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AVIS
LNPN : le premier maillon d'un réseau de renforcement de l'économie du quart nord ouest
par Bernard MARTEL, CCI LITTORAL NORMAND PICARD (LE TREPORT), 02/02/2012
Ambition du projet

Le projet de Ligne Nouvelle Paris – Normandie a été élaboré pour répondre à deux grandes ambitions :

renforcer l’économie locale en améliorant durablement le quotidien des voyageurs normands et franciliens et en leur offrant de meilleures conditions de transport (régularité, fréquence, nouvelle desserte, meilleure correspondance) ;

rapprocher la Normandie et l’Ile-de-France, dans la dynamique du Grand Paris visant à mieux valoriser les atouts et identités de chaque territoire au sein d’un ensemble plus fort pour affronter l’avenir.

Quelles connexions entre ces ambitions et le territoire de la Chambre de Commerce et d’Industrie Littoral Normand Picard ?

Les éléments de contexte

La Chambre de Commerce et d’Industrie Littoral Normand Picard appuie le développement économique d’un territoire composé de 15 cantons à cheval entre le nord de la Seine – Maritime, 3 cantons constituant la vallée de la Bresle, et l’ouest de la Picardie, 12 cantons constituant la Picardie Maritime, beaucoup plus connue au travers de la Baie de Somme, joyau international du tourisme de nature.

Cet ensemble accueille environ 167 500 habitants et les principales agglomérations sont Abbeville (35 000 habitants) et les trois « villes sœurs » : Eu, Mers Les Bains et Le Tréport (18 000 habitants) situées en bord de mer, à l’extrémité de la Vallée de la Bresle.

L’économie de ce territoire est bien portante, au travers de plus de 5 300 entreprises et 35 000 salariés réparties pour 45 % dans l’industrie, 30 % dans le commerce et 25 % dans les services.

Bien qu’éloigné des métropoles régionales que sont Rouen et Amiens, ce territoire est dynamique et a su tirer parti de son histoire, de ses savoir-faire et de son environnement.

La forte activité industrielle, très au-delà des moyennes nationales, s’appuie essentiellement sur deux pôles historiques organisés en SPL (Système Productif Local) depuis 1999.

- le pôle verrier de la vallée de la Bresle ou « Glass Valley » (7 200 salariés) reconnu pôle mondial concentrant 80 % de la conception et de la fabrication du flaconnage de luxe au niveau mondial.

- le pôle de métallurgie légère du Vimeu industriel (8 000 salariés) dont l’excellence mondiale est reconnue dans les secteurs de la robinetterie et de la serrurerie.

Tirant parti de son environnement, le littoral normand picard est aussi actuellement le lieu du développement important de l’éolien dans sa réalité terrestre (la Somme est le premier département français en capacité énergétique installée ) et dans sa réalité maritime ( le projet de parc éolien off – shore des « 2 côtes » est directement au droit des côtes du Tréport ).

C’est enfin le territoire par essence du tourisme de nature prenant son appui sur l’existence préservée mais fragile de la Baie de Somme et de son éco – système.
Les 2 millions de visiteurs annuels de ces paysages sont issus pour très grande partie des îles britanniques et du Nord de l’Europe. Ils sont accueillis par les professionnels du tourisme dans un objectif de découverte respectueuse d’un milieu naturel à préserver et où toute initiative est prise pour à la fois donner accès et minimiser l’empreinte humaine.

Les enjeux de la desserte ferroviaire : la Ligne Nouvelle Paris Normandie est nécessaire, elle est le premier maillon d’un réseau de renforcement de l’économie du quart Nord – Ouest de la France, en projection nécessaire jusque vers Londres.

Enjeu 1 : Le projet de Ligne Nouvelle Paris – Normandie est essentiel pour la continuité du développement de la Normandie et du Grand Paris.

Enjeu 2 : Cette ligne ouvre cependant une autre perspective : celle d’une Nouvelle Ligne qui à terme pourra prendre appui sur la LNPN à partir de la gare de Rouen, pour avoir enfin l’ambition de relier les quartiers d’affaires de la Défense à la City de Londres en passant par Rouen.
Aujourd’hui, la liaison des deux capitales se fait de Paris vers Londres à partir de la gare du Nord.
Demain, la LNPN ouvrira une autre possibilité et mettra en liaison rapide La Défense avec la proche Normandie. Dès lors, relier Rouen à Calais pour viser un accès rapide à Londres sera évident.
Financièrement, cette option d’implantation géographique présentera l’intérêt d’une distance relativement courte à équiper, comparativement à retracer un équipement à partir de la banlieue parisienne.

Enjeu 3 : Ce nouveau tronçon, Rouen – Calais, constitutif de la future Ligne Nouvelle Paris – Londres, pourra incorporer une gare intermédiaire en Picardie Maritime.
Outre l’intérêt majeur d’un coût d’infrastructure ramené à l’essentiel, à comparer à un tracé en doublon de la ligne TGV existante, ce tronçon et sa gare permettraient de renforcer les entreprises performantes des pôles industriels locaux décrits précédemment en permettant des liens rapides avec les sièges sociaux des clients nationaux de ces entreprises pour majeure partie installés à Paris ou alentours et avec les clients internationaux pour lesquels et vers lesquels une liaison rapide avec les aéroports nationaux est importante.

Enjeu 4 : Dans l’autre sens, celui de Londres vers Paris, le passage de Calais vers Rouen en ouvrant la possibilité d’un arrêt en Picardie Maritime, en proximité d’Abbeville, donnerait un accès facilité à la Baie de Somme pour les touristes britanniques qui aujourd’hui choisissent d’y venir en véhicules individuels, saturant ainsi les dessertes routières locales avec fortes émissions de CO2. La prise en relais local de ces nouveaux voyageurs préférant le transport collectif d’une LGV serait alors facile à organiser eu égard à toutes les expériences locales déjà existantes sur la mise en œuvre des transports doux.

Enjeu 5 : Enfin, dans un contexte de vie locale organisée sur des capitales régionales et alors qu’Amiens, capitale régionale de la Picardie, est facilement reliée à Abbeville tant par l’autoroute que par le train sur des durées acceptables, la liaison entre la partie septentrionale de la Seine – Maritime qu’est la vallée de la Bresle avec la capitale normande qu’est Rouen est inexistante car beaucoup trop longue ( jusqu’à 2h16 de temps de parcours entre Rouen et le Tréport, à comparer à 1h en voiture ! ). Un nouveau tronçon entre Rouen et Calais, ménageant un arrêt à mi – chemin, reconnecterait la vallée de la Bresle avec sa capitale régionale avec des durées acceptables.