Les scénarios d’évolution de la demande dépendent en premier lieu de l’évolution de la population et des emplois au niveau régional, qui découle des éléments présentés au chapitre 1 dans l’hypothèse basse de création de 800000 emplois à 15 ans.
Le projet d’aménagement et de développement global du Grand Paris prévoit la création de 1 million d’emplois à l’horizon 2030, qui s’accompagne d’une augmentation de la population totale de 1,5 million.
Pour les besoins de la modélisation des trafics, deux horizons (2025 et 2035) ont été étudiés.
La prise en compte de ces deux horizons conduit à un accroissement de :
+ 0,8 million d’emplois et +1,2 million d’habitants en 2025;
+ 1,2 million d’emplois et +1,8 million d’habitants en 2035.
Les modèles sont calés à partir des dernières données connues (données 2005). L’évolution de la population et des emplois représenterait une augmentation de :
+ 15 % des emplois, + 10 % de la population en 2025 ;
+ 22 % des emplois, + 16 % de la population en 2035.
À partir de ces hypothèses de croissance de la population et des emplois, et en tenant compte de leur localisation projetée, l’évolution estimée de la mobilité entre 2005 et 2025 serait la suivante :
– augmentation du nombre de déplacements journaliers mécanisés de 14 % ;
– renforcement de la prédominance des liaisons de type banlieue-banlieue, qui passeraient de 70 % des déplacements mécanisés en 2005 à plus de 76 % à l’horizon 2025 ;
– à l’heure de pointe du matin, augmentation de 12 % de l’ensemble des déplacements motorisés effectués en voiture et en transports collectifs, et augmentation des déplacements en transport collectif de plus de 20 %.
Méthodes d’évaluation : les modèles de prévision de trafic
Les modèles de prévision de trafic sont utilisés pour l’évaluation de tous les projets d’infrastructures de transport. Ce sont des outils d’aide à la décision qui permettent de déterminer la capacité de transport nécessaire et d’éclairer en conséquence les choix sur un tracé et un mode de transport adaptés, d’analyser des variantes et d’en mesurer l’impact sur les territoires concernés.
Un modèle de prévision de trafic est fondé sur l’observation des comportements de déplacement des Franciliens qui sont recueillis à travers une enquête réalisée par l’Insee : l’enquête globale transport. Cette enquête d’une grande richesse recense, auprès d’un échantillon de plus de 10 000 ménages, l’ensemble des déplacements journaliers réalisés, avec leur origine et leur destination, les motifs de déplacement et les modes de transport utilisés.
Sur la base de cette enquête, un modèle statistique permettant de reproduire les comportements de déplacement est établi.
Après s’être assuré que le modèle représentait correctement les flux de transport en situation actuelle, il est utilisé pour effectuer les prévisions.
Pour réaliser ces prévisions, l’ensemble des données d’entrée du modèle sont adaptées pour représenter la situation future et l’environnement du projet : la localisation de la population et des emplois, ainsi que les réseaux de transport.
Dans le cas du réseau du Grand Paris, les données d’entrée prises en compte sont les suivantes :
– les hypothèses d’évolution de la population et des emplois présentées dans le chapitre 1 ;
– les réseaux de transport comprennent à la fois les hypothèses de réseaux complémentaires, le tracé et les modalités d’exploitation du réseau de métro automatique présentés dans le chapitre 2 ;
– la tarification appliquée au réseau de métro du Grand Paris est considérée comme identique à celle en vigueur sur le réseau de transports collectifs d’Ile-de-France.
Les prévisions ont été réalisées avec deux modèles de prévision de trafic reconnus : le modèle de la RATP et le modèle de la Dreif. Les résultats obtenus par ces deux modèles sont globalement convergents.
Les prévisions de trafic ont été conduites pour deux horizons (2025 et 2035), à l’heure de pointe du matin qui est la période de référence utilisée pour l’estimation de la capacité nécessaire des projets de transports collectifs :
- l’horizon 2025 correspond globalement à la période de mise en service du réseau complet ;
- l’horizon 2035 correspond à un horizon situé 10 ans après mise en service, durée traditionnellement retenue dans les projets d’infrastructures de transport pour apprécier les impacts à plus long terme.
Ces travaux, dont les premiers résultats généraux sont présentés ici, feront l’objet d’approfondissements et de compléments menés à l’initiative du maître d’ouvrage, dans la perspective du débat public et de l’élaboration du schéma d’ensemble.