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Question n°39

Mettre un prix sur l'environnement

Ajouté par Martin BERNARD (Dieppe), le
[Origine : En direct sur Internet]

Quand on compare le prix des énergies, on oublie souvent certains paramètres comme le prix de l'impact sur l'environnement que nos enfants devront payer.

Si on voit plus loin que le bout de son nez on se rend compte que les énergies renouvelables sont la seule option pour l'avenir, par définition elles sont inépuisables !

Quand mettrons-nous en place un prix sur l'impact environnemental ?

[Avis recueilli en ligne durant la retransmission de la conférence-débat n°1 le 21 mai 2015]

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Bonjour,

Voici les éléments de réponse dont nous disposons

Impact environnemental pour les projets

L’impact environnemental est désormais étudié et évalué pour tous les projets. Celui-ci doit faire l’objet de mesures de d’évitement, de réduction voire de compensation, dont le coût doit être précisément estimé par le Maître d’Ouvrage. Il en est de même pour la restitution du site après exploitation : le démantèlement et la remise en état doivent faire l’objet d’un chiffrage.

C’est donc le cas pour le projet de parc éolien.  L’Etat a lancé plusieurs appels d’offres dans le secteur de l’éolien en mer. Le deuxième appel d’offres s’inscrivant dans la continuité du précédent, le cahier des charges s’en inspire très largement.

Les projets ont donc été sélectionnés selon trois critères :

  • le prix d’achat de l’électricité,
  • la qualité du projet industriel,
  • le respect de l’environnement marin et des usagers.

Les décisions d’autorisation par l’Etat tiennent compte de la nature de l’impact sur l’environnement, de son coût et de sa gestion.

La qualité du projet industriel et le prix d’achat proposé ont compté chacun pour 40% de la note finale et le respect de l’environnement et des usagers pour 20%.

Le candidat devait présenter dans son offre les mesures envisagées pour éviter, réduire ou compenser les impacts du projet sur l’environnement.

Il devait également détailler ses actions en matière de recherche et développement sur le sujet. Il devait enfin s’engager à concevoir, construire, exploiter et démanteler l’installation de manière à minimiser les impacts sur l’environnement et à remettre le site en état à la fin de l’exploitation.

 

Bilan carbone

Le Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) est un indicateur des impacts sur l’environnement qui, selon le protocole de Kyoto, contribue à la maîtrise des enjeux climatiques de notre planète.  La méthode du Bilan Carbone®, développée par l’Agence Nationale de l’Environnement et la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) est la méthode reconnue et utilisée en France.

Le projet compte 62 éoliennes en mer de 8 MW chacune (puissance totale installée de 496 MW), pour une durée d’exploitation allant de 20 à 25 ans. L’énergie produite sera d’environ 2 000 GWh/an[1], soit 50 000 GWh pour une durée d’exploitation de 25 ans (40 000 GWh pour une durée de 20 ans).

Pour une exploitation de 20 ans (durée d’exploitation minimum envisagée), les émissions de GES sont de 702 437 t éq CO2, le Facteur d’Émission est de17,6 g éq CO2/kWh.

 

Contributions en % des émissions

 

Le contenu carbone de l’électricité française est de 85 g éq CO2 / kWh (source ADEME). Le parc éolien de Dieppe - Le Tréport produira une électricité 5,8 fois moins émettrice que cette valeur moyenne. Annuellement il permettra d’éviter l’émission de 140 894 t éq CO2 par an[2], pendant les 25 années de son exploitation, en comparaison à une électricité qui aurait été produite grâce au mix électrique français.

Le temps nécessaire pour que le parc compense, par sa production d’électricité, les émissions de GES qui ont été nécessaires à sa fabrication, à son installation, à sa maintenance et à sa fin de vie est appelé le temps de retour carbone. Le temps de retour carbone estimé du projet est de près de 5 ans par rapport au mix électrique français.

Le temps de retour carbone est estimé par rapport à un mix électrique de référence. Il correspond au rapport entre la quantité de GES émise au cours du cycle de vie du parc (soit le Bilan Carbone du parc) et les émissions évitées par la production du parc (soit celles qui auraient été libérées lors de la production d’une même quantité électrique par le mix électrique de référence).

  • Formule de calcul : Temps de retour carbone = bilan carbone / émissions évitées
  • Détail du calcul : 686 449 t éq CO2/ 140 894 t éq CO2 par an = 5 ans environ.

Le temps de retour carbone serait d’un an s’il était calculé par rapport au mix électrique européen, le contenu carbone de l’électricité européenne étant de 420 g éq CO2 / kWh7.

Pour plus d’information à propos du bilan carbone, nous vous invitons à consulter la fiche I traitant de ce sujet.

Nous restons à votre disposition pour tout complément d’information.



[1] Hors pertes en ligne, estimé à - 10 % au niveau des clients finaux- Source : ADEME – Bilan Carbone

[2] En remplacement d’une production en électricité « classique » en France.