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Avis n°63

Europacity, environnement et cadre de vie : des chemins pas divergents.

Ajouté par Sylvain LASSONDE (Arnouville), le
[Origine : Site internet]

Tout développement économique quel qu'il soit entraîne son lot d'avantages et d'inconvénients. Le projet d'aménagement de la ZAC du triangle de Gonesse dont Europacity est un élément ne fait pas exception. Ce projet d'aménagement du territoire est une chance pour le développement économique de l'est du département autour de l'aéroport : la proximité de la ZAC avec l'aéroport renforce l'attractivité pour les entreprises notamment internationales pour leur implantation en région parisienne.

La question de la concurrence dans l'usage des sols est centrale et doit être posée d'une manière non dogmatique. A l'heure actuelle, les surfaces sont exploitées par une agriculture intensive, émettrice de Gaz à Effet de Serre (GES). Différentes études scientifiques, comme celle conduite par l'INRA dans le cadre du projet Européen NitroEurope IP sur des cultures céréalières en Ile-de-France, montrent que ce type de culture est fortement émetteur de GES. En effet même si les plantes captent le CO2 de l'atmosphère pour constituer la biomasse par photosynthèse, la part de respiration des sols (notamment après la récolte et les sols nus) est importante et conduit ces champs à être émetteurs de CO2. A cela s'ajoute les émissions des autres GES que sont les acides nitreux (N2O) dont le Potentiel de Réchauffement Global (PRG) est près de 300 fois supérieur à celui du CO2 ! Ces émissions sont liées aux intrants, lessivages des sols, volatilisation d'ammoniac après apport en lisier... Il convient de garder à l'esprit que les activités agricoles intensives comme celles de Gonesse ne sont pas neutres dans leurs impacts environnementaux.

Lorsque j'entends certains avancer que la construction du projet nous priverait d'un puits de carbone conséquent, je suis au regret de dire que ces puits de carbone supprimés sont en réalité des puits négatifs, c'est à dire qu'ils émettent des gaz à effet de serre. Par contre il serait utile que, dans le cadre du projet Europacity, on encourage une agriculture plus raisonnée, voire biologique de proximité, en compensation dans la proximité et les 400 hectares conservés en agriculture du triangle de Gonesse. Il pourrait même être intéressant qu’une part de cette production puisse être en vente directe sur le site d’Europacity.

Le projet architectural d'Europacity prévoit l'utilisation des toitures comme espace de promenade, avec des plantations, des arbres, des espaces verts... Pour que ces plantations puissent avoir lieu, cela implique un apport de terre suffisant pour le développement d'un système racinaire. Cela apporte une isolation thermique pour le bâtiment et le développement d'un écosystème. L'albedo (le rapport entre le rayonnement incident du soleil et le rayonnement réfléchi) du projet devrait être, en moyenne sur l'année, supérieur à celui d'un champ nu, ce qui veut dire en termes de bilan radiatif que les sols emmagasineraient moins de chaleur qu’actuellement en lieu et place du futur Europacity. De plus la végétalisation de la toiture permettra de lutter davantage contre les fortes chaleurs en consommant l'énergie potentielle de l'atmosphère par évapotranspiration plus qu'avec les cultures actuelles. En effet les vagues de chaleur ayant généralement lieu en plein cœur de l'été, soit après les récoltes, les champs actuels ne peuvent jouer leur rôle pour rafraîchir par l'évapo-transpiration de la végétation car ils y sont dépourvus de végétation à cette période de l'année.

Cela est sans compter qu'en aménageant en espace de promenade les toits d’Europacity, cela améliorera le bien être des habitants des villes environnantes et leurs permettra de reprendre possession de ces espaces aujourd'hui réservés à l'activité agricole.

Il est important d'être attentif aux enjeux environnementaux avec un projet de cette envergure, mais il me semble que le changement d'affectation des sols de ce projet (en comparaison à beaucoup d'autres urbanisations de quelque nature que ce soit) prend en compte ces enjeux grâce notamment à l'aménagement des toits, en améliorant le bilan radiatif et améliorant le cadre de vie des populations voisines par des espaces verts de promenade et de détente. Le promoteur pourrait aller plus loin en promouvant le développement de pratiques agricoles plus respectueuses et en encourageant les circuits courts.

 

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