Le secteur de la micronanoélectronique est actuellement un secteur dans lequel la recherche est très active. Des développements sont ainsi attendus en matière d’électronique embarquée et d’objets intelligents. Ces recherches nécessitent une coordination qui regroupe les représentants des industriels et du monde académique. Relever ce défi passe par la création d’une infrastructure de recherche de niveau international ouverte à la fois aux chercheurs et aux industriels, autour de grandes et petites plates-formes d’équipements, de fabrication et d’instrumentation.
Il est par ailleurs essentiel de tirer parti du potentiel des nanotechnologies en biologie et en santé. Pour y parvenir, il est envisagé de disposer d’une interface forte avec le monde clinique pour rapprocher ces technologies des patients en lien avec les grands enjeux des sciences du vivant à l’ère post-génomique : compréhension du fonctionnement de la cellule à l’échelle nanométrique, convergence avec la biologie des systèmes.
Le développement des nanomatériaux innovants doit également être focalisé sur des champs d’application à forts enjeux sociétaux (énergie durable, en particulier efficacité énergétique des bâtiments et des transports, environnement, diminution des impacts des matériaux sur l’environnement). Le consensus des scientifiques et des industriels doit être recherché autour des feuilles de route qui serviront de base à la programmation du domaine.
Le projet de révision de la stratégie nationale de développement durable (SNDD) préparé pour la nouvelle période 2009-2012 a mis en évidence l’intérêt de mieux intégrer le développement durable dans les orientations de la recherche et d’encourager la structuration de la communauté des chercheurs autour de ses enjeux. La SNDD souligne la nécessité de prendre ceux-ci en compte dans les orientations stratégiques des établissements de recherche, comme les aspects économiques, environnementaux et sociaux dans l’évaluation des programmes et projets de recherche appliquée. Favoriser la recherche est un préalable à l’amélioration de l’efficacité et de la sobriété des technologies. Au-delà, le développement de l’expertise scientifique, la sollicitation des forums d’experts, le développement d’une culture délibérative autour des grandes questions scientifiques, peuvent contribuer à atteindre un tel objectif.
La dynamique du Grenelle environnement doit être prise en compte pour coordonner, au plan national, la recherche sur l’étude et la maîtrise d’impacts éventuels des nanotechnologies : caractérisation, détection, traçabilité et toxicologie des nanomatériaux, impact potentiel des nanomatériaux sur l’environnement (écotoxicologie, cycle de vie, procédés sûrs de fabrication, récupération et traitement des déchets). Il est également indispensable de renforcer la base scientifique permettant de définir le bon niveau des mesures de prévention, lorsqu’elles sont nécessaires, pour la sécurité du personnel, du public et de l’environnement. Enfin, il est impératif de favoriser les actions en relation avec le public pour échanger sur les usages et pour expliquer les efforts de recherche, les bénéfices et les éventuels risques, les aspects juridiques et éthiques relevant des nanosciences et des nanotechnologies.