Le maître d'ouvrage et la CPDP se sont engagés à répondre à l'ensemble des questions du public à condition : qu'elles portent sur le projet ou le débat ; qu'elles ne soient pas anonymes ; et bien sûr qu'elles respectent la loi (diffamation, etc.).
Toutes les questions et leurs réponses (sauf celles relatives à des affaires privées) sont rendues publiques ci-dessous et figurent dans les archives du débat.
Q284 • Daniel DELESTRE, (BORDEAUX), le 04/01/2012
La Région Aquitaine est à l’origine de l’émission annuelle de 24,8 millions de teq CO2, soit 7,8 teq CO2 par habitant (chiffres 2008). Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, la Région Aquitaine s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, de 20% d’ici 2020 et de 75% d’ici 2050.
Pourrait-on savoir comment ce projet de stockage de gaz naturel de Pouillon s’inscrit dans le programme régional de lutte contre les changements climatiques, et tout particulièrement dans le Schéma régional Climat Air Energie (SRCAE) ?
Pourrait-on connaître l’impact carbone estimé de ce projet, tant pendant sa phase de création (bilan carbone de création des cavités), que dans sa phase d’utilisation et de consommation de gaz naturel ?
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Le Maître d'ouvrage, le 13/02/2012,
1) Pour ce qui concerne la réduction des gaz à effet de serre, le gaz naturel est l'énergie fossile la moins émettrice de CO2 (par rapport au charbon ou au fioul notamment).
EDF remplace ainsi progressivement une partie de sa production d'électricité à partir de charbon par des centrales à cycles combinés gaz (CCG), une technologie qui émet 50 % de CO2 en moins. Ainsi, la production globale de CO2 d'EDF en France devrait baisser avec la mise en service prévue de trois cycles combinés gaz à Blénod en Lorraine (mis en service fin 2011) et à Martigues (actuellement en construction).
La mise en service de ces CCG achèvera le programme engagé par EDF depuis 2005 pour accroître ses capacités de production de pointe et remplacer 3 000 MW à charbon par des unités moins émettrices de CO2 : CCG, turbines à combustion au fioul ou à gaz. Depuis, EDF a également lancé la construction d'un nouveau CCG à Bouchain dans le Nord.
Pour ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, EDF investit massivement dans ce domaine puisque près de 40% de ses investissements y ont été consacrés en 2010.
En Aquitaine, EDF Energies Nouvelles, la filiale d'EDF dédiée aux énergies renouvelables exploite notamment la plus grande centrale au sol d'Europe (Gabardan dans les Landes 63 MW) et termine les travaux de la plus importante installation urbaine en toiture (le Parc des expositions de Bordeaux, 12 MW). Ces installations contribueront à l'ambition de développement des énergies renouvelables du SRCAE Aquitaine qui est en voie d'être finalisé et qui devrait faire l'objet d'une consultation publique au printemps prochain.
Ces énergies renouvelables sont par nature intermittentes (car dépendantes du vent, de l'ensoleillement...) et requierent des moyens de production d'électricité flexibles pour en prendre le relais et adapter à chaque instant la production à la consommation. Les centrales au gaz sont particulièrement aptes à remplir ce rôle. Les stockages de gaz naturel en cavités salines sont des stockages rapides. Ils peuvent donc apporter à ces centrales un approvisionnement en gaz suffisamment réactif.
Pour EDF, investir dans un stockage de gaz naturel est donc complémentaire au développement des énergies renouvelables et correspond aux objectifs poursuivis dans le SRCAE.
Dans les réunions relatives au SRCAE Aquitaine, EDF soutient également la nécessité de lancer d'ambitieux programmes d'économie d'énergies, notamment sur le bâti.
2) A ce stade du projet, où tous les choix techniques ne sont pas encore décidés, il n'est pas possible de calculer les émissions en CO2 de la construction et de l'exploitation de nos ouvrages. Cependant, ces chiffrages feront partie des études ultérieures et pourront guider certains choix. Ainsi, il est déjà prévu l'utilisation de compresseurs électriques pour l'injection du gaz dans les cavités, une technologie moins émettrice de CO2 que les turbines à gaz.
Q226 • Paul LEGER, (SOUSTONS), le 05/12/2011
Panneaux solaires :
Il n’est pas nécessaire de relayer les panneaux solaires la nuit car il y a toujours un surplus de production et l’on réduit systématiquement la production dans les « heures creuses »
Pour le jour il faut connaître les prévisions de raccordements privés aux réseaux, le pourcentage de panneaux qui pourraient être en zones d’ombres (et qui produisent quand même) et estimer le nombre de centrales de substitution à construire …. Quelle est votre opinion ? Tout ceci ne me parait pas important (13)
Eoliennes :
Quelle sera la production espérée des éoliennes ,quel sera en moyenne le pourcentage d’éoliennes en rupture de fournitures (réparties sur l’ensemble du territoire elles ne sont pas toutes en arrêt en même temps ),faudra-t-il prévoir des fournitures de substitution en plus des fournitures habituelles ? et combien de centrales à cycles combinés sont programmées ? A quel prix chacune ? (14) (15) (16) (17) (18)
Note de la CPDP : Le texte original est constitué de 23 questions, qui ont été réparties dans 5 questions, par thème, pour améliorer leur lisibilité. Vous pouvez retrouvez l'original du texte dans la contribution n°2 de M. Paul Léger.
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Le Maître d'ouvrage, le 23/01/2012,
13) 14) 16) 17) En ce qui concerne les énergies renouvelables intermittentes, les objectifs nationaux sont de 25 000 MW pour l'éolien et 5 400 MW pour le solaire à l'horizon 2020.
15) Même si ces moyens de production sont répartis sur des zones très éloignées les unes des autres, il peut arriver que la production de l'ensemble des énergies intermittentes soit nulle ou quasi nulle à un moment donné. Pour la sécurité du système électrique, cette hypothèse doit être prise en compte.
Les moyens de production nécessaires pour compenser l'éventualité d'une production renouvelable nulle ne se déduisent pas si facilement.
En effet, les interconnections avec les pays voisins, les possibilités de réduction de consommations qu'offrent certains utlisateurs isolés ou aggrégés et la configuration du réseau de transport d'électricité rendent ces problématiques extrêmement complexes.
Pour fixer un ordre de grandeur, un cycle combiné standard correspond aujourd'hui à une capacité de 400 MW pour un coût de 300 millions d'Euro.
En ce qui concerne les énergies renouvelables, le Groupe EDF a consacré près de 40% de ses investissements au développement de ce domaine. Le programme actuel d’investissements dans ce domaine représentera environ 2,4 milliards d'euros en 2013 pour le Groupe EDF.
EDF via sa filiale EDF Energies Nouvelles a notamment construit la plus importante centrale photovoltaïque d'Europe dans les Landes à Losse : 76 MW pour un investissement de 300 millions d'euros.
Q225 • Paul LEGER, (SOUSTONS), le 05/12/2011
Je voudrais maintenant aborder l’évaluation des besoins futurs
Page 21 et page 22 vous indiquez « que la demande devrait demeurer relativement stable « et qu’elle pourrait « croître de 10 à 20% ou se stabiliser »
Je pense que cette demande doit impérativement décroître car nous devons respecter nos engagements : protocole de Kyoto, engagements de Grenelle, engagements de Bruxelles. Dans un premier temps nous devons diminuer nos dépenses d’énergies de 20 % et ensuite continuer nos économies ….
Nous devons impérativement économiser l’énergie et toutes nos actions prioritaires et efficaces devraient tendre à diminuer nos charges de chauffage et pour cela isoler thermiquement tous nos immeubles : locaux d’habitations, bureaux lieux de travail. C’est une entreprise nationale colossale qu’il faut mettre en place : doubler les façades, doubler les fenêtres, doubler les combles et dans certains cas doubler les cloisons mitoyennes (et quelques fois insonoriser ces parties mitoyennes )
Il faut alors qu’une large campagne nationale d’incitations soit organisée (souvenez- vous en 1973 du premier choc pétrolier)
Organiser les aides de l’état (taxes réduites, prêts primes )
Tenir compte de la participation des propriétaires
Obtenir des aides des grands groupes industriels concernés (Bouygues..)
Un intervenant à Soustons a suggéré que les 650 millions d’euro d’EDF soient affectés à ce projet
Ce projet est source de nombreux emplois dans le bâtiment(quand le bâtiment va tout va ) et de réduction des factures de chauffages
Que pensez vous de ce projet national ? (8)
Ce projet est aussi destiné à pallier aux défauts des nouvelles énergies alternatives :éoliennes et photovoltaïque :
Pour aborder le problème de changement de portage d’une source d’électricité (éolienne par exemple ) à une autre source (cycle combiné par exemple ) il nous faut connaître le temps nécessaire à la mise à disposition des sources de substitution. Pouvez-vous nous donner les temps de démarrage des centrales : hydrauliques, fuel, charbon, cycle combiné ? (9) (10) (11) (12)
Note de la CPDP : Le texte original est constitué de 23 questions, qui ont été réparties dans 5 questions, par thème, pour améliorer leur lisibilité. Vous pouvez retrouvez l'original du texte dans la contribution n°2 de M. Paul Léger.
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Le Maître d'ouvrage, le 23/01/2012,
8) La stratégie d'EDF s'inscrit bien évidemment dans le cadre de la politique énergétique nationale qui elle-même intègre les grands objectifs poursuivis à l'échelon de l'Union européenne : lutte contre le changement climatique et politique de développement durable, sécurité d'approvisionnement et compétitivité.
L'efficacité énergétique, que vous mettez en avant, constitue un de volet de cette politique énergétique. Rappelons qu'au niveau européen, l'engagement a été pris d'améliorer de 20% l'efficacité énergétique à l'horizon 2020 par rapport à l'année de référence 1990. Le Grenelle de l'environnement a permis de préciser les objectifs sectoriels, les moyens à mettre en oeuvre et l'implication des territoires pour atteindre cet objectif général.
EDF mène depuis longtemps une politique d'incitation à l'efficacité énergétique auprès de ses clients et est particulièrement concernée par une utilisation responsable de l'énergie. Plus précisément et sans entrer dans les détails des mécanismes mis en oeuvre par les pouvoirs publics pour promouvoir la maîtrise de la demande d'énergie, EDF est le principal acteur sur qui repose l'obligation de réaliser des économies d'énergie dûment normalisées et répertoriées dans le cadre du dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE), créé par la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique (loi POPE).
9) L'électricité ne se stockant pas, la production doit équilibrer à chaque instant la consommation. Par conséquent, en cas de chute de production de l’éolien, d’autres modes de production doivent prendre le relais.
Les trois principaux modes de production alternatifs sont aujourd’hui :
- les barrages hydro-électriques. Ils constituent des réservoirs potentiels pour la production d’électricité et leur démarrage est instantané. Ils sont principalement utilisés pour fournir de l'électricité en période de pointe. En France, il ne reste pratiquement plus de sites où l’on pourrait implanter de nouveaux barrages.
- les centrales à charbon présentent une grande inertie de fonctionnement et ne sont donc pas en mesure de suppléer rapidement à la baisse de production d'autres sources . De plus, les centrales à charbon ont pour caractéristiques d'avoir des coûts fixes importants et sont utilisées de ce fait pour la production d'électricité en base, c'est à dire qu'elles doivent fonctionner de façon quasi continue tout au long de l'année pour rester compétitives.
- les centrales à cycles combinés offrent une grande flexibilité de fonctionnement, c'est à dire qu'elles peuvent démarrer et s'arrêter rapidement et conserver de bonnes performances à des niveaux intermédiaires de charge.. Autre atout de taille, ces centrales au gaz sont moins polluantes rejettent deux fois moins de CO2 que les centrales au charbon.