2.
L’Anneau des Sciences, une ambition économique et urbaine
Un levier de développement économique, un outil d’urbanisme
La liaison Valvert / BEAUNANT / Bonnevay :
une infrastructure pensée comme
un projet urbain
Comment éviter les erreurs du passé, celles qui ont présidé à la
création des voies rapides urbaines dans les années 1960-1970?
Comment concevoir une infrastructure qui ne soit pas pensée
comme une autoroute qui stérilise les espaces alentour mais
comme un lien entre les quartiers? En pensant l’insertion de
l’infrastructure dans le territoire comme un projet d’urbanisme,
l’Anneau des Sciences réconcilie deux éléments indissociables
dans l’organisation d’une cité mais que l’urbanisme fonctionnel
des Trente Glorieuses a pourtant séparé : l’axe de circulation et
l’îlot bâti.
Passer du périphérique à la liaison
Si nombre de voies rapides urbaines ont été conçues comme des
infrastructures autoroutières qui stérilisent les espaces urbains
alentour, il n’en sera pas demême pour la liaison Valvert / Beaunant
/
Bonnevay. Un développement urbain de qualité sera programmé
à l’aplomb de l’ouvrage ou au droit des pôles d’échanges.
Projets urbains : l’expérience du Tronçon Nord
du Périphérique
Construit à la fin des années 1990, le Boulevard Périphérique
Nord de Lyon illustrait déjà une nouvelle façon de penser une
infrastructure en milieu urbain. La tranchée couverte au droit
de Saint-Clair a ainsi permis de créer le parc des Berges en rive
gauche. Il a permis d’engager une requalification du boulevard
de ceinture (avenue Charles de Gaulle), de réaménager la place
Valmy et les axes Marietton et Bourgogne. Il a également constitué
un levier de développement pour les activités économiques de
la Zac Saint-Clair et la Zac de l’Industrie.
*
Comment fonctionne un péage free flow ?
Le péage free-flow n’est à ce jour pas autorisé en France mais fait l’objet
d’expérimentations. Ce système permet de s’affranchir des barrières de péage
avec cabine ou système de télépéage. Il n’est plus nécessaire de s’arrêter
puisque ce sont des portiques équipés de caméras flashant au laser les plaques
d’immatriculation passant sous sa zone qui servent alors de péage.
Pour payer, soit l’utilisateur est muni d’un badge qui transmet automatiquement
au portique les informations pour la transaction, soit la plaque d’immatriculation
est reconnue et l’usager recevra une facture payable en ligne ultérieurement.
Ce type de péage permet ainsi de limiter l’impact urbain d’une barrière de
péage, évite la congestion et réduit l’émission de gaz à effet de serre due
aux accélérations en sortie de péage classique.
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partie 2
Passer des diffuseurs autoroutiers
à des accès intégrés
Les systèmes d’échanges sur les voies rapides urbaines ont été
réalisés par le passé sous la forme d’échangeurs autoroutiers, en
surface, en forme de trèfle. Ils se traduisaient par une emprise
au sol considérable, des zones non constructibles et des voies
d’accès rapides directement raccordées aux voiries des quartiers
limitrophes.
L’Anneau des Sciences prévoit une infrastructure en majorité
enterrée qui n’émergera qu’au niveau des portes d’échanges. Le
raccordement aux voiries locales se fera par des voies d’accès
totalement intégrées aux tissus urbains. Avec la mise en place
d’un péage d’infrastructures, le principe d’un péage
free-flow*
permettrait d’éviter l’implantation d’immenses gares de péages
consommatrices d’espaces. C’est dans cette perspective que le
projet Anneau des Sciences est envisagé par le Grand Lyon.
L’émergence équipée ou comment créer
une porte urbaine
Avant, la réalisation d’une grande voirie d’agglomération comme
celle prévue par l’Anneau des Sciences se traduisait par des coûts
publics générés par des acquisitions foncières importantes qui se
transformaient en délaissés urbains.
Le projet Anneau des Sciences, c’est de faire de l’échangeur non
seulement un pôle multimodal mais aussi une «porte urbaine»
qui superpose les modes de transports, les équipements publics,
les bureaux, les locaux d’activité, les programmes de logements
et les espaces verts. À terme, c’est l’ensemble du «ring lyonnais»
qui pourra faire l’objet, progressivement, d’un traitement urbain
de même nature.