Avis n°616 de : RAMOND Pierre- 11100 NARBONNE - le 25/05/2009
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TGV
Participation au Débat public sur la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional d’Aménagement et du Développement Durable du Territoire.
I. Défense du Carrefour narbonnais
Préambule :
Qu’il me soit permis toute modestie mise à part de rappeler que le 01/01/1988, j’ai été le premier à tirer le signal d’alarme auprès des décideurs, sur le risque pour Narbonne de perdre son carrefour ferroviaire et le transit du fret.
L’affaire avait fait grand bruit à l’époque mais me semble avoir été étouffée par des rivalités d’ordre administratif et politicien.
Aujourd’hui, la presse « démocratique » locale édulcore ou passe sous silence les « courriers du Lecteur » que je lui adresse. Passons…
TGV et Aménagement du Territoire :
L’étude d’une ligne TGV ne saurait être dissociée de celle, plus vaste, de l’Aménagement du Territoire pour le siècle à venir.
Narbonne se situe à la charnière névralgique de deux Régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées susceptibles de fusionner. Le sort de « la narbonnaise » en dépend.
Son retard économique est la résultante de facteurs multiples dont les hiérarchies institutionnelles et la subordination Départementale ou Régionale ne sont pas les moindres (Narbonne s’est vue, depuis toujours, usurper son rôle de Chef-lieu du Département).
Nombre de commune rivales verraient d’un mauvais œil l’antique Narbonne ou la Capitale de la Septimanie renaître de ses cendres. Pourtant, nôtre « Carrefour de l’Europe du Sud » est logiquement et accessiblement le mieux placé pour devenir un centre d’animation de nouvelles technologies, de recherches et d’innovation dans les domaines biologiques ou du développement durable.
Pourquoi lors des premières enquêtes sur la ligne TGV a-t-on « oublié » la nécessité évidente d’une transversale Bordeaux-Marseille dont nous sommes le passage obligé ?
Pourquoi le transit des voyageurs entre les trois directions Montpellier, Perpignan et Bordeaux devrait-il se faire aux abords de Nissan lez Ensérune où les liaisons seraient peu pratiques, en particulier pour les Audois ?
Même espacées dans le temps, les réalisations de ces deux ouvrages essentiels (Montpellier-Perpignan, Narbonne-Toulouse) ne sauraient être indéfiniment différées ! C’est si vrai que les prospections topographiques ont déjà été effectuées en direction de Toulouse !
Quelle que soit l’importance des investissements consentis par les financeurs, il va de soi que les travaux devront être réalisés par étapes successives. L’essentiel étant de ne pas compromettre l’avenir.
Tel est l’objet de la réflexion qui me conduit à souhaiter la réalisation de la gare-carrefour TGV à proximité de l’Embranchement Grand-Sud, aux abords les plus immédiats de Narbonne.
Examen des projets et conclusion :
Réseau Ferré de France propose aujourd’hui quatre scénarii en prenant soin de souligner que le numéro 3 sera le plus coûteux. J’aurais aimé qu’une telle remarque fût faite, en son temps, à l’égard du projet de création d’une ville nouvelle avec gare TGV à l’embouchure de l’Aude ou lors de la récente réhabilitation de la ligne Béziers-Neussargues qui constitue une lourde charge financière pour la SNCF.
Ce scénario 3 est cependant le plus rationnel car il distingue la desserte obligatoire plus lente d’agglomérations proches comme Port-La-Nouvelle, Narbonne, Béziers, Agde, Sète et les parcours que l’on peut logiquement souhaiter plus rapides entre Narbonne, Barcelone, Toulouse et Montpellier.
Une gare-carrefour à Nissan lez Gazagnasse ne saurait avoir de sens et relèverait d’une vision étroite à très court terme.
L’avenir et la réorganisation économique du Sud de la France dans le cadre européen et dans celui des échanges internationaux sont tributaires de la progression effective et grandissante des économies marocaines et maghrébines. Celles-ci ne manqueront pas, à moyen terme, de peser sur la fonctionnalité de notre carrefour. Cette fonctionnalité doit l’emporter sur des rivalités urbaines secondaires.
Manifestement, la rationalité exige que les transits voyageurs et fret entre les trois directions Montpellier, Perpignan et Bordeaux aient lieu sur la ligne GV principale Paris-Barcelone, autant que possible à proximité du triangle stratégique de l’Embranchement vers Toulouse. Une plate-forme intermodale y a indéniablement sa place. Ce serait une plaque tournante logistique en liaison idéale avec Port-La-Nouvelle.
Il ne faudrait pas leurrer nos compatriotes en leur faisant miroiter une possibilité de gare fret GV aux abords de Salles. La jonction de la Z.A. de Celeyran avec le chemin de fer ne pourrait se faire qu’avec la voie traditionnelle Narbonne-Béziers au profit du Port-Sec de cette dernière. Ce ne pourrait être qu’une gare fret marginale et au rabais !
Ainsi, alors que, dans un premier temps, nous perdions, contre toute logique, la gare-carrefour voyageur, on nous proposerait maintenant de garder celle-ci en perdant nos chances sur le fret !
Il est évident que nombre d’emplois auraient pu être engrangés entre le Ginestacois et la ligne de Bize qui nous permettraient aujourd’hui de mieux nous défendre pour que le « Grand-Narbonne » ne soit pas une coquille vide.
Malgré les querelles de clocher stérilisantes, cet ensemble offre de grandes opportunités propices à l’implantation de nouvelles technologies et de centres de recherches liés au Développement durable.
Oublier ces réalités compromettrait le futur, serait bien plus onéreux et irait à l’encontre des promesses faites par Mr Jacques BERGER, ingénieur SNCF, chargé de mission TGV qui assurait Narbonne de « conserver toutes ses chances pour le fret ».
On pourrait même envisager le départ et la jonction de la voie ferrée traditionnelle Toulouse-Narbonne depuis Névian-Marcorignan vers la gare nouvelle TGV.
Des lignes de fret ou mixtes pourraient se conjuguer avec cette fonction assurant la dynamisation et le réveil économique de cette partie du Sud de la France.
Enfin, nous ne saurions accepter un aménagement territorial qui figerait la hiérarchie des villes, annulant les potentialités de notre Arrondissement et condamnant notre port audois à végéter.
Autant de raisons qui militent pour l’adoption progressive du Troisième scénario avec, en priorité la réalisation de la Gare TGV-Carrefour du Nord-Ouest de Narbonne, dans le quadrilatère formé par les communes de Moussan, Névian, Montredon-Corbières et Narbonne.
J’ai dit. Voir carte jointe
Mr Pierre RAMOND |