Rubrique : Une quatrième révolution industrielle ?
L’histoire est jalonnée de grandes ruptures technologiques. Sans remonter à l’Antiquité, l’histoire manufacturière comporte des phases jalonnées par des révolutions industrielles. Chacune d’elles se caractérise par la conjonction de conséquences économiques (prise de parts de marché et augmentation consécutive du niveau de vie) et de conséquences sociales (bouleversements des modes de vie antérieurs).
Ainsi, la première révolution de 1830 (qui s’appuie sur l’essor du charbon, de la métallurgie, du textile et de la machine à vapeur) est marquée par une concentration sans précédent des moyens de production et, en miroir, par les problèmes sociaux liés au développement des grands ensembles industriels et urbains.
La deuxième révolution (fin du XIXe siècle) est marquée par l’émergence de l’électricité, de la mécanique, du pétrole et de la chimie. Cette rupture associe innovations technologiques et nouveaux modes de production (taylorisme). La troisième, après la crise économique de 1929, voit apparaître de nouveaux moyens de communication et d’échange, via la téléphonie et les nouvelles technologies, qui tirent parti de l’électronique et trouvent leur apogée avec le développement de masse du transistor à base de silicium.
Cette troisième révolution est vraiment celle du XXe siècle et nous en mesurons à peine les effets, dont le phénomène de la globalisation. À noter également que le XXe siècle est celui de la prise de conscience des conséquences du développement industriel sur la sécurité sanitaire et environnementale, après plusieurs crises mémorables.
C’est dans ce contexte qu’émergent les nanotechnologies. Elles entraîneront, comme pour les évolutions majeures des trois derniers siècles, de nouveaux changements économiques et sociaux. Il importe qu’elles répondent aux besoins de la société, au choix des individus en tant que citoyens et consommateurs, et recueillent leur consentement.