Question n°34
Quelle "autonomie alimentaire" attendre de la "ferme urbaine" ?
le ,Pouvez-vous indiquer quelle quantité de produits alimentaires serait nécessaire pour approvisionner le site, quelle quantité de production serait attendue de la ferme urbaine et ainsi ce que celle-ci représenterait en % d’approvisionnement d’Europacity ?
En effet, si l’agriculture urbaine est un sujet émergent dont il convient de ne pas négliger les aspects sociétaux intéressants, il serait illusoire de laisser penser qu’elle apportera une contribution autre qu’anecdotique à l’approvisionnement alimentaire des villes et en l’occurrence que la production d’une ferme de 7 hectares pèsera dans l’approvisionnement alimentaire d’Europacity. En France on peut considérer que pour approvisionner une personne pour l’ensemble de ses consommations alimentaires il faut aux alentours de 1/3 d’hectares ! Les 7 hectares de la ferme urbaine fourniraient donc l’équivalent de la consommation alimentaire de … 21 personnes.
Il est vrai que cette ferme urbaine serait maraîchère et fruitière alors que ce sont principalement l’élevage, les grandes cultures de céréales, protéagineux, etc., ou des cultures de plein champ comme la betterave ou la pomme de terre qui consomment de grandes superficies… superficies que l’urbanisation du triangle de Gonesse contribuera, parmi beaucoup d’autres projets, à réduire encore en Ile-de-France (à l'horizon 2030 ce sont de l'ordre de 30 000 ha d'espaces agricoles et naturels qui seraient artificialisés avec la mise en œuvre du SDRIF selon l' Autorité Environnementale).
Les bénéfices sociétaux, sociaux et culturels des fermes urbaines peuvent être réels. Elles peuvent recréer un lien direct, et souvent disparu, entre l’acte de produire et l’acte de consommer, entre des producteurs et des consommateurs, entre des produits et leur consommation. Elle peut permettre de présenter et d'expliquer l'agriculture à un public citadin. Ces liens production/consommation, producteurs/consommateurs peuvent être la porte d’entrée à une remise en cause de nos modes alimentaires et de notre modèle agricole.
Mais pour recréer ces liens urbain/rural, cultures/alimentation, producteurs/consommateurs, ne faut-il pas mieux compter sur de vraies fermes situées sur de vrais sols agricoles ? L’avenir de l'agriculture n'est-il pas d’abord dans les champs, les prairies et les vergers !