Point de vue n°45
Cahier d'acteur des CMA du Grand Roissy
L’artisanat, secteur moteur du développement économique, pourvoyeur d’emplois non délocalisables et de formations s’inscrit parfaitement dans un objectif de dynamisation des territoires.
Le projet EuropaCity avec une ambition internationale offre les moyens à la région Île-de-France de renforcer son attractivité économique, il constitue une opportunité pour l’artisanat de participer au développement territorial de la région capitale.
Commentaires
Les temps changent !
Depuis que les CDEC (commission départementale d'équipement commercial) sont devenues des CDAC (commission départementale d'aménagement commercial), les acteurs professionnels (CMA et CCI) n'en sont plus membres. Nous pouvions le regretter d'autans plus que les représentants des CMA se positionnaient très souvent contre les grands centres commerciaux. Les temps changent !
rien ne garantit des partenariats locaux
On ne peut qu’approuver le souhait de la Chambre des métiers de vouloir participer au développement du Grand Roissy. Toutefois, qu’il soit permis de mettre en doute la perspective de marchés substantiels émanant d’EuropaCity susceptibles d’être attribués aux artisans de la Chambre des métiers.
Concernant la phase Construction
Un chantier de cette taille ne peut être gagné que par un ténor du BTP (Bouygues, Eiffage ou Vinci) qui arrive avec son personnel permanent et souvent ses sous-traitants. Il peut recourir à la marge à des sous-traitants locaux ou pratiquer des embauches temporaires de main-d’œuvre locale. Mais compte tenu de la crise du BTP qui a supprimé 42 000 emplois en 2015 (la plus grave depuis 1995), ces grandes entreprises ont pour objectif de conserver en priorité leurs propres salariés.
En ce qui concerne le chantier de la ligne 17, il s’agit de Travaux Publics très spécialisés et pointus, occupés par quelques tunneliers qui détiennent ces marchés, très mécanisés et qui mobilisent sans doute plus d’ingénieurs en bureaux d’études que de main-d’œuvre ouvrière sur place.
Par ailleurs, en ce qui concerne les recrutements en phase d’exploitation, les formations assurées à l’IMA de Villiers-le-bel en CAP (métiers de bouche) ou Vente apparaissent d’un niveau insuffisant au regard des niveaux de qualification pratiqués dans les milieux professionnels pour les métiers listés dans les documents du Maître d'Ouvrage (notamment après reclassement - voir contribution n° 76), en l’absence de Bac Pro dans ces filières (en dehors d’un BP de boulanger). Le projet de lycée hôtelier à Gonesse comblera sans doute les manques dans le domaine, réduisant encore les possibilités émanant d’autres établissements.