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Question n°23

Les impacts de ce projet ?

Ajouté par Andrée MORAEL (Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly), le
[Origine : Réunion publique]

Bonjour,

J'aurais aimé avoir des informations concernant les impacts du projet sur :

- La vue - le panorama
- La pêche
- Le tourisme
- La pollution
- Les retombées économiques
- Les perturbations possibles pour les habitants (ex : capter la TV)
- Les nuisances sonores

[Question recueillie sur papier durant la réunion d'ouverture du débat public le 4 mai 2015]

 

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Madame,

Afin de répondre au mieux à vos questions, voilà les informations dont nous disposons (la réponse a été rédigée en concertation avec le fournisseur d'éoliennes Adwen) :

- Concernant l'impact du projet sur la vue et le panorama :

Soucieux de limiter l'impact visuel du parc, le maître d'ouvrage a veillé dès la conception du projet à prendre en compte les préoccupations des parties prenantes sur le sujet. Il a ainsi choisi d'équiper le parc des machines les plus puissantes du marché afin de réduire le nombre total d'éoliennes installées en mer. Le maître d'ouvrage a également proposé une adaptation du balisage aéronautique de nuit afin de réduire cet impact.

Vous trouverez l'essentiel des informations sur ce sujet aux pages 33 à 39 du dossier du maître d'ouvrage.

Le maître d'ouvrage mettra également à la disposition du public un ensemble de simulations visuelles de qualité, représentatives de l'impact visuel réel. La CPDP a demandé que ces simulations visuelles soient disponibles et accessibles lors des réunions du débat public ainsi que dans leurs locaux au Tréport. Nous vous invitons à les consulter et à donner votre avis. Nous serons à votre disposition pour vous les commenter et recueillir vos avis et arguments, notamment lors des réunions du débat.

Voir synthèse des études Paysage et Patrimoine sur le site du débat public.

- Concernant l'impact sur la pêche:

Le maître d'ouvrage a travaillé en concertation avec les acteurs de la pêche à une optimisation de la configuration du parc afin de minimiser son impact sur les activités de pêche.

Plusieurs mesures ont ainsi été adoptées dans ce sens :

  • La réduction du nombre d'éoliennes grâce au choix d'une éolienne de très grande puissance,
  • L'aménagement des couloirs de pêche d'une largeur de 950 m au sein du parc,
  • L'alignement des éoliennes dans le sens des courants dominants,
  • L'évitement de la zone des Ridens de Dieppe,
  • L'évitement de la zone centrale dite du « Creux », particulièrement riche en ressource halieutique,
  • L'ensouillage des câbles inter-éoliennes pour limiter le risque de croche des navires de pêche au sein du parc.

Vous trouverez l'essentiel des informations sur ce sujet pages 40-41 du dossier du maître d'ouvrage, en ligne sur le site du débat public.

- Concernant le tourisme:

Les retours d'expérience issus des parcs éoliens en mer européens montrent plutôt une tendance à un impact neutre voire plutôt positif de ces projets sur l'économie touristique locale.

Une étude de l'impact socio-économique du projet est actuellement en cours et sera remise aux services de l'Etat en décembre 2016, conformément au cahier des charges de l'appel d'offres. L'objectif de cette étude est d'évaluer les effets du projet sur le tourisme (fréquentation, évolution des typologies de touristes, métiers du tourisme).

Au-delà de cette analyse des effets, le maître d'ouvrage envisage déjà d'accompagner les initiatives liées à l'intérêt de la population pour les énergies renouvelables et l'exploitation des parcs éoliens en mer.

Le maître d'ouvrage a ainsi pour ambition d'intégrer le projet de parc éolien dans l'offre touristique du territoire normand-picard en s'associant à des évènements existants et de l'enrichir en participant à la valorisation touristique du parc.

Le maître d'ouvrage réfléchit à la mise en œuvre de mesures spécifiques aux activités de tourisme dont :

  • Un accompagnement à la création d'un centre d'information ;
  • Un accompagnement à la création d'activités touristiques en lien avec le développement durable et la mer ;
  • La prise en compte de l'agenda des festivités locales ;
  • La participation à la création d'une offre de tourisme industriel (usines d'Adwen au Havre, construction et exploitation du parc, ...).

Si le projet se réalise, ces mesures seront construites avec les acteurs locaux du tourisme pour assurer le développement de projets attractifs et adaptés pour les habitants et les touristes.

- Concernant la pollution:

Votre question peut être appréhendée sous deux angles complémentaires :
. les effets de l'énergie éolienne sur la pollution (changement climatique et pollution locale) ;
. les effets de la construction et de l'exploitation du parc éolien en mer sur la pollution.

Sur le premier point, celui de la production de l'énergie éolienne: une éolienne produit de l'électricité à partir de l'énergie mécanique du vent. On parle d'énergie renouvelable car la source utilisée (le vent) est inépuisable à très long terme, car issue directement de phénomènes naturels. Nous estimons que le parc de Dieppe-Le Tréport permettra d'éviter chaque année l'émission de 140 894 t eq CO2 par an (hypothèse de 25 ans d'exploitation).

Par ailleurs, la production d'électricité éolienne n'a pas d'impact sur la qualité de l'air localement (pas d'émission de dioxyde de soufre-SO2, d'oxydes d'azote – NOx, de poussières...).

Pour plus d'informations sur le bilan carbone du parc éolien, nous vous invitons à consulter la fiche I complémentaire du dossier du maître d'ouvrage et disponible sur le site internet du débat public.

Sur le deuxième point, celui de la construction et de l'exploitation du parc :

  • Au cours de la phase d'exploitation et de maintenance, le maître d'ouvrage mettra en œuvre un plan Hygiène Santé Environnement, dans le respect du plan POLMAR (plan d'intervention déclenché par les services de l'Etat en cas de pollution marine accidentelle).
  • Des suivis réguliers de la qualité de l'eau seront mis en œuvre.
  • Concernant le recyclage des éléments du parc, 88 % d'une éolienne (en masse) est recyclable. En effet, les éoliennes sont principalement composées de métaux dont les méthodes et filières de recyclages sont clairement identifiées. Par ailleurs, les huiles contenues dans les machines seront prises en charge par une filière spécialisée permettant leur valorisation. Les éléments restant sont des déchets industriels classiques, type polyvinyles, traités dans le circuit de recyclage et de valorisation traditionnel. Les éléments de composition des câbles électriques pourront, quant à eux, être valorisés dans les différentes filières de recyclage selon les avantages et l'état de l'art au moment du démantèlement. Concernant les autres composants du parc (fondations, câbles, poste en mer), un certain nombre de composants recyclables (acier et cuivre notamment) ont été identifiés à ce jour, ainsi que les interlocuteurs potentiels pour leur valorisation finale.

Ainsi, près de 1 600 tonnes de composants recyclables par éolienne ont été identifiés en incluant les fondations, ce qui représente environ 117 000 tonnes pour la zone.

- Concernant les retombées économiques:

S'il est réalisé, le projet de Dieppe-Le Tréport contribuera au développement de la filière industrielle française de l'éolien en mer. Le développement de cette filière, qui mobilisera un grand nombre de sous-traitants et s'appuiera sur le tissu industriel régional, sera source de retombées économiques importantes pour les territoires, notamment en termes d'emplois.

Le projet prévoit notamment la création d'installations pour l'exploitation et la maintenance du parc sur le territoire: le port de Dieppe accueillerait le centre principal d'exploitation et de maintenance et le port du Tréport une base secondaire. Ces deux sites totaliseraient environ 125 emplois sur la durée d'exploitation du parc (20 à 25 ans). En termes d'heures de travail, la phase d'exploitation et maintenance représente près de la moitié des 10,5 millions d'heures mobilisées par l'ensemble des phases du projet (développement, construction et exploitation).

Pour la fabrication des éoliennes, Adwen (reprenant la totalité des engagements d'AREVA) constitue une filière industrielle complète en France en mobilisant des sous-traitants présents sur le territoire national, et plus particulièrement dans le Grand-ouest.

Rappelons qu'une éolienne est constituée de 3 600 composants différents : de nombreuses entreprises françaises peuvent donc être concernées.

Dès 2011, Adwen a engagé une démarche systématique d'information et de rencontre des entreprises locales afin d'identifier ses partenaires potentiels. Elle a identifié, réuni, associé, les acteurs industriels, socio-économiques et institutionnels du Grand-ouest.

Cette phase, inscrite dans la durée, est conduite en étroite collaboration avec les Chambres de commerce et d'industrie, notamment leur outil CCI Business, les collectivités territoriales, les clusters d'entreprises et les organismes de développement économiques. À ce jour, 685 fournisseurs ont déjà été identifiés par Adwen, principalement sur les régions du Grand ouest, comme susceptibles d'être associées au développement de la turbine.

L'implication des PME dans le projet est un élément structurant de la filière industrielle émergente. Les entreprises normandes et picardes ont toute leur place dans ce dispositif avec un impact prévisible positif sur la création d'emplois et le développement de nouvelles expertises.

Adwen a notamment identifié, en Normandie et Picardie, 196 entreprises qui pourraient avoir un rôle dans la fabrication de ses éoliennes. Les premières consultations ont été lancées auprès de certaines d'entre elles et seront poursuivies, tant pour les projets français que pour les champs européens.

Vous trouverez l'essentiel des informations sur ce sujet pages 47 à 55 du dossier du maître d'ouvrage.

- Concernant les perturbations possibles sur les habitants:

Vous évoquez l'impact éventuel du parc sur la réception télévisuelle. L'Agence nationale des fréquences (ANFR) a réalisé en 2002, à la demande du ministre chargé de l'industrie, un rapport sur les perturbations de la réception des ondes radioélectriques par les éoliennes. Ce rapport précise que les perturbations dues aux éoliennes proviennent de leur capacité à réfléchir et diffracter les ondes électromagnétiques. Concernant le parc éolien en mer de Dieppe – Le Tréport, le maître d'ouvrage a sollicité l'avis de l'ANFR. Dans le cas de la constatation d'une perturbation avérée de la réception radioélectrique par les éoliennes du parc de Dieppe – Le Tréport des solutions techniques seront mises en œuvre.

- Concernant les nuisances sonores:

Lorsqu'on s'intéresse aux nuisances sonores du projet, il est important de différencier l'acoustique sous-marine de l'acoustique aérienne. Pour l'une comme pour l'autre, le maître d'ouvrage a mené des études préalables pour évaluer le bruit lié à l'installation, au fonctionnement et au démantèlement du parc. Des études complémentaires sont actuellement en cours.

Concernant l'acoustique sous-marine, le milieu marin a la propriété d'assurer une propagation importante des ondes sonores. Les travaux d'installation d'éoliennes en mer et notamment les opérations de mise en place des fondations d'éoliennes de type Jacket (fondation métallique) nécessitant le battage et/ou le forage de pieux constituent une source de bruit.

Ces opérations peuvent avoir un impact sur la faune marine et plus particulièrement les mammifères marins qui utilisent l'acoustique pour s'orienter, pour chasser et pour communiquer. Les réactions des mammifères marins exposés au bruit peuvent être de différentes sortes, de l'indifférence au changement de comportement (fuite, évitement) selon l'espèce concernée, l'intensité du bruit et la durée d'exposition.

L'un des enjeux principaux est donc de limiter la perturbation de ces espèces qui pourrait être induite par l'introduction de sources sonores sous-marines, notamment lors des phases de construction, d'exploitation et maintenance, et de démantèlement. Les éventuelles perturbations dues au bruit concerneraient le milieu sous-marin et la mégafaune marine.

Concernant l'acoustique aérienne, les retours d'expérience des parcs éoliens en mer existants montrent qu'à une distance du même ordre que celle du projet (15 km) et en raison de l'éloignement des éoliennes de la côte et des bruits déjà présents dans l'environnement (vagues, vent, etc.), le bruit des éoliennes n'est généralement pas perceptible depuis la côte.

Vous pourrez trouver la synthèse des premières études acoustiques sur le site du débat public.

Nous restons à votre disposition pour tout complément d'information.