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Question n°34

Quelle "autonomie alimentaire" attendre de la "ferme urbaine" ?

Ajouté par Michel VAMPOUILLE (Auvers-sur-Oise), le
[Origine : Site internet]

Pouvez-vous indiquer quelle quantité de produits alimentaires serait nécessaire pour approvisionner le site, quelle quantité de production serait attendue de la ferme urbaine et ainsi ce que celle-ci représenterait en % d’approvisionnement d’Europacity ?
En effet, si l’agriculture urbaine est un sujet émergent dont il convient de ne pas négliger les aspects sociétaux intéressants, il serait illusoire de laisser penser qu’elle apportera une contribution autre qu’anecdotique à l’approvisionnement alimentaire des villes et en l’occurrence que la production d’une ferme de 7 hectares pèsera dans l’approvisionnement alimentaire d’Europacity. En France on peut considérer que pour approvisionner une personne pour l’ensemble de ses consommations alimentaires il faut aux alentours de 1/3 d’hectares ! Les 7 hectares de la ferme urbaine fourniraient donc l’équivalent de la consommation alimentaire de … 21 personnes.
Il est vrai que cette ferme urbaine serait maraîchère et fruitière alors que ce sont principalement l’élevage, les grandes cultures de céréales, protéagineux, etc., ou des cultures de plein champ comme la betterave ou la pomme de terre qui consomment de grandes superficies… superficies que l’urbanisation du triangle de Gonesse contribuera, parmi beaucoup d’autres projets, à réduire encore en Ile-de-France (à l'horizon 2030 ce sont de l'ordre de 30 000 ha d'espaces agricoles et naturels qui seraient artificialisés avec la mise en œuvre du SDRIF selon l' Autorité Environnementale).
Les bénéfices sociétaux, sociaux et culturels des fermes urbaines peuvent être réels. Elles peuvent recréer un lien direct, et souvent disparu, entre l’acte de produire et l’acte de consommer, entre des producteurs et des consommateurs, entre des produits et leur consommation. Elle peut permettre de présenter et d'expliquer l'agriculture à un public citadin. Ces liens production/consommation, producteurs/consommateurs peuvent être la porte d’entrée à une remise en cause de nos modes alimentaires et de notre modèle agricole.
Mais pour recréer ces liens urbain/rural, cultures/alimentation, producteurs/consommateurs, ne faut-il pas mieux compter sur de vraies fermes situées sur de vrais sols agricoles ? L’avenir de l'agriculture n'est-il pas d’abord dans les champs, les prairies et les vergers !

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous partageons votre analyse sur l'intérêt et l'utilité des fermes urbaines, qui associent agriculture raisonnée, mise en valeur du terroir local et gastronomie. Leur développement illustre la faisabilité de solutions pour créer des circuits courts, mais aussi de nouveaux rapports aux ressources et à la nature.
Située en pleine terre et pour partie sur les toits d'EuropaCity, la ferme urbaine aurait vocation à devenir un lieu de production maraîchère et fruitière, sous serre ou en plein air, à destination des restaurants du site.
On ne connaît pas encore précisément le détail des cultures qui y seraient implantées, ni leurs modes de production, dont chacun donne lieu à des rendements très différents et qui serait déterminé avec les opérateurs et les restaurants partenaires : les quantités ne sont donc pas encore connues. En tout état de cause, la ferme n'aurait pas vocation à assurer l'autonomie alimentaire du site. Cependant, même si nous ne mesurons pas encore exactement les besoins globaux d'approvisionnement d'EuropaCity, la ferme urbaine pourrait fournir au moins une partie des fruits et légumes des restaurants qui y seraient implantés, comme le montrent déjà des exemples tels que Frame Brasserie, au pied de la Tour Eiffel, avec 1 200 m2 de potager urbain et de verger, du miel produit sur place, des poules, etc. Autre exemple, à Brooklyn aux Etats-Unis, la « Brooklyn Grange Farm » produit sur une surface de 9 900 m², 18T/an de 40 variétés de tomates, salades, poivrons, choux, blettes, fines herbes, haricots et radis. Selon Jacques Caplat, agronome, le maraichage diversifié biologique pourrait produire entre 20 et 70 T par hectare.

Par ailleurs, la ferme d'EuropaCity permettrait aussi la mise en place d'activités pédagogiques, d'éducation à l'environnement (visites, ateliers de cuisine, de jardinage, de dégustation...) à destination du public, essentiellement citadin, qui recréerait ainsi un lien avec la nature (familles, scolaires...).
Au-delà des produits issus de la ferme urbaine, le développement d'un réseau avec les producteurs locaux serait privilégié afin de favoriser les circuits courts (rapprochement des lieux de production et de consommation, suppression des intermédiaires...).
Pour compléter votre information sur ce thème, voici l'article et la vidéo publiés sur le blog d'EuropaCity avec la liste des participants de l'ID Factory consacré à la ferme urbaine : http://www.construisons-europacity.com/retour-sur-id-factory-1-ferme-urbaine

Commentaires

Europacity va remplacer 280 hectares de production agricole faite sur de vraies terres.. par une ferme pédagogique de 7 hectares!
Où l'on ne produira certainement rien du tout.
Mais où l'on pourra montrer aux visiteurs "comment c'était avant"
Activités pédagogiques et éducation à l'environnement sur un milieu que l'on aura détruit!
Quel cynisme!

95870

Nous le constatons tous au quotidien : notre modèle de développement urbain n'apporte pas de satisfaction à l'être humain qui se sent de plus en plus coupé de la nature.

Je vois bien que de nombreux efforts ont été faits dans la définition de ce projet pour limiter son impact.

Pourtant la conversion de champs de culture en une zone touristique ne peut avoir qu'un impact négatif sur notre environnement.

En Ile-de-France, les terres agricoles sont tellement limitées que l'équilibre économique est très difficile à maintenir pour les agriculteurs. De tels projets ne font que renforcer la pression foncière.

Avant d'aller dévaler des piste de ski factices, nous avons avant tout besoin de manger. Tant que les besoins fondamentaux de tous ne pourront pas être satisfaits, l'ajout d'offre de loisirs sur le territoire ne rendra pas la population plus heureuse.

Il est pour moi inacceptable de convertir des terres agricoles pour ce type de projets. Utilisons nos espaces déjà urbanisés pour cela comme cela a été mentionné par d'autres. Le coût financier du projet tel que défini actuellement ne prend nullement en compte les impacts environnementaux occasionnés. Cela parait plus abordable de construire cela sur le triangle de Gonesse et pourtant l'impact est bien plus grand que la seule construction d'une zone, d'autant que les sites à dépolluer restent toujours à dépolluer de toute façon.

93150

Bonjour,
Je suis "l'agronome Jacques Caplat" cité hypocritement par le maître d'ouvrage dans cette réponse.
Je suis sidéré de l'audace de ce dernier, qui ose invoquer les performances de l'agriculture biologique pour justifier de détruire des surfaces agricoles.
Ainsi, pour les promoteurs d'Europacity, il est plus logique de produire avec efficacité sur 7 hectares que sur 280 hectares ? Sous prétexte que l'agriculture biologique est performante, nous pourrions bétonner et polluer en ne réservant que de minuscules parcelles à la production agricoles ? C'est là ce que les promoteurs d'Europacity ont compris de mes livres ? C'est inquiétant et à la limite de la diffamation.
Comme je l'explique dans mes ouvrages, il est possible de nourrir l'humanité avec l'agriculture biologique sans défricher un seul hectare supplémentaire... mais cela implique de ne pas bétonner non plus !
Opposant résolu au projet d'Europacity, je suis scandalisé d'être abusivement cité pour sa défense, dans une réflexion coupée de son contexte. Ce procédé malhonnête a le mérite d'être instructif sur les méthodes utilisées...

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