification du paysage créée par la présence des éoliennes. Plusieurs touristes ont même déclaré venir à Great Yarmouth dans le seul but d’observer le parc. Un centre d’information à l’usage des touristes a été installé près de la plage. Six mois après son ouverture, il avait accueilli 30 000 visiteurs (source : BWEA 2006). Il serait fréquenté aujourd’hui par 35 000 visiteurs chaque année (chiffre E.ON). D’autre part, lors du week-end national anglais pour l’énergie éolienne en 2006, 2 000 personnes ont visité ce parc[2].
Ces deux exemples montrent que l’implantation d’un parc éolien en mer suscite la curiosité et attire le public. Pour cette raison, de nouvelles activités sont développées (visites en bateau, centres d’information), en lien avec les attentes des touristes.
Qu´en est il pour le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc ?
Pour son projet, Ailes Marines s’est fixée comme objectifs de s’inscrire dans l’offre touristique du territoire liée aux sites naturels et culturels, en s’associant à des évènements existants, mais aussi de l´enrichir en développant le tourisme « ludo-scientifique » et le tourisme « vert industriel ».
À ce jour, plusieurs mesures sont en cours de réflexion :
- L’aménagement de belvédères sur divers points de la Baie de Saint-Brieuc où pourraient figurer des panneaux explicatifs et pédagogiques sur le projet ainsi que des longues vues,
- Des excursions en bateau par le biais de navettes de passagers permettant d’approcher le parc ou de le « visiter de l’intérieur ». L’objectif est de créer des motifs de déplacement et de découverte autour des énergies marines renouvelables.
Ces quelques propositions ne sont pas figées. Si Ailes Marines décide de poursuivre son projet à l´issue du débat public, elle travaillera de concert avec les structures touristiques locales au développement de dispositions adaptées et attractives pour les habitants et les touristes.
[1] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[2] http://www.eon-uk.com/generation/scrobysands.aspx.
Q154 • Daniel JAGLINE, (SAINT GEORGES DE CHESNE), le 09/04/2013
Est-il vrai que le résultat des études d'impacts ne sera accessible qu'en 2014 ? Si c'est le cas comment avoir un avis éclairé et objectif avant, et comment peut-on prendre des décisions avant ?
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AILES MARINES, le 07/05/2013,
L’étude d’impact est en cours de réalisation et sera déposée aux services instructeurs en avril 2014. L’étude d’impact est la procédure réglementaire pour évaluer l’impact du projet sur la zone et les milieux susceptibles d’être affectés par le projet. L’article R.122-5 du Code de l’Environnement détaille le contenu de cette étude d’impact. Les résultats contenus dans l’étude seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, dont l’étude d’impact constitue la pièce maîtresse. Aucune décision ne sera prise avant cela, puisque ce n’est qu’après l’enquête publique, à l’issu de la procédure d’instruction, que la préfecture des Côtes-d’Armor décidera d’accorder ou non à Ailes Marines les autorisations administratives nécessaires à la construction et à l’exploitation du parc éolien.
D’autre part, rappelons qu’afin de constituer son dossier de réponse à l’appel d’offres pour la zone de Saint-Brieuc et de rédiger son dossier de Maître d´Ouvrage, Ailes Marines, a, entre 2010 et 2011, commandé des études préliminaires. Les synthèses de ces études sont consultables sur le site du débat public. Le projet présenté aujourd’hui par Ailes Marines découle donc déjà de nombreuses études.
Q135 • Valérie LE BAIL, (PLOUEZEC), le 05/04/2013
Est-ce que ça ne fera rien à la faune et la flore marine, et est-ce que nous les bretons pourront en profiter ?
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AILES MARINES, le 23/04/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d´étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres.
Par ailleurs, les impacts qui seront identifiés prendront en compte l’ensemble des phases de la vie du parc, à savoir l’installation, l’exploitation et le démantèlement. À ces impacts seront associées des mesures visant à :
- Eviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement,
- Réduire les effets n'ayant pu être évités,
- Compenser, lorsque cela sera possible, les effets négatifs qui n’auront pu être ni évités ni suffisamment réduits.
Les principaux effets de la phase d’installation pourraient être le bruit et la remise en suspension des sédiments, causés pas l’installation des fondations et l’ensouillage des câbles électriques. Ces effets pourraient concerner les mammifères marins, la ressource halieutique (ressource vivante animale et végétale des milieux aquatiques marins exploitée par l’homme, ex : pêche, aquaculture), le benthos (organismes aquatiques vivant sur le fond des mers), ou encore les oiseaux marins présents sur la zone du projet ou à proximité.
Les choix techniques du projet envisagés à ce jour par Ailes Marines (méthode de travaux, démarrage progressif des opérations d’installation…) permettront de réduire significativement les impacts potentiels pressentis.
En phase d’exploitation du parc, les différents types d’effets potentiels sur les mammifères marins, la ressource halieutique, le benthos et les oiseaux marins pourraient être les suivants :
- Un « effet récif ». La présence des fondations comme toute structure immergée pourrait vraisemblablement induire une attractivité des organismes vivants et de fait augmenter la biodiversité localement. Les fondations pourraient permettre le développement de zones de ponte et de reproduction, ou encore une augmentation de la disponibilité en nourriture,
- Des émissions sonores et des vibrations engendrées par le fonctionnement du parc éolien. Les résultats des études menées sur plusieurs parcs éoliens en mer à l’étranger (Horns Rev et Nysted au Danemark, Egmond aan Zee aux Pays-Bas notamment) montrent que le niveau atteint est loin d’être suffisant pour avoir un effet important sur les espèces présentes,
- L’effet d’un champ électromagnétique. Les expériences menées à ce jour au Danemark tendent à montrer que les câbles sous-marins véhiculant l’électricité produite par les éoliennes ne provoquent pas de changements dans la distribution des espèces. De plus, la séparation des câbles, leur conditionnement dans une gaine de protection et l’ensouillage prévu, induisent un champ électromagnétique résiduel de faible intensité,
- Le risque de collision. Certaines espèces d’oiseaux rencontrées sur le périmètre d’étude du projet sont sujettes à collision du fait de leurs caractéristiques biologiques. Toutefois, une compilation de données issues de 21 études menées sur différents parcs éoliens terrestres et côtiers révèlent des taux de collision très faibles.
Grâce aux études menées actuellement, les connaissances acquises permettront d'évaluer plus finement le niveau des impacts du projet et de proposer en conséquence des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation à mettre en place durant chacune des phases de la vie du parc. Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.
Q130 • Jacques PETIT, (SAINT-BRANDAN), le 04/04/2013
Préciser l’impact sur les oiseaux (avec faune marine et oiseaux «terrestres ») en passage migratoire ainsi que sur les mammifères (dauphin etc.).
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 17/05/2013,
Afin d’évaluer les impacts potentiels du parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, il est nécessaire de définir l’état initial du site. C’est pourquoi, le bureau d’études In Vivo mène actuellement pour le compte d´Ailes Marines des études environnementales sur une période de 24 mois. A partir de cet état initial, seront évalués les impacts dans le cadre de l’étude d’impact environnementale qui sera achevée en avril 2014.
Oiseaux :
En général, la grande majorité des oiseaux n’entre pas en collision directe avec les éoliennes. Une étude danoise a montré que les oiseaux évitent généralement les parcs éoliens en mer (parcs éoliens en mer de Horns Rev et Nysted par exemple) en modifiant leur trajectoires de vol pour les contourner plutôt que les traverser.
Pendant la période de migration, de nombreuses espèces volent à des altitudes où la collision avec les parcs éoliens en mer est peu probable. De plus, la distance supplémentaire parcourue, occasionnée par l’évitement, peut être considérée comme négligeable au regard de leur budget énergétique total.
Mammifère marins :
S’agissant des mammifères marins, en phase d’exploitation, les principaux impacts générés par la présence du parc éolien peuvent être dus :
- A l’émission de bruit : le bruit provoqué par le fonctionnement du parc pourrait engendrer, pour les mammifères marins, une perturbation de leurs axes de déplacement, de leurs sites et sources d’alimentation (par l’effet de barrière ou d’éloignement du bruit) et/ou un dérangement des sites de repos situés à proximité du parc éolien. Les études menées dans le parc éolien de Horns Rev (Danemark – source : Danish Offshore Wind, Key Environemental Issues, novembre 2006) montrent qu’après un temps court de méfiance et d’observation, ces derniers s’habituent au bruit ambiant et reprennent une activité normale sur la zone,
- Aux opérations de maintenance : ces opérations indureront une légère augmentation du trafic maritime et une présence humaine régulière sur la zone. Toutefois, celles-ci seront très limitées dans le temps : la majeure partie d’entre elles sera liée à des opérations d’inspection. Les mammifères marins s’accommodent de la présence régulière de navires. Dans le cas présent, le périmètre du projet est déjà fréquenté par les navires de pêche professionnelle, de plaisance et de commerce : les espèces sur la zone présentent donc une certaine accoutumance aux bruits d’origine humaine.
Q125 • Jean-Marc TENNESON, PRÉSIDENT DE SAINT-CAST NATURE ENVIRONNEMENT , (SAINT-CAST LE-GUILDO), le 03/04/2013
Le port de plaisance de Saint-Cast-le-Guildo est souvent cité par des personnalités politiques comme celui, parmi les trois sélectionnés, qui devrait naturellement accueillir les ateliers de maintenance des éoliennes marines. Cette sélection se ferait en violation de la loi littoral dont Mme Batho a rappelé, ce matin, sur France Inter l’impérieuse utilité et la nécessité de son maintien. Le trafic par hélicoptères nécessitera un accroissement de l’aire d’atterrissage actuelle et de la voirie existante, qui sont classées par l’ancienne DIREN Bretagne comme espaces remarquables du littoral. Ce port de plaisance a déjà été nommé par l’Union des associations pour la défense du littoral « ouvrage destructeur » du littoral. Compte-t-on désormais détruire également ces dits espaces remarquables par l’activité générée par cette maintenance et laisser au touriste visitant la pointe de Saint-Cast qu’une vue altérée par la présence de ces éoliennes ?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 01/07/2013,
Le choix du port de maintenance pour le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc n’est pas encore arrêté. Après avoir étudié et visité tous les ports potentiels dans le département des Côtes-d’Armor en 2011, Ailes Marines en a retenu trois, qui répondent le mieux aux critères listés ci-dessous. Pour rappel, il s’agit des ports d’Erquy, de Saint-Cast-le-Guildo et de Saint-Quay-Portrieux.
Quatre critères de sélection principaux sont déterminants dans le choix du site qui accueillera les équipes et les infrastructures nécessaires aux opérations de surveillance et de maintenance du futur parc éolien en mer :
- La distance par rapport au parc éolien : le temps de transit maximal entre le port de maintenance et le parc éolien ne doit pas dépasser une heure,
- L’accessibilité maritime du port : un accès direct et permanent à la mer 24 heures/24 et 7 jours/7, avec une profondeur d’eau de 2,5 mètres,
- L’accessibilité terrestre du port : un accès aux bâtiments pour les camions, les autres véhicules et le personnel,
- Les surfaces disponibles pour les aménagements connexes, parmi lesquels :
-
- Un quai équipé d’une grue et de rampes d’accès, pour l’embarquement du matériel et du personnel à bord des navires de maintenance,
- Un espace de stockage extérieur pour entreposer du matériel,
- Des bureaux / entrepôts (environ 2 000 m2), qui constitueront la base de vie du personnel, le centre de télésurveillance des éoliennes et le magasin pour les pièces de rechange,
- Un parking pour accueillir les véhicules du personnel sur ou à proximité du site.
Seront également pris en compte dans le choix final, les aspects économiques d’aménagement portuaire ainsi que la faisabilité juridique du montage des dossiers, en fonction des réglementations en vigueur dans les ports susceptibles d’accueillir la base de maintenance.
Une commission consultative départementale réunissant des membres du Conseil Général des Côtes-d’Armor (propriétaire et gestionnaire des ports), des experts maritimes indépendants et Ailes Marines, a été mise en place fin 2012 afin d’auditer les 3 collectivités sélectionnées et définir le meilleur choix possible selon des critères technico-économiques, environnementaux, urbanistiques et réglementaires. C’est sur la base de ces critères que le choix du port de maintenance sera fait, en concertation avec le Conseil Général des Côtes-d’Armor, qui validera par délibération en septembre 2013 le choix définitif.
Ailes Marines est très attachée à la prise en compte de l’environnement, des sites et des paysages. Le respect de la règlementation en vigueur est l’un des critères de sélection du futur site d´accueil des activités de maintenance.
Les aménagements qui pourraient être réalisés dans le port retenu, le seront dans le respect de la loi littorale, des sites classés et inscrits ou des prescriptions des documents d’urbanisme. Dans le cas du port de Saint-Cast-le-Guildo, aucune infrastructure n’est envisagée sur les sites classés et inscrits de la pointe de Saint-Cast-le-Guildo, ce qui permettra de maintenir le caractère préservé du site et de ne pas être en contradiction avec les prescriptions de la loi littorale.
Concernant la maintenance proprement dite du parc éolien, celle-ci aura lieu prioritairement par les moyens nautiques. L’utilisation de l’hélicoptère sera exceptionnelle et pas nécessairement opérée depuis ou à proximité immédiate du port de maintenance qui sera retenu. Il n’est donc pas prévu dans les aménagements nécessaires d’agrandir l’aire d’atterrissage existante du sémaphore, si le port de Saint-Cast-le-Guildo était finalement retenu.
Concernant l’accès routier, après études avec le Conseil Général des Côtes-d´Armor, il apparait que la voirie existante à Saint-Cast-Le-Guildo est tout à fait à même de supporter le trafic qui pourrait être généré par l’activité de maintenance. Ce trafic qui serait limité à 1 à 2 semi-remorques par semaine, quelques fourgons et véhicules particuliers chaque jour. Il ne laisse pas envisager une demande d’élargissement de la dite voirie.
Q103 • Anthony MERCIER, (HILLION), le 29/03/2013
Le littoral breton a été plutôt préservé au cours des dernières décennies, grâce à des lois et une volonté de préserver cette richesse. Juxtaposer des éoliennes et des sites historiques (Fort La Latte) ou des paysages magnifiques (Cap Fréhel, d'Erquy, falaise de Plouha, baie de Saint Brieuc) semble surréaliste et à mille lieux opposés à la conception de la préservation du patrimoine. Lors d'un dépôt de permis de construire, les Architectes des Bâtiments de France peuvent corriger des projets sous prétexte de la proximité, même non directement visible, d'un site classé. Que pensent-ils de ce projet de juxtaposition directe d'architectures anachronique dans la baie de Saint Brieuc? Si un tel projet se faisait, comment les architectes des Bâtiments de France pourraient-ils justifier la modification de projets pour qu'il colle à un patrimoine? Ne risque-t-on pas l'anarchie architecturale en Bretagne? Ailes Marines, s'abstenir, je souhaite la réponse des personnes concernées.
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, le 08/07/2013,
Réponse de la DREAL
Les protections au titre de la réglementation relative à la préservation des paysages visent divers objectifs.
Pour les sites classés (comme Erquy ou Fréhel), il s'agit de protéger des territoires, en vue de les maintenir en l'état, par un principe de non urbanisation. Aussi les travaux prévus dans le site doivent être autorisés par le Ministre (ou le Préfet pour les travaux soumis à déclaration préalable) après avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS). Le classement inclut le domaine public maritime en général sur une bande de 500 m.
Pour les sites inscrits, il s'agit de gérer l'anthropisation: les travaux ou constructions envisagés dans ces sites sont soumis à l'avis de l'Architecte des Bâtiments de France.
Le projet des éoliennes off shore en baie de St Brieuc s'implante au delà de la zone protégée par les sites classés ou inscrits puisque la première éolienne sera au minimum à 16 km des côtes. Ce n'est donc pas cette réglementation qui sera appliquée au parc off shore.
Les parcs éoliens en mer imposent une mise à distance "forcée" de la plupart des observateurs (qui sont à terre). De ce fait, la distance d'implantation, ainsi que la forme compacte du parc, permettent de limiter l'emprise des éoliennes sur l'horizon vue depuis la côte. La perception depuis les sites les plus emblématiques fera l'objet d'un développement plus important dans l'étude d'impact.
Les éoliennes off shore ne sont pas soumises à permis de construire, elles sont par contre soumises à autorisation d'occupation du domaine public maritime (DPM). Dans ce cadre, l'avis de l'autorité environnementale sera sollicité sur la base d'un dossier comprenant l'étude d'impact. Cet avis sera joint au dossier d'enquête publique. De plus, toujours dans le cadre de l'instruction de cette autorisation, la CDNPS sera consultée. Son avis servira à éclairer le préfet de département et le préfet maritime qui prendront la décision d'autoriser ou non l'occupation du DPM.
Q101 • Lenaig COURTAS, (SAINT-BRIEUC), le 29/03/2013
Ne risque-t-on pas une pollution sonore à une certaine distance du parc d' éoliennes? Les plages et le littoral seront ils atteints par le son ?
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
L’origine du bruit émis par les éoliennes provient de plusieurs sources.
Pour des distances proches (jusqu’à environ 100 mètres), on distingue trois types de bruits issus de deux sources différentes :
- Un bruit d’origine mécanique provenant de la nacelle et des éventuels multiplicateurs, plus marqué sous le vent de l’éolienne (et quasi inaudible au vent pour des distances supérieures à 200 mètres),
- Un sifflement d’origine aérodynamique que l’on localise en bout de chaque pale,
- Un bruit périodique également d’origine aérodynamique, provenant du passage de la pale devant le mât de l’éolienne.
Pour des distances plus lointaines (au-delà d´une centaine de mètres), afin d’évaluer les niveaux sonores engendrés par un parc éolien, des modèles de propagation sont mis en œuvre. Cela a été notamment le cas pour les parcs éoliens en mer de Kriegers Flak en Suède et d’Horns Rev au Danemark.
Ces modèles indiquent qu'à 1,5 km de distance d´un parc et dans des conditions de propagation du vent optimales, le niveau sonore généré par celui-ci correspond au bruit ambiant en mer.
Dans le cas du projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, la distance la plus proche à la côte est d´environ 16,2 km.
Q95 • Gwenael HERVOUET, (PLAINTEL), le 29/03/2013
Représentation du parc éolien à l’horizon : le consortium peut-il produire et distribuer des gabarits représentant la longueur et la hauteur du parc depuis certains sites emblématiques ?
Les gabarits seraient tenus à bout de bras, à « poser » sur l’horizon.
Ces gabarits gagneraient à être transparents.
A mettre en ligne pour impression par tout un chacun. Merci.
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AILES MARINES, le 02/05/2013,
La représentation visuelle d’un parc éolien, avant sa construction, n’est pas quelque chose d’aisé. Cependant, avec le développement de l’éolien en France ces dernières années, plusieurs bureaux d’études ont acquis une très bonne expertise dans ce domaine. L’expérience montre que la représentation donnant la meilleure image de la réalité est obtenue à l’aide de photomontages de grand format, réalisés par un spécialiste.
Pour cette raison, Ailes Marines a demandé au bureau d’études l’Atelier de l’Isthme, dans le cadre de l'étude d'impact en cours de réalisation, de préparer une notice paysagère. Celle-ci comprendra de nombreux photomontages réalisés par l’entreprise spécialisée Géophom. Ces derniers seront pris depuis des points de vue emblématiques sur l’ensemble de la Baie de Saint-Brieuc et depuis Saint-Malo et Jersey par exemple.
Cette notice, ainsi que des photomontages, seront présentés au cours de la réunion publique qui se tiendra le 17 juillet à Saint-Brieuc. Nous vous invitons à y participer.
Enfin, dans le cadre du débat public, une demande d’expertise paysagère complémentaire a été demandée à la Commission Particulière du Débat Public (CPDP) qui l´a acceptée. Le simulateur de l’école navale de Brest a été retenu par la CPDP pour cette expertise. Une restitution devrait être faite également à la réunion du 17 juillet. Notez cependant que cette expertise est sous l´égide de la CPDP et non d´Ailes Marines.
Q90 • Anne-Marie ROBIC, SPPEF, (NOYAL-PONTIVY), le 29/03/2013
Paysage, impact visuel.
Demande d’une vidéo pour avoir une idée de l’impact des machines en mouvement (qui capte l’œil) et du balisage nocturne particulièrement impactant à 15km, à 20km et 25km ?
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AILES MARINES, le 02/05/2013,
La représentation visuelle d’un parc éolien, avant sa construction, n’est pas quelque chose d’aisé. Cependant, avec le développement de l’éolien en France ces dernières années, plusieurs bureaux d’études ont acquis une très bonne expertise dans ce domaine. L’expérience montre que la représentation donnant la meilleure image de la réalité est obtenue à l’aide de photomontages de grand format, réalisés par un spécialiste.
Pour cette raison, Ailes Marines a demandé au bureau d’études l’Atelier de l’Isthme, dans le cadre de l'étude d'impact en cours de réalisation, de préparer une notice paysagère. Celle-ci comprendra de nombreux photomontages réalisés par l’entreprise spécialisée Géophom. Ces derniers seront pris depuis des points de vue emblématiques sur l’ensemble de la Baie de Saint-Brieuc et depuis Saint-Malo et Jersey par exemple.
Cette notice, ainsi que des photomontages, seront présentés au cours de la réunion publique qui se tiendra le 17 juillet à Saint-Brieuc. Nous vous invitons à y participer.
Enfin, dans le cadre du débat public, une demande d’expertise paysagère complémentaire a été demandée à la Commission Particulière du Débat Public (CPDP) qui l´a acceptée. Le simulateur de l’école navale de Brest a été retenu par la CPDP pour cette expertise. Une restitution devrait être faite également à la réunion du 17 juillet. Notez cependant que cette expertise est sous l´égide de la CPDP et non d´Ailes Marines.
Q89 • Lenaig COURTAS, (SAINT-BRIEUC), le 29/03/2013
Quelle sera l’intensité sonore (exprimée en décibels) sur les plages les Rosaires, Martin Plage, Saint-Laurent, Binic, Saint-Quay, lorsque le parc fonctionnera :
- En régime modéré ?
- En régime normal ?
- En régime fort ?
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
L’origine du bruit émis par les éoliennes provient de plusieurs sources.
Pour des distances proches (jusqu’à environ 100 mètres), on distingue trois types de bruits issus de deux sources différentes :
- Un bruit d’origine mécanique provenant de la nacelle et des éventuels multiplicateurs, plus marqué sous le vent de l’éolienne (et quasi inaudible au vent pour des distances supérieures à 200 mètres),
- Un sifflement d’origine aérodynamique que l’on localise en bout de chaque pale,
- Un bruit périodique également d’origine aérodynamique, provenant du passage de la pale devant le mât de l’éolienne.
Pour des distances plus lointaines (au-delà d´une centaine de mètres), afin d’évaluer les niveaux sonores engendrés par un parc éolien, des modèles de propagation sont mis en œuvre. Cela a été notamment le cas pour les parcs éoliens en mer de Kriegers Flak en Suède et d’Horns Rev au Danemark.
Ces modèles indiquent qu'à 1,5 km de distance d´un parc et dans des conditions de propagation du vent optimales, le niveau sonore généré par celui-ci correspond au bruit ambiant en mer.
La plage des Rosaires, Martin Plage, les plages de Saint-Laurent, Binic et Saint-Quay étant situés à une trentaine de kilomètres des premières éoliennes du parc de la Baie de Saint-Brieuc le bruit engendré par celles-ci ne sera pas perçu. Il ne sera d’ailleurs perçu d’aucun point de la côte autour du parc.
Q71 • Pierre PELAN, (ERQUY), le 29/03/2013
Le débat public est dans son principe excellent, mais comment s’explique que le débat se déroule à un moment où les résultats des études lancées sans la responsabilité d’Ailes Marines et de RTE ne sont pas encore connues. Ce choix limite à mon sens l’intérêt du débat et surtout l’information dont disposera le public pour apprécier l’impact qu’aura sur l’environnement et les activités marines en baie de Saint-Brieuc.
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
Le débat public est l’occasion pour Ailes Marines de proposer au public son projet présenté dans le dossier du Maître d’Ouvrage. Ailes Marines a fondé son dossier du Maître d’Ouvrage sur l’ensemble des études réalisées dans le cadre de l’appel d’offres et sur les études dont les résultats étaient connus au moment de la rédaction du dossier.
Les synthèses de ces études sont consultables sur le site www.debatpubliceolienenmer22.fr
Pour compléter sa compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par Ailes Marines. Ces études constitueront l’étude d’impact environnementale, qui sera déposée en Préfecture aux services instructeurs en avril 2014. Les résultats de ces études contenues dans l’étude d’impact seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue en 2015.
Avant cela, le contenu de ces études sera présenté lors de la réunion publique consacrée à l’environnement, qui se tiendra le 17 juillet 2013 à Pléneuf-Val-André.
Q69 • Roland DE GROOTE, (PLERIN SUR MER), le 29/03/2013
Les éoliennes, en rotation, émettent des vibrations qui si l’être humain y est peu sensible, les animaux, entre autre la faune sous-marine, est très sensible. Ces vibrations ne vont-elles pas avoir un impact négatif (faire fuir) pour les professionnels de la pêche et particulièrement le « trésor » de la baie, sa Saint-Jacques. Mais pas que… toutes sortes de poissons? Y-a-t-il eu des études de faites ? A partir des parcs éoliens en mer du Nord, a-t-on des enseignements sur ce sujet ?
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
Quand un parc éolien en mer est en exploitation, la vibration générée par les éoliennes est transmise dans l´eau par l’intermédiaire du mât et de la fondation. L’impact sur la faune sous-marine est donc indirect.
Par ailleurs, la transmission des vibrations au sol marin dépend de nombreux paramètres, comme la nature du sol, les propriétés de transmission du milieu ou bien encore le type de fondation de l’éolienne (dimensions, matériaux…). D’autre part, les constructeurs d’éoliennes accordent beaucoup d’importance à la réduction des vibrations de leurs machines, ceci ayant également pour intérêt de garantir la durée de vie des éoliennes.
Par conséquence, les vibrations engendrées pendant la phase d’exploitation sont de très faibles amplitudes pour des éoliennes de dernière génération, telles que les AREVA M5000-135 retenues par Ailes Marines.
Plusieurs retours d’expériences de parcs en exploitation à l´étranger permettent d’analyser l’impact sur différentes espèces :
Les invertébrés benthiques
Des études réalisées sur des parcs éoliens en mer des pays nordiques (Danemark, Suède) montrent que de nombreuses espèces trouvent refuge autour des fondations des éoliennes (invertébrés, algues, poissons) et que les vibrations provenant de ces dernières n’induisent pas de désertion des espèces initialement présentes sur la zone.
Par ailleurs, une étude Allemande (Bouma, Development of underwater flora and fauna communities on hard substrates of the offshore wind farm of Egmond aan Zee, 2009) a montré que de nombreuses espèces colonisent rapidement les fondations et les mâts des éoliennes. En effet, moules et balanes principalement colonisent la partie supérieure des fondations, entre 7 et 10 mètres de profondeur, à raison d’une couverture de 80 à 100 % ; elles sont bien souvent accompagnées d’étoiles de mer, d’anémones et de nombreuses espèces de vers et de crabes. La partie inférieure des fondations est principalement colonisée par des amphipodes (petits crustacés) et des cnidaires (anémones de mer). Le niveau de vibration ne semble donc pas être suffisant pour engendrer une quelconque perturbation des invertébrés benthiques. Ces observations permettent de confirmer que l’impact des vibrations des éoliennes sur le gisement de coquilles Saint-Jacques en Baie de Saint-Brieuc serait négligeable en phase d’exploitation.
Les poissons de fond
Durant l’exploitation du parc, lorsque les éoliennes sont en fonctionnement, les poissons de fond sont davantage exposés aux vibrations que les poissons vivant en pleine eau. Toutefois, une étude menée récemment sur le parc éolien en mer d’Horns Rev 1 au Danemark (Stenberg, C. et al., Effect of the Horns Rev 1 offshore wind farm on fish communities, 2011), montre qu’il n’y a pas de modification significative de la distribution et de l’abondance des poissons de fond avant et après l’installation du parc.
Q67 • Denis LEROY, PARTICULIER, (LÉHON), le 29/03/2013
Bonjour/bonsoir, Est-il VRAI que par moment les pales d'éoliennes seront volontairement STOPEES pour permettre le passage en vol de certains oiseaux, afin que ces moulins à vent des temps modernes ne les blessent, ni ne les tuent ? Un peu comme une proirité de passage train/voiture sur la route ...?
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
L’enjeu avifaunistique est un des critères à prendre en compte dans le choix des sites d’implantation des parcs éoliens terrestres comme en mer. A priori, dans des endroits à forte sensibilité, les éoliennes sont proscrites et en conséquent, des mesures comme l’arrêt des éoliennes pour les parcs autorisés ne sont nécessaires qu’en dernier recours.
Aujourd’hui, aucun parc éolien en mer en exploitation n’a nécessité ce type de mesure. Toutefois, dans certains projets éoliens terrestres en France, en Espagne ou aux Etats-Unis, lors des périodes critiques, les éoliennes sont arrêtées momentanément (en période de migration notamment).
Actuellement, dans le cadre de l’étude d’impact qui sera finalisée en 2014, le bureau d’études In VIVO réalise à la demande d´Ailes Marines l’évaluation avifaunistique du site. Il s´en suivra la définition des impacts et les mesures associées. Aujourd´hui, il est difficile de dire quelles seront ces mesures, puisque les études ne sont pas terminées. L´arrêt des éoliennes à certaines périodes de l´année pourrait être une de ces mesures.
Q55 • Guillaume PERCHARD, (SAINT-BRIEUC), le 27/03/2013
Puis-je recevoir de la documentation concernant l’impact des éoliennes sur l’environnement (faune et flore, y compris aquatiques/marins) ?
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AILES MARINES, le 15/04/2013,
Afin de constituer son dossier de réponse à l’appel d’offres pour le site de Saint-Brieuc, Ailes Marines a, entre 2010 et 2011, commandé des études préliminaires qui ont permis d’avoir une première approche sur les sensibilités, les enjeux environnementaux et établir un premier diagnostic environnemental.
Les résumés de ces études sont consultables dans les synthèses mises en ligne sur le site Internet du débat public du projet éolien de la Baie de Saint-Brieuc.
Pour compléter sa compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par Ailes Marines. Ces études constitueront l’étude d’impact environnementale, qui sera déposée en Préfecture aux services instructeurs en avril 2014. Les résultats de ces études contenues dans l’étude d’impact seront consultables par le grand public lors de l’enquête publique, prévue 2015.
Avant cela, le contenu de ces études sera présenté lors de la réunion publique consacrée à l’environnement, qui se tiendra le 17 juillet 2013 à Pléneuf-Val-André.
Q48 • Daniel TANET, (PERROS-GUIREC), le 27/03/2013
Serait-il possible de publier une perspective, vue de St-Quay-Portrieux par exemple? Salutations
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
Le choix des prises de vue photographiques utilisé pour réaliser les photomontages du projet (ou simulations visuelles) est déterminé en fonction des sensibilités paysagères et des enjeux. Il s’agit d’opter pour des points de vue représentatifs où l’impact visuel diffère.
Des photomontages du projet de parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc ont été réalisés par Ailes Marines en 2011 dans son dossier de réponse à l´appel d´offres, afin de permettre de se faire une opinion, aussi précise que possible, de la perception du futur parc dans son environnement. Dans le panel de photomontages remis, un a été réalisé depuis la digue de la plage des Rosaires (qui s’approche donc de l’angle de vue sur le parc depuis Saint-Quay-Portrieux). Il figure dans le dossier du maître d’ouvrage d´Ailes Marines (chapitre 4 - page 112) qui est téléchargeable sur le site suivant : www.debatpublic-eoliennesenmer22.org.
Dans le cadre de l'étude d'impact actuellement menée pour le projet, le prestataire en charge de l’évaluation paysagère (Atelier de l’Isthme) étudie la sensibilité des différentes séquences paysagères de la Baie de Saint-Brieuc et très certainement un ou plusieurs points de vue depuis Saint-Quay-Portrieux seront pris en compte dans cette évaluation.
Pour plus d´informations, nous vous invitons à venir participer à la réunion publique qui se tiendra le 17 juillet à Pléneuf-Val-André, au cours de laquelle sera développée ce sujet.
Q45 • Benoit ESTEFFE, (HILLION), le 26/03/2013
La défiguration du paysage classé en zone Natura 2000 est un frein rédhibitoire; ce paysage vierge est notre patrimoine touristique. Nous avons déjà les algues vertes qui nous font une mauvaise publicité, le saccage de ce patrimoine visuel sera lourd de conséquence. On pourrait aussi faire un champ d'éoliennes dans le raz de sein en face de la pointe du raz... Question: Pourquoi ne pas faire une implantation plus au large ?
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AILES MARINES, le 23/04/2013,
Le choix de la zone du projet et le plan d’implantation des éoliennes soumis au débat public sont le résultat a) des critères du cahier des charges de l´appel d´offres b) de la concertation menée par le Consortium Ailes Marines depuis 2009 avec les acteurs du territoire et de la prise en compte des enjeux c) des études techniques, environnementales et paysagères menées lors de la période de réponse à l’appel d’offres en 2011. Cette analyse multicritère permet aujourd’hui à Ailes Marines de présenter un projet adapté aux spécificités et aux enjeux du territoire.
Pour rappel, le cahier des charges de l’appel d’offres fixait, comme objectif principal, la réalisation d’un parc éolien d’une puissance de 480 à 500 MW au sein d’un périmètre prédéfini de 180 km2. Dans ce cadre, Ailes Marines a conçu un projet de moindre impact en définissant une implantation équilibrée des éoliennes au sein du périmètre proposé et respectueuse des activités existantes de la Baie.
Principalement :
- Ailes Marines a fait le choix de réduire l’emprise du parc éolien sur le domaine public maritime.
En effet, Ailes Marines a souhaité maintenir les activités existantes sur la zone et donc limiter l’impact du parc éolien sur la pêche professionnelle. Pour cela, aucune éolienne ne sera positionnée dans la partie Sud du périmètre de l’appel d’offres comprenant des gisements de coquilles Saint-Jacques, et le nombre d’éoliennes installées a été limité, car Ailes Marines a choisi d’équiper son parc avec des machines puissantes, de 5 MW de puissance unitaire.
- En parallèle, Ailes Marines a privilégié, dans la définition du périmètre, l’éloignement du parc éolien des zones environnementales classées et du littoral costarmoricain.
Le littoral est composé de sites dotés d’une richesse paysagère indéniable qui font l’objet de protections réglementaires : le Cap d’Erquy et le Cap Fréhel sont inscrits et classés au titre des sites Natura 2000. Le littoral comprend également la présence d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS) induite par la présence d’une faune ornithologique importante et variée, mais également de colonies de pingouins (au niveau du Cap Fréhel).
Ailes Marines a donc éloigné son projet de l’ensemble de ces zones et sites sensibles.
Toutefois, Ailes Marines a dû prendre en compte la profondeur des fonds marins, condition essentielle de la viabilité technique et économique du projet (plus la profondeur des fonds marins est importante, plus l’installation des fondations devient complexe techniquement et coûteuse).
Considérant l’ensemble de ces critères, Ailes Marines propose un périmètre d’implantation d’une surface de 77 km2, soit 43 % du périmètre d’origine défini dans l’appel d’offres (avec une profondeur maximale d’implantation des éoliennes de 41 mètres).
L’éolienne la plus proche des côtes sera installée à 16,2 km du Cap Fréhel.
En résumé, cette proposition correspond au meilleur compromis entre :
- Les attentes et demandes exprimées par les acteurs locaux dans le cadre de la concertation menée par Ailes Marines, avec la nécessaire prise en compte des activités existantes,
- L’intégration des données environnementales et paysagères liées au projet,
- La faisabilité technique et économique du projet.
Q40 • Anthony MERCIER, (HILLION), le 26/03/2013
Quelle étude de marché permet de dire que des éoliennes de 175 m de haut auront un impact positif sur le tourisme, en particulier vue du site remarquable du Cap Fréhel, situé à 16 km de ce projet?
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AILES MARINES, le 02/05/2013,
Le parc éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc sera l´un des premiers sites énergétiques de ce type à être installé puis exploité au large des côtes françaises. Il pourrait donc constituer, comme c´est le cas pour certains parcs européens, un attrait touristique pour les habitants et touristes de la Baie.
A ce jour, l'étude d'impact du projet et plus spécifiquement l’évaluation des impacts socio-économiques (dont le tourisme) n’est pas encore achevée. Elle le sera en avril 2014. Toutefois, plusieurs retours d’expérience sont à relever. Il convient de rappeler qu´ils ne sont présentés qu´à titre indicatif et qu´en matière de tourisme, il est difficile de faire des déductions et encore moins de transposer un cas à un autre.
Exemples de retours d´expérience
Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[1]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent que :
- La fréquentation du camping de Nysted, croissante depuis plusieurs années, n’a pas été perturbée par l’apparition du parc,
- Les visites en bateau organisées en phase d’installation du parc ont été maintenues en phase d’exploitation pour répondre aux demandes du public.
D’autres informations existent également sur le parc anglais Scroby Sands, situé à 2,5 km des côtes de Great Yarmouth et composé de 30 éoliennes. Selon le responsable du tourisme à Great Yarmouth, aucun touriste ne s’est plaint de la modification du paysage créée par la présence des éoliennes. Plusieurs touristes ont même déclaré venir à Great Yarmouth dans le seul but d’observer le parc. Un centre d’information à l’usage des touristes a été installé près de la plage. Six mois après son ouverture, il avait accueilli 30 000 visiteurs (source : BWEA 2006). Il serait fréquenté aujourd’hui par 35 000 visiteurs chaque année (chiffre E.ON). D’autre part, lors du week-end national anglais pour l’énergie éolienne en 2006, 2 000 personnes ont visité ce parc [2].
Ces deux exemples montrent que l’implantation d’un parc éolien en mer suscite la curiosité et attire le public. Pour cette raison, de nouvelles activités sont développées (visites en bateau, centres d’information), en lien avec les attentes des touristes.
Qu´en est il pour le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc ?
Pour son projet, Ailes Marines s’est fixée comme objectifs de s’inscrire dans l’offre touristique du territoire liée aux sites naturels et culturels, en s’associant à des évènements existants, mais aussi de l´enrichir en développant le tourisme « ludo-scientifique » et le tourisme « vert industriel ».
À ce jour, plusieurs mesures sont en cours de réflexion :
- L’aménagement de belvédères sur divers points de la Baie de Saint-Brieuc où pourraient figurer des panneaux explicatifs et pédagogiques sur le projet ainsi que des longues vues,
- Des excursions en bateau par le biais de navettes de passagers permettant d’approcher le parc ou de le « visiter de l’intérieur ». L’objectif est de créer des motifs de déplacement et de découverte autour des énergies marines renouvelables.
Ces quelques propositions ne sont pas figées. Si Ailes Marines décide de poursuivre son projet à l´issue du débat public, elle travaillera de concert avec les structures touristiques locales au développement de dispositions adaptées et attractives pour les habitants et les touristes.
[1] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[2] http://www.eon-uk.com/generation/scrobysands.aspx.
Q33 • Fernand PINCHON, (PLOUEZEC), le 26/03/2013
Absence de vent : étude météo ?
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AILES MARINES, le 18/04/2013,
L’estimation préliminaire du gisement éolien de la Baie de Saint-Brieuc a été réalisée par Ailes Marines sur la base d’une série de modélisations atmosphériques poussées.
Dans un premier temps, il est prévu d’affiner ces modélisations en utilisant les mesures LiDAR réalisées au phare du Grand Léjon depuis fin 2012. Ces mesures pourront faire varier légèrement la prévision, en la précisant.
Dans un deuxième temps, un mât de mesures météorologiques sera installé pour apporter encore plus de précision à l’estimation. Implanté aux limites du parc éolien et en amont des éoliennes par rapport à la direction du vent prédominante, le mât de mesures météorologiques garantit la collecte d’un maximum de données brutes de température, de pression, d’humidité, et surtout de vent (sa vitesse, sa direction…).
Bien entendu, l’incertitude associée à toute estimation, qui est calculée de façon précise à chaque étape, diminuera avec chaque prévision.
Bien que la prévision de gisement éolien puisse évoluer au cours des études, à chaque fois qu’une estimation est utilisée comme fondement des décisions économiques du projet, une marge de sécurité est prise en compte. Cette marge de sécurité est proportionnelle à l’incertitude associée à la prévision. On peut donc affirmer que si la prévision de vent devait évoluer à la baisse, elle restera toutefois dans l’enveloppe d’incertitude prévue et ne pourra pas mettre en cause le modèle financier initial ni le niveau de production du parc.
Ainsi, avec 500 MW de capacité installée, le rendement attendu du parc éolien installé en Baie de Saint-Brieuc s’élève à 1 750 GWh de production annuelle, soit 1 750 millions de kWh/an. Le projet a en effet pour objectif de fournir l’équivalent de la consommation de 790 000 habitants (chauffage compris), soit 8,1 % de la consommation totale en 2010 d’électricité de la Bretagne.
Q30 • Victorine GUINNEBAULT, (ERQUY), le 25/03/2013
A-t-il été envisagé de peindre les éoliennes autrement qu’en blanc de manière à être moins visibles ? En bleu et vert clair par exemple, comme par exemple suggéré dans la plaquette de la cndp ?
> Voir la réponse
AILES MARINES, le 15/04/2013,
Afin de garantir la sécurité de l’ensemble des usagers concernés par le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, un dispositif maritime et aérien de balisage et de signalisation est obligatoire.
La couleur blanche des éoliennes évoquée par Ailes Marines dans son dossier du Maître d´Ouvrage constitue un élément du balisage aéronautique qui est imposée au titre de l’arrêté du 13 novembre 2009 relatif à la réalisation du balisage des éoliennes situées en dehors des zones grevées de servitudes aéronautiques.
En matière d’intégration paysagère, Ailes Marines souhaite privilégier la teinte mate ou satinée, qui réduit la brillance lors d’ensoleillements importants.
Il convient également de noter que la perception des éoliennes depuis le littoral dépendra de nombreux facteurs tels que les conditions météorologiques (nébulosité, brouillard, pluie…) conditionnant la visibilité.
Q21 • Didier GRANDINOT, (PLOUEZEC), le 25/03/2013
Le périmètre du projet occupe la totalité du champ visuel de ma propriété située au 6 de la Pointe de Bilfot à PLOUEZEC.
Pour être hors de vue, les machines devraient être implantées à 84 kms (2,1 √H+4 × 1,852) et non pas à 30km.
Qui m’indemnisera de la perte de valeur de mon bien quand le champ visuel aura été entièrement et immédiatement pollué par ce projet ?
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AILES MARINES, le 21/05/2013,
Vous craignez que le parc éolien en mer en Baie de Saint-Brieuc occupe la totalité du champ visuel depuis votre propriété. Ce ne sera pas du tout le cas, ni depuis votre propriété ni depuis aucun point de la côte, comme expliqué ci-après.
Concernant la visibilité du projet depuis un point donné de la côte, il faut tenir compte de quatre facteurs principaux :
- La distance de l’observateur :
Une éolienne perçue à 30 km de distance aura une hauteur relative équivalente à celle d’une silhouette humaine perçue à 300 mètres (3 fois la longueur moyenne d’un terrain de football). Pour repère, la pointe de Bilfot à Plouézec est située à 28,4 km de l’éolienne la plus proche.
- Les conditions de visibilité atmosphérique :
La visibilité est relative à la transparence de l’air. La brume, le brouillard, l’humidité, la pluie… peuvent influer sur cette transparence.
D’après les données de la station Météo France située à Saint Brieuc :
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- 21 % du temps la visibilité est inférieure à 10 km,
- 53 % du temps la visibilité est inférieure à 20 km,
- 84 % du temps la visibilité est inférieure à 30 km (une probabilité sur 5 pour voir des objets au-delà de 30 km).
D’après ces données et sachant que depuis la pointe de Bilfot à Plouézec, l’éolienne la plus proche située à 28,4 km et la plus éloignée située à 37 km, la probabilité d’avoir une visibilité suffisante pour voir la première éolienne est d’une chance sur 5.
- La courbure terrestre :
En raison de la rotondité de la Terre la partie inférieure des objets est masquée progressivement avec l’augmentation de la distance. Cet effet est minimisé plus l’observateur est situé en altitude.
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- Pour un observateur situé au niveau de la mer, une éolienne observée à 34 km ne sera visible que sur ses deux tiers supérieurs. A plus de 56 km l’éolienne sera masquée en totalité,
- L’effet de la courbure de la terre pourra donc influer sur la perception d’éoliennes à la fois très distantes (plus de 20 km) et perçues depuis les situations basses. Cet effet sera faible à négligeable depuis les points de vues perchés sur de hautes falaises et dans tous les cas pour les éoliennes observées à des distances réduites.
- Le champ visuel depuis le point d’observation :
Depuis la pointe de Bilfot à Plouezec le champ visuel est de 360° et le projet occupera un angle de 25,6°.
Par ailleurs, d’autres facteurs comme la luminosité peuvent avoir une influence dans la perception d’un objet à l’horizon.
En matière d’immobilier, si l’on se tourne vers les parcs éoliens en mer installés à l’étranger, la littérature sur le sujet est peu développée. En outre, l’utilisation des retours d’expérience doit être maniée avec prudence.
Cependant, voici deux exemples concrets :
- Une étude a été réalisée pour le compte du gouvernement écossais sur le parc éolien en mer danois de Nysted[i]. Ce parc, mis en service en 2003 et situé à 6 km des côtes, est composé de 72 éoliennes de 110 mètres de haut (en bout de pale). Les principaux enseignements de l’étude indiquent une stabilité des prix de l’immobilier en front de mer (résidences de vacances avec vue sur la mer et de fait sur le parc),
- Au Danemark, un an après la construction du parc éolien en mer d’Horns Rev (parc installé à 14 kms des côtes environ), la fréquentation touristique n’avait pas diminuée, ni les prix des locations de vacances[ii].
Ces éléments amènent à penser que l’immobilier, comme le tourisme, ne seront pas négativement affectés par l’implantation du projet de la Baie de Saint-Brieuc.
[i] The economic impacts of wind farms on Scottish tourism. Rapport à l’intention du gouvernement écossais, mars 2008.
[ii] Offshore wind farms in the Mediterranean Seascape - A tourist appeal or a tourist repellent ? Vanja Westerberg, Jette Bredahl Jacobsen, Robert Lifran, janvier 2011.
Q19 • Vincent LECLERCQ, (SAINT-BRIEUC CEDEX 1), le 25/03/2013
Par quelles données scientifiques et par quels moyens êtes-vous en mesure d’évaluer l’impact sur le sol marin et le benthos des constructions ainsi que de leur démantèlement ?
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AILES MARINES, le 24/05/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu mais aussi parce qu´il n´existe en France aucun retour d´expérience de ce type de projet d´aménagement, des études complémentaires particulièrement étayées sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d´étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres.
Les études relatives au fond marin et au benthos actuellement réalisées sont les suivantes :
- Etude de la faune/flore benthique (In Vivo),
- Suivi de la qualité des sédiments (In Vivo),
- Evaluation de la ressource en bivalves d’intérêt commercial telles que les amandes de mer, les palourdes, les praires par exemple (In Vivo),
- Evaluation de la ressource en coquilles Saint-Jacques (IFREMER),
- Modélisation hydro-sédimentaire (Actimar) et son interprétation (Artelia).
Grâce à ces études menées actuellement, les connaissances acquises permettront d'évaluer plus finement le niveau des impacts du projet et de proposer en conséquence des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation à mettre en place durant chacune des phases de la vie du parc. Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.
Q10 • Jean-Marie KERANMOAL, (PORDIC), le 25/03/2013
Quelle sera la nuisance sonore sur la commune de Pordic avec les vents de Nord-Est? Merci.
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AILES MARINES, le 15/04/2013,
L’origine du bruit émis par les éoliennes provient de plusieurs sources.
Pour des distances proches (jusqu’à environ 100 mètres), on distingue trois types de bruits issus de deux sources différentes :
- Un bruit d’origine mécanique provenant de la nacelle et des éventuels multiplicateurs, plus marqué sous le vent de l’éolienne (et quasi inaudible au vent pour des distances supérieures à 200 mètres),
- Un sifflement d’origine aérodynamique que l’on localise en bout de chaque pale,
- Un bruit périodique également d’origine aérodynamique, provenant du passage de la pale devant le mât de l’éolienne.
Pour des distances plus lointaines (au-delà d´une centaine de mètres), afin d’évaluer les niveaux sonores engendrés par un parc éolien, des modèles de propagation sont mis en œuvre. Cela a été notamment le cas pour les parcs éoliens en mer de Kriegers Flak en Suède et d’Horns Rev au Danemark.
Ces modèles indiquent qu'à 1,5 km de distance d´un parc et dans des conditions de propagation du vent optimales, le niveau sonore généré par celui-ci correspond au bruit ambiant en mer.
La commune de Pordic étant située à une trentaine de kilomètres des premières éoliennes du parc de la Baie de Saint-Brieuc, le bruit engendré par celles-ci ne sera pas perçu. Il ne sera d’ailleurs perçu d’aucun point de la côte autour du parc.
Q3 • Nicole HAMET, (SAINT-BRIEUC), le 25/03/2013
Impact des éoliennes sur la faune et la flore marine (références des études qui ont été réalisées)?
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AILES MARINES, le 15/04/2013,
Les études environnementales préliminaires menées par Ailes Marines durant la phase de réponse à l’appel d’offres ont permis d’identifier et caractériser les principaux enjeux de la Baie de Saint-Brieuc. Ces études concernent le milieu physique (courant, marée, houle, géologie, sédimentologie, qualité de l’eau…), le milieu vivant (faune et flore benthique, ressource halieutique, mammifères marins, oiseaux et chauves-souris), les milieux naturels et patrimoniaux ainsi que le paysage.
Pour parfaire la compréhension des enjeux du milieu, des études complémentaires sont actuellement menées par des prestataires externes, à la demande d´Ailes Marines. Ces études permettront d'identifier plus précisément l’utilisation et la fréquentation du site par les différents compartiments biologiques et d’établir un état initial complet qui sera intégré au dossier d´étude d’impact du projet rendu aux services de l’Etat en avril 2014, conformément au cahier des charges de l’appel d’offres.
Par ailleurs, les impacts qui seront identifiés prendront en compte l’ensemble des phases de la vie du parc, à savoir l’installation, l’exploitation et le démantèlement. À ces impacts seront associées des mesures visant à :
- Eviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement,
- Réduire les effets n'ayant pu être évités,
- Compenser, lorsque cela sera possible, les effets négatifs qui n’auront pu être ni évités ni suffisamment réduits.
Les principaux effets de la phase d’installation pourraient être le bruit et la remise en suspension des sédiments, causés pas l’installation des fondations et l’ensouillage des câbles électriques. Ces effets pourraient concerner les mammifères marins, la ressource halieutique (ressource vivante animale et végétale des milieux aquatiques marins exploitée par l’homme, ex : pêche, aquaculture), le benthos (organismes aquatiques vivant sur le fond des mers), ou encore les oiseaux marins présents sur la zone du projet ou à proximité.
Les choix techniques du projet envisagés à ce jour par Ailes Marines (méthode de travaux, démarrage progressif des opérations d’installation…) permettront de réduire significativement les impacts potentiels pressentis.
En phase d’exploitation du parc, les différents types d’effets potentiels sur les mammifères marins, la ressource halieutique, le benthos et les oiseaux marins pourraient être les suivants :
- Un « effet récif ». La présence des fondations comme toute structure immergée pourrait vraisemblablement induire une attractivité des organismes vivants et de fait augmenter la biodiversité localement. Les fondations pourraient permettre le développement de zones de ponte et de reproduction, ou encore une augmentation de la disponibilité en nourriture,
- Des émissions sonores et des vibrations engendrées par le fonctionnement du parc éolien. Les résultats des études menées sur plusieurs parcs éoliens en mer à l’étranger (Horns Rev et Nysted au Danemark, Egmond aan Zee aux Pays-Bas notamment) montrent que le niveau atteint est loin d’être suffisant pour avoir un effet important sur les espèces présentes,
- L’effet d’un champ électromagnétique. Les expériences menées à ce jour au Danemark tendent à montrer que les câbles sous-marins véhiculant l’électricité produite par les éoliennes ne provoquent pas de changements dans la distribution des espèces. De plus, la séparation des câbles, leur conditionnement dans une gaine de protection et l’ensouillage prévu, induisent un champ électromagnétique résiduel de faible intensité,
- Le risque de collision. Certaines espèces d’oiseaux rencontrées sur le périmètre d’étude du projet sont sujettes à collision du fait de leurs caractéristiques biologiques. Toutefois, une compilation de données issues de 21 études menées sur différents parcs éoliens terrestres et côtiers révèlent des taux de collision très faibles.
Grâce aux études menées actuellement, les connaissances acquises permettront d'évaluer plus finement le niveau des impacts du projet et de proposer en conséquence des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation à mettre en place durant chacune des phases de la vie du parc. Il convient d´indiquer également que des suivis opérés régulièrement lors de chaque phase permettront de confirmer la pertinence de ces mesures et, le cas échéant, de les adapter.