Q181 • Didier CHARDIN, (LANCIEUX), le 13/04/2013
On nous rebat les oreilles de la création d'une "filière structurante", mais, outre qu'aucun emploi industriel ne sera créé en Bretagne administrative, le premier soin d'Areva est semble-t-il de construire une gigantesque usine en Ecosse pour fournir le marché britannique (à condition qu'il dure...). Le mirage de l'exportation ne s'éloigne-t-il pas un peu plus ? Ou bien pensez-vous pouvoir "exporter" nos jackets en ferraille et nos blocs de béton ? Pour le reste, la technologie semble appartenir à nos voisins (Allemands, Danois, Espagnols) et, pour les métaux spéciaux (terres rares), à la Chine (bravo pour l'indépendance énergétique). Est-ce exact ?
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AILES MARINES, le 18/06/2013,
Dans l’élaboration de son projet, Ailes Marines a fait de l’emploi un enjeu essentiel. Le consortium souhaite contribuer au développement d’une nouvelle filière industrielle en France et privilégier les partenariats avec les entreprises bretonnes, et notamment les PME.
Ailes Marines estime à environ 2 000 le nombre d’emplois directs mobilisés par le projet (dont un potentiel de 1 000 en Bretagne) et répartis de la façon suivante :
- 750 pour la fabrication des éoliennes et de leurs principaux composants (générateur, mât…) sur le site du Grand Port maritime du Havre,
- 110 pour la fabrication des autres composants des éoliennes (pièces usinées ou mécano-soudées, équipements électriques), potentiellement localisables en Bretagne,
- 500 pour la conception et la fabrication des fondations de type jacket (solution privilégiée) à Brest,
- 200 pour la conception et la fabrication de la sous-station électrique à Brest,
- 300 pour la phase d’installation en mer (activités d’ingénierie, de management, de logistique et d’installation proprement dite),
- 140 pour la phase de maintenance (20 marins, 20 personnes pour le suivi de l’exploitation et 100 techniciens).
L’objectif est que cette filière industrielle soit pérenne grâce à sa compétitivité pour les projets à venir en France et à l’export, notamment au sud du Royaume-Uni et en Belgique. En France, le gouvernement a annoncé en janvier 2013 un nouvel appel d’offres pour 1 000 MW, à construire au large des côtes françaises (au large du Tréport et de l’île de Noirmoutier) entre 2021 et 2023. Au-delà des frontières hexagonales, le développement de 40 000 MW est annoncé en Europe à l’horizon 2020, en premier lieu au Royaume-Uni. Les maisons mères d’IBERDROLA et d’EOLE-RES développent notamment plusieurs projets éoliens en mer importants au Royaume-Uni et en Allemagne pour une puissance supérieure à 10 000 MW, offrant ainsi une réelle opportunité d’accès aux marchés internationaux à ses partenaires et à leurs fournisseurs. C’est dans cette perspective qu’AREVA a choisi d’implanter ses usines de production de nacelles et de pales au Havre, port idéalement situé pour desservir les champs du Sud du Royaume-Uni et de Belgique.
Plus de 7 000 éoliennes devront être fabriquées et installées à l’horizon 2020 pour atteindre les 40 000MW d’éolien en mer annoncés, le groupe AREVA envisage donc pour compléter ses implantations allemande et française de développer une base industrielle en Ecosse afin de desservir le nord du marché britannique.
Le port de Brest accueillera lui, la fabrication des fondations de type jacket du champ de la baie de Saint-Brieuc et pourra pérenniser la filière ainsi créée avec les futurs projets, en France comme outre Manche.
De son côté, le groupe TECHNIP, en charge de l’installation en mer des éléments du projet de Saint-Brieuc, montre une forte ambition dans le secteur de l’éolien en mer, par sa participation active dans des actions structurantes en France, visant à positionner, sur le long terme, le savoir-faire français dans le domaine des énergies marines, y compris à l’export.
Concernant l’utilisation de terres rares, les générateurs des éoliennes contiennent effectivement des terres rares. Les générateurs des éoliennes, AREVA fournis par le groupe ABB, contiennent moins de 500 kg de terres rares par éolienne, quantité trois fois inférieure à celle des éoliennes basées sur des technologies à entrainement direct.
Q168 • Xavier FRANQUE, (PLESDER), le 11/04/2013
A-t-on imposé Rollise à Nantes pour les roulements d'orientation des pâles?
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AILES MARINES, le 29/05/2013,
Vous parlez sans doute de l’entreprise Rollix, basée à la Bruffière, près de Nantes, et qui fabrique des couronnes d’orientation et des roulements spéciaux.
AREVA, qui est en charge de la fabrication des éoliennes pour le parc de Saint-Brieuc, est effectivement en contact avec Rollix, entre autres, pour la fourniture des couronnes d’orientation.
Rappelons qu’AREVA, comme l’ensemble des membres du consortium, privilégie autant que possible les fournisseurs locaux, ceux du Grand Ouest, de la Bretagne et en particulier les entreprises des Côtes d’Armor, pour la fourniture des composants des éoliennes. Dans cette optique, AREVA a déjà rencontré 77 entreprises bretonnes, dont 33 entreprises costarmoricaines.
Q166 • Philippe AUBRON, (HENANBIHEN), le 11/04/2013
La construction des éoliennes seront 100 % françaises ?
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AILES MARINES, le 18/06/2013,
L’objectif est en effet de proposer une éolienne produite 100 % en France (« made in France »).
Les 100 éoliennes M5000-135 du parc de la Baie de Saint-Brieuc seront construites par AREVA au Havre où sera implantée la base industrielle composée :
- d’une usine de construction des nacelles ;
- d’une usine de production des pales ;
- d’un banc d’essai, où sera testée chaque éolienne (nacelle et base du mât) ;
- d’un port de base permettant le pré-assemblage et le stockage des composants avant leur chargement sur le bateau d’installation vers le champ de Saint-Brieuc.
Au-delà des usines AREVA proprement dites, de nombreuses entreprises françaises seront associées pour fournir les composants mécaniques, électriques et composites nécessaires. En effet, une éolienne est l’assemblage de quelques 3 600 composants formant le rotor (moyeu et pales), la nacelle (où se situe le générateur, le multiplicateur, etc.) et le mât (dans lequel sont placées les armoires électriques).
Pour les composants lourds, le plan industriel d’AREVA mobilisera des fournisseurs prêts à s'implanter à proximité de ses usines sur le quai Joannès Couvert du Havre, afin d’optimiser la logistique et la compétitivité de la production. Ainsi, les partenaires d’AREVA pour la fabrication du mât, du multiplicateur, du générateur et des roulements principaux pourraient localiser leurs usines au Havre.
Pour les milliers d’autres composants, l’enjeu pour AREVA est de nouer des contacts avec des entreprises bretonnes et normandes, afin de composer un réseau de fournisseurs locaux pour mobiliser les activités existantes et créer de nouvelles capacités industrielles. Dans cette optique, le groupe AREVA s’est mobilisé dès 2011 pour identifier, réunir et associer les acteurs industriels, socio-économiques et institutionnels de Bretagne et Normandie. Ainsi plus de 77 entreprises bretonnes ont été rencontrées, 35 entreprises bretonnes et normandes ont participé aux « journées fournisseurs » à Bremerhaven (base historique de l’activité Eolien en mer d’AREVA en Allemagne) pour comprendre la réalité du dispositif industriel et 14 lettres d’intentions ont été signées (à fin décembre 2012).
Q165 • Xavier FRANQUE, (PLESDER), le 11/04/2013
A-t-on consulté SEMA à Saint-Brieuc pour les mâts ?
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AILES MARINES, le 29/05/2013,
L’entreprise SEMA fait partie du groupe SODIMAC, constructeur de charpentes métalliques et de machines agricoles, qui est basé à Saint-Potan dans les Côtes d’Armor.
AREVA, qui est en charge de la fabrication des éoliennes pour le parc de Saint-Brieuc, est effectivement en contact avec SODIMAC pour la fourniture de composants. La portée de la consultation n’est pas à ce jour déterminée.
Rappelons qu’AREVA, comme l’ensemble des membres du consortium, privilégie autant que possible les fournisseurs locaux, et en particulier les entreprises des Côtes d’Armor, pour la fourniture des composants des éoliennes. Dans cette optique, AREVA a déjà rencontré 77 entreprises bretonnes, dont 33 entreprises costarmoricaines.
Q99 • Noël GUYOMARD, (PLOUHA), le 29/03/2013
Pour l’éolienne AREVA M 5000-135, les fondations de type jacket ont-elles servi en Allemagne (2009) ? Les treillis métalliques et la structure en acier ne vont-ils pas rouiller ?
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AILES MARINES, le 29/05/2013,
Pour les éoliennes du parc de la Baie de Saint-Brieuc, Ailes Marines a retenu le modèle AREVA M5000.
Ce modèle est en fonctionnement depuis 2009 sur le parc éolien pilote d’Alpha Ventus, au large des côtes allemandes. Les M5000 y ont été installées sur des fondations tripodes. Le tripode est également une structure métallique, mais avec un design tubulaire en trépied, contrairement à la jacket, qui est un design tubulaire en treillis.
La fondation de type jacket est une structure couramment utilisée dans le marché de l’éolien en mer. En particulier, sur le site Alpha Ventus, ce type de fondation a été utilisé pour l'installation des éoliennes 5 MW de Repower, qui jouxtent les machines d’AREVA.
Au global, cette fondation a été utilisée pour 13 % des éoliennes installées en mer en Europe[i], derrière les monopieux (73 % des éoliennes), mais qui sont habituellement utilisés pour des eaux moins profondes que sur la zone au large de Saint-Brieuc.
Le design détaillé des fondations jacket pour le projet éolien en mer de la Baie de Saint-Brieuc, y compris de leur protection anticorrosion, est actuellement en cours de finalisation.
Toutefois, plusieurs dispositifs sont envisageables pour protéger ces fondations de la corrosion :
- Au dessus de la zone de marnage : peinture anticorrosion, spécifique pour l'environnement marin,
- Dans la zone de marnage : peinture anticorrosion (spécifique pour l'environnement marin) et surépaisseur de corrosion,
- En dessous de la zone de marnage : protection cathodique par anodes sacrificielles.
[i] The European offshore wind industry : key trends and statistics 2012 – Rapport de l’EWEA, janvier 2013.