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Question n°73

Rentabilité du projet

Ajouté par Jean-Paul DE CASTET (Paris), le
[Origine : Site internet]

Sachant que l'électricité n'est pas stockable d'une part et que lorsque le vent ne souffle pas les moulins à vent ne servent à rien, pensez-vous que lorsque le vent souffle l'EDF à besoin d'un complément d'énergie pour soutenir l'industrie nationale ?

Connaissez-vous le coût du démontage de ces installations (1400 tonnes de béton et 400 de fer) ?

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Bonjour,

Le développement de l'éolien a pour objectif de contribuer à la diversification du mix-énergétique français. Pour être équilibrée, la composition du bouquet énergétique doit comprendre des technologies aux caractéristiques complémentaires. La France s'est fixé un objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020 et 32% en 2030 (contre 18,6% aujourd’hui).

La production d'électricité éolienne, comme la production d'électricité photovoltaïque, est par nature variable, car dépendante des conditions météorologiques. Cette caractéristique ne conduit pas pour autant à la construction de nouvelles centrales thermiques pour pallier cette variabilité.

En effet le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) précise que la production d'origine éolienne se substitue à la production d'électricité thermique (charbon ou gaz) dont la mise en marche ou l'arrêt est flexible.

L’anticipation de cette variabilité de production est à prendre en compte pour en réduire l’impact. Pour cela, RTE s'est donné les moyens d'observer en temps réel et de prévoir la production éolienne avec l'outil IPES (Insertion de la Production Eolienne dans le Système). Ainsi, sous réserve d'une répartition géographique équilibrée et d'un développement adapté du réseau de transport d'électricité, l'insertion de la production éolienne dans le système électrique français, avec les objectifs tracés par l'Etat, dont le projet de Dieppe – Le Tréport est un élément, apparaît réalisable sans ajout de moyens de production à combustible fossile.

Les autres sources d’énergies qui constituent le mix énergétique français pourront prendre le relais pour pallier les arrêts de production des parcs éoliens, notamment les sources de production très souples comme l’hydraulique.

Démantèlement :

Le projet de Dieppe – Le Tréport ne prévoit pas à ce stade du projet de fondations gravitaires en béton mais des fondations jackets en acier (1 200 tonnes par éoliennes)[1].

En l’état actuel de la législation française, les parcs éoliens en mer sont soumis à une obligation de démantèlement dans le respect de l’environnement, en vertu de l’autorisation délivrée au titre de la loi sur l’eau[2] et de la concession d’utilisation du domaine public maritime.[3] L’offre remise à l’Etat incluait donc le coût du démantèlement.

Une estimation des coûts de démantèlement a été effectuée à partir des besoins en équipement et en personnel, et en fonction de la durée des travaux. Ce montant est partie intégrante de l’offre financière du maitre d’ouvrage et il est confidentiel.

Avant la mise en service de chaque tranche de l’installation, le maître d'ouvrage doit transmettre au Préfet ayant délivré l’autorisation d’occupation du domaine public maritime un document attestant la constitution de garanties financières renouvelables pour la tranche considérée.

La nature et le montant de ces garanties financières doivent permettre de couvrir les coûts du démantèlement et de la remise en état du site après exploitation, à hauteur du montant des travaux nécessaires que le candidat doit prévoir dans son offre. Ces travaux doivent permettre le retour du site à un état comparable à l’état initial, et compatible avec la pratique des activités préexistantes.

Le montant garanti ne peut être inférieur à 50 000 € par MW installé (voir cahier des charges de l'appel d'offres page 38).

Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d’information.


[2] Lorsque des installations, ouvrages, travaux ou activités sont définitivement arrêtés, l’exploitant ou, à défaut, le propriétaire, remet le site dans un état tel qu’aucune atteinte ne puisse être portée à l’objectif de gestion équilibrée de la ressource en eau défini par l’article L. 211-1. Il informe l’autorité administrative de la cessation de l’activité et des mesures prises. Cette autorité peut à tout moment lui imposer des prescriptions pour la remise en état du site.  (Article L. 214-3-1 du code de l’environnement)

[3] En fin de concession, la convention liant l’occupant à l’État prévoit que l’exploitant est contraint de remettre en état, restaurer ou réhabiliter le site  (Article R. 2124-2-8° du code général de la propriété des personnes publiques).