Débat EuropaCity - L'aménagement du territoire francilien

Manque de vision

Rose-Marie FRICOTEAUX — Wed, 13 Jul 2016 21:57:40 +0000

149

Je me suis rendue à deux réunions d'information durant la période du débat public. Je suis également allée voir sur place le lieu qu'occuperait le projet d'Europa City, s'il était validé.
Plusieurs éléments me viennent avec ce projet :
- La vision d'une société que l'on doit faire consommer et que l'on doit amuser.
- Le manque d'imagination des entrepreneurs et des politiques qui les soutiennent, comme si il n'y avait que par ces deux activités que nous pouvions créer des emplois.
- Les communes environnantes à qui on pourrait enfin essayer d'offrir un environnement harmonieux, en ne construisant pas n'importe quoi. Y a t-il des politiques capables d'imaginer autre chose que de la friche industrielle ou des sièges de R&D en forme de bunkers pour entourer les habitations ? Intégrer la nature, des champs, des arbres, des jardins, refaire apparaître des commerçants de quartier ?
- Quel dommage de gâcher ces terres alors que cette zone présente déjà beaucoup de surfaces urbanisées et laissées à l'abandon.
- Le fait de vouloir urbaniser non seulement 80 hectares pour Europa City mais aussi 220 autres hectares pour de la R&D. Les entreprises sont encore inconnues mais qu'importe. Il faut urbaniser absolument, comme si c'était obligé car garant qu'il se passe quelque chose, qu'il va y avoir de l'emploi !

Tout cela me parait un sacré gâchis, sans vision globale. On va urbaniser pour un pauvre projet de société d'hyper consommation et sans recherche d'aucun équilibre entre la vie en ville, les entreprises et la nature toute proche.

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Un projet contraire à l'environnement

cathie.laurent@wanadoo.fr — Wed, 13 Jul 2016 20:23:23 +0000

145

Défavorable. Pas d'opportunité à réaliser ce projet.

Le rapport de présentation indique que le projet est éco-responsable alors qu'il prévoit un parc des neiges, la mauvaise foi n'a pas de limite. Entre autres activités qui sont pour la plupart superflues mais présentées comme pédagogiques ou « permettant de développer des activités en toiture et ainsi créer des interactions avec tous les visiteurs » qui vont totalement à l'encontre de l'objectif de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Ce projet est tout simplement démesuré, on se souvient de l'épisode du parc de Roybon, mais faudra-t-il revivre celui de Sivens pour s'en apercevoir ? Pour Sivens, le tribunal administratif de Toulouse a annulé, vendredi 1er juillet 2016, trois arrêtés préfectoraux qui avaient permis le démarrage des travaux.
Si l'on se reporte au document de synthèse de la conférence-débat du 28 juin à Garges-lès-Gonesse, par exemple, les chiffres avancés par le maître d'ouvrage sont pour le moins critiquables alors que le projet se fonde en grande partie sur ces derniers.
Ce projet va supprimer les dernières terres agricoles en Ile-de-France alors que la demande pour consommer par le biais d'associations pour le maintien de l'agriculture paysanne ne cesse d'augmenter, que les circuits directs producteur-consommateur se mettent en place et que l'inquiétude liée aux produits de supermarché ne cesse d'augmenter.
Ce projet ne respecte pas l'environnement et le besoin d'avoir des circuits courts pour nourrir la population parisienne et d'Ile-de-France.

Quel avenir offre ce projet aux agriculteurs ? Aucun. Combien de terres encore avalées pour amuser le peule et le faire consommer alors que vous allez enlever un outil, la terre, entre les mains de personnes qui nourrissent les êtres humains.

Des dizaines d'agriculteurs veulent s'installer, ces terres agricoles ne peuvent être réutilisées et modifiées sans que la SAFER n'exerce son droit de préemption, elles doivent rester agricoles.

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Proposer un autre projet né de l’innovation locale

RICHARD Perrine — Wed, 13 Jul 2016 20:01:15 +0000

150

Je profite des derniers jours pour étayer mon point de vue exprimé rapidement lors de la réunion du 28 juin. Je suis une habitante de La Courneuve, étudiante en architecture qui souhaite une évolution du projet d’Europa city dans sa philosophie et son programme. On m’a opposé que ma question concernait la conception et non la définition du projet. Or pour garantir une conception optimale, il faut absolument que certaines clauses soient mises en place dans la phase de définition. Je demande une nouvelle méthode de conception à partir des potentiels existants du territoire. Comment faire de ce projet une avancée sociale aussi bien qu’économique ?

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Un secteur géographique en débat depuis le début des années 1980

Jean-Claude Cavard — Wed, 13 Jul 2016 13:22:04 +0000

Tous les problèmes qui ont été débattus lors de ce débat de mars à juin 2016 l'étaient déjà à la fin des années 1980. A l'époque, l'urbaniste renommé et de grande qualification, Jean-Paul Lacaze avait dit dans une de ces notes car il avait été nommé Chargé de Mission pour ce secteur de Roissy, que « La Plaine de France avait été trop longtemps le placard à balai » de la Région Parisienne.

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EuropaCity, une centralité vide

Atelier Citoyen — Wed, 13 Jul 2016 09:32:29 +0000

143

EuropaCity se définit comme une nouvelle centralité du Grand Paris. Dénoncer la vacuité de ce projet ne suffit pas, il nous semble nécessaire d'en déconstruire les prétentions, et d'en esquisser les alternatives.
Le projet d'EuropaCity constitue un vide intellectuel, non qu'il soit impossible à définir comme l'affirme les porteurs de ce projet mais bien parce qu'il nait d'un programme urbain extrêmement banal, associant commerces, loisirs et culture comme l'ont fait toutes les grandes villes européennes depuis plusieurs siècles, avant l'apparition des zones commerciales. EuropaCity oublie cependant la fonction urbaine la plus essentielle : l'habiter. Sans logement EuropaCity n'est pas un morceau de ville, c'est un mélange de parc à thème et de centre commercial. Nous pouvons cependant nous réjouir que cette mixité de programme ébahisse les institutions publiques et les responsables politiques : cela permettra peut-être d'en finir avec l'urbanisme des zones spécialisées monofonctionnelles et du morcellement du territoire en zoning, séparant et ségrégant les fonctions et les usages urbains en zones de logements dortoirs, zones d'activités, zones commerciales, zones industrielles...
Si EuropaCity a le mérite de réintroduire un semblant de mixité, le projet reste symptomatique des politiques urbaines du passé, de l'urbanisation surconsommatrice de sol, d'énergie et de matériaux non renouvelables, amplifiant les déplacements automobiles et la pollution. EuropaCity est emblématique aussi de la privatisation de l'urbanisme, la ville et la pensée urbaine sont laissées à la merci des promoteurs privés. Les intérêts privés ne pensent pas la ville en termes d'urbanité mais bien de foncier et de rendement. Le projet est un quartier commercial fermé, détaché de son environnement, où les singularités et le sens de solidarité collective disparaissent dans l'autisme de longues vitrines des galeries marchandes. Europacity résulte de la spéculation foncière sur les derniers terrains agricoles proches de la capitale. Le projet contraint les pouvoirs publics à mettre en place des infrastructures coûteuses en investissement et en entretien, seulement pour des intérêts privés.
Si le programme commercial est ambiguë, le projet ne pouvant à la fois répondre aux attentes des habitants du territoire et constituer une alternative au boulevard Haussmann pour les touristes. Les intentions du Maitre d'Ouvrage semblent claires : Europacity est avant tout un projet immobilier où il est vendu ou loué des mètres carrés de coque vide. L'objet est de générer des rentes immobilières, aussi le programme n'est ni destiné à la population locale ni destiné aux touristes mais bien destiné aux enseignes commerciales. A charge des preneurs de trouver leur clientèle.
Certes le projet est clinquant, fardé de signes et de paillettes, de représentations en vogue, mélangeant montagnes russes et sculptures à facettes de Xavier Veilhan, vitrines Vuiton et panneaux solaires, toitures végétalisées et piste de ski. Le projet doit séduire et le joyeux mélange d'espaces festifs et commerciaux est vendeur, mais ces belles images pour ipad et papier glacé ne montrent que la vacuité du sens de ce projet ; poursuivant les paradigmes d'un développement non soutenable : citoyens et touristes n'y sont que des consommateurs branchés, festifs et désœuvrés. En cela, le projet se trompe clairement de direction, une majorité de parisiens refuse la passivité des consommateurs et la docilité des téléspectateurs au cerveau disponible.
A la lecture des réponses du Maître d'Ouvrage, lors de ce débat, il apparait que le projet est inébranlable, qu'il est sans alternative possible. Il a été mis en place en concertation et en partenariat avec les acteurs publics, le préfet du Val d'Oise, le maire de Gonesse, les services de l'Etat, la Région Ile-de-France, l'association des collectivités du Grand Roissy et l'EPA Plaine de France. Pourtant le projet se trompe de direction car il est contraire au développement durable de la métropole parisienne. Compte tenu de la disparition programmée des ressources et des bouleversements climatiques et alors qu'il est temps de mettre en place une véritable transition énergétique et une société sobre en ressources, le projet d'EuropaCity va à l'encontre des politiques publiques et des engagements européens et mondiaux pris ces dernières années.
Le projet imperméabilise de précieuses terres agricoles, il s'oppose aux politiques de densification urbaine et de limitation de l'étalement urbain. Il augmente l'offre commerciale et vient en concurrence d'offres déjà présentes autour de l'aéroport de Roissy. Il accentue les déplacements automobiles, la congestion des routes et de la pollution atmosphérique.
Ce projet n'a pas pris conscience de la transition écologique en cours. Il ignore que dans notre monde contemporain les citoyens se regroupent pour constituer de nouveaux modes de vie, pour cultiver collectivement une alimentation saine, pour créer leur propre monnaie, pour produire des énergies alternatives ou pour bâtir leur logement en habitat groupé sans bailleur ni promoteur...
Le projet d'EuropaCity prolonge l'époque de la malbouffe, des gaspillages et de l'obsolescence programmée. Il ne voit pas la mise en place d'une société qui se nourrit des valeurs de solidarité, de coopération, de respect des humains et des écosystèmes. Une société qui ne s'émerveille plus des somptueuses usines à bétail, des superbes horizons de monocultures dopées au nitrate, ni même du gigantisme des centrales nucléaires. Cette société qui s'indigne du bétonnage des terres agricoles pour étendre un parking d'hypermarché ou construire un aéroport.
Le projet d'EuropaCity donne l'image d'un futur dépassé, il ne perçoit pas les nouvelles pratiques touristiques comme une recherche de sens, d'authenticité. L'avenir promis par EuropaCity n'incarne par un progrès mais bien un retour à un consumérisme révolu. L'avenir, le véritable progrès serait au contraire, d'ouvrir la voie à de nouveaux modes de pensée qui rendent la vie humaine à nouveau compatible avec l'équilibre de notre planète.
Si le Maître d'Ouvrage souhaite investir 3,1 milliards d'euros dans un projet contemporain au nord de l'Ile de France, il pourrait les investir dans un projet urbain soutenable, pour réparer l'urbanité du Grand Paris. D'autres scénarios existent, à la fois agricoles et urbains, pour maintenir d'une part les riches terres agricoles et densifier les espaces déjà urbanisés alentours dont l'occupation actuelle est distendue. Investir dans un projet durable et vertueux pour le nord de l'Ile de France permettrait de repenser, résorber, réparer les carnages de l'ère industrielle. Commerces responsables, culture et loisirs pourraient s'associer à des équipements de formation, d'éducation, de santé, ainsi qu'à la rénovation énergétique de logements nécessaires aujourd'hui. Cette nouvelle direction représente un chantier formidable, porteur de sens, le début d'un cercle vertueux indispensable pour le Grand Paris.

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Un projet inutile

tonio0303@sfr.fr — Tue, 12 Jul 2016 21:21:37 +0000

139

Ce projet semble être un nouveau grand projet inutile de plus. D'importantes surfaces agricoles vont être détruites, les commerces et les emplois alentour seront forcément impactés. Il est prévu des pistes de ski à Europacity et un parc nautique ! Quelle va être la consommation énergétique pour un parc de cette taille ? A l'heure de la cop 21, c'est une aberration ! Comme c'est souvent le cas dans ces grands projets, les emplois promis ne seront certainement pas au rendez-vous ! De plus, au vu des tarifs annoncés pour les entrées, ce parc ne profitera certainement pas aux résidants locaux, mais bien à des touristes ayant les moyens de dépenser beaucoup, car il s'agit vraiment d'un nouveau temple de la surconsommation. Inutile donc.

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Contribution d'Issy l'Ecologie et Val de Seine Vert

Leparmentier — Tue, 12 Jul 2016 13:59:11 +0000

138

Tout en étant éloignés de ce Triangle de Gonesse, nous percevons du Val de Seine, le site de GPSO, l'importance de la préservation de ce territoire rural aux confins de l'urbanisation dense du Nord Est de la métropole.
Ces espaces sur lesquels pèse la menace d'une artificialisation des sols sur de nombreux hectares, sont à préserver avec leurs vocations agricoles. Des activités à promouvoir pour la production maraîchère qui évoluera forcément dans une dynamique moderne et évolutive afin de répondre aux besoins des populations installées au coeur de l'Ile-de-France.

Sur la partie centrale des Hauts de Seine, nous bénéficions de la proximité de la ceinture verte, de ses forêts, de ses bois, et aussi de la Seine. Nous observons comment ces espaces végétalisés et arborés contribuent à limiter les phénomènes de réchauffement et de dégradation de la qualité de l'air, et cela contribue à une attractivité certaine pour l'habitat résidentiel et l'installation d'activités qui bénéficient de cette proximité "verte".

Par ailleurs, nous souscrivons aux objectifs de la COP 21, et à ses engagements pour une attention concrète aux enjeux de développement durable. Nous souscrivons aux attentions que ses objectifs portent à la biodiversité, et en faveur des économies d'énergie et de ressources.

Parmi les applications de ces enjeux pour les populations franciliennes, le développement de l'agriculture périurbaine est essentiel.

Favoriser l'expérimentation de nouvelles productions maraîchères avec la fourniture d'une nourriture saine et des végétaux comestibles bio au plus grand nombre et aux démunis est forcément d'avenir.

La demande est de plus en plus pressante pour une nourriture saine produite dans la proximité, qui limite aussi les transports, et les taux de GES. (On rappelle ici que les AMAP sont dépassées par les demandes et peinent à trouver du foncier disponible et recruter de nouveaux maraîchers)

A contrario la "malbouffe" trop souvent incarnée par la grande distribution avec ses gaspillages alimentaires, ses suremballages, sa chimie, son coût en énergie, en transport, son marketing aliénant, ne joue pas en faveur du développement durable.

Même si cette grande distribution élargit l'offre "bio" dans ses rayons, les questions de proximité, de clauses sociales forment des notions incontournables auxquelles il n'est pas répondu.

On ne contribuera pas plus sur les aspects loisirs et culturels du projet, qui, pour ce qu'il en apparaît, semblent vouloir niveler l'offre par le bas, dans une attitude excessivement marketing, contrairement à l'objet même de la culture qui est notamment l'émancipation des individus.

Gil Leparmentier – Administrateur à Issy l'Ecologie et Val de Seine Vert – 12 juillet 2016

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Je ne comprends pas l'utilité sociale, environnementale ou économique de ce projet

Benoit — Tue, 12 Jul 2016 13:31:42 +0000

137

Bonjour,

Ayant un regard de paysagiste concepteur par ma profession, je m'intéresse à ce projet et à ses promesses.
Toutes les belles illustrations et la conception environnementale du projet nous proposent donc :
- de venir en avion puisque la proximité des aéroports est un atout,
- de faire du ski alpin dans un réfrigérateur reconstitué sur la "Plaine de France"
- de profiter de la verdure sur le toit d'un bâtiment ayant détruit à lui seul 80 Ha de terres agricoles remarquablement riches.

Ces paradoxes m’empêchent de comprendre l'utilité d'un tel projet, ici, sur des terres agricoles encore préservées, et à moins de 3 km de deux centres commerciaux immenses.

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Europacity mal situé, destructeur, trop gros

PetrusURBANOSE — Tue, 12 Jul 2016 11:40:34 +0000

136

Europacity est situé dans les zones de bruits et de pollutions atmosphériques de 2 aéroports, une autoroute, une voie express. Il suffit de consulter le dossier de création de la ZAC, étude acoustique : https://europacity.debatpublic.fr/autres-documents-etudes
EuropaCity est bien entouré d'une zone de bruit évoluant entre 55 et 75 décibel.
Le dossier de la pollution atmosphérique généré par les transports est à peine abordé, cela est peut être un sujet tabou, tant parfois les effluves de kérosène et les rejets de microparticules des voitures se font sentir dans la région.

Le concepteur du projet propose, avec une architecture adaptée et de nombreux espaces couverts, d'échapper à cette contrainte. Je ne crois pas que cela soit très attractif de vivre sous une bulle climatisée surtout pour un centre nautique. Europacity n'est pas de ce point de vue une destination touristique, mais une opportunité de logement dans un site dégradé mais proche de transports (3000 chambres prévues dans le site).

L'emplacement est aussi mal situé du point de vue de la saturation routière actuelle et prévisionnelle de transports, tant sur les axes routiers que les transports en commun. Il suffit pour s'en convaincre de lire les cahiers d'acteurs documentés suivant : groupe ADP - Paris Nord Villepinte - Paris Terres d'Envol.

EuropaCity est trop gros et a des ambitions démesurées par rapport au contexte métropolitain.
Il suffit de lire le dossier du maitre d'ouvrage. Europacity prétend accueillir 25 millions de visiteurs en provenance de la région Ile-de-France. Pour cela encore faudrait-il se situer au centre, EuropaCity est à la périphérie dans une zone encombrée. Lisons à ce propos les données du maitre d'ouvrage sur l'attractivité d'Europacity (pages 56 et 57)
https://europacity.debatpublic.fr/documents-du-porteur-projet
Dans une zone correspondant à 30 minutes de transports, cela concerne 6 millions d'habitants : si 10 pour cent de ces 6 millions viennent 10 fois dans l'année, cela fait pas plus de 6 millions de visiteurs, même en ajoutant quelques millions de visiteurs supplémentaires pour les visiteurs situés à jusque 1 heure de transports, nous sommes très loin des 30 millions de visiteurs prévus !
L’étude d'attractivité relève du secret commercial. Plus on est loin plus cela semble difficile, car des musées, des zones commerciales récréatives, des centres aquatiques ludiques, ce n'est pas ce qui manque. Par exemple : à La Défense, il y a cinéma, commerce, centre de conférence, musée, restaurant, jardin ; au forum des halles idem avec un centre aquatique en plus. Je pourrai citer les 3 Fontaines Cergy, Bercy village, La Villette. Europacity n'est pas si novateur, le concept existe décliné un peu différemment.

EuropaCity, et cela a été souligné dans le débat, va rentrer en concurrence aussi avec les centres commerciaux existants sur de nombreux créneaux, des centres de séminaires et de conférences existant et projetés, des centres culturels projetés à Sarcelles et à Tremblay. Dans cette compétition des territoires et d'excès d'offre, sous forme de bulle spéculative, tout le monde sera perdant : les centres existants ne tiendront pas l'équilibre et les nouveaux ne pourront l'atteindre.

Il y aussi un risque de désertification d’équipements culturels et de loisirs de zone proche, puisque Europacity sera à côté. Par exemple une salle de spectacle de 3000 places à EuropaCity, cela représente peut-être 1 million de billets à vendre dans l'année. Un centre aquatique, il faut de la fréquentation aussi. Europacity n'est pas qu'un équipement culturel et de loisirs additionnel, c'est aussi un concurrent redoutable pour des équipements de proximité existants ou à créer.

La région avait encore pour ambition de protéger les terres agricoles et d'éviter l'étalement urbain, avec le nouveau SDRIF depuis 93, la zone du triangle de Gonesse est donc ouverte à l'activité pas à l’habitation, sauf pour les touristes ! Dommage que l'EPA n'ait pas ouvert un débat public pour l'ensemble de cette zone, afin d'y définir des projets novateurs en termes de mutations écologique et sociale futures.
C’est ainsi qu’EuropaCity va contribuer à la destruction de terres agricoles d'une valeur exceptionnelle, avec plus de 6 mètres de dépôts limoneux, permettant par exemple de faire pousser le maïs sans aucun arrosage.

Le débat public aura au moins peut-être servi à cela : faire prendre conscience des limites de la croissance centralisée dans un seul lieu, des priorités nouvelles pour les moments difficiles qui s'annoncent (raréfaction des ressources, perte de biodiversité, crise de l'emploi avec l'automatisation et la robotisation, crise climatique).

Europacity ne répond que d'une façon cosmétique et greenwashing à l'ensemble de ces problématiques et contribue parfois à les aggraver.

C'est pourquoi le projet est à revoir tant sur sa situation, sa taille, ses finalités. En tout cas le succès ne semble pas du tout assuré !

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Un projet inopportun ici et maintenant

pierre.stoeber@laposte.net — Tue, 12 Jul 2016 10:31:11 +0000

135

Cette consultation aurait dû concerner non seulement EuropaCity, 80 hectares, mais l’ensemble des projets d’aménagement – 700 hectares, dix fois plus, dont plus 300 hectares de terres agricoles franciliennes très fertiles (plaine alluvionnaire). EuropaCity est un projet inopportun ici et maintenant : un projet du Grand Paris basé sur une logique financière et non économique ; basé sur une logique routière tout-automobile plutôt que durable. Il détruira les emplois agricoles du Triangle de Gonesse, les entreprises et les emplois du petit commerce ou même des centres commerciaux environnants. Les emplois qu’il créera ne profiteront que très marginalement aux habitants proches. EuropaCity s’ajoute à la suroffre de surfaces commerciales récentes : O’Parinor et Paris Nord, Aéroville, deux grands centres commerciaux à proximité d’EuropaCity en voiture, n’ont pas rempli leurs promesses d’emplois permanents, ni de fréquentation. Dans ces conditions, on ne voit pas comment EuropaCity, bulle consumériste sans lien avec le tissu urbain et social qui l’environne, serait rentable. En matière de lieu d’implantation, plutôt que d’avaler de nouvelles terres agricoles franciliennes très fertiles (plaine alluvionnaire), EuropaCity pourrait s’installer sur une des nombreuses friches industrielles, comme par exemple l’ancien site de PSA d’Aulnay.

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