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AVIS
Pour un projet VRAIMENT adapté aux attentes des normands
par Jean BERNARD (CAEN), 08/10/2011
Bonjour, En qualité d’expert en aménagement du territoire et habitant en Normandie, je souhaitais apporter mon éclairage dans ce débat public. Pour moi, ce projet pose plusieurs difficultés et je souhaitais en développer les principales : Sur le plan de l’aménagement du territoire tout d’abord, il est étonnant de constater qu’on part ici d’un projet d’infrastructure sans savoir si celui-ci répondra aux SERVICES qu’attendent vraiment les normands (tel avait été d’ailleurs l’esprit du Schéma de Services Collectifs de transport de voyageurs initié par la DATAR dans les années 90 : pensons services avant de décider les infrastructures !). Si des liaisons à très grande vitesse conviennent à des territoires éloignés de la capitale, la proximité de la Normandie de la région parisienne et, surtout, sa configuration avec son fort tissu de villes moyennes (Evreux – Bernay – Lisieux – Caen – Bayeux – Cherbourg pour la seule partie bas-normande) n’est pas adapté à la cette technologie. Il n’y a qu’à constater le nombre important (et croissant) de voyageurs ferroviaires qui prennent le train pour des relations domicile-travail ou domicile-études quotidiennement ! Réduire un projet à des relations à grande vitesse avec Paris, limitant les arrêts pour atteindre les objectifs fixés (comme 1h15 pour Caen – Paris) n’est pas satisfaisant. De par mes fonctions, je suis souvent amené à rencontrer des chefs d’entreprises et ceux-ci ne mettent pas en avant la grande vitesse à tout prix mais souhaitent des trajets fiables aux horaires respectés ! Travaillons plutôt sur les services qui peuvent être offerts dans les rames comme l’accès au haut débit pour que les chefs d’entreprises ou les cadres puissent travailler dans de bonnes conditions. Soyons imaginatif plutôt que de plaquer un vieux schéma de la grande vitesse qui date des années 80 !... Les temps ont changé… Les contraintes de développement durable dans les transports nous incitent à inventer d’autres solutions qui ne sont pas moins innovantes ! Sur le plan de l’environnement, certains tracés proposés interpellent, les plus « impactants » étant les scénarios A et C. Le scénario A avec son tunnel sous l’estuaire est non seulement le plus coûteux mais posera des questions prégnantes d’acceptabilité des populations du Pays d’Auge qu’il traverse de Sud au Nord ! Dans le scénario C, l’Eure paye un lourd tribut par les espaces agricoles et écologiquement remarquables sans véritablement profiter de la « manne » de la ligne nouvelle puisqu’elle évite Evreux !!! Sur le plan financier, à l’heure où le pays est exsangue et que le modèle TGV est pointé du doigt, pouvons-nous nous permettre une telle gabegie, d’autant que les lignes nouvelles ne seront prévues que pour des vitesses de 250 km/h alors que la vitesse commerciale des autres lignes TGV en France est de 300 km/h. Faut-il payer tout ce prix pour obtenir le « Canada Dry » de la grande vitesse ferroviaire ? La rentabilité de ce projet est loin d’être assuré. Rappelons-nous ici que les tentatives de mise en service de liaisons de TGV entre Cherbourg et Lille et Caen et Dijon se sont traduites par un échec cuisant… Sur le plan technique enfin, ce qui apparaît prioritaire est la réalisation d’une ligne Paris-Mantes dédiée aux relations avec la Normandie (prévu par le plan Bussereau), seul élément qui nous permettra à la fois des gains de temps et des trajets fiables. Pour le reste, pourquoi ne pas réutiliser au maximum l’infrastructure existante avec, le cas échéant des « shunts ». D’autant que des constructeurs de matériels ferroviaires tels qu’ALSTOM développent aujourd’hui du matériel à grande vitesse à la portée des lignes conventionnelles pouvant atteindre 250 km/h (justement la vitesse qui est prévue par la LNPN avec une nouvelle infrastructure !!!). Les trains pendulaires comme le PENDOLINO d’Alstom (voir plaquette sur le site Internet du constructeur http://www.alstom.com/transport/fr/resources/brochures2/). Une meilleure gestion des sillons et articulation avec le trafic TER ne poserait pas plus de difficulté qu’avec le trafic Corail actuel ! Voici donc des pistes que je soumets à la diligence de la Commission du débat public. Soyons innovant dans notre démarche en proposant un projet vraiment adapté aux besoins des normands ! VOS COMMENTAIRES
Pourquoi les TGV ont échoué ?
Les TGV Cherbourg <=> Lille et Cherbourg <=> Dijon ont échoué commercialement, oui. Ajouté par Pascal CHAPELLE (LISIEUX), le 03/11/2011
LNPN : PROJET INNOVANT pour un ENJEU NATIONAL
Et bien sachez, cher monsieur Bernard, que le projet de LNPN est fait pour vous ! Ajouté par Philippe CLERIS (CAEN), le 02/11/2011
Droit dans le mur mais toujours plus vite
''OFFRIR À LA NORMANDIE LA MEILLEURE SORTIE FERROVIAIRE DE PARIS'' ???? Ajouté par Marc JANIN (MONTAURE), le 16/01/2012
De l'ambition avec l'argent du contribuable
Si l'argent sort de votre poche, Monsieur, faites. Mais il sort de la mienne et ce n'est pas la même histoire. Faire des trains, une trentaine de rames, peut être coûte très cher, il n'y a pas d'effet de série car le reste est à V160 ou V200. Ce projet n'est pas rentable et les Espagnols ont fait des infrastructures de la sorte (aéroports, TGV) mais ont une dette qu'ils devront bien payer. La France à une dette que nous n'arriverons pas à payer, car l'effort du gouvernement, actuel ou tout autre, n'arrivera pas à faire que plus personne ne voudra garder des emprunts français, et nous ne pourrons pas payer les nouveaux intérêts que les prêteurs nous imposeront si nous continuons à être ambitieux. Ajouté par Pierre VAVASSEUR (DEAUVILLE), le 13/11/2011
Un peu de réalisme
A l'issue des dernières assises du ferroviaire, comme le laissait présager le rapport de la Commission des finances, il est clair qu'il va falloir se montrer plus réaliste. Assumer les coûts partis (2ème phase du TGV est, Le Mans-Rennes, Tours Bordeaux) ou réputés partis (GPSO Bordeaux Toulouse, et Espagne), ce ne sera déjà pas mal pour la ou les deux décennies à venir. RFF est exsangue, les finances publiques sont au rouge et, pour reprendre les propos d'Hervé Mariton, on ne transformera pas avec le PPP le plomb en or. Il serait regrettable que des investissements indispensables (Paris Mantes, ou la remise en état de l'axe Serqueux Gisors) soient de nouveau différés, du fait de leur inclusion dans un projet séduisant mais extrêmement coûteux. Ajouté par Dominique LEDEBT (ROLLEBOISE), le 14/01/2012
Certaines fourmis sont pires que les pires cigales
Monsieur Vavasseur: Ajouté par Philippe CLERIS (CAEN), le 18/11/2011
Les ambitieux nous ruinent
La folie à grande vitesse vous a atteint et en être conscient aide à s'en sortir. Mais je ne laisserai pas ce projet qui est mauvais aller plus loin que la corbeille. Vous pouvez lire ma contribution de ce mois. Ajouté par Pierre VAVASSEUR (DEAUVILLE), le 02/02/2012
Dépenser pour dépenser
Vous n’avez pas besoin de 15 000 000 000 d’euros pour améliorer : Ajouté par Pierre VAVASSEUR (DEAUVILLE), le 26/11/2011 Liaisons régionales, fret et fréquences
J'ajouterais que votre solution de modernisation de l'infrastructure actuelle réfléchit surtout aux relations avec Paris et ne permet pas de développer des relations ferroviaires entre les villes normandes (notamment le Rouen-Caen, aujourd'hui peu compétitif), ne permet pas de dégager des sillons de circulation supplémentaires pour le fret, et ne permet pas non plus d'augmenter la fréquence des trains (Intercités ou TER). Or, il y a un vrai problème de capacité avec des trains régulièrement en surcharge de Paris à Deauville ou de Paris à Caen. Ajouté par Johan ABOUT (DEAUVILLE), le 12/10/2011
Il faut argumenter
Vous dites que ''ma'' solution de modernisation ''ne permet pas de développer''...''ne permet pas de dégager'' et ne ''permet pas non plus d'augmenter''... Ajouté par Philippe CLERIS (CAEN), le 06/11/2011
Et le Fret!
En dehors du Mantois je ne pense pas qu'il y ait un gros problème de surcharge du réseau normand. Avant 1995 il y avait plus de trains grandes lignes et réellement des trains de marchandises. Le recul du Fret est une casse organisée par la SNCF et certains politiques. Pourquoi a-t-on fermé la gare de Lisieux au Fret? Ajouté par Pascal CHAPELLE (LISIEUX), le 03/11/2011 |
Je souhaite commenter deux points de cette intervention
1. L’échec des relations Cherbourg-Lille et Caen-Dijon est pour vous la démonstration de la non-rentabilité du projet TGV.
Je suis étonné par cette ''démonstration''. Car vous savez fort bien que ces deux relations assurées par du matériel TGV n’avait de TGV que le nom. La relation Cherbourg-Lille n’était assurée à la vitesse TGV que sur une petite fraction du parcours et son échec tient tout naturellement à la portion Cherbourg - Marne-la-Vallée qui était parcourue aux vitesses traditionnelles. Idem pour Caen-Dijon. Vos deux exemples démontrent que c’est bien parce que ces relations étaient assurés à ''petite vitesse'' que ce fut un échec. Et vos deux exemples sont finalement un plaidoyer pour une ligne grande vitesse.
Par ailleurs, cette relation qui assurait des correspondances intéressantes vers le Sud-Ouest et vers le Sud-Est en gare de Massy TGV n’a jamais figuré dans les horaires sur le site internet de la SNCF, n’a jamais fait l’objet d’une publicité soutenue et est restée inconnue du grand public. Enfin cette circulation pour des raisons tenant, disait-on, à la disponibilité du matériel, n’était même pas assurée le Vendredi, le Samedi et le Dimanche. Alors……!
2. Le train pendulaire.
Il semblerait que les partisans de cette technique considèrent qu’il suffit de faire rouler ces trains sur les lignes existantes. Les voitures ne sont pendulaires que pour asssurer le confort des voyageurs. Pendulaire ou pas, la force exercée sur le rail extérieur des courbes (le grand rayon) dépend de la vitesse (au carré). L’infrastructure doit donc dans certains cas faire l’objet de travaux. Quant à la caténaire, aujourd’hui installée pour des vitesses de 160 km/h, elle doit être entièrement revue pour être adaptée à des vitesses de 250 km/h. Mettre des trains pendulaires? Peut-être. Mais çà n’est pas si simple.
D’autre part, pour ne pas se confiner à la Normandie, il faudrait aussi que ce matériel soit compatible avec les lignes TGV existantes.