QUESTION 83 / Opportunité d'un nouveau grand stade en Ile-de-France< Retour

Posée par Agnès POPELIN [France Nature Environnement], (PARIS), le 23/01/2014 [Origine : Site Internet]

Associé à Cohérence des équipements sportifs et culturels; La pratique du rugby; Usages et caractéristiques du stade

En termes de capacité et de « modernité », le patrimoine français de « grands stades » et de « grandes salles » a permis d’organiser plusieurs compétitions internationales au cours des deux dernières décennies dont deux coupes du monde de football et de rugby.

En termes de capacité encore, le nombre de sports populaires et la sociologie des supporters dans les pays voisins sont-ils suffisamment similaires avec la situation française pour que la capacité de nos stades et/ou nos palais des sports soit déterminée à l’aune de l’affluence des spectateurs dans ces pays ?

En termes de capacité toujours, est-ce parce que nos stades seront plus grands et que les places seront plus chères qu’ils attireront davantage de spectateurs, alors qu’actuellement ils ne sont que rarement complets ?

Est-ce que construire de « grandes » enceintes modernes aujourd’hui permet d’accueillir des compétitions internationales demain et de développer le sport après-demain ? Les installations olympiques d’Athènes ou de Pékin servent-elles aujourd’hui à développer le sport grec et le sport chinois ? Après les JO, de nombreux équipements de Londres seront, au moins partiellement, démontés..

Une « grande » enceinte moderne garantit-elle la réussite sportive du club qu’elle abrite comme le prétend le « modèle économique » présenté comme la panacée en matière de sport ? De nombreux clubs français ne sont-ils pas « descendus » en division inférieure malgré un nouveau stade ? Plusieurs stades récents ne sont-ils pas pratiquement déserts ? Ce modèle économique est-il compatible avec la « glorieuse incertitude du sport » ?

L'accueil de concerts permet-il de « rentabiliser » des équipements sportifs ou conduit-il à exclure la pratique au profit du spectacle, voire à exclure le sport au profit de manifestations beaucoup plus rémunératrices ?

 

RÉPONSE DES PORTEURS DU PROJET (MAÎTRISE D'OUVRAGE), LE 30/01/2014

Bonjour,

La sociologie des supporters mais  plus globalement les modes de participation du public aux grands événements sportifs ont tendance à converger. De même les modes de consommation en général ont aussi tendance à converger, sinon comment expliquer l’implantation en France des chaînes de restauration rapide tel que Mcdonalds, Pizzahut, Kingburger ou encore Starbucks. On peut parler d'une certaine manière de "mondialisation".

D’autres exemples existent pour d’autres produits de grande consommation qui sont nés au delà de l’Atlantique et qui se sont imposés en France. Pouvait-on imaginer qu’Euro Disney s’implanterait dans l’est parisien à Marne la Vallée et serait un succès.

Le rugby en est aussi un bel exemple. Sport né en 1823 en Grande Bretagne et qui est arrivé en France 50 ans plus tard. Depuis que de chemin parcouru, avec une équipe de France qui était le petit poucet face aux britanniques et qui est devenue une nation majeure de l’hémisphère nord avec 5 grands chelems depuis 1997et 2 tournois victorieux sans grand chelem contre 4 grands chelems et 5 victoires sans grand chelem pour l’ensemble de nos concurrents britanniques,  anglais compris, soit presque 50% des victoires pour l’équipe de France à elle seule.

Comment aurait on pu imaginer que ce sport s’implanterait avec succès en France en 1873 !

Aujourd’hui accueillir un match du XV de France est un gage de succès et d’enthousiasme populaire, sinon que penser des matches délocalisés du TOP14 dans de grandes enceintes tel que le Racing et le Stade Français au stade de France, Biarritz et Bayonne à San Sebastian en Espagne, Toulon à Marseille ou à Nice, Bègles Bordeaux au Stade Chaban Delmas, Perpignan au stade Olympique de Barcelone, … ceci est d’autant plus important que l’économie du rugby repose sur les matches.

Vous soulevez le problème de l’aléa sportif qui est en effet un problème pour sécuriser les investissements financiers. Mais justement, l’avantage du grand stade de rugby est de ne pas avoir d’aléas sportifs. En effet le XV de France, même s’il termine dernier du tournoi des 6 nations ne descend pas en division inférieure. La finale du TOP14 restera toujours la finale du TOP14. C’est la même chose avec d’autres grands évènements sportifs tels que les 24 heures du Mans ou Roland Garros. On se souvient d’ailleurs plus du nom « Tournoi des 6 nations », que celui des noms des joueurs qui y ont participé, de même que pour les 24 heures du Mans ou Roland Garros.

L'accueil de concerts permet de diversifier l’offre proposée aux clients des loges et de sécuriser leurs investissements qui est important dans l’exploitation du stade.

La FFR qui de par ses statuts ne recherche pas le profit pour le profit en versant des dividendes à des actionnaires, mais cherche à sécuriser ses ressources financières et les développer afin de les réinvestir dans le développement de son sport sur tout le territoire français ainsi que dans les valeurs éducatives découlant de la pratique du rugby.

Par exemple, la FFR propriétaire de sont stade pourra l’utiliser pour la promotion du rugby en organisant les finales des championnats amateurs de France de rugby. Le stade devient alors non seulement le garant financier du développement du rugby financier en France mais aussi une formidable vitrine pour l’ensemble du rugby français. Il devient la maison du rugby pour les 450.000 licenciés et les 1.800 clubs.

Cordialement



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