La mise en œuvre d’un «Chantier Vert» a pour but de mieux prévenir et gérer les nuisances environnementales engendrées par un chantier de construction, tant sur un plan technique qu’organisationnel.
Le premier objectif est de réduire les nuisances ressenties tant par le personnel du chantier que par les riverains, les occupants dans le cas d’un ouvrage en exploitation ou encore les usagers de la voie publique: bruit, salissures, problèmes de circulation et de stationnement.
Le second objectif est de préserver les ressources naturelles et de réduire l’impact des chantiers sur l’environnement, surtout en termes de déchets produits et de pollutions induites.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a édité en avril 2009 une charte
« démarche “Chantier Vert” et préconisations techniques » pour limiter l’impact des chantiers sur l’environnement, écrite en concertation avec différents acteurs du bâtiment et des travaux publics et des maîtres d’ouvrage publics et privés.
Les entreprises sont donc incitées à mettre en place un management environnemental mettant l’accent principalement sur les sujets suivants:
– La pollution des sols et de l’eau: interdiction de vidanger les engins et de vider les résidus de produits dangereux dans les réseaux de collecte et d’évacuation des eaux pluviales et usées ou sur le sol, stockage des hydrocarbures et des autres produits liquides potentiellement polluants dans des cuves de rétention, mise en place de systèmes de rétention et de collecte des produits polluants;
– Le respect de la faune et de la flore: préservation des plantations, notamment lors des déplacements des engins afin d’éviter les chocs sur les troncs et les branches…;
– La réduction des nuisances sonores: respect des horaires et des rythmes de vie, insonorisation des matériels et engins de chantier ;
– La propreté du chantier: délimitation visible des chantiers par des palissades et une signalisation appropriées et bien intégrées dans le paysage urbain; maintien de la voie publique en état de propreté, afin d’éviter qu’elle devienne glissante à cause de la boue ;
– La préservation de la qualité de l’air: lavage du sol dès l’apparition de poussières, dispositifs de ventilation, transferts de matériaux effectués avec des protections ;
– La protection du patrimoine: interdiction de stockage de matériel sur les sites patrimoniaux identifiés, protection d’éventuels vestiges archéologiques retrouvés pendant les travaux ;
– Le tri et le recyclage des déchets: respect des dispositions du code de l’environnement relatives aux opérations de collecte, transport, stockage, tri et traitement nécessaires à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou de l’énergie, ainsi qu’au dépôt ou au rejet dans le milieu naturel de tous autres produits dans des conditions propres à éviter les nuisances ;
– Respect de la démarche du type SOSED (Schéma d’organisation et de suivi de l’élimination des déchets de chantier), interdisant de brûler des déchets sur le chantier et prévoyant des poubelles et bennes adaptées, la recherche de filières de valorisation des déchets à proximité du chantier, leur stockage et leur traçabilité.
Les prescriptions détaillées dans le rapport environnemental seront mises en œuvre et figureront dans les cahiers des charges des entreprises qui conduiront les opérations des chantiers relatifs au métro automatique du Grand Paris.
Disposition et valorisation des déblais
La réalisation du projet produira des quantités importantes de déblais (plus de 10 millions de m3) provenant de l’excavation des tunnels et des gares.
Afin d’économiser les ressources en matériaux naturels, conformément à la Charte d’utilisation rationnelle des granulats en Ile-de-France, dès la phase conception, des filières de valorisation des terres de déblais réutilisables seront recherchées.
Un inventaire des possibilités de valorisation en Ile-de-France a d’ores et déjà été réalisé.
Les reconnaissances géotechniques et environnementales à mener préalablement aux études de conception et de détail des ouvrages complèteront l’état des lieux déjà présenté dans l’évaluation stratégique environnementale annexée au présent dossier. Elles permettront d’établir une estimation de la qualité (en particulier pour les éventuelles terres polluées) et des quantités correspondantes de déblais concernés.
La plus grande quantité de déblais sera issue des opérations de forage des tunnels. Ces déblais, du fait de leur profondeur d’extraction, seront vraisemblablement peu ou pas pollués et seront donc les plus aptes à être valorisés.
Il n’est pas exclu que, sur certaines parties du tracé, notamment au nord-est et au sud-ouest, les déblais soient valorisables en tant que matériaux ; à l’heure actuelle, la région Ile-de-France est en effet importatrice de certains matériaux de construction.
La plupart des autres déblais pourront être utilisés dans des projets d’utilité publique, comme par exemple les modelés paysagers, des ouvrages de type talus ou murs antibruit, les comblements de galeries ou la requalification de carrières arrivées en fin d’exploitation.
Enfin, certains déblais, non valorisables ou issus de sites pollués, feront l’objet de traitements spécifiques ou de mise en décharge, conformément aux obligations en vigueur.
En tout état de cause, le transport de ces déblais fera l’objet d’une attention particulière pour limiter au maximum les nuisances induites par le chantier. Dans la mesure du possible, la proximité de voies d’eau sera systématiquement recherchée pour l’implantation des emprises de chantier, afin d’assurer une évacuation des déblais par ce moyen.