Avis n°34
Europacity, le non-sens climatique
le ,Un article de Science et Avenir de juillet 2015 (http://www.sciencesetavenir.fr/nature-e...) nous explique pourquoi les périodes de canicule sont beaucoup plus sévères dans les villes. On y apprend ainsi :
1 - que la température à Paris est de 4 à 8° plus élevée que dans les zones rurales situées à 50 Km.
2 - que ceci est dû aux surfaces construites ou goudronnées qui restituent la nuit la chaleur emmagasinée pendant le jour.
3 - que le phénomène est aggravé par la climatisation : on s'attend, en 2030, à une élévation de 2° due aux climatiseurs, qui rejettent à l'extérieur les calories.
4 - que dans une ville, la température peut varier d'un quartier à l'autre, en fonction de la présence ou de l'absence d'espaces verts.
Ici, nous citons les solutions possibles énoncées par l'article :
" Alors quoi faire ? Les urbanistes, architectes et ingénieurs municipaux ont toute une gamme de moyens d'action. Peindre en blanc les toits permettrait de réfléchir le rayonnement solaire, les bâtiments n'absorbant plus alors la chaleur. Une autre solution consiste à couvrir les immeubles de pelouses. Ces toitures végétalisées isolent les bâtiments, retiennent l'eau et rafraichissent l'atmosphère grâce à l'évapotranspiration des plantes. Mais le rafraîchissement est nettement plus efficace avec des arbres et des pelouses en pleine terre. "Il faudra donc recenser tous les parkings, les trottoirs, les places qui pourraient être revégétalisés" poursuit Valéry Masson. Le retour de la nature en ville est une politique qui se met d'ailleurs en place. Ainsi, Paris a prévu d'augmenter de 100 hectares sa surface en espaces verts d'ici la fin de la mandature de sa maire Anne Hidalgo. Dernière idée : favoriser le maraîchage en bordure des villes. Outre la promotion d'une agriculture de proximité, la culture de fruits et légumes rafraîchit l'atmosphère bien plus qu'une grande culture comme le blé qui est récolté en début d'été, juste avant les grandes chaleurs."
On voit ainsi que ces solutions sont à l'opposé des agissements d'Europacity : au lieu de préserver les espaces verts qui régulent la température, on bétonne, tout en se donnant bonne conscience avec les toitures végétalisées du complexe, qui ne compenseront pas la destruction d'espaces verts en pleine terre. De plus, les bâtiments qui seront nécessairement climatisés aggraveront le phénomène.
Donc, du point de vue de l'urbanisme, le projet est bien une aberration, à l'heure où la mairie de Paris pense à augmenter sa surface en espaces verts.