Question n°21
Biodéchets, biogaz, digestat
le ,La volonté du maître d'ouvrage de valoriser sur place le maximum de déchets peut sembler intéressante et particulièrement en ce qui concerne les biodéchets. Toutefois le flou dans la rédaction du dossier du maître d'ouvrage laisse perplexe sur la maîtrise du sujet.
Une remarque de forme, il est écrit que : « En complément du compostage des déchets organiques (...) le biogaz qui se dégage lors de leur décomposition... » alors que le compostage ne produit pas de biogaz à l'inverse de la méthanisation.
Le maître d'ouvrage peut-il, à ce stade, donner des ordres de grandeur du potentiel de déchets fermentescibles du site et donc du potentiel de production biogaz et ainsi d'énergie ? Dans l'attente des études annoncées, l'utilisation d'éléments statistiques, par exemple utilisés par le Conseil Régional pour son Schéma régional de développement de la méthanisation, devrait pouvoir donner des ordres de grandeur.
Ils fourniraient également une évaluation de la quantité de digestat produit. On peut d'ailleurs parier que cette quantité sera telle que les 7 hectares de la ferme urbaine n'en utiliseront qu'une modeste partie et que la plus grande part pourra servir d'amendement (et non d'engrais) pour des sols agricoles voisins très pauvres en matière organique.
Enfin il peut être important que le maître d'ouvrage affiche son intention de ne valoriser sur site que l'énergie du biogaz provenant de ses propres biodéchets et de ne pas entrer en concurrence avec de futurs projets territoriaux de méthanisation. En effet l'exemplarité environnementale du site (si elle doit exister) ne doit pas se faire au dépend du territoire. Les ressources en fermentescibles pour produire du biogaz ne sont pas extensibles. Si Europacity devait consommer pour ses propres besoins des ressources externes alors ce seraient des ressources en moins accessibles aux collectivités pour l'amélioration de leur bilan carbone. Les 100% d'énergies produites sur le site le seraient alors en trompe l'œil.
L'objectif est que la taille et la diversité des équipements envisagés dans le projet EuropaCity permettent de créer un écosystème urbain conçu pour gérer simultanément l'eau, l'énergie et les déchets, au sein d'un quartier à l'échelle du piéton. Les objectifs que s'est fixé le maître d'ouvrage dans sa démarche de développement durable peuvent s'illustrer par les chiffres ci-après (cf p. 59 du dossier du maître d'ouvrage) :
- 100 % des besoins en eau non potable couverts par le recyclage des eaux de pluie ou usées,
- 100% des besoins énergétiques couverts par une production sur site, avec un recours massif aux énergies renouvelables (énergie solaire photovoltaïque, géothermie, géothermie profonde, méthanisation et cogénération).
- 100 % des déchets organiques (et 75 % des déchets en général) valorisés en interne.
A ce stade du débat public, comme vous l'avez noté, le sujet est en cours d'étude et donc pas encore complètement abouti dans les modalités exactes de mise en oeuvre.
En deuxième lieu, la question relative au traitement des déchets appelle les précisions suivantes : le compostage et la méthanisation sont les deux voies envisagées afin de traiter les biodéchets du site et de les valoriser sur place. Le gisement de biodéchets disponibles est estimé à 8 500 tonnes de matière organique par an. Ce gisement correspond à un potentiel d'environ 1 million de Nm3 (Normo mètres cubes, unité de mesure d'une quantité de gaz, dans les conditions normales de température et de pression) de biogaz susceptible d'être produit chaque année. Cette ressource renouvelable permettrait de produire près de 11 000 MWh par an. La méthanisation permettrait également de produire 6 300 tonnes de digestat, qui pourraient être en partie utilisés comme engrais dans la ferme urbaine.
Nous prenons note avec un vif intérêt de votre suggestion consistant à utiliser les surplus de digestat comme amendement pour enrichir les sols agricoles voisins, dont vous relevez qu'ils sont très pauvres en matière organique.
En troisième lieu, nous vous confirmons que seuls les déchets fermentescibles propres à EuropaCity ont été pris en compte, sans recours à des ressources externes. En revanche, s'agissant de contributions positives à l'espace d'implantation d'EuropaCity, nous sommes ouverts à l'examen de toutes les synergies possibles avec le territoire, par exemple la contribution à un réseau de chauffage urbain, ou d'autres types de synergies avec des collectivités.
A cet égard, nous avons entrepris des travaux d'études prospectives avec les grands industriels français - fournisseurs d'énergie et spécialistes de la gestion de l'eau et des déchets - afin de permettre la mise en œuvre de solutions innovantes.
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