Avis n°564 de : GAILHARD Michel- 34200 SETE - le 10/05/2009
J’ai assisté, le 6 mai dernier, à la réunion publique de Sète inscrite dans le débat précédant la mise en place de la future ligne ferroviaire à grande vitesse. J’en suis reparti pour le moins perplexe. Je ne parle même pas de l’interrogation sur l’écoute qui sera faite aux diverses interventions. Je parle du fond. Je n’y ai, d’abord, pas (ou presque pas) entendu parlé d’économie ; il était pourtant question de fret. J’y ai par contre entendu largement parler de marketing, de rentabilité,…, de commerce.
Naïf, j’avais encore la faiblesse de croire que les transports, les transports ferroviaires en particulier et donc la SNCF avaient pour vocation d’assurer la logistique indispensable au fonctionnement de l’économie, donc des échanges au plan international, au plan national, au plan régional,… D’assurer le nécessaire déplacement des personnes et des marchandises.
De penser que les flux entre les Europes du Nord et du Sud passaient par les couloirs rhodanien et languedocien. J’avais la faiblesse de croire que, dans ce schéma, la place sétoise, exceptionnelle en France, ne pouvait qu’être privilégiée : un carrefour de voies routières, ferroviaires, fluviales et maritimes avec un aéroport à proximité. Comment ne pas y développer un pôle intermodal, un véritable pôle intermodal ? Pas la simple jonction (élémentaire, non ?) trains de voyageurs – autocars et autobus qu’envisage M. Commeinhes.
Or, pas un mot ou si peu sur le développement de cette articulation pourtant riche d’avenir puisque économe d’énergie et de rejet de CO2 (cabotage maritime, ferroutage,…). Pas un mot de la Région sinon pour dire que des terrains ferro-portuaires allaient être alloués à l’immobilier. Pas un mot du Maire de Sète qui a quitté la salle 10 minutes après l’ouverture de la réunion.
Cette ligne n’aura un intérêt économique fort que si la Région et, dans la Région, la zone sétoise sont greffées sur les flux, si au niveau de Sète, est organisée une importante zone intermodale, carrefour logistique, interconnexion entre les axes reliant, au Sud, Tanger, Barcelone, Marseille et Gênes et au Nord, Lyon, l’Europe du Nord et l’Europe centrale.
Ici, la géographie est au service de l’économie ! A condition que les hommes y mettent un peu d’intelligence ! Si on ne connecte pas l’économie régionale, un carrefour multimodal sétois (au sens large), aux flux européens portés par cette ligne nouvelle, nous regarderons passer les TGV et ne serons que des vaches à lait.
Je n’y ai pas, non plus (pas du tout), entendu parler de service public. Ainsi, la circulation régionale ou inter-urbaine des voyageurs ne semble pas être une préoccupation, même si on parle d’augmenter la cadence des TER. Le souci du service public n’a qu’une proposition crédible : une gare au niveau de Saint-Jean-de-Védas, au carrefour de la nouvelle ligne (TGV,…) et de l’ancienne ligne (TER,…) ferroviaires, de l’autoroute et des routes nationales, des lignes du tramway montpelliérain,…
Alors, pourquoi mettre en débat des propositions qui n’apportent pas de véritable amélioration du service rendu aux populations ? Débat biaisé ?
M. Gailhard |