Recherche par mots clés ou par thématique

Autre recherche
Retour à la liste des documents

Documents

Chapitre III - La recherche d'une réponse innovante le projet et ses objectifs.pdf



L’impact de la croissance du trafic à l’horizon 2025

II.2.3 L’impact de la croissance du trafic à l’horizon 2025

Il a été exposé que le trafic à l’horizon 2025 sur la LGV Paris –
Lyon s’établirait à 57,3 millions de voyageurs annuels.

En utilisant des hypothèses d’évolution du parc de matériel roulant et d’amélioration du système d’exploitation (comme indiqué au 2.2), ce chiffre induirait une demande de circulations de trains passant de 242 trains par jour en 2008 à 308 à l’horizon 2025, soit une augmentation de 27%.

Le vendredi, la demande en sillon passerait de 256 en 2008 à 343 en 2025 (+34%).

C’est le vendredi, dans le sens Paris-province, que la demande serait la plus critique au regard de la capacité maximale de la ligne : le trafic induit un besoin de 16 sillons par heure à l’heure de pointe (18h – 19h).

A l’horizon 2035, la demande quotidienne en sillons serait même de 315 (soit une augmentation de 30% par rapport à 2008), de 352 le vendredi (+38%).

L’augmentation des circulations à venir va rendre encore plus difficile l’exploitation de la LGV, le moindre incident ayant des répercussions sur un nombre de plus en plus important de trains
et de voyageurs...

Cette situation pourrait se traduire par deux phénomènes : une
tension sur la régularité des trains et un plafonnement de la capacité de la LGV.

Des difficultés pour maintenir la régularité sur la LGV Paris-Lyon

Les trains affichant un retard de 5 minutes et plus à la sortie de la LGV sont estimés à 24,9% en 2025 et 27,5% en 2035, contre 17,7% en 2008, soit une croissance des trains en retard de près de 60 % entre 2008 et 2035.

Par ailleurs, les causes à l’origine des problèmes de la régularité
restant liées pour l’essentiel à la difficulté d’insérer des circulations du réseau classique sur la LGV, la dissymétrie entre la régularité dans le sens Paris-province et dans le sens province-Paris tend à s’accentuer.

La traduction des valeurs ci-dessus en retard moyen par train fait
apparaître une augmentation d’une minute de ce retard moyen,
passant de 4 minutes environ aujourd’hui à plus de 5 minutes en
2035.

Ramenée au déplacement réalisé (donc à un usager), l’augmentation du retard moyen est encore un peu plus significative, puisque ce retard passerait de 4,6 minutes en moyenne pour un déplacement aujourd’hui à 5,7 minutes en 2035.

Ces chiffres qui peuvent paraître faibles en moyenne deviennent beaucoup plus significatifs dès lors qu’on prend en compte le nombre de trains ou de voyageurs concernés.

Ainsi, la perte correspondant à la baisse de la régularité entre
aujourd’hui et 2035 peut être évaluée à près de 3,3 millions d’heures perdues en 2035.

Un risque d’écrêtement du trafic

La répartition horaire de la demande de déplacements sur la LGV Paris-Lyon fait apparaître une multiplication des périodes pendant lesquelles la LGV devra fonctionner en limite de capacité. Dès lors, non seulement la régularité des trains diminuera et leur retard moyen augmentera, mais le niveau de circulation de la LGV limitera fortement tout développement de l’offre pendant les périodes de pointe.

Déjà, des enquêtes menées un jour de semaine de septembre 2008 au départ de la gare de Paris Lyon ont révélé des taux de remplissage des trains pouvant atteindre 105%. Les vendredis après midi dans le sens Paris - province et les dimanches soir et lundi matin dans le sens province – Paris, de nombreux TAGV présentent des taux de 100% voire plus.

Ce phénomène d’absence de places disponibles pendant certaines périodes de pointe aura pour conséquences pour l’usager :

- le report de son déplacement sur une période horaire différente et a priori moins adaptée à son besoin,

- le report de son déplacement sur un autre mode de transport,

- ou l’annulation du déplacement.

L’ensemble des ces phénomènes conduit finalement à la suppression de certains déplacements ferroviaires : c’est ce qu’on appelle l’écrêtement du trafic.

Les études révèlent ainsi un risque d’écrêtement du trafic ferroviaire dès 2025, lorsque la demande est la plus critique, c’est à dire le vendredi soir à l’heure de pointe. Au delà de cette échéance, ce risque se fera de plus en plus aigu.

Malgré les améliorations en cours et programmées sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, la répartition horaire du besoin de sillons fait apparaître, dès 2025, une multiplication des périodes pendant lesquelles la ligne sera très chargée et exploitée aux limites de sa capacité.

Ainsi, à partir de 2025, à l’horizon des projets Grenelle, l’exploitation de la LGV Paris – Lyon deviendra de plus en plus critique avec plusieurs incertitudes qui pourraient contribuer à rapprocher cet horizon dans le temps (capacité des matériels, horizon des pleines performances du système ERTMS, prix du pétrole …). Le risque que les incidents se multiplient devrait donc croître, tout comme leurs conséquences en termes d’heures perdues par des voyageurs de plus en plus nombreux. Ces incidents, ayant lieu sur l’artère principale du réseau à grande
vitesse français, pourraient alors affecter une partie importante du réseau national. Les demandes de trains de pointe pour des
services complémentaires ou nouveaux ne pourront plus être satisfaites et à terme l’étalement des circulations en heures de
pointe, notamment les vendredis et certains jours de vacances, sera nécessaire.

Les améliorations prévues tant sur le matériel roulant que sur l’infrastructure ne permettant pas de répondre à la demande, une solution lourde devient inéluctable : doubler la LGV Paris-Lyon existante.