Réponse le 19/05/2010
Au début des années 1990, il a été décidé de positionner la gare TGV Haute-Picardie à proximité immédiate du croisement entre l'autoroute A1 et l'autoroute A 29 (en projet à l'époque), plutôt qu'au croisement entre la LGV Nord et la ligne ferroviaire Amiens-Tergnier, pour des considérations d'opportunité (la liaison par autocar grâce à l'autoroute apparaissait plus aisée à mettre en oeuvre qu'un service ferroviaire, dans un contexte où l'intérêt pour les trains régionaux était beaucoup moins développé qu'aujourd'hui) et de coût (la construction d'une gare TGV sur le site de Chaulnes est délicate).
Aussi, le raccordement entre la ligne Amiens-Tergnier et la gare TGV Haute Picardie n'a pas été retenu. En revanche, le principe d'un raccordement entre la LGV Nord et la ligne Amiens-Tergnier à hauteur de Chaulnes, sans création de gare, a été évoqué. Cette solution alternative nécessiterait :
- l'électrification de la ligne Amiens-Chaulnes-Tergnier (coût estimé autour de 60 M€ HT)
- la réalisation d'un raccordement de l'ordre de 4 km entre la LGV Nord et la ligne Amiens-Tergnier à hauteur de Chaulnes qui serait à réaliser dans un environnement contraint par la proximité de l'autoroute A1 et de la zone urbanisée de Chaulnes (coût estimé entre 70 et 90 M€ HT).
En outre, cette solution alternative présente les inconvénients suivants :
- Contrairement à ce qui est indiqué dans la question, la desserte TGV serait limitée à Amiens (avec un temps de parcours vers Roissy similaire à Roissy-Picardie), ne permettant pas à des agglomérations comme Creil, Beauvais ou Compiègne de bénéficier des effets de diffusion de la grande vitesse, permis grâce aux correspondances à Creil.
- Les trains en provenance ou à destination d’Amiens devraient emprunter la LGV Nord dans sa partie la plus chargée, ce qui créerait de fortes contraintes de capacité. A terme, une concurrence s'instaurerait entre les TGV qui desserviraient Amiens, les TGV Paris vers Lille et le Nord Europe et les TGV province-province desservant Lille. A l'inverse, Roissy-Picardie créerait un second itinéraire au nord de Roissy indépendant de la LGV Nord qui permet d'accroître globalement la capacité du réseau à grande vitesse.
- La solution alternative n'apporte pas de réponse aux besoins de déplacements entre le sud de la Picardie (Oise) et la plate-forme aéroportuaire de Roissy, ce que permettrait le projet Roissy-Picardie.
Au final, cette solution alternative répond nettement moins bien aux enjeux de déplacements identifiés que le projet Roissy-Picardie pour un coût pourtant significatif. C'est la raison pour laquelle, RFF et ses partenaires (Etat, collectivités territoriales) ne l'ont pas retenue. |