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II) Etat initial de l'Environnement



Hydrogéologie

Méthodologie
Les eaux souterraines jouent un rôle important dans la région, d’abord en tant que ressource en eau pour la production d’eau potable et divers usages dont l’irrigation et l’industrie, mais aussi, pour les nappes superficielles, l’alimentation en eau des cours d’eau.
L’analyse, purement bibliographique, présente les principaux aquifères de la région et leur position dans la stratigraphie décrite ci-dessus, les usages auxquels ils donnent lieu et, en vue de l’aspect eau potable, leur rôle patrimonial et les protections dont ils bénéficient.
L’analyse au niveau du fuseau s’attachera à montrer les éventuelles intersections entre le projet et les aquifères.

Enjeux régionaux et dans le périmètre d’étude

- Les Aquifères régionaux
Les aquifères des entités géologiques décrites ci-dessus sont présentés dans le tableau ci-dessous.
La carte II.3.5-1 présente les principaux aquifères superficiels exploités dans la région. Elle présente trois domaines :
- Le domaine de l’Eocène du Valois au Nord : les niveaux exploités sont essentiellement les marnes et caillasses, le calcaire grossier et les sables de l’Yprésien. Ce domaine représente la masse d’eau souterraine n°3104 du SDAGE Seine-Normandie. La masse d’eau est en bon état quantitatif et qualitatif, moyennement vulnérable et peu protégée ;
- Le domaine du Tertiaire du Brie-Champigny et du soissonnais : les niveaux exploités sont le calcaire de Brie, le calcaire de Champigny – les masses et marnes du gypse – le calcaire de Saint-Ouen et les sables de Beauchamp. Ce domaine représente la masse d’eau souterraine n°3103 du SDAGE Seine-Normandie. La masse d’eau est en mauvais état quantitatif et qualitatif, très vulnérable peu protégée géologiquement et très protégée réglementairement. Cette nappe est surexploitée et est très exposée aux pollutions provenant de la surface, en particulier de l’agriculture intensive de la région. Il existe des restrictions d’usage fortes sur ce secteur.
- Le domaine du Tertiaire du Mantois à l’Hurepoix : les niveaux exploités sont essentiellement les sables de Fontainebleau. Ce domaine représente la masse d’eau souterraine n°3102 du SDAGE Seine-Normandie. La masse d’eau est en mauvais état quantitatif et qualitatif, très vulnérable et peu protégée. Cette nappe est surexploitée et est très exposée aux pollutions provenant de la surface, en particulier de l’agriculture intensive de la région.

Les aquifères ci-dessus représentent les niveaux les plus proches de la surface du sol. C’est pourquoi ils sont en général très vulnérables car ils sont très accessibles aux pollutions en provenance de la surface.
Ce ne sont, cependant, pas les seules ressources en eau de la région. Il existe d’autres aquifères, non cartographiés sur la carte II.3.5-1 car ces aquifères sont profonds et ne seront pas un point noir ou une contrainte majeure vis-à-vis du projet. Il s’agit de :
- La nappe de la craie. Cette nappe est productive au niveau des vallées car à ces endroits la roche est très souvent fracturée et fissurée. Sauf cas particulier (secteur de Boulogne Billancourt), la craie est située à au moins 20 m de profondeur. Cet aquifère est relativement fortement sollicité pour la production d’eau potable.
- la nappe des Sables de l’Albien. Cette nappe est située sous la craie entre 500 et 750 m de profondeur. Cette nappe est principalement alimentée aux affleurements de l’Albien dans l’Est et l’Ouest du Bassin Parisien. L’alimentation en provenance des roches sous-jacentes n’est cependant pas négligeable. La profondeur de cette nappe est favorable pour la qualité de son eau et rend son accessibilité difficile. Cet aquifère, très protégé réglementairement, est considéré comme stratégique.

La carte II.3.5-2 présente les points d’eau, c'est-à-dire les points de prélèvement d’eau, sous deux aspects :
• la profondeur du forage, qui permet de voir la contrainte souterraine en termes d’occupation du sous-sol,
• l’usage de l’eau prélevée.

Un premier constat : les forages les plus nombreux sont ceux qui font moins de 40 m de profondeur. Leur répartition en forte densité couvre Paris et le Département des Hauts-de-Seine. Ailleurs, ils sont beaucoup moins denses.
Les forages profonds (plus de 90 m) sont éparpillés sur l’ensemble de la zone, y compris dans Paris. On notera toutefois une petite concentration au niveau de la porte de Pantin, au Nord-est.
Le développement important de la géothermie fonctionnant sur la circulation d’eaux souterraines conduit à la multiplication des forages. Les aquifères les plus sollicités sont la Craie, la nappe de l’Albien et des aquifères très profonds. Les alluvions de la Seine peuvent être sollicitées dans certains cas.
Enjeux au niveau du fuseau
- Saclay – La Défense
Ce tronçon est situé dans le domaine du Tertiaire du Mantois et de l’Hurepoix. Les niveaux aquifères sont les Sables de Fontainebleau et le Calcaire de Brie. Cependant, les sables de Fontainebleau du Plateau de Saclay sont très peu aquifères car ils sont protégés par la meulière de Montmorency sous-jacente.
Ce tronçon est concerné à la marge par les forages. Il en existe, mais en faible densité.
- La Défense – Pleyel
Ce tronçon appartient au même domaine que le précédent. Cependant, l’épaisseur des Sables de Fontainebleau étant moins forte, ils forment avec le calcaire de Brie un aquifère de surface peu exploité.
Ce tronçon est fortement concerné par les forages, en particulier en bordure de Seine.
- Pleyel – Le Bourget
Ce tronçon est situé dans le domaine de l’Eocène du Valois. Un ouvrage souterrain est susceptible d’affecter les formations aquifères du calcaire grossier et des sables de l’Yprésien. Ces niveaux constituent une ressource en eau importante du Nord de Paris.
Ce tronçon est fortement concerné par les forages, en particulier en bordure de Seine.
- Le Bourget – Roissy CDG / Le Bourget – Descartes/Noisy
Ces tronçons sont similaires au précédent du point de vue de l’hydrogéologie. L’interférence avec des niveaux aquifères est susceptible d’être forte.
- Pleyel – Villejuif
Ce tronçon est similaire aux précédents du point de vue hydrogéologique. Il en diffère par la forte densité de forages répertoriés. Cependant, l’essentiel de ces forages sont de faible profondeur, moins de 40 m, ce qui limite la contrainte.
- Descartes/Noisy – Villejuif
Ce tronçon est situé dans le domaine du tertiaire du Brie-Champigny. La configuration géologique fait que ce domaine n’est atteint qu’à la marge Nord-Ouest. Un ouvrage souterrain est susceptible de concerner directement les niveaux aquifères des calcaires de Brie et de Champigny. Les enjeux au niveau de la nappe des calcaires de Brie et de Champigny sont très forts et des restrictions aux usages de l’eau existent.
La partie Ouest de ce tronçon présente une forte densité de forages en liaison avec la Seine et la Marne. La partie Est est beaucoup moins dense de ce point de vue.
- Villejuif – Orly - Saclay
Ce tronçon est similaire au tronçon Saclay / La Défense. La densité de forages y est comparable.

- Villejuif – Boulogne Billancourt
Ce tronçon est similaire au tronçon Pleyel / Le Bourget. La densité de forages y est comparable.

Conclusion
Du point de vue hydrogéologique, le fuseau interfère avec les grands aquifères superficiels de la Région Ile-de-France. Si le réseau est souterrain, les risques d’interférence avec des aquifères importants sollicités pour l’alimentation en eau potable sont importants. Cela pourrait conduire à la réduction du volume disponible de l’aquifère et à la disparition de ressources complémentaires.
L’aquifère de la craie est lui aussi concerné, bien qu’il soit plus profond. En revanche, la nappe de l’Albien n’est pas concernée car elle est située trop profondément pour que le projet et ses conséquences l’atteignent.

Il convient de rappeler ici que, du point de vue réglementaire, les prélèvements d’eau souterraine sont réglementés et que la préservation de la ressource en eau, en particulier souterraine, est un pilier de la réglementation sur l’eau. L’atteinte aux aquifères exploités pour la production d’eau potable est donc soumise à étude d’incidence.

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