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Point de vue n°18

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Le groupe Métropole citoyenne considère que le métro, transport urbain le plus capacitaire en termes d'usagers, est certainement une réponse adaptée aux enjeux. Sur le tracé, je voudrais dire avec force que nous considérons que les choses n'ont peut-être pas été faites tout à fait dans l'ordre. Il nous semble que, comme pour les phases zéro des grands projets spatiaux, il aurait fallu commencer par étudier et modéliser les flux de mobilité sur l'ensemble de l'agglomération pour bien les comprendre et identifier le couloir le plus saturé, qui apporterait une réponse aux réels besoins, et notamment comprendre d'où viennent les gens qui bloquent la rocade. Le problème de la rocade est un problème important et, pour certains, cette troisième ligne ne résoudrait pas les embouteillages. J'ai l'impression qu'on a fait un peu l'inverse. C'est-à-dire qu'on a jeté un couloir sur une carte et qu'ensuite on a cherché à justifier sa bonne position. Le problème de la densité des quartiers traversés est extrêmement important, que ce soit la densité actuelle ou celle à venir.

Le Groupe Métropole citoyenne s'interroge sur la densité, par exemple, de la Côte pavée et du quartier Jean Rieux, qui a un PLU contraint. Il semblerait que cette problématique de la densité doit être réétudiée. Trois éléments desquels nous reparlerons sûrement plus tard : premièrement, relier la gare de Colomiers ne peut pas être une option, c'est nécessaire, sans quoi nous ne ferions qu'un métro plein aux heures de pointe. Le raccordement multimodal ferroviaire est, à notre avis, la seule solution possible à la saturation de la rocade. Deuxièmement, s'interroger, effectivement sur la nécessaire liaison de Toulouse Aerospace avec un quartier plein d'avenir, Airbus-DS et Labège, soit à travers une prolongation du métro B, soit sa dérivation dans une station en amont du terminus. Mais pour qu'un tracé soit proposé, il est essentiel de faire appel à des professionnels, des cabinets, des institutions spécialistes du transport urbain et indépendants du pouvoir politique que nous sommes. Il importe que des gens dont c'est le métier se saisissent du problème à travers des modélisations, en utilisant les outils extrêmement performants qui existent aujourd'hui. Les grands opérateurs de téléphonie mobile sont capables de modéliser tous les matins les mouvements de plusieurs centaines de milliers de personnes grâce à la géolocalisation de leurs téléphones portables. Ça donne des informations très importantes.

Troisièmement, sur le plan de financement, deux chiffres. D'après ce qui est proposé aujourd'hui, le ratio entre la dette et le chiffre d'affaires qui est aujourd'hui de 29 % passerait à 41 %. Les contributions des collectivités membres passent de 103 à 210 millions. C'est un danger pour l'avenir de notre Métropole et donc des communes. Ce plan de financement est obérant. Sur l'aspect démocratique, il est important qu'un vote des quatre collectivités membres du SMTC intervienne de façon préalable, comme cela été le cas pour la ligne B, ou le rallongement de la ligne A. A l'époque, les trois collectivités s'étaient prononcées préalablement. Les quatorze délégués de Toulouse Métropole siégeant au conseil syndical du SMTC n'on pas reçu de mandat pour engager les élus de toute la Métropole et les communes, pour un doublement, un quasi-doublement de la contribution au SMTC, avec toutes les répercussions que cela peut avoir, et notamment sur l'équité en termes de développement des transports en commun sur l'ensemble du territoire sur les deuxième et troisième couronnes.

En conclusion, ce n'est pas un débat politique mais un débat autour d'un projet absolument structurant et le Groupe Métropole citoyenne estime que le consensus est obligatoire, que ce n'est pas une option. Deux exigences. Il y a une exigence démocratique, un vote préalable des quatre collectivités. On ne peut pas laisser quatorze délégués qui n'en auraient pas le mandat engager des projets aussi importants. Et, deuxième exigence, la garantie d'un tracé qui réponde réellement aux besoins et aux enjeux à travers une évaluation et des propositions par des professionnels indépendants du pouvoir politique que nous sommes. Il serait donc logique et cohérent de relâcher d'une année le calendrier de cette décision, de façon à ce que les exigences démocratiques et de caractère opérationnel du projet soient remplies.

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Bravo pour cette analyse d'une rare pertinence. Le tracé de la ligne soulève beaucoup de questionnements, de doutes. Aux élus, qui ont la capacité d'agir, d'intervenir pour éviter d'engager la ville et la métropole dans un tel investissement sans en avoir, au préalable, reposé tous les éléments.
L'enquête publique est sensée apporter, en partie, des réponses. Je n'ai toujours pas eu celle de la pertinence de construire pour 1 milliard d'euros la tranche Matabiau-Labège, parallèle à la ligne B actuelle et desservant des quartiers peu denses (Côte Pavée, l'Ormeau). Labège peut être desservie à partir de la ligne B et des investissements lourds (ponts au dessus du périphérique et du canal) ont été réalisés pour desservir Montaudran par des bus en sites propres.

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