Occupation spatiale: Programmes, Population et Emploi
Occupation spatiale: Programmes, Population et Emploi
Occupation du sol, Programme, réserve foncière
Intérêt de la thématique
Dans cette perspective de mettre en évidence les situations particulières du territoire francilien, s’intéresser au mode d’occupation du sol permet de distinguer, à l’échelle du Grand Paris, les territoires à forte spécificité programmatique. En tant que tels, ces territoires sont susceptibles d’appeler une réponse particulière quant à la position altimétrique de la future infrastructure. Par ailleurs, cela donne des éléments permettant d’envisager le développement futur, que ce soit dans une perspective de rééquilibrage géographique des programmes, ou a contrario, de renforcement de la spécificité.
A une échelle plus rapprochée, l’occupation du sol, associée aux documents d’urbanisme, permet de repérer les réserves foncières et les espaces mutables, qui informent sur une certaine capacité de développement, ainsi que sur une éventuelle localisation de l’infrastructure, et des gares.
L’urbain ouvert (qui comprend les parcs et jardins, les terrains de sport et les terrains vacants) est particulièrement intéressant, dans la mesure où il offre, dans un environnement urbain largement construit, une certaine souplesse vis-à-vis d’un aménagement futur à proximité. Ce type d’espace, parce qu’il n’est pas construit, est en effet moins soumis à condition et présente une sorte de capacité d’absorption des contraintes.
Analyse de la situation et enjeux – Echelle Grand Paris
L’occupation de l’espace francilien est très hétérogène : zones d’habitat, activités, équipements, grandes zones boisées ou agricoles, vastes emprises portuaires et aéroportuaires… A l’échelle du Grand Paris (carte II.8.2.1.1), on observe que le fuseau traverse un territoire fortement urbanisé. Néanmoins, des discontinuités dans l’urbanisation apparaissent, au sud-ouest, et au nord-est. Ces discontinuités sont liées d’une part à la présence de deux « poches agricoles », au niveau du plateau de Saclay et de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, ainsi qu’à la présence de zones boisées que l’on trouve principalement à l’ouest (forêt domaniale de Versailles, bois de Saint-Cloud, bois de Meudon, bois de Fosses-Reposes), et dans une moindre mesure à l’est (forêt régionale de Bondy, bois de la Couronne).
La densité de logement par commune (carte II.8.2.1.2), et le pourcentage de sol occupé par ce programme suivent une organisation radioconcentrique autour de Paris. Sur le fuseau, on distingue quelques zones où le logement est entièrement (ou presqu’entièrement) absent : au Nord, le long de l’A1, entre Saint-Denis et Roissy ; au Sud, de Chevilly-Larue à Massy ; au Sud-ouest, sur le plateau de Saclay ; au Nord-Ouest, dans la boucle de Gennevilliers. L’habitat est de type « collectif » dans Paris et quelques communes proches : Boulogne, Neuilly, Levallois, Courbevoie, … Dès que l’on s’éloigne de Paris, cette tendance s’inverse très rapidement, et l’habitat individuel devient largement majoritaire.
radioconcentrique. Sur les communes du fuseau, le taux de logements sociaux le
La répartition des logements sociaux (carte II.8.2.1.3) n’est pas
plus représenté se situe dans la couche 20 à 39.9% (supérieur au 20% exigé par la loi SRU). Il est supérieur à 40% dans certaines communes du Nord (Gennevilliers, Saint-Denis, Aubervilliers, La Courneuve, Dugny, le Blanc Mesnil), du Sud (Bagneux, Arcueil, Gentilly, Ivry-sur-Seine, Alfortville, Créteil) et à Nanterre à l’ouest. Il est inférieur à 20% dans toutes les communes du Sud-ouest, de Chatou à Orsay.
Les activités se répartissent de manière diffuse sur le territoire du fuseau, à l’exception de quelques zones où elles atteignent de très fortes concentrations. Ces zones sont, au Nord, la boucle de Gennevilliers, la Plaine Saint-Denis, et le long de l’A1 entre Aulnay et Roissy-en-France ; au sud, autour de l’aéroport d’Orly, à Rungis et Massy, et le long de la Seine à Vitry-sur-Seine ; à l’ouest, à la Défense, et le long de la Seine à Nanterre.
L’urbain ouvert est très diffus, et concerne généralement des emprises de petite superficie. Mais c’est à l’échelle du tronçon que l’analyse de ce type d’occupation du sol deviendra pertinente.
Analyse de la situation et enjeux – Echelle Tronçon
A l’échelle des tronçons (cartes II.8.2.1.4 à II.8.2.1.15), nous n’avons pas, à l’heure actuelle, de données concernant les réserves foncières et les espaces mutables. Une fois ces éléments collectés, et combinés, nécessairement, avec les données du chapitre suivant, il sera alors possible de préciser les impossibilités et les opportunités en termes de localisation de la future infrastructure, ainsi que d’envisager des volumes capables de développement.
Population et Emploi
Population
Les planches II.8.2.2.1, II.8.2.2.2 et II.8.2.2.3 montrent à l’échelle de l’Ile-de-France, la population par commune, la densité de population par commune et les évolutions de la population entre 1999 et 2006.
L’île de France est la région de France la plus peuplée avec plus de 11 740 000 habitants (INSEE 2007), ce qui représente plus de 18 % de la population française. Entre les recensements de 1999 et 2006 la population d’île de France a augmenté de 0.7% par an en moyenne. Cette augmentation s’explique par le dynamisme naturel d’une population plus jeune que la moyenne nationale, 56.9 % de moins de 39 ans. Pour la première fois depuis un demi-siècle, Paris regagne des habitants, 2 193 030 habitants au 1er janvier 2007 (cinquième ville de l'Union européenne), et une évolution de l’ordre de 2.64 % (0.4 %/an) sur les 7 dernières années (1999-2006)
Emploi
Les planches II.8.2.2.4, II.8.2.2.5 et II.8.2.2.6 montrent à l’échelle de l’Ile-de-France l’emploi par commune, la densité d’emploi par commune et les évolutions de l’emploi par commune entre 1999 et 2006.
« Après plus de 10 ans d’évolution de l’emploi moins favorable en Ile-de-France qu’en province, l’emploi francilien a fortement augmenté entre 2004 et 2007. Les entreprises ont massivement recruté : l’appareil productif régional s’est renforcé de 234 000 nouveaux emplois en quatre ans. Après la reprise timide de 2004, la croissance de l’emploi n’a cessé de s’accélérer jusqu’à approcher, en 2006 et en 2007, les performances de la fin des années quatre-vingt-dix. La croissance de l’emploi a été de 1,2 % en moyenne par an entre le 31 décembre 2003 et le 31 décembre 2007, contre seulement 0,9 % en province. Cette croissance plus forte de l’emploi dans la région est d’abord imputable à la structure de l’économie francilienne. La prééminence du secteur du conseil-assistance, qui occupe en Ile-de-France 10 % des actifs contre seulement 4 % en province, permet à la région de bénéficier du tiers des créations d’emploi générées au plan national par ce secteur dynamique (+ 3,3 %). D’autres domaines, comme les services financiers ou les activités récréatives, culturelles et sportives, dont la taille mais aussi la croissance sont deux fois plus élevées qu’en province, participent également à l’essor de l’emploi francilien. » (source INSEE).
L’île de France est parmi les plus importants bassins d’emploi européen avec une main d’œuvre très qualifiée : 37% des cadres résident en île de France, le taux d’activité des femmes et des seniors y est supérieur au reste de la France.
Répartition des emplois en île de France (2006) dans les trois secteurs :
• Primaire : 0,30 %
• Secondaire : 17,90 %
• Tertiaire : 81,80 %
Au quatrième trimestre 2009, l'Île-de-France possédait un taux de chômage de 7.4 % contre 8.9 % pour la France entière. Comme dans la plupart des villes françaises, l’emploi en Île-de-France s’est déconcentré de Paris vers la petite et la grande couronne entre 1978 et 1997. Mais cet étalement n’est pas uniforme. L’activité économique périphérique tend à s’agglomérer dans un petit nombre de pôles, ce qui engendre une structure urbaine francilienne « monocentrique multipolaire » .
Population scolaire
L’île de France accueillait 585 962 étudiants au sein des 17 universités et des grandes écoles, soit 26 % du total national en 2007-2008.
Paris conserve une place majeure dans la région, bien que certaines écoles aient choisi de partir en banlieue pour bénéficier de campus plus grands. C’est ainsi que depuis les années 1960 le plateau de Saclay a connu un important développement qui en a fait un des principaux espaces de la recherche en France. Il comporte à la fois une grande université (Paris XI) , des centres de recherche publics et privés, et des grandes écoles telles l'École polytechnique, HEC et Supélec, et des centres de recherches publics ou privés. D'autres pôles d'éducation supérieure tendent à se constituer, notamment dans les villes nouvelles de Cergy-Pontoise et Marne-la-Vallée qui ont toutes deux une université. C'est notamment à Cergy que se trouve l'École supérieure des sciences économiques et commerciales.