Réseau structurant du Grand Paris et projet Arc Express
Réseau structurant du Grand Paris et projet Arc Express
Arc express est un projet de rocade ferroviaire d’environ 60 km autour de Paris porté par la Région Ile-de-France qui a inscrit sa réalisation au projet de révision du SDRIF.
La rocade complète autour de Paris, présentée comme l’objectif à terme du projet Arc Express, est constituée de quatre arcs.
Deux de ces arcs ont été définis par la Région comme prioritaires compte tenu de leurs enjeux de développement et de l’état de l’offre actuelle en matière de transports collectifs, et ont fait l’objet d’études préliminaires plus détaillées :
- Arc Nord : Nanterre / La Défense – Bobigny ou Pantin ;
- Arc Sud : Meudon / Issy-les-Moulineaux – Val de Fontenay ou Noisy-le-Grand
Les tracés des deux arcs Ouest et est ne sont en revanche pas encore définis, ce qui ne permet pas d’envisager à court terme le « bouclage » de la rocade prévue.
Objectifs
Les objectifs du projet Arc Express (amélioration des conditions de circulation en assurant des trajets directs de banlieue à banlieue, renforcement du développement urbain dans le cœur de l‘agglomération de l’Ile-de-France, désenclavement des quartiers en difficulté, desserte de l’habitat et de l’emploi) sont repris dans le cadre du projet du réseau du Grand Paris.
Le réseau du Grand Paris prévoit également la desserte et la structuration des territoires les plus marginalisés de la Région Ile-de-France, en particulier ceux de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil. Par ailleurs, afin de répondre à la dimension d’intérêt national que lui reconnaît la loi, le réseau structurant du Grand Paris complète ces objectifs par les suivants :
- la desserte des aéroports (Roissy, Le Bourget, Orly) et des grands pôles de développement économique de la Région Capitale ;
- la liaison directe assurée entre les dessertes de rocade et le centre de Paris.
Ces objectifs complémentaires sont compatibles avec ceux du projet Arc Express.
Le réseau du Grand Paris est constitué d’une double boucle continue.
La mise en service d’un réseau « bouclé » en rocade bénéficie à davantage d’utilisateurs, grâce à la multiplication des itinéraires possibles : on estime que le nombre de voyageurs amenés à emprunter une section donnée est augmentée d’environ 40 à 50% dans le cas d’un projet complet, par rapport à un arc isolé.
Tracés
Les tracés du réseau du grand Paris et d’Arc express présentent de très fortes similitudes :
- Arc Nord : les deux projets permettent une liaison directe entre le pôle de Nanterre – La Défense et la Plaine Saint-Denis, en desservant la boucle Nord des Hauts-de-Seine. La compatibilité entre les deux tracés est ainsi d’environ 50 % sur la totalité de l’arc Nord.
- Arc Sud : le fuseau dans lequel s’intègre l’arc Sud est compatible à près de 80 % avec le tracé envisagé pour le réseau du Grand Paris entre le secteur d’Issy-les-Moulineaux / Meudon et celui de Champigny.
- Arc Ouest : le tracé correspondant n’est pas défini à ce stade dans le cadre du projet Arc Express. Le projet de réseau du Grand Paris prévoit toutefois la desserte des mêmes territoires en proximité de la Seine (boucle de Boulogne-Billancourt, notamment).
- Arc Est : à l’est entre La Plaine Saint-Denis et Champigny, le projet de transport du Grand Paris et Arc Express affichent des fonctionnalités et des tracés différents. Le projet Arc Express privilégie la desserte des zones les plus denses à proximité de Paris, alors que le réseau du Grand Paris contribue au désenclavement de secteurs de Clichy-sous-Bois, Montfermeil ou Aulnay, et conforte le développement des pôles constitués par la Cité Descartes à Champs-sur-Marne ou à potentiel comme Chelles - Vaires. Sur ce secteur Est, le projet de transport du Grand Paris est compatible avec la mise en œuvre d’une desserte en rocade ferroviaire (par exemple prolongement de la tangentielle Nord jusqu’à Champigny) dont les fonctionnalités et le tracé seraient proches de ceux d’Arc Express.
Au total, près de 70 % du tracé du projet Arc Express s’insère au sein des mêmes fuseaux que le réseau du Grand Paris. D’autre part, les tracés des deux projets sur les deux arcs prioritaires d’Arc Express sont quasiment superposables entre La Défense et Pleyel comme entre Issy-les-Moulineaux et Champigny.
Caractéristiques de service et de desserte
Le projet Arc Express prévoit entre 40 et 50 stations pour environ 60 km de ligne au total : la distance entre stations est comprise entre 1 km et 1,5 km. Le réseau du Grand Paris est prévu avec environ 40 gares nouvelles (hors ligne 14 existante), pour une longueur totale d’environ 155 km de ligne nouvelle. La distance moyenne entre gares est donc plus élevée que celle d’Arc Express, mais elle dépend des territoires traversés.
Sur les liaisons où le fuseau de pertinence des deux projets est le même, en particulier les secteurs du nord-ouest et du sud-est, la distance entre gares du projet du Grand Paris se rapproche de celle d’Arc Express: elle est alors de l’ordre de 2 à 2,5 km.
En matière de service rendu aux voyageurs, le réseau du Grand Paris et le projet Arc Express sont conçus avec des vitesses commerciales moyennes respectives de 60-70 km/h (selon les liaisons considérées) et 40km/h.
Tout en assurant un bon niveau de desserte territoriale et un maillage efficace avec les réseaux existants et à venir, le réseau du Grand Paris permettra donc une réduction supplémentaire, grâce à sa vitesse commerciale élevée, des temps de parcours entre les différents bassins d’habitat et d’emploi de la Région Capitale.
La bonne connexion aux autres lignes de transport en commun sera assurée de manière équivalente par le réseau du Grand Paris et par Arc Express : pour les deux opérations, la proportion de gares ou de stations en correspondance avec au moins un mode ferroviaire ou en site propre est identique (environ 85 %).
Gares et stations
Sur les fuseaux où les deux tracés se superposent (secteurs nord-ouest, ouest et sud), la quasi-totalité des gares prévues pour le réseau du Grand Paris correspondent à des implantations de stations possibles identifiées par le projet Arc Express. En particulier, le tracé et les gares du réseau du Grand Paris sont compatibles à plus de 80 % avec le dernier tracé porté par l’association Orbival dans le Val-de-Marne.
Calendriers prévisionnels de réalisation
Le projet Arc Express prévoit une première mise en service pour 2017, ce qui correspond à un principe de « phasage fonctionnel » de réalisation de la rocade complète, c’est-à-dire d’une organisation séquentielle des travaux en vue de la réalisation et de la mise en service successive de différents tronçons. La première section réalisée correspondrait à l’un des deux arcs définis comme prioritaires.
La Société du Grand Paris s’assigne pour objectif d’ouvrir au public le réseau du Grand Paris dans son intégralité en 2023. Les travaux seront exécutés selon un processus ininterrompu, qui permettra la mise en exploitation de tronçons successifs entre 2018 et 2023.
L’existence d’un plan de financement défini (voir chapitre3) et la création d’une structure de maîtrise d’ouvrage dédiée, uniquement consacrée à réaliser le projet de réseau du Grand Paris en continu et dans sa totalité, sont un gage d’efficacité dans la tenue des délais.
Financement
Les études du projet Arc Express sont inscrites au Contrat de projets État-Région à hauteur de 25,5 millions d’euros ; les participations de la Région et de l’état s’élèvent respectivement à 18 et 7,5 millions d’euros. Le coût du projet Arc Express est estimé à environ 5 milliards d’euros pour les deux arcs prioritaires et à 6 milliards d’euros pour l’ensemble de la rocade. Une somme de 3,5 milliards d’euros a d’ores et déjà été inscrite au Plan de mobilisation pour les transports en Ile-de-France à cet effet ; les collectivités ont en outre délibéré au cours de l’année 2009 en s’engageant financièrement à hauteur de près d’un milliard d’euros, la Région pour 540 millions d’euros et les Départements (Paris, CG 92, CG 93 et CG 94) pour 340 millions d’euros.
Pour couvrir la part de financement restante, le Plan de mobilisation a prévu une participation de l’état à hauteur de 200 millions d’euros et une nouvelle affectation des ressources collectées au niveau régional.